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Nationalité : France
Biographie :

David Lelièvre est né en 1971 à Boulogne-sur-mer et a passé son enfance entre Paris, la Normandie et la Somme, avant de revenir vivre sur la côte d'Opale et résider plus
tard dans le capitale des Flandres, Lille.

Recueils :
- Perturbations en 2011
- Narcose (2012)
- La main rouge (2013)
- Narcolepsie (2014)

Page officielle : https://www.facebook.com/DavidL.Editions/

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Bibliographie de David Lelièvre   (4)Voir plus

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Ce matin là, je me refusais à prendre le bus et partis vers la rue des jardins. En parallèle à cette rue respirait un vieux cimetière de pierres et d’oublis qui passait siècles et souvenirs.
Tout ici paraissait éternel et j’aimais y venir me perdre à la recherche de quelques nouveaux regards tendres et figés. Aux allées profondes et sinueuses, les bâtisses se dressaient vers le ciel en élans contrôlés. Je laissais parler les yeux.
Sous les vitraux endeuillis somnolaient quelques poussières amoureuses qui, de leurs corps enveloppés, se lovaient aux marbres incertains de familles endormies.
J’avais les mains collées au cœur pour l’empêcher de s’étendre aux arbres fourbus. J’avais ce cœur cloué aux mains et la douleur à chaque pas de plus.
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Essayer enfin de ne plus demander pourquoi. Taire le Moi qui hurle sans cesse des questions qui le brisent à chaque interrogation. Taire ce Moi qui se débat au milieu des souvenirs, des promesses, des actes et de la trahison.
L’assassiner.
Devenir ce corbeau grisé qui se jette des hauteurs en oubliant de déplier les ailes silencieuses qui le portent. Devenir le parfum sombre de la mort, l’ombre de sa faux. Devenir l’image.
Je compte à ma fenêtre les jours qui prennent leurs envols vers demain; je ne sais plus quand nous nous sommes perdus.
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J’ai pris le train pour un long voyage jusqu'à Bombay,
laissant derrière moi les allées familières d’automne.
Lisa me manque.

Dans ce wagon sombre aux banquettes de bois usées,
une vieille femme et un enfant doré chantonnent.
Mon cœur, la palanque.

J’ai pris le large enfin et mon âme en forme de rails,
roule en silence vers elle, Bombay, l’orientale.
Tu es loin à présent.

L’éloignement emporte mes mains et m’assaille,
le bruit du voyage n’est plus qu’un atout ornemental.
Lisa mon suffisant.
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Les feuillades sont pleines, trop pleines,
de ces bruits que m’apporte le voyage.
La main rouge a toujours eu un mot final sur les miens.
Et la rage des jours poussiéreux qui traînent mon dernier souffle aux premières lueurs du matin,
n’a jamais eu la même étreinte.
Qu’importe les faits !
La route est longue.
Elle est si loin à présent de ce silence incertain.
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Appuyée contre moi, en haut de cet arbre robuste et de ces branches puissantes, je ne pus m’empêcher d’aller cueillir le goût des cerises sur ses lèvres parfumées. La nuit passa ses heures. Ses baisers enflammèrent mon coeur.
Et l’aurore arriva à petits pas entre les arbres du jardin. Les étoiles disparurent silencieusement en se mêlant au bleu fragile qui les chassait et quelques nuages matinaux diffusèrent les premiers rayons d’un soleil renaissant.
Allongés dans une chaise longue, nous regardâmes le jour se lever.
(Pouvais-tu sentir battre mon coeur ? Te souviens-tu de la chaleur de nos corps blottis l’un contre l’autre où tu essayais de réchauffer tes mains et tes jambes, encore froides par l’eau de la piscine ? Te souviens-tu de nos baisers ?)
Ta robe encore trempée séchait sur le dossier du siège et mes caresses tentaient de réchauffer encore un peu plus l’aurore.
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L’absence, c’est une autre histoire d’amour.
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Il y avait des Rouges partout au milieu des étoiles
et la place s’envolait en caresses sobres et tièdes.
Toujours cette même saveur que l’on dévoile
entre deux arbres, après chaques intermèdes.

Sous le flot nuageux de quelques ombres vides,
le temps semblait enfin amical et attentif.
Si loin derrière nous étaient les hommes cycloïdes,
si loin de nous restaient les mots fugitifs.

De cet îlot de couleurs pleines et énigmatiques,
le chant offert des âmes posées des hautes cimes
emplissait de tendresses les coeurs atypiques.
Et ces parfums de lune, salés et maritimes.

Nous avions passé la nuit à écouter ce monde
sous chaque mesure et chaques lèvres tendues.
Posés là aux marches blanches de la rotonde,
nos coeurs avaient plus d’élan que l’enfance perdue.
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Cela faisait dix longues années d’écoulées.
De ce quartier sans mystères jusqu’alors, j’aperçus soudainement ce qui m’avait tant échappé : la tendresse parsemée des visages et leurs images confondues de tristesse.
(Le spleen délicat et fragile que je trouvais parfois au fond des forêts du parc Clémenceau. La folle course des sentiments démunis.)
Dans ce quartier des Halles, les corps lourds et isolés n’avaient jamais pour moi délivré autant de sourdes douleurs. De ce mouvement lent et explicite,
émanaient de moi les frictions automnales que mes pas avaient tant foulées. L’incroyable parodie d’une mort étouffée, au cœur des ombres.
C’était un début de saison : “ Celle d’où ne sort jamais la mémoire. ”
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Je suis resté là des années
quelques minutes
une poignée
une éternité silencieuse ¶

Elle a ouvert les yeux
me gratifiant d’un large sourire et d’un bonjour encore ensommeillé
elle a sorti ses bras chauds de sa cachette pour m’enlacer
et venir se blottir contre moi
tout contre ¶

Je sentais son corps envahir ma raison
ses longues jambes se nouer comme un lierre assoiffé autour de mes jambes
son sexe brûlant caresser mon entrejambe
ses cheveux envahir mon visage et ses mains parcourir mon torse après un
tendre baiser ¶

Nous étions là à écouter tomber le ciel sur le vasistas
et malgré tous mes souvenirs
je ne sais plus qui de nous deux a commencé ¶
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Au café de la treille j’écoute les gens parler
ils racontent des histoires que je ne vivrai jamais
il suffirait pourtant de se tenir au bon endroit
au bon moment
pour avoir des choses à raconter
mais je passe la plus grande partie de mon temps au café de la treille
là où les événements fuient les clients attablés devant une bière
un whisky
un café ¶
Des années se sont écoulées ainsi
entre l’absence méthodique et l’absence transcendée
des années à lire des journaux trouvés sur des tables et à boire du café parfois
tiède ¶
Je n’aime que le café chaud ¶
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