David Lapoujade - Sur la peinture : cours mars-juin 1981
On présente souvent ces textes comme valant par eux-mêmes ou dont l’intérêt consiste principalement dans une lutte contre le bon sens et le sens commun, mais leur but est plus profond : il s’agit de décrire les métamorphoses du fondé, la manière dont, affecté par la montée du sans-fond, le fondé accède à ses propres puissances et acquiert un droit imprescriptible à l’occasion de cette métamorphose.
Non seulement l'individu ne sort pas de son monde, mais il y fait entrer tout ce qu'il peut, par traduction linguistique, codage informatique, conversion digitale. (...) L'androïde, c'est celui qui subordonne toutes ses perceptions aux arborescences de son programme. Son cerveau est devenu tête de lecture.
La Terre se confond avec la déterritorialisation même, elle est une terre infiniment mouvante, sans fond ni assise.
La SF peine à créer des personnages singuliers comme en produit la littérature classique. On ne rencontre ni Achille, ni Lancelot, ni Mrs Dalloway. Les personnages de SF sont souvent des individus quelconques, stéréotypes ou prototypes faiblement individualisés (...).