Bien qu’ils représentent des aspects universels de la psyché humaine, l’animus et l’anima sont modelés par l’expérience individuelle, et vice versa. Un enfant qui a eu de mauvaises relations avec sa mère, par exemple, développera une anima négative qui influencera en général ses rapports avec le sexe opposé et pourra même affecter son équilibre psychique. De la même façon, une femme, lorsqu’elle tombe amoureuse, peut, contre toute raison et malgré l’avis opposé de ses proches, investir l’élu de son cœur des qualités positives de son animus.
D’autres archétypes mettent en œuvre de puissants processus.
Alors que celui de la mère, représentant l’aspect dispensateur de vie et d’amour de la nature humaine, apparaît dès la naissance, avec l’allaitement et les soins, celui du père n’émerge-et ne peut émerger – que plus tard. Le père est le maître du monde matériel, temporel, tandis que la mère règne sur le monde invisible des émotions et des sentiments. Sous son aspect positif, l’archétype du père est le protecteur, le roi sage et bon de la légende, celui qui enseigne et applique la loi en toute équité. Sous son aspect négatif, c’est un tyran, un être diabolique, le dieu Cronos dévorant ses propres enfants. (page 14)