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3.86/5 (sur 7 notes)

Né(e) : 1984
Biographie :



David Hue est né en 1984 – combien peuvent se targuer d’avoir pour année de naissance le titre de leur œuvre préférée ? – à la Croix-Rousse, quartier lyonnais des révoltés canuts.

Après de longues études scientifiques, prétendument brillantes mais surtout bêtement choisies sous la pression d’un milieu éducatif, miroir d’une société, qui à l’époque en tout cas glorifiait ce qui a rapport aux Mathématiques et au Commercial et dénigrait à peu près tout le reste, il se consacre à une carrière d’Ingénieur dans le secteur des Transports. Ce métier ne l’amène précisément pas à assouvir son insidieux désir d’expression littéraire…

Mais ses chaînes se brisent sous les coups de marteau du système et avec l’arrivée de sa fille. Le besoin de ne plus se taire s’impose, avec celui de laisser pour plus tard à ses enfants la trace de l’homme qu’il était, et de celui qu’il n’était pas.

En cela, Asymptote est à la fois un message d’amour et un testament, c’est aussi son premier roman.
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Source : librinova
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Quand il l avait connue, elle n était encore qu une stagiaire, presque adolescente, mais elle avait ça dans le sang, porter la plume dans la plaie. Entre eux ça avait tout de suite collé.
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Nous vivons dans un monde d'informations lieutenant ! Ce sont les médias qui inoculent à la populace ce qu'il faut penser, qui dictent au peuple qui il faut haïr et qui il faut craindre.
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L’état des habitations et des routes changeait au fur et à mesure qu’il se rapprochait. Il y avait de plus en plus de lampadaires allumés, ici les soi-disant économies d’énergie n’étaient pas aussi nécessaires a priori… Les façades des bâtiments étaient entretenues, les rues de moins en moins sales. Mistral logeait en bordure des zones protégées mais pas à l’intérieur. Matthias, tout flic qu’il était, aurait eu besoin d’une autorisation spécifique pour y pénétrer. Dans ces espaces, la sécurité était assurée par des milices privées et l’accès y était extrêmement contrôlé. Pour passer, il fallait montrer patte blanche, blanche et surtout dorée. C’était le lieu de résidence de tous les nantis, de tous les grands de la République, dont le gouvernement et ses associés faisaient bien sûr partie. Tous ces bienheureux qui avaient les moyens – collectés sur le dos des autres – de vivre dans de luxueux appartements, de magnifiques maisons, de manger de la bonne nourriture, de continuer à voyager, à prendre l’avion… Autant de preuves vivantes que s’il y avait bien une crise majeure impactant véritablement la société, nul doute qu’il s’agisse avant tout de celle du partage.
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Le juge Damien Mortez avait eu son heure de gloire il y a quelques années. Aujourd’hui, ça avait été son heure pour de bon, c’est peu de chose un homme au final. Lui était connu comme le juge d’instruction des grandes causes. Il avait commencé sa carrière sur des dossiers environnementaux, au moment où certains idéalistes avaient essayé de demander des comptes aux grandes firmes multinationales sur les changements climatiques, les empoisonnements de masse aux produits toxiques, et même s’il n’avait eu que quelques succès mineurs, il s’était fait un nom. Ensuite, il avait pendant un temps été investi de cas touchant de près ou de loin au trafic d’êtres humains qui avait explosé ces dernières années avec la croissance exponentielle des flux migratoires. Il s’était donc frotté au crime organisé. Et plus récemment, il s’était attaqué aux affaires politico-financières, aux scandales de délits d’initié, de détournements de fonds publics. Une ascension dans la pourriture en somme. C’était ce qui l’avait amené sur ce dossier de corruption dont étaient soupçonnés plusieurs leaders du KK, le parti d’extrême droite en lice pour l’accession au pouvoir à la tête de la République et dont certains sympathisants zélés s’égosillaient en ce moment dans la rue.
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Ils la regardèrent marcher jusqu’à son immeuble d’un pas fier et déterminé. Sur le perron, elle leur fit signe en imitant avec ses doigts le V de la victoire, avant de disparaître. Matthias redémarra. Il n’aurait pas dû la mettre sur ce coup. Trop dangereux. Il avait merdé. Ally, sous ses airs de femme forte et de reporter subversive, n’était qu’une gamine. Celle qu’il aurait pu avoir… Une fillette dans un monde en flammes qui essayait avec ses petits bras et un cœur gros comme ça d’éteindre un incendie qui avait déjà presque tout ravagé.
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Il faisait un temps sacrément dégueulasse. Le genre de ciel dont cette région autrefois agricole mais aujourd’hui ultra-urbanisée avait le secret. Celui qui vous écrase la tête puis fait que tout souvenir et toute perspective de lumière se diluent irrémédiablement dans la pluie froide qui vous cingle le visage. L’un dans l’autre, ça collait bien à son humeur, au moment aussi. Et ça n’irait pas en s’améliorant.
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La plus grosse partie de l’apprentissage se fait par mimétisme : si les parents font de la merde et acceptent de vivre dans un monde de merde, comment leurs rejetons pourraient-ils faire autrement ? Et quand on se retournera sur notre court passage, quand l’heure aura sonné, que restera-t-il ? Qu’aura-t-on laissé ? Si ce n’est pas au minimum des enfants moins cons que nous, quel sens donner à tout ça ?
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Il pleuvait depuis des semaines presque sans discontinuer. Les hommes eux-mêmes semblaient devenir liquides, se fondre dans la flotte.
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Que ça aille empuantir plus loin : les hautes sphères n'apprécient guère la proximité des misères qu'elle génèrent.
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Il ne pouvait plus supporter la mascarade des politiques, ça le rendait soit nauséeux soit furieux.
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