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Citation de Bricyclette


p. 31 "C'est un amour facile, sur lequel on ne pose pas de mots. Mieux vaut le faire qu'en parler. Il roule léger. Il n'est pas de ceux auxquels on s'oblige pour ne pas vivre seul ou pour tromper l'ennui. pas de ces amours que l'on couche sur un faire-part, que l'on grave dans les registres de l'état civil, pas de ceux qui donnent des enfants ou tiennent des promesses pour l'avenir du monde, pas non plus de ceux dont la passion vous brûle et vous dévore. Juste un amour qui souffle sur le coeur, juste le plaisir sans les devoirs, la caresse sans la gifle, le baiser sans la morsure.
Je ne tombe pas amoureux, je m'élève amoureux."

p. 38 "L'absence, c'est le vide intersidéral, ce décor un peu flou qui tourne autour de moi mais sans moi, des silhouettes désarticulées et sans visage qui s'agitent dans la brume. Vivre l'absence, c'est avoir la respiration difficile et le corps engourdi. c'est une maladie qui épuise, coupe l'appétit et morcelle le sommeil. C'est une maladie dont on est certain, à plus ou moins long terme, de mourir. L'absence est physique, elle s'inscrit dans le corps.
Perdre l'autre, c'est renoncer à une intimité et à une communication uniques. je suis démuni sans cette oreille attentive, cette parole apaisante, cette présence évidente. La vie nous apprend à acquérir, à conquérir, rarement à nous dessaisir. La dernière vague du bain de minuit est moins caressante., le café du matin n'est plus assez corsé, le sommeil était réparateur, il est désormais une fuite.
Perdre l'autre, c'est vivre en exil et n'avoir plus, dans son pays, entre les mains, qu'une infime poignée de terre. Une terre dont on est certain qu'elle ne donnera pas de fleurs. C'est enfermer au fond d'une valise de carton bouilli les reliques du temps d'avant, quelques photos quelles ans pâliront, des vêtements imprégnés d'une odeur qui disparaîtra bientôt. C'est conjuguer le présent au passé, parler une langue que personne ne comprend, lire et relire un livre merveilleux dont personne, n'a entendu parler."

p. 95 "Une part de moi gît désormais emmurée sous ce couvercle, je mesure combien je ne serai plus jamais exactement le même, plus jamais vraiment entier. Que l'on me pardonne si, à partir de cet instant, je me dérobe parfois aux regards pour fuir dans un lieu mystérieux et invisible où te retrouver. Si je semble m'effacer, m'absenter, il faudra comprendre qu'à cet instant, je cours vers toi."

p. 115 "La solitude ne me pèse pas, je la cultive au contraire. Il me faut voyager en moi... et surtout, pour l'heure, n'y croiser personne. J'ai à faire cavalier seul avec la tendresse de mes souvenirs, à palper sous mes doigts la chair vive de ma blessure."
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