J’attends la nuit avec la plus grande impatience, l’instant vide où je rejoins mon carnet matelassé d’or, bleu nuit. Je tire sur l’élastique noir, et les pages, ces grands papillons blancs griffés de noir, jaillissent de leur cage. Et moi de la mienne, mon chagrin et ma honte en bandoulière, mon encre pour élixir. Assise à ma petite table face au mur blanc, les jambes nues, je cherche le silence qui n’existe pas, j’entends encore les pas, les cris étouffés, le métal qui couine, la ville qui soupire.