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Critiques de David Lelait-Helo (376)
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Je suis la maman du bourreau

Mon Dieu, quelle claque ! Quelle plume ! Quel immense coup de cœur !



Derrière ce titre racoleur, qui pourrait être celui d’un article de journal à scandale, se cache une petite perle dont le style m’a séduit dès les premières lignes. Étalant toute la beauté et la puissance de la langue française, David Lelait-Helo aborde la thématique particulièrement difficile de la pédophilie au sein de l’Église, tout en livrant le chemin de croix d’une mère qui se voit non seulement condamnée à tourner le dos à une foi qu’elle pensait inébranlable, mais également à un amour maternel qui surpassait tout… tout, mais pas ça !



Le mère du bourreau dont il est question dans le titre se nomme Gabrielle de Miremont, une fervente catholique et figure emblématique du village, qui est outrée lorsque la presse locale s’attaque à son Église en y déterrant une vieille histoire de pédophilie, un prêtre ayant soi-disant abusé de petits garçons qui lui étaient confiés durant des années. Ayant consacré sa vie à Dieu, elle a nourri son fils de la parole divine jusqu’à ce qu’il devienne prêtre de la paroisse et sa plus grande fierté. Sauf que le bourreau dont il est question dans le titre, le loup ayant violé les brebis qu’on lui avait confiées, se nomme Pierre-Marie de Miremont, son propre fils !



Quelle idée lumineuse d’aborder cette monstruosité qu’est la pédophilie dans le milieu ecclésiastique à travers le regard aimant d’une mère qui, au crépuscule de sa vie, doit subitement tout remettre en question et ouvrir les yeux sur le côté obscur de cette Église qui avait éclairé son existence jusque-là. Usant d’une écriture à fleur de peau, David Lelait-Helo nous plonge dans les pensées de cette femme qui croyait avoir couvé un homme de Dieu, mais dont la foi chavire au fil des pages. Du déni de cette femme déterminée à servir Dieu jusqu’à son dernier souffle à la honte qui l’envahit au fil des abominations qu’elle découvre, le lecteur assite au déchirement de cette mère qui a toujours vécu dans la lumière de Dieu, prônant le pardon de tous les péchés… sauf que là, le pardon semble subitement impossible !



Un roman coup de cœur d’une puissance évocatrice rare et un auteur dont la Mamie Vovonne peut être fière car c’est un don du ciel d’être capable de saisir une telle horreur avec des phrases d’une beauté et d’une justesse si déconcertante !



Je ne sais pas si c’est mon intolérance à la lactose qui m’avait empêché de découvrir les romans de cet auteur dont le nom a forcément dû agir sur mon subconscient, mais je vais de ce pas ajouter « Poussière d’homme » et ses autres romans à ma PÀL.



Lisez également « Mon Père » de Grégoire Delacourt.
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Poussière d'homme

❤️💔Je referme ce sublime roman, ce déchirant hurlement d’amour à la sensibilité et la beauté inouïes, totalement bouleversée.

Ce livre est merveilleux. Merveilleux dans sa profondeur. Merveilleux dans l’amour inconditionnel qui en émane. Merveilleux dans sa force. Merveilleux dans sa poésie et son ardeur mais aussi sa pudeur.

Il a été écrit par David Lelait en 2006 suite à la mort de son compagnon d’une cruelle maladie pour dire « l’après toi, le sans toi, la béance à chaque secondes de mes jours ...l’amour de toi qui me cogne au dedans sans jamais plus te parvenir ».

De son écriture pulsionnelle il s’adresse à lui. Ses pensées,sa chair, ses sens sont polarisés sur lui.

Lui, dont l’absence devient « un compagnon fidèle qui ourle désormais mes chemins d’exilé ».

On le suit dans son « improbable voyage » pour accompagner dans sa Bretagne natale son désormais « Toi de poussière » confiné dans sa gangue d’albâtre blanc funéraire.

Il se souvient.

De leur rencontre, leur vie à deux, leur moments de joie et de fusion, l’annonce de la maladie, la peur, les soins à « l’usine-des-vies-fragiles » jusqu’à ses derniers mots qui ne le quitteront plus.

D’un soutien sans failles, il le sublime même dans sa décrépitude.

Attendant désespérément « l’habitude de l’absence », le deuil, ce « sorcier », lui semble impossible.

Le « nous » est obsessionnel, les mots destinés à le prolonger.

Le thème est tristement banal mais c’est son style flamboyant et sa densité qui confèrent au roman une singularité.

Un amour infini se dégage de chaque phrase vous jaillit en pleine face et vous saisit à même le corps.

Et puis la vie, la lumière reviennent par intermittence, marquées par l’abandon des anxiolytiques car «  la plaie doit maintenant respirer à l’air libre ».

Les dernières pages, bouleversantes, mêlent pulsion de vie et de mort jusqu’à l’acceptation de le laisser partir.

Et l’on se prend à espérer intensément que dans son éternité ces mots d’amour poignants et leur souffle soient parvenus à cet homme de poussière et que soient gravées à jamais dans l’immensité, parmi toutes les autres poussières agglomérées, les trois lettres de son prénom.
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Je suis la maman du bourreau

Cela faisait un bon moment que j'avais ce livre en stock et comme d'habitude, au moment de l'ouvrir, j'avais oublié de quoi il parlait.

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Je vous plante le décor.

La maman, c'est Gabrielle de Miremont, 91 ans. Le bourreau, c'est son fils, Pierre-Marie, prêtre.

Une demeure immense que les villageois appellent le Château, un décor conjugué au passé. Riche et puissante, c'est là que vit Madame de Miremont avec sa fidèle Josette.

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Gabrielle impose le respect à tous et à toutes. Les apparences, c'est important après tout. Et puis Dieu la regarde en permanence.

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Depuis toujours très pieuse mais froide et distante, de ses trois enfants, deux filles et un fils, elle n'a été fascinée que par le garçon, tandis que son mari chérissait les deux autres.

De ce fait, les gamines sont à peine mentionnées dans le roman.

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Par contre, Pierre-Marie, aux magnifiques yeux bleus comme ceux de sa mère, est porté aux nues. Le fils parfait, irréprochable, le guide des petits et des grands, idolâtré par sa mère.

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Les jours s'écoulent paisiblement pour Gabrielle, entre Dieu et Pierre-Marie, jusqu'au jour où un article de journal évoque des actes pédophiles commis par les représantants dudit Dieu sur terre.

Le titre : Pédophilie au coeur du diocèse. Le Monde de Gabrielle risque de basculer. On ne lave pas son linge sale en public. Hors de question qu'une brebis galeuse ternisse l'image idyllique de l'Église Catholique.

L'erreur est humaine, 3 Notre-Père et 2 Je vous salue Marie, le pardon tout au bout, et les réputations brillent comme un sou neuf.

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Je découvre David Lelait-Helo avec ce livre, sa plume fluide et addictive, son style impeccable.

Il aborde l'horreur de ce "thème" par un axe original, la mère d'un prédateur, et j'ai vraiment accroché dès les premières lignes.

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Tout est abordé dans ce roman, de manière directe. La victime parle, sans réserves.

D'abord de sa confiance, puis de sa peur, puis de l'indicible. Il raconte aussi ses parents qui ne le croient pas. Pensez donc, un prêtre...

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Le roman parle aussi d'amour, surtout de celui qui n'est pas exprimé.

Inutile de vous dire qu'au début je ne l'ai pas aimée, cette mère toujours sur la réserve, qui se proccupe tant de son image aux yeux des autres.

Et puis j'ai compris et j'ai vu que quelque part, elle était aussi une victime, essentiellement de son éducation.

Ce qui se fait et ce qui ne se fait pas dans son milieu.

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Mais je vous laisse découvrir ce livre si vous ne l'avez pas déjà lu.

Je n'en ressors pas indemne et je le conseille fortement.

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Poussière d'homme

C’est encore sous le charme de « Je suis la maman du bourreau » que je puise dans la biographie de cet auteur dont le style m’avait tant séduit et que j’apprends à mieux connaître à travers ce roman autobiographique on ne peut plus émouvant. Dans « Poussière d’homme », David Lelait relève en effet l’impossible défi de mettre des mots sur la douleur, l’absence et le manque engendrés par la perte de l’être aimé…



Dans ce cri d’amour, l’auteur se souvient de leur rencontre, de leur vie à deux, de leurs dernières vacances en Grèce, mais également de cette terrible maladie qui a fauché l’homme de sa vie. Il nous raconte les derniers instants, la rencontre de cette belle-famille dont il avait été maintenu à l’écart et l’ultime voyage de cette urne refermant ce « nous » réduit en poussière…



Un « nous » que l’auteur vient cependant prolonger à jamais à travers ce texte bouleversant, en y déposant des mots d’amour avec délicatesse, sensibilité, justesse et beaucoup de pudeur. Défiant cette mort qui a au moins le mérite de nous voir tous égaux, David Lelait fait perdurer un merveilleux cri d’amour… un amour qui se voulait masculin et discret, mais que l’on ressent universel et partagé de la plus belle des manières…
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Poussière d'homme

La plume de David Lelait-Helo m'avait séduite lors de ma lecture de Je suis la maman du bourreau et je savais que je n'en avais pas fini avec cet auteur.



Comme je l'avais fait pour le roman sus-cité, c'est sans m'informer que je me suis emparée de Poussière d'homme... qui n'est pas un roman, mais une auto-biographie.



En 2005, l'auteur a perdu l'homme de sa vie des suites d'une impitoyable maladie, et chaque magnifique phrase de ce livre est un immense cri d'amour.



Tout comme David Lelait l'a écrit, c'est en apnée que j'ai lu ce poignant témoignage.

Poignant, mais empreint de pudeur, d'émotion et de sensibilité.

La force de frappe impitoyable des mots m'a transpercée



Ce récit parle de la mort. Et aussi du deuil, de l'absence, du vide.



Nous revoyons les deux amants lors de leur rencontre, la séparation qui s'ensuit par la force des choses, les retrouvailles, et puis le tourbillon qui entraîne ceux qui s'aiment lorsqu'ils vivent à deux.



Passé, présent, se confondent sans qu'on perde le fil. Pas de fioritures, pas d'égarements. Les émotions brutes, telles qu'elles ont été vécues.



Nul besoin d'en écrire des tonnes, ces quelques phrases suffisent à exprimer mon émotion.



Je ne savais pas ce que j'avais entre les mains avant d'ouvrir ce livre, mais je sais que je ne suis pas près de l'oublier.

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Romy au fil de la vie

J'ai pour habitude d'être bavarde dans mes critiques et pour la première fois depuis longtemps j'ai eu envie de me taire. Oui le destin tragique de Romy Schneider nous le connaissons tous tant il a été relayé par les médias et pas toujours à bon escient car c'est bien connu le malheur profite toujours à quelqu'un, le malheur fait vendre et encore plus lorsqu'il s'agit d'une icône du cinéma français adulée de tous qui a voué sa vie au cinéma, pour qui jouer c'était respirer...



Je tourne la dernière page le coeur serré, 29 mai 1982 Romy s'en est allée après des semaines de souffrance. Comment faire le deuil d'un enfant ? On n'y parvient jamais que l'on soit Romy Schneider ou pas...



David Lelait nous offre une très belle biographie de l'actrice, écrite avec beaucoup de pudeur et de respect et il faut avouer que ses mots sont magnifiquement choisis. Il a préféré ne pas ou peu évoquer les drames terribles qui ont touché les dernières années de sa vie et c'est tant mieux car de Romy nous préférons garder le souvenir d'Hélène, l'amante, libre et désirable des "Choses de la vie" de Claude Sautet ou de la belle et frivole Margot de "Une femme à sa fenêtre" de Pierre Granier-Deferre.

Romy incarnait l'amie idéale, la femme libre qui allait au bout de ses convictions mais aussi l'objet de désir auprès de la gent masculine et cela même à quarante ans passés. Romy c'était l'ombre et la lumière, le clair-obscur insaisissable et c'est ce qui la rendait si belle, si unique, à l'image de ces grandes actrices hollywoodiennes aux visages indélébiles qui survivent au temps qui passe car Romy ne jouait pas, non, "elle se jouait elle-même et se jouait d'elle-même" laissant entrevoir à l'écran ses blessures, ses failles, cette fragilité toujours à fleur de peau et ce regard... quel regard...



David Lelait a donc choisi de nous faire revivre un moment de cinéma inoubliable en mettant l'accent sur la filmographie de Romy Schneider plutôt que sur les tragédies qui n'auront pas épargné sa courte vie. Une filmographie riche d'une soixantaine de films, elle aura tourné pour les plus grands : Visconti, Sautet, Clouzot, Zulawski, Miller,Tavernier, Welles, sans tous les citer... Il nous livre aussi de nombreuses anecdotes de tournages sans oublier de faire le lien avec l'amour car c'est l'amour qui donnait des ailes à la demoiselle dans la vie, Romy était une grande amoureuse, l'amour elle le cherchait partout et tout le temps, dans le regard de ses hommes, amoureux, amis fidèles, réalisateurs, leurs regards dont elle se nourrissait corps et âme et sans lesquels elle dépérissait.



Pour conclure quoi de mieux qu'une liste de films à revoir si le coeur vous en dit...

"La Piscine" de Jacques Deray (1969) dans lequel elle retrouve celui qui quelques années auparavant lui aura brisé le coeur en la personne d'Alain Delon ; "Le Vieux Fusil" de Robert Enrico (1975) dans lequel elle partage l'affiche avec le très regretté Philippe Noiret ; "L'important c'est d'aimer" de Andrzej Zulawski (1975) pour lequel elle recevra le César de la meilleure actrice, un de ses meilleurs rôles de mon humble avis tant elle nous donne à voir sa part d'ombre en incarnant Nadine Chevalier ; "Garde à vue" de Claude Miller (1981) dans lequel elle irradie la pellicule en n'apparaissant seulement vingt petites minutes à l'écran aux côtés de Lino Ventura et Michel Serrault ; "La Passante du Sans-Souci" de Jacques Rouffio (1982) qui sera son ultime film au côté de son grand ami Michel Piccoli. Et si vous avez encore un peu de temps pourquoi ne pas aller visionner les rushs en ligne de "L'Enfer" de Henri-Georges Clouzot (1964) ce film au tournage maudit qui n'aura jamais vu le jour, elle y apparaît dans certaine scènes fumant une cigarette, troublante de sensualité.





"Romy a une approche formidablement morale de l'émotion. Elle la recrée de très loin, de très profond, comme des vagues immenses qui secouent la mer..."

(Bertrand Tavernier évoquant Romy Schneider sur le tournage de "La Mort en direct").





Rosemarie Magdalena Albach

23 septembre 1938 - 29 mai 1982

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Sur l'épaule de la nuit

Ce roman est un collier de perles, un magnifique diamant brut, hymne à la vie, à l’amour, à la nature.



Une vieille dame aux cheveux blancs, née « au coucher d’un siècle, qui aura vécu le long du suivant, et se retirera au lever du troisième », une vieille dame qui attend son heure de gloire au ciel avant de devenir plus cramoisie qu’une plante verte. Sur son lit de mort, elle se remémore son grand amour. Un amour de 24 heures mais dont elle se souviendra toute sa vie.



C’est un roman doux, très doux, beau, poétique, apaisant, authentique. Un roman qui mélange les images, fait travailler les sens, nous plonge dans différents contes comme autant de rêves éveillés. Quelques petites centaines de pages d’amour et de fraîcheur.
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Je suis la maman du bourreau

Lorsque la une du journal local dénonce des actes de pédophilie perpétrés dans son diocèse, Gabrielle de Miremont, pour qui cet article de presse n'est qu'une calomnie, prend contact avec le journaliste qui a pondu ce torchon. Voulant éviter le scandale qui ternira à coup sûr la réputation de sa paroisse, et juste pour de simples "erreurs humaines" isolées, elle demande à parler à Hadrien, la victime qui a osé enfin témoigner après presque 30 ans de silence. Cette rencontre changera tout de sa vie bien calée dans ses convictions religieuses : sa foi inébranlable en prend un sacré coup, Gabrielle ne sait plus si elle doit continuer à croire en ce Dieu qui a permis de telles ignominies ou douter carrément de son existence... Voilà pourquoi le gendarme, venu lui annoncer la mort de son fils, sa plus grande fierté, se retrouve face à une dame complètement apathique, que cette nouvelle dramatique n'ébranle pas : pas de larmes, pas de cris, pas de tremblements, pas la moindre question...



"Je suis la maman du bourreau" est un roman très court mais très intense. Pouvant être malaisant également, puisqu'il y est question de viols d'enfants par des prêtres catholiques. Le sujet est loin d'être gai, il dérange beaucoup aussi. Et là où se tient l'originalité de ce petit roman, c'est que le narrateur n'est ni une victime, ni un bourreau, mais la mère dudit bourreau, partagée entre le dégoût de ce qu'il a fait et l'amour maternel qu'elle lui porte.



Gabrielle est une "prout-prout", toujours impeccable, intolérante, issue d'un milieu aisé catholique, et dont la foi inébranlable sera mise à l'épreuve dès la révélation fatidique. La narration bascule de la troisième personne à la première d'un chapitre à un autre, selon que nous sommes dans son carnet or et bleu nuit ou un peu plus près des autres personnages. Nous sommes donc soit au plus près de ses ressentis, soit invités à les percevoir à travers les différents protagonistes ou encore à travers un narrateur extérieur. Et tout ceci nous permet de mieux la cerner, de mieux l'approcher, et de pouvoir compatir à sa situation. Elle est au premier abord une femme sèche, mais qu'on arrive à apprivoiser petit à petit. Gabrielle est en fait une vieille dame touchante, tiraillée, en plein dans le doute au fur et à mesure que toutes ses convictions se font obsolètes. Partagée entre ce fils adoré et ses actes ignominieux, entre la parole de Dieu et celle du Diable, elle ne cesse de se demander où et quand elle a bien pu échouer dans l'éducation de ce fils vénéré, où s'arrête sa faute à elle, elle qui a sorti ce monstre directement de son ventre. Gabrielle nous touche, beaucoup, peut-être plus qu'elle ne devrait d'ailleurs mais c'est ainsi. Son drame devient le nôtre, nous prend aux tripes, et elle sait finalement nous prouver qu'elle n'est pas aussi rigide qu'elle n'y paraît.



C'est le premier livre de David Lelait-Helo que je lis, auteur que je ne connaissais que de nom et sans trop de curiosité non plus. Je ne pense pas que je me serais arrêtée devant sans le superbe retour de @Yvan_T, que je ne peux que remercier au passage. Je me retrouve une fois de plus face à un livre qui dérange et dont j'ai beaucoup de mal à exprimer mon ressenti... Comment expliquer qu'on a adoré un livre qui traite de pédophilie ? Et pourtant, c'est bien le cas...



L'auteur a su me faire apprécier le personnage de Gabrielle, qui m'aurait sans aucun doute horripilée en temps normal. Il a su la manier, la camper, la travailler justement. Il lui a octroyé des ressentis complexes et contradictoires qui ne nous laissent en rien indifférents.



Mais au-delà de son histoire, l'auteur rend quelque peu justice, à sa manière pourrait-on dire, aux enfants victimes de viol, qui ont osé parler, ou pas encore, ou qui ne parleront jamais. Il ose mettre des mots sur le poids de la honte et de la culpabilité que devraient porter les bourreaux à la place de leurs victimes...



Ce fut une lecture envoûtante aussi bien que malaisante, dramatique, frappante. Je ne peux pas parler de régal vu le sujet abordé, et pourtant je ne peux nier avoir beaucoup aimé.

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Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri

Il en va des livres comme des êtres humains.



Des rencontres. Fortuites; parfois désirées.



Ce livre m'est tombé dessus et me bouleverse car il me raconte ma vie.



Ne vous arrêtez pas au titre si Nana Mouskouri vous rebute ,elle n'est que prétexte à belle lecture.



La difficulté et le bonheur d'être un enfant qui se sait différent , qui s'échappe grâce à une chanteuse.



Le grand amour pour sa grand-mère. La perte. Immense et définitive.



La joie de vivre. D'être. de devenir soi.



Lisez ce livre les amis. Il a touché mon âme.
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Je suis la maman du bourreau

Lorsqu’un crime ou un attentat est commis et largement diffusé par la voie des médias, l’auteur des faits est ciblé et n’échappe pas aux lumières aveuglantes des projecteurs. Mais au delà des victimes directes, pense-t-on aux victimes collatérales de ces drames, les parents et proches des criminels ? C’est le thème abordé dans ce roman dont le titre est clair : comment réagit-on lorsque l’on se rend compte que l’on a engendré un montre ? Vivre le dilemme insoluble de brûler ce que l’on a adoré.



Madame de Miremont a la réserve hautaine des femmes auxquelles jamais rien n’a résisté. Un mariage arrangé pour assurer la pérennité d’une lignée, une foi sans question, soutien de tous les instants, et pour couronner le tout, la naissance d’un fils, après deux filles quasiment ignorées. Le fils parfait, marchant sans les pas de sa mère, et si conforme aux ambitions maternelles qu’il épousera la prêtrise.



Lorsque le scandale éclate, par l’intermédiaire de la presse locale, Madame est d’abord outrée que l’on attaque cette institution sacrée qu’est l’église. Et peu à peu le doute puis l’horreur s’installent, elle est obligée de convenir que le montre pédophile est son propre fils.



Pas de divulgachage dans ces lignes, le lecteur sait dès le départ ce qu’il en est. L’auteur s’applique à suivre le cheminement maternel, dans la découverte de cette abomination puis dans le souhait de réparation.





Un point de vue original, pas souvent évoqué et une analyse fine des processus mentaux à l’oeuvre dans l’esprit de cette mère détruite, dont tous les idéaux de vie, aussi critiquables furent-ils, sont anéantis par la terrible découverte.



L’écriture est le miroir de l’esprit de cette mère, maîtrisée, sans lyrisme inopportun, mais sans pudeur vaine. Une belle lecture.
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Je suis la maman du bourreau

J’ai été très dérangée par cette lecture à plusieurs titres.

Tout d’abord, le thème bien sûr, la pédophilie. Ici est traitée la pédophilie des prêtres. La figure de l’Église est représentée par Gabrielle de Miremont la mère du bourreau, une femme extrêmement pieuse, pour ne pas dire catholique intégriste, pour qui le plus beau jour de sa vie a été celui de l’ordination de son fils.

Issue d’une lignée noble, Gabrielle ne vit que dans le paraître, les apparences, elle se fait un plaisir de rabaisser ses interlocuteurs, leur faire sentir qu’ils ne sont pas à son niveau.

Son fils adoré, Pierre-Marie, si beau et si parfait est juché sur un piédestal, la fusion mère-fils est totale, impossible pour l’un de vivre sans l’autre. Sans en avoir conscience, Gabrielle étouffe son fils, lui impose sa volonté, et dans une relation virtuellement incestueuse, l’appelle Mon Père.

Dans ce jeu de miroir inversé terrible, Pierre-Marie semble s’être vengé de l’emprise de sa mère en déversant sa violence sur les petits garçons qui lui sont confiés.

La plume acérée de David Lelait-Helo tranche, incise et découpe les mots avec virtuosité.

Cependant je n’ai pas été complètement convaincue par ma lecture.

Le narrateur est extérieur à l’histoire et je suis restée en retrait, au bord du chemin. Il m’a manqué une plongée approfondie dans la psyché de Gabrielle, et j’ai eu beaucoup de mal à croire à son revirement soudain quand la vérité lui est révélée sur son fils.

J’attendais du déni, de la résistance de sa part, qu’elle porte la parole de l’Église entendue dans les médias pendant longtemps trop hésitante et maladroite à condamner, sanctionner.

J’aurais aimé que l’auteur m’explique un peu plus ce besoin pressant de Gabrielle de se jeter dans les bras d’un autre homme aussitôt la disgrâce prononcée à l’encontre de son fils. Le reniement des fondations de sa vie est trop accéléré pour être crédible, car on parle d’une femme de quatre-vingt-dix ans pétrie de certitudes et qui ne s’est jusqu’à présent sentie vivre que dans la parole de Dieu.

De ce fait, je n’ai pas réussi à croire à l’effondrement soudain de Gabrielle, ni à son attachement si prompt à une des anciennes victimes de son fils.

Il m’a fallu un peu de temps pour vraiment mettre le doigt sur ce qui m’a déplu dans cette lecture, bien au-delà des personnages caricaturaux, la mère de sang bleu accrochée à ses rangs de perles, sa vieille bonne corvéable à merci, le journaliste gay fort en gueule, la pauvre victime sans grande personnalité qui s’excuse en permanence de ce qui est lui arrivé.



Une lecture mitigée donc, l’écriture est brillante et acérée comme la lame du couteau de la photo de couverture, mais le morceau de pomme a eu du mal à passer…

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Je suis la maman du bourreau

Ce livre « Je suis la maman du bourreau » est l’exemple parfait qu’il ne faut pas forcément qu’un livre compte un très grand nombre de pages pour délivrer un message puissant et offrir un roman sensible. Il ne compte peut-être que 202 pages mais David Lelait-Helo est parvenu à transcrire l’essentiel en faisant une économie des mots mais dans un style très élégant.



Comme vous devez le savoir, je me méfie souvent lorsqu’une histoire est contée par un personnage féminin alors que le livre est écrit par un homme et inversement. J’ai toujours peur que l’attribution des émotions ne soit stéréotypé et à côté de la plaque. En lisant « Je suis la maman du bourreau », j’ai eu l’impression d’entendre l’histoire qui m’était faite au creux de l’oreille par une femme ayant réellement vécu les faits et me narrant son vécu personnel.



Même si je dévore les livres tout au long de l’année, peu d’entre eux parviennent à me chambouler que ce soit par leur contenu ou par la forme. Dans le cas présent, il a réussi dans les deux sens. D’abord, parce que j’ai énormément apprécié l’intrigue. Ensuite, parce que j’ai adoré dès les premières pages, le style d’écriture de l’auteur. J’ai trouvé celui-ci particulièrement raffiné, ajusté parfaitement à celui que l’on s’attendrait de la protagoniste principale, en la personne de Gabrielle de Miremont. Mais pas seulement, je dirais même.



Cette façon qu’a David Lelait-Helo est remarquable par cette appropriation de son personnage principal et par les émotions qu’il parvient à dégager par les mots. Cette audace qu’il a eu d’opter pour un point de vue bien souvent oublié en littérature, que celui de la mère d’un responsable/ d’un coupable, a été fait avec justesse et pertinence.C



Vous l’aurez donc compris par ces quelques phrases. « Je suis la maman du bourreau » est l’un de mes coups de coeur de cette année. Il m’a, en tout cas, donné l’envie de lire les autres bouquins de l’auteur, David Lelait-Helo, un nom que je ne risque pas d’oublier…
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Poussière d'homme

Longue lettre destinée à l'amour de sa vie, transformée par les circonstances à un monologue, puisqu'elle s'adresse à un absent, ou à un essai de rattraper le temps du définitif passage dans l'autre monde.

Avec des mots fondants, des phrases qui percutent le fond du coeur, l'auteur David Lehait-Helo parle d'amour, l'amour qui lui a été arraché :

« Une minuscule escale pour rattraper ce temps échappé, arraché, et te dire l'après-toi, le sans-toi, la béance à chaque seconde de mes jours, la douloureuse colère depuis ta vie suspendue, l'amour de toi qui me cogne au-dedans sans jamais plus te parvenir. »

La douleur est là, bien évidemment, et pourtant elle nous fait rencontrer une communauté qui se forme lorsqu'on perd un être cher :

Sa mère, en premier, à qui on arrache son fils, qui désormais aura des lendemains avortés ;

Ses amis à lui, qu'il ne connaissait pas, car ils vivaient leur amour dans une bulle loin du monde.

L'auteur nous parle de son passé, de ses déboires amoureux, et de sa rencontre avec celui qui deviendra son rempart, sa force, son avenir,« avec une évidence ahurissante ».

Loin des analyses sur la mort que j'ai tellement lues, Poussière d'homme livre depuis le coeur, marqué au fer rouge, ce qu'il a vécu et ce qu'il vit : « une immense fracture de l'âme », un mauvais rêve dont il ne pensait pas qu'il pouvait lui advenir.

Et d'ailleurs, il doute : l'autre va revenir, sans doute est-il parti, sûrement il est seulement parti et reviendra : surprise !

Tout ce que l'être humain invente pour ne pas mourir sur place, foudroyé, pour gagner du temps à réaliser l'insupportable, pour louvoyer avec le réel, l'envie ensuite de partir là où l'autre réside, puis le désir de mourir tout simplement.

« Je suis démuni sans cette oreille attentive, cette parole apaisante, cette présence évidente. La vie nous apprend à acquérir, à conquérir, rarement à nous dessaisir. »

Magnifique poème d'amour, avec ses époques depuis le vide : manque, colère, déni, attente, culpabilité d'être vivant et toujours le monde, dont il aurait bien voulu l'arrêt : ce monde persiste malgré l'absence.

Au risque de me répéter, parce que l'émotion me gagne en écrivant, enfin parce que David Lelait aurait pu écrire cela, je cite le poème de W H Auden que j'avais joint à la chronique de Nicky, qui m'avait déjà fait bien pleurer, et qui m'avait bien aidée, surtout :



Arrêter les pendules, couper le téléphone,


Empêcher le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne,


Faire taire les pianos et les roulements de tambour


Sortir le cercueil avant la fin du jour.



Que les avions qui hurlent au dehors


Dessinent ces trois mots

Il Est Mort,


Nouer des voiles noirs aux colonnes des édifices


Ganter de noir les mains des agents de police



Il était mon Nord, mon Sud, mon Est, mon Ouest,


Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.


Je croyais que l'amour jamais ne finirait : j'avais tort.



Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye


Démonter la lune et le soleil
Vider l'océan, arracher les forêts


Car rien de bon ne peut advenir désormais.

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Un oiseau de nuit à Buckingham

Enfin ! David Lelait-Helo est de retour. Pour mon plus grand plaisir. Car j'aime sa plume, j'aime son regard sur le monde, la vie. J'aime la diversité d'émotions qu'il arrive à insuffler dans ses romans.



David Lelait-Helo aime les divas, il est l'auteur de biographies sur Dalida, Barbara, Vanessa Paradis ou la Callas. Quoi de plus normal pour lui de mettre en scène, dans ce roman, une des plus grandes divas de notre époque, la reine d'Angleterre.



Nous sommes le 24 juin 2016 et le Brexit vient d'être annoncé.

Paul Scarborough, l'anti–héros so british de ce roman atypique, doit absolument s'entretenir avec la reine !



Et c'est dans ce projet fou qu'il va se lancer : pénétrer dans Buckingham !



Avant de se coucher et loin de se douter des projets de Paul, la reine passe un coup de fil à son amoureux, le Prince Philip et ce dernier lui adresse ces quelques mots :



"Qu'aurait été notre vie, ma saucisse, si nous n'avions pas été roi et reine ?"



Le ton est donné. La folle parenthèse peut commencer …



J'ai beaucoup aimé cette lecture ! L'auteur s'est inspiré d'un fait réel et a laissé galoper sa belle imagination ! A la fois surréaliste, piquante et passionnante, j'ai savouré cette nuit passée entre ces deux protagonistes qui n'auraient jamais dû se rencontrer !



Avec humour et une tendresse infinie pour la plus couronnées des vieilles dames, l'auteur nous fait pénétrer les coulisses de la royauté anglaise. C'est un livre qui ne se lâche pas, tant la plume jubilatoire de l'auteur entraîne son lecteur de chapitre en chapitre.



Paul et Elizabeth se découvrent, se racontent, se souviennent. Apprennent l'un de l'autre. Dialogues qui font mouche et protocole mis à l'amende, on tient là un bien joli page turner d'un genre nouveau. La dame aux mille chapeaux n'a jamais été aussi touchante. Un roman qui se lit d'une traite!



Si vous cherchez un livre pour sourire mais qui cache aussi de jolis moments d'humanité, foncez ! Vous risquez de passer une nuit magique !



Après cette lecture, les couloirs et les fantômes de Buckingham (Lady Di, es-tu là ?) n'auront plus aucun secret pour vous !



God Save the Queen !


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Je suis la maman du bourreau

C'est l'histoire d'une mère pieuse qui idolâtre son fils.

Elle le nommera " fils de dieu". Il deviendra d'ailleurs "prêtre".

Il représente la perfection pour cette mère et pourtant ...

"Je suis la maman du boureau" est un livre au sujet poignant et intéréssant (religion, église, pédophilie, média, justice de Dieu et des Hommes, relation mère/fils...) .

Ce livre m'a troublée et je ne suis pas sortie indemme de cette courte lecture.
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Je suis la maman du bourreau

Je referme ce livre et j'avoue avoir pris un uppercut.

Etre maman ! En devenant maman, on découvre l'amour, on découvre la peur et l'inquiétude, on découvre le don de soi quoiqu'il arrive, et on découvre la remise en question dès qu'un caillou se coince dans les rouages de la vie de notre enfant. Par procuration, par affiliation, ce que notre enfant fait, c'est nous qui le faisons, ou en tout cas, une part de nous !

Bravo à l'auteur pour avoir su retranscrire ce qu'une maman peut ressentir. Mettre des mots sur ce sentiment indéfinissable.

Quant au sujet, là aussi, il s'agit d'une remise en question de la foi, des convictions, qu'elles soient religieuses comme dans cette histoire, ou non. Se remettre en question, faire le bilan de sa vie. Notre part de responsabilité en tant que maman. Une introspection obligée après un évènement, une vérité dévoilée. Un secret révélé, certes, mais la vérité n'était-elle pas au fond connue, sue, devinée ?

Tant de questionnement abordés dans ce roman qui, finalement, restent sans réponse. Mais qui ont le mérite de faire réfléchir...
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Poussière d'homme

J’ai découvert David Lelait totalement par hasard avec son superbe roman « Sur l’épaule de la nuit »,

Une vieille dame se souvient de son amour de jeunesse. Un amour immense qui n’a duré qu’une journée.

Dans « Poussière d’homme » David Lelait nous parle encore d’amour, de l’amour qu’il a ressenti pour son compagnon que la maladie lui a arraché.

Un texte poignant, d’une beauté incroyable.

Les mots sont justes, les phrases simples pour décrire le sentiment amoureux et la perte de l’être aimé.

« "Perdre l'autre, c'est vivre en exil et n'avoir plus, de son pays, entre les mains, qu'une infime poignée de terre."



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Je suis la maman du bourreau

Gabrielle de Miremont a tout vécu à travers son fils. Ce fils tant désiré qu’elle a consacré à Dieu. Le père Pierre-Marie. À 90 ans, elle est plutôt satisfaite de sa vie : trois beaux enfants, une belle situation… Jusqu’à ce jour fatidique où Sébastien, un enfant du coin, devenu policier, vient lui annoncer une bien triste nouvelle…

Quel roman ! Un peu à la manière d’un huis-clos, avec peu de personnages, l’auteur vient nous happer, nous bouleverser, nous faire réfléchir. Le sujet ? La pédophilie dans l’Eglise. À travers Gabrielle, on ressent à la fois l’émotion d’une mère et les tourments face à l’innommable. C’est subtil, bien écrit, et efficace. Une mention spéciale pour la couverture. Cette pomme et ce couteau représentent à la perfection le thème.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri

A travers ce délicieux roman initiatique, nous suivons l’auteur petit garçon, qui un beau jour entend une voix, qui le bouleverse. Il n’a plus qu’une seule idée, grandir vite pour devenir celle qui pour lui n’a pour l’instant qu’un visage sur papier glacé et un nom : Nana Mouskouri.

Il ne veut pas seulement chanter comme elle, ni la copier, pas davantage adopter sa coiffure et ses célèbres lunettes, non, le petit garçon veut devenir littéralement et totalement Nana Mouskouri. Peu lui importe qu’elle soit une femme et qu’elle ait quatre fois son âge.



La passion qui unit Milou et sa star se double d'un autre amour, tout aussi absolu et touchant mais plus palpable. Mamie Aimée au joli prénom est la grand-mère adorée. Celle qui comprend et pardonne tout, celle qui attend la visite du petit-fils comme s'il était le Messie, parce qu'il vient illuminer les ténèbres de sa fin de vie. Rarement on aura lu plus belle déclaration d'amour entre une grand-mère et son petit.

« Et je veux respirer sur elle l’eau de Cologne la semaine et l’Air du Temps de Nina Ricci le dimanche, embrasser sa joue luisante de crème Nivéa, voir s’agiter à ses oreilles les petits anneaux d’or crénelés, à son cou le pendentif en forme de cœur quand avec énergie, elle brique son intérieur si propre qu’on pourrait manger par terre comme elle dit fièrement en montrant avec autorité le linoléum ».



L’auteur évoque également avec la pudeur qui le caractérise et que j’aime tellement chez lui, son homosexualité, les insultes subies qui vont de fiotte à tapette et parfois deviennent des coups.



Une fois de plus, David Lelait-Helo m’a bouleversée avec cette belle histoire.

J’aimerais parler encore et encore de cet auteur et de sa sensibilité à fleur de plume, sans jamais réussir à trouver les mots qui sauraient lui dire le bonheur indicible que je ressens dès que je le lis.





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Poussière d'homme

Livre qui m’a chamboulée. Triste puisqu’il s’agit de la perte d’une personne qu’on aime. Et le hasard a fait que je l’ai lu à la date d’anniversaire de la perte de mon meilleur ami, il y a deux ans. Beaucoup de descriptions m’ont ramené de beaux et tristes souvenirs. Peu importe que dans cette histoire c’est l’amour d’un homme pour un autre homme. Voir critique de Afleurdelivres qui, par son enthousiaste, m’a dirigée vers cette lecture et est plus complète que la mienne.
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