AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Lefso


Garion se blottit près du feu, dans la chambre qu’il partageait avec tante Pol, dans l’espoir de réchauffer ses pieds gelés. Tante Pol était restée elle aussi près de la cheminée, à repriser l’une des tuniques de Garion, son aiguille étincelante voltigeant au-dessus du tissu.
— Qui était le roi de Riva, tante Pol ? lui demanda-t-il.
Elle s’interrompit, l’aiguille en l’air.
— Pourquoi me demandes-tu ça ? dit-elle.
— Silk m’a parlé des Nyissiens, expliqua-t-il. Il m’a raconté que leur reine avait fait tuer le roi de Riva. Pourquoi a-t-elle fait ça ?
— Tu poses beaucoup de questions, aujourd’hui, on dirait ? remarqua-t-elle, en recommençant à manier l’aiguille.
— On parle de tout un tas de choses, en route, Silk et moi, fit Garion en rapprochant encore un peu ses pieds du feu.
— Fais attention, tu vas mettre le feu à tes chaussures, l’avertit-elle.
— Silk dit que je ne suis pas sendarien, continua Garion. Il dit qu’il n’a pas encore réussi à voir d’où je venais, mais que je n’étais pas sendarien.
— Silk parle beaucoup trop, observa tante Pol.
— Tu ne me dis jamais rien, tante Pol, reprit-il, avec agacement.
— Je te dis tout ce qu’il faut que tu saches, répliqua-t-elle imperturbablement. Tu n’as pas besoin d’en savoir davantage pour l’instant sur les rois de Riva ou les reines de Nyissie.
— Tout ce que tu veux, c’est que je reste ignare, éclata Garion. Je suis presque un homme, et je ne sais même pas ce que je suis — ni qui je suis.
— Je le sais, moi, qui tu es, dit-elle sans lever les yeux.
— Alors, qui suis-je ?
— Tu es un jeune homme qui va mettre le feu à ses chaussures.
Il recula précipitamment les pieds.
— Tu n’as pas répondu à ma question, accusa-t-il.
— Non, fit-elle de la même voix calme et impassible qui l’exaspérait tant.
— Et pourquoi ne veux-tu pas me répondre ?
— Parce que tu n’as pas encore besoin de connaître la réponse pour l’instant. Je te le dirai le moment venu, pas avant.
— Ce n’est pas juste, protesta-t-il.
— Il n’y a pas de justice. Cela dit, puisque tu es un homme, maintenant, pourquoi n’irais-tu pas chercher un peu de bois ? Ça te fournirait un bon sujet d’occupation.
Il lui jeta un regard noir et sortit de la pièce en tapant des pieds.
— Garion, reprit-elle.
— Oui ?
— N’essaie même pas de claquer la porte.
Commenter  J’apprécie          130





Ont apprécié cette citation (9)voir plus




{* *}