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4.27/5 (sur 42 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Normalien, docteur de l’École Polytechnique, David Chavalarias est Directeur de Recherche CNRS au Centre d’Analyse et de Mathématique Sociales de l’EHESS et directeur de l’Institut des Systèmes Complexes de Paris Île-de-France (depuis 2013).

Ses recherches se situent à la croisée entre les sciences cognitives et les approches systèmes complexes, qu’il mobilise pour l’étude les dynamiques sociales et cognitives, tant du point de vue de la modélisation que de la fouille de données issues du Web.

Passionné de sciences cognitives et des systèmes sociaux, David Chavalarias a participé aux documentaires ARTE "La Fabrique de l’ignorance" (ARTE, 2020) et "Antivax – Aux Origines du doute" (ARTE 2021), qui décortiquent les mécanismes visant à manipuler notre opinion.

"Toxic Data" (Flammarion, 2022) est son premier livre.

Site web : http://chavalarias.org
Mastodon : https://mastodon.social/@chavalarias
X (inactif) : https://twitter.com/chavalarias
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David Chavalarias vous présente son ouvrage "Toxic data : comment les réseaux manipulent nos opinions" aux éditions Flammarion. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2610232/david-chavalarias-toxic-data-comment-les-reseaux-manipulent-nos-opinions Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Prenons un exemple issu de l’ancien monde. Coca-Cola a été, à une époque, dans le top 10 des entreprises à plus forte capitalisation au niveau mondial, comme l’est aujourd’hui Facebook. La communication de Coca-Cola est principalement axée sur le concept de rafraîchissement, comme en témoignent ses divers slogans depuis plus de cent ans. L’intérêt de l’entreprise n’est pourtant pas que vous soyez désaltéré, mais de vous donner soif, tout en vous faisant croire qu’un Coca-Cola va vous désaltérer ! L’astuce est donc de proposer une boisson dont le taux de sucre vous laissera une sensation de soif en bouche, tout en vous recommandant de la boire bien fraîche afin que, sur le moment, cela vous désaltère. Ainsi, c’est votre réfrigérateur qui vous rafraîchit – Coca-Cola vous donne juste l’envie d’en ouvrir la porte.
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En France, le Rassemblement national est le parti qui semble apprécier le plus la publicité ciblée sur Facebook. Il consacre plusieurs milliers d’euros par an à la promotion des pages Facebook de ses leaders, Marine Le Pen et Jordan Bardella, et de son parti (respectivement 25 000 euro, 30 000 euro et 15 000 euro entre avril 2019 et janvier 2021 14). La publicité politique étant interdite au cours des six mois précédant une élection présidentielle, les montants dépensés en campagnes publicitaires numériques sont bien moindres que dans d’autres pays. Mais rien ne dit que la situation sera la même lors des prochaines campagnes, car les pratiques évoluent très vite et il est relativement facile de contourner l’interdiction de publicité politique 15.
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Islamo-gauchisme:

La première percée dans l’imaginaire des Français s’est en effet produite en octobre 2020, quand Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, a accusé un député LFI d’islamo-gauchisme en plein hémicycle. Quelques jours plus tard, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a planté le clou : alors qu’il était interrogé sur le meurtre de Samuel Paty 6, il a dénoncé les « ravages de cette idéologie » qui « de loin en loin, mène au pire », en ciblant directement l’organisation étudiante UNEF 7. Cependant la polémique est rapidement retombée.

Affaire classée ? Loin de là. C’était sans compter l’opiniâtreté de la chaîne CNews qui, en février 2021, relance le débat en invitant Frédérique Vidal à se prononcer sur ce concept jugé fondamental. La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation répond alors que l’« islamo-gauchisme » « gangrène la société dans son ensemble, l’université n’est pas imperméable ». Trois jours plus tard, à l’Assemblée nationale, elle persiste et signe en annonçant demander au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) « un bilan de l’ensemble des recherches » qui se déroulent en France, afin de distinguer ce qui relèverait de la recherche académique et ce qui relèverait du militantisme islamo-gauchiste. Il n’en fallait pas plus pour lancer un débat national sur le sujet, le CNRS se fendant notamment d’un communiqué de presse au vitriol indiquant que l’islamo-gauchisme, « slogan politique utilisé dans le débat public, ne correspond à aucune réalité scientifique 8 ».

Bref, cette intervention au plus haut niveau de responsabilité, ainsi que la réaction épidermique du milieu universitaire qui s’est ensuivie, a fourni à ce concept une visibilité inespérée. Frédérique Vidal a réussi à faire en deux semaines ce que l’extrême droite a peiné à faire en plus de quatre années : l’attention des Français et de la classe politique pour ce terme a été multipliée par 100 !
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La probabilité d’un basculement de notre démocratie vers l’illibéralisme à l’occasion d’une prochaine élection n’est plus négligeable, qu’il soit le fait d’un candidat clivant ou d’un candidat dédiabolisé. Et, comme le veulent les lois mathématiques, l’avènement d’un phénomène probable devient certain avec le temps ! Bref, on peut sans risque affirmer que, si nous ne faisons rien, le nombre de futurs présidents élus démocratiquement est désormais compté ! Pour reprendre une fausse citation du dictateur Kim Jong-Un dans une vidéo truquée 14 réalisée par l’ONG RepresentUs 15 : « La démocratie est fragile et peut facilement se briser ; tout ce que vous avez à faire, c’est… ne rien faire. »
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L’intoxication numérique atteint les fondements même de nos démocraties en affectant le bon fonctionnement des élections présidentielles. L’issue du processus électoral a de moins en moins de chances de refléter la volonté des Français, et de plus en plus de risques de donner le pouvoir à un candidat qui n’a aucune intention de jouer le jeu de la démocratie (voir chapitre 12). Il est donc urgent de trouver un mode de scrutin moins vulnérable à ce nouveau contexte.

Un tel mode de scrutin existe : c’est le jugement majoritaire. Décrit en 2007 par deux chercheurs du CNRS, Michel Balinski et Rida Laraki 16, il se déroule en un seul tour et part d’un principe simple : pour permettre aux électeurs de choisir collectivement la personne la plus à même de les représenter, il faut qu’ils soient capables d’exprimer leurs opinions avec nuance et que l’ensemble de ces opinions soient prises en compte, les positives comme les négatives. Ainsi, le jugement majoritaire propose un nouveau principe de vote : on demande à chaque électeur d’évaluer tous les candidats indépendamment sur une échelle de valeurs, qui va de « à rejeter » jusqu’à « excellent ». Une fois les votes récoltés, tous les candidats ont le même nombre d’évaluations, et le candidat le mieux évalué l’emporte.
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« Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas ! » L’aphorisme de Coluche illustre parfaitement la responsabilité individuelle que nous devons tous endosser dans nos comportements collectifs. Si nous voulons assurer la pérennité de notre démocratie à l’ère du capitalisme numérique, le premier maillon de la chaîne d’intervention, c’est nous : les citoyens. Comment, à notre niveau, lutter contre le dérèglement démocratique ?
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Toujours est-il qu’avec 84 % de tweets à valence négative ou anxiogène pour seulement 3 % de tweets humoristiques dans notre échantillon, cette chambre d’écho a de quoi vous saper le moral : mettez-y les pieds un instant et vous commencerez à avoir de sérieux doutes sur les bienfaits de la vaccination. Un séjour un peu plus long et vous ne penserez plus qu’à cela, ce qui vous prédisposera à la révolte contre le gouvernement et les médias, et pourquoi pas contre les scientifiques et les médecins !
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À l’ère du numérique, une disposition initialement pensée pour éviter les manipulations crée donc une nouvelle vulnérabilité dans notre système électoral. Un exemple ? Eh bien tout simplement la campagne MacronLeaks, qui s’était déclenchée une minute avant le début de la période de réserve lors de la présidentielle de 2017 4… Le 5 mai 2017 à 19 h 59, un lien vers un dossier supposé contenir des courriels compromettants de l’équipe d’En Marche est posté sur Internet. Il est immédiatement relayé sur 4chan par l’Américain William Craddick, connu pour sa contribution à la théorie complotiste du Pizzagate 5 qui a visé le parti démocrate pendant la campagne présidentielle américaine de 2016. Puis Jack Posobiec, autre figure de l’alt-right, poste sur Twitter un lien vers 4chan complété, pour la première fois, du hashtag #MacronLeaks.

En quelques heures, l’affaire est évoquée près d’un demi-million de fois, et les rumeurs les plus folles circulent sur les révélations que ces fuites sont censées contenir, sans possibilité de vérification dans un laps de temps si court. Là encore, l’alt-right était à la manœuvre, ainsi qu’environ 18 000 bots (des robots virtuels créés pour exécuter des tâches informatiques simples) qui ont amplifié la diffusion des messages par des retweets automatiques.
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Conjecture : Sous l’effet du capitalisme d’influence, les démocraties deviennent des régimes politiques instables.
– En effet, ceux qui maîtrisent les environnements numériques ont un intérêt économique à les saturer d’influence sociale. Cette saturation rend possible la manipulation de ces collectifs par des acteurs extérieurs qui agiraient à des moments clés de leur évolution ; et cette saturation rend les comportements collectifs tout à la fois instables et plus massifs, ce qui permet à des manipulations d’ampleur modérée de conduire à des bouleversements de grande ampleur.
– D’autre part, des acteurs hostiles aux démocraties existent (nous en avons rencontré plusieurs au cours de cet ouvrage). Ces derniers ont bien compris la possibilité d’agir sur nos systèmes sociaux et quels moments étaient les plus propices. À terme, avec un peu de persévérance, ils arriveront à leurs fins. La démocratie n’est pas éternelle.
– Enfin, ces acteurs h
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Conjecture
Les infrastructures numériques mondialisées de gestion des données sociales et de marchandisation de l’influence sociale sont des éléments de stabilité des États totalitaires, et des facteurs d’instabilité des démocraties.
En l’état actuel des choses, les régimes démocratiques ne peuvent donc qu’être des régimes transitoires vers des démocraties illibérales, voire des régimes totalitaires, seuls régimes politiques stables sous l’économie numérique de l’influence sociale.
Selon cette conjecture, si rien n’est fait, la France pourrait bien basculer. Mais avec quelle probabilité le fera-t-elle, et à quelle échéance ?
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