AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de David Le Bailly (84)


Himmler, personnage des plus infâmes, qui bientôt orchestrera l’extermination des Juifs d’Europe, et aussi des Tziganes, des homosexuels… Pyrrhus eût pu le poignarder au cœur, l’égorger, l’empoisonner, devenir un héros. Il a préféré casser la croûte avec lui. À sa condamnation morale, pas de circonstances atténuantes.
(pages 95-96)
Commenter  J’apprécie          250
Tes photos sont un leurre : elles racontent une vie merveilleuse, sublime, de villégiature en villégiature, de fêtes en moments de joie. Tu donnais le change, solaire et exubérante, à ton aise quand il s’agissait de prendre la pose. Si sûre de toi que je peine à faire le lien avec la grand-mère que j’ai aimée.
(page 18)
Commenter  J’apprécie          240
Humilié, spolié, expérimentant à ses dépens les petits désagréments d’une dictature. Il se garde bien de dire du mal de son maître. Il cible ses sbires, les militaires, cette engeance, et toi qui crains la politique plus que la gale tu comprends le subterfuge, l’aveuglement, son besoin de continuer à croire en cet homme (Fanco) qu’il sert depuis dix ans avec le dévouement d’un laquais.
(page 126)
Commenter  J’apprécie          221
Elle avait beau aimer les livres, sa libération, elle l’envisageait par les hommes, exclusivement par les hommes. Elle visait les étrangers, un marchand d’armes saoudien, le frère d’un dictateur africain logé à l’année au Plaza. Et comme toi elle se méfiait de ces Français qui, disait-elle, « avalent leur chiasse et croquent leur merde ».
(page 162)
Commenter  J’apprécie          212
Maman refusait de travailler, de se marier et tu étais inquiète. L’argent que tu lui donnais aussitôt s’envolait (mais pourquoi continuer à lui en donner ?). Tu l’avais couvée, tu l’avais gâtée, élevée sur un piédestal, et tu avais fini par créer un monstre, un monstre à la physionomie douce et innocente.
(page 137)
Commenter  J’apprécie          210
Pourquoi il faut absolument rentrer, supporter la fureur de maman dont tu dis toi-même « elle est folle, il faudrait la faire interner ».
(page 42)
Commenter  J’apprécie          211
Pourquoi et comment es-tu venue en France ? Par quels moyens as-tu réussi, toi, huitième d’une fratrie de treize, sans un diplôme, sans travail déclaré, des parents ruinés, oui, par quels moyens as-tu réussi à constituer ce patrimoine dans les beaux quartiers de Paris ?
(page 38)
Commenter  J’apprécie          210
Tu sais la fugacité du moment. Tes mains s’accrochent aux siennes, et ce n’est pas seulement lui que tu essaies de retenir mais aussi le temps qui passe. Le temps qui passe, s’assombrit, le temps qui inquiète, le temps qui fait peur puisque, la guerre inévitable, il ne pourra que vous séparer.
(page 71)
Commenter  J’apprécie          191
Pour sa famille, pour les anciens du collège, Frédéric avait déchu.
Conduire une calèche ? charger des bagages dans un hôtel? Un travail de domestique!
Conducteur d’omnibus à la gare d'Attigny, c'était un beau titre pourtant. De ceux qui vous posent un homme. Qui vous distinguent. Il n'y en avait qu'un, et c'était lui, Frédéric Rimbaud.
Commenter  J’apprécie          180
Chez les frères Rimbaud, ce qui me surprenait, c'était le contraste entre leur proximité durant l'enfance et leur indifférence à l'âge adulte. (...) Et pourtant cette histoire , il y eut bel et bien un bon fils, sanctifié par sa famille (Arthur), et un mauvais fils, sacrifié, puis dépossédé (Frédéric). Arthur n'a pas tué Frédéric. Mais son désintérêt, son mépris, ont contribué à son bannissement. (p. 228)
Commenter  J’apprécie          140
Il m'arrive parfois de penser à eux à présent, à leur supplice, à cet Hôtel de la Folie qu'ils n'ont pas connu, à la fatalité qui les a frappés. Dans une famille, il faut que certains paient pour que d'autres jouissent.
Commenter  J’apprécie          110
Cette histoire, je tenais à la raconter d'un point de vue différent, celui des "petits" cultivateurs, journaliers, domestiques, cette population méprisée par la famille Rimbaud, et dans son sillage, par ceux qui ont écrit sur elle ( à quelques exceptions, comme André Suarès ou Robert Goffin) . Face à la parole des notables, des bons élèves du collège de Charleville, je souhaitais tendre un micro imaginaire aux descendants de ces "vies minuscules", ces vies qui, pour Frédéric, avaient beaucoup compté. Et à travers elles, faire entendre, sinon la voix de l'autre Rimbaud, du moins sa version des faits. (p. 326)
Commenter  J’apprécie          110
Ou peut-être ont-ils peur de ce qu'il peut raconter, de ce qu'il sait, et il en sait beaucoup, bien plus qu'eux. A Arthur, il a été uni comme personne ne le fut par la suite, uni comme on l'est à un jumeau. Elevés ensemble, partageant la même chambre, les mêmes jeux, les mêmes punitions, les mêmes révoltes contre la mère. Arthur, sûr de lui, secret, méfiant; Frédéric, affable, franc, dévoué. Longtemps, le second fut le seul public du premier (...) (p. 21)
Commenter  J’apprécie          100
Arthur avait renoncé à être un frère, et ce faisant,il avait arraché à Frédéric une part de lui-même ; il avait fallu apprendre à vivre avec cette absence,ce manque physique, comme on apprend à vivre sans ombre,sans reflet.
Commenter  J’apprécie          90
Des Rimbaud, Frédéric fut le seul "sans-voix".
Commenter  J’apprécie          80
En exergue

Pourquoi n'y a--t-il jamais un mot du frère Frédéric qui, à un an près, est du même âge que Rimbaud ? Ce frère passe pour avoir été un coureur de femmes, un homme qui aime la vie, un mauvais sujet comme on dit entre bigotes. De lui, je ne sais rien du tout. Peut-être était-il seulement une tête légère, un irrégulier, un outlaw de province, après tout, une ébauche ridicule de son frère. Mais il a vécu. Il est sans doute mort. Puisque l'on parle de la sainte mère et des saintes soeurs, il faut parler du frère mauvais sujet: il a beaucoup d'intérêt pour nous s'il n'en a pas pour la famille. --André Suarès
Commenter  J’apprécie          80
De vous deux, qui a contaminé l'autre ? Qui a porté le premier coup ? Je crois plutôt à une intoxication mutuelle, à un corps à corps tragique, mère et fille, serpents entremêlés se crachant du venin jusqu'à en crever.
Commenter  J’apprécie          70
*** [A propos de la photo de communion des deux frères, où Frédéric a été totalement effacé ]
N'y aurait-il pas eu une autre raison ? Une raison qui aurait tenu à l'histoire familiale, à ses conflits extrêmement violents ?
Dans les régimes totalitaires, on efface des images les opposants, les résistants, les dissidents.
Frédéric Rimbaud avait-il été un de ceux-là ? (p. 58)
Commenter  J’apprécie          60
Désormais, les jardiniers du cimetière, les familles, les promeneurs, du dimanche découvriront que cet arbre, immense, foisonnant, touffu comme ta chevelure bordélique, cet arbre ressemblant ici à aucun arbre, abrite une tombe, la tienne, à laquelle j'ai enfin donné un nom
Commenter  J’apprécie          50
Ils font mine d'être heureux de le revoir mais il n'est pas dupe. Il sait que pour eux, il est le raté, le déclassé, celui qui s'est compromis par un mauvais mariage. Déjà à l'époque, il était le cancre, le benêt. Le premier à être puni, à prendre pour les autres.
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de David Le Bailly (470)Voir plus

Quiz Voir plus

🐱 Citation, expression ou proverbe sur le chat 😺

Une ... de chat ?

Journée
Vie

14 questions
201 lecteurs ont répondu
Thèmes : chats , proverbes , expressionsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}