Trop court et pas assez de perspectives... mais d'excellentes questions au final.
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Que faire ? de David Engels
Cet essai bref naît, dit l'auteur, d'un "mélange douloureux entre désespoir et ténacité" (p. 118). Les raisons de désespérer sont énumérées au fil des courts chapitres qui le composent : l'éducation, les institutions, l'Etat, le jeu politique, les contraintes économiques et financières, les lois, les villes, les médias, tout est fait pour détruire l'homme européen et sa civilisation tels que deux millénaires les ont formés (en couverture, on verra une photo de l'incendie de Notre-Dame). L'auteur voit venir une crise économique majeure qui ne laissera que des ruines sur notre continent. Quant aux "élites", elles ont montré leur puissance et leur efficacité en traquant sans pitié les mouvements populaires ("populistes"), en claquemurant les populations chez elles, en les vaccinant de force avec de discutables produits. Mais si l'Etat s'est montré fort et efficace contre ses propres citoyens, il continue de protester hypocritement de son impuissance devant le trafic de drogue, le djihad au quotidien (appelé aussi délinquance), l'immigration qu'il se refuse à contrôler, et la colonisation de peuplement islamique qu'il organise ou laisse faire. Aucun patriote européen (européen au sens propre, non selon la caricature que donne l'UE de l'Europe), ne peut raisonnablement espérer une solution politique, par voie d'élection, à cette destruction ("déconstruction") programmée des peuples et de leur culture.
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Pourtant, David Engels, devant toutes ces raisons de désespérer, pose chaque fois la question "Que faire ?", comme Nikolaï Tchernychevski en 1863, au crépuscule de l'Etat tsariste. Les vingt brefs chapitres énumérant les causes de son désespoir répètent tous cette question, et contiennent des propositions d'actions individuelles concrètes, où s'exprime la ténacité de l'Européen qui ne se laissera ni déconstruire, ni massacrer passivement au nom d'une culpabilité imaginaire, dont les assassins à venir et leurs amis cherchent à le persuader. Par vingt fois, il propose des solutions réalistes aux désespérants constats : d'abord se retirer du champ du politique, malgré notre nature profonde d'animaux politiques, ne plus rien espérer de ces "élites" qui sont devenues nos ennemies. Ensuite, créer une nouvelle société civile, quitter la ville pour les campagnes, investir et acheter (européen), rompre avec la mondialisation, s'affranchir du court-termisme ("après moi, le déluge"), faire partie de la nature, s'entourer de beauté, fonder une famille, éduquer ses enfants, autant que possible, soi-même, faire son devoir, croire, se recueillir, lire (pas pas n'importe quoi) etc ... Comme Nietzsche, décidément prophétique, il envisage la naissance, dans les coins retirés de l'Europe non encore envahis, de petites sociétés maintenant la flamme de cette grande civilisation qui fut la nôtre. Voilà comment il illustre cette ténacité de l'Européen qui ne se laissera pas tuer : l'idée d'un nouveau Moyen-Age, temps de patience et de préservation quasi monastiques pendant les invasions barbares.
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Commencé à Bruxelles, capitale du cauchemar actuel et à venir, et terminé à Varsovie, ce livre, à l'exemple de son auteur, est un précieux guide de survie destiné à tout jeune Européen que le Wokisme n'a pas encore contaminé, ou qui souhaite se purifier de cette macule. Sa lecture est d'autant plus utile en ces temps de campagne électorale, où l'on berce les citoyens de l'illusion de pouvoir quelque chose.
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A la fois à charge et à décharge, j'ai rarement lu un "essai" (compilation d'auteurs) qui soit aussi "objectif" concernant un personnage contemporain clivant et de premier plan. Tout est remis dans son contexte, les termes sont définis, les perspectives historiques claires. On aimerait avoir la même chose sur tous les personnages dont nous n'avons qu'une idée préconçue.
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