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Citations de David Lopez (II) (137)


Les gars, j’vais vous la faire courte, mais "Candide" c’est l’histoire d’un p’tit bourge qui a grandi dans un château avec un maître qui lui apprend la philosophie et tout l’bordel t’as vu, avec comme idée principale que, en gros, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Du coup Candide t’as vu il est bien, il fait sa vie tranquillement sauf qu’un jour il va pécho la fille du baron chez qui il vit tu vois, Cunégonde elle s’appelle. Bah ouais, on est au dix-huitième siècle ma gueule. Du coup là aussi sec il se fait téj à coups de pompes dans l’cul et il se retrouve à la rue comme un clandé. De là il va tout lui arriver : il se retrouve à faire la guerre avec des Bulgares, il va Paraguay, carrément l’autre il découvre l’Eldorado enfin bref, le type j’te raconte même pas les galères qui lui arrivent. Ah ouais j’te jure, le gars il bute des mecs, y a un tremblement de terre, son maître il se fait pendre, il manque de crever en se faisant arnaquer par un médecin, il se fait chourave ses lovés par un prêtre, carrément, un merdier j’te jure c’est à peine croyable. J’vous dis ça en vrac, j’me rappelle pas forcément le bon ordre hein, je l’ai lu y a longtemps t’as vu. Bien plus tard donc il retrouve sa meuf, Cunégonde, sauf qu’elle a morflé vénère t’sais, parce qu’elle a eu la lèpre ou je sais plus quoi mais voilà quoi elle a une gueule toute fripée la meuf on dirait un cookie, mais t’as vu Candide c’est un bon gars alors il la renie pas. Et puis il retrouve son maître aussi, qu’est pas mort en fait, on sait pas pourquoi. Et à la fin, le mec, après avoir eu toutes les galères possibles, il se fait un potager t’as vu, et à ses yeux y a plus que ça qui compte, le reste il s’en bat les couilles. Il tire sur sa clope. Et la dernière phrase du livre, c’est quand le maître en gros il arrive et il dit que la vie est bien faite parce que si Candide il avait pas vécu tout ça, alors il serait pas là aujourd’hui à faire pousser des radis, et Candide il dit c’est bien vrai tu vois, mais le plus important c’est de cultiver son jardin. Poto réagit en disant qu’il a connu un mec comme ça qui a tout plaqué et qu’est devenu agriculteur, mais Lahuiss dit que ce n’est pas vraiment de ça qu’il s’agit.

Pages 53-54, Le Seuil, 2017.
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On habite une petite ville, genre quinze mille habitants, à cheval entre la banlieue et la campagne. Chez nous, il y a trop de bitume pour qu’on soit de vrais campagnard, mais aussi trop de verdure pour qu’on soit de vraies cailleras. Tout autour, ce sont villages, hameaux, bourgs, séparés par des champs et des forêts. Au regard des villages qui nous entourent, on est des citadins par ici, alors qu’au regard de la grande ville , située à un peu moins de cent kilomètres de là, on est des culs-terreux. Personnellement je n’y connais rien agriculture.

Page 57, Le Seuil, 2017.
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«  Renata et moi on aimait les voyages . Les trajets. En voiture . Toujours .
On n’allait jamais très loin, on prenait notre temps, on faisait des détours.
On s’en foutait un peu d’arriver,
Tout prétexte était bon pour prendre des pauses. S’allonger dans l’herbe d’un pré , foutre nos pieds nus dans un cours d’eau, fumer une clope à l’ombre . On avait ce goût pour l’itinérance » .
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L’ennui, c’est de la gestion. Ça se construit. Ça se stimule. Il faut un certain sens de la mesure. On a trouvé la parade, on s’amuse à se faire chier. On désamorce. Ça nous arrive d’être frustrés, mais l’essentiel pour nous c’est de rester à notre place. Parce que de là où on est on n’en risque pas de tomber.

Page 46, Le Seuil, 2017.
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Dans l'eau, dès que je ne bouge plus, je coule. Comme dans le ring. Alors que dans la vie je ne vais que là où j'ai pied. La différence, c'est que dans l'eau je sais quels sont les mouvements à effectuer pour ne pas se noyer.
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Je suis bien là. Dans cette bulle. Je n'ai de comptes à rendre qu'à la partie de moi la plus complaisante Celle qui cautionne tout du moment qu'on lui pardonne. C'est ma place. Je peux être paresseux, je peux croupir, ne me soucier de rien, je n'ai mal nulle part. (p211)
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David Lopez (II)
Mon père, je fais tout pour lui être agréable, pas encombrant. J'y arrive plutôt bien, même si la plupart du temps ça implique de ne tout simplement rien se dire.
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Le matin, le joint largement entamé est posé dans le cendrier, sur la table de chevet. Il reste quelques lattes à tirer. Au moment où je le porte à ma bouche il y a de la cendre qui tombe sur la couette. Je souffle et je mets quelques coups avec la main pour les disperser, ça laisse des traces noires sur le tissu. Je rallume le joint, tire les trois quatre taffes qui restent, et ne me rendors pas toujours.
Au réveil, j’ai souvent un livre posé sur le ventre. Dès que je ne comprends plus rien à ce que je lis, j’éteins la lumière. C’est toujours les mêmes livres. Un Barjavel, ou Robinson Crusoé. J’aime tout ce qui relate une vie où les règles de la société n’ont plus cours, et où ce qui était nécessaire devient superflu. Chez Barjavel ce sont souvent des récits post-apocalyptiques, où le monde est à réinventer. Il a cette façon de toujours mettre l’amour au centre, comme principe de réactivation du monde, comme si son absence avait précipité la fin des temps. Comme s’il fallait mourir pour pouvoir revenir à l’essentiel. Chez Crusoé aussi on retrouve ça. Cet homme qui parvient à faire société à lui seul, et à donner au travail son sens primitif, celui de survivre. Et bien souvent je m’imagine avoir le même destin, un destin qui me permettrait de me rencontrer moi-même, sans les autres, qui ne constituent plus qu’un miroir déformant. Seul sur une île je n’aurais personne à qui me comparer. Et je pourrais travailler à ma survie, pour ne plus avoir à me demander si je vis bien. Heureusement j’en ai trouvé qui me ressemblent. On se soutient dans cet exil. Tous solitaires, ensemble. Tous à vouloir sortir du rang pour se retrouver enfin seuls, et tenter de comprendre ce qu’on est censés faire avec ça. p. 121-122
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«  Du bout de ma plume /j’écris ma douleur / Besoin d’évasion vos promesses j’en ai pas vu la couleur / Rien n’est acquis/ Retiens bien/Tout s’ termine avant l’heure/ On fait aller / dur de remonter la pente sur des rollers/ J’ai l’coeur froid comme un corps sans âme / Arrête de chercher bâtard t’ auras pas d’ pomme sans arbre/ C’est soi t’ es fort / soit t’es faible /
Comme un keuf sans arme/ . » page 87.
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Qu'est-ce que c'est que ce p'tit chien de merde, exactement le genre que je déteste, une sorte de caniche ou je ne sais quoi là, le genre tout excité complètement con, qui pète sa gueule sans arrêt.
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J'ai assez jardiné. J'ai bien aimé ça même si, en apercevant enfin le grillage sous les ronces que j'ai attaquées, j'ai comme de la peine pour elles. Elles n'ont rien demandé. Elles ne faisaient qu'accomplir ce que la nature leur dictait. Grandir. Moi-même je suis un genre de mauvaise herbe. Pas de plan. Pas de calendrier. Juste être.
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«  Je ne sens plus mes mains sur le guidon .
Mes roues frottant le bitume, les pédales sous mes pieds , le poids à l’arrière .
Plus le froid ni la chaleur . Plus le vent. Plus de douleur . Plus de corps . Je pourrais m’envoler ….. »
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L'ennui, c'est de la gestion. Ça se construit. Ça se stimule. Il faut un certain sens de la mesure.
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Pourtant il ne sort pas beaucoup, il attend qu'on vienne. Il est à la sortie de la ville, il y a un pré derrière, et la forêt plus loin. C'est calme. Cette maisonnette, il l'appelle sa grotte.
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Fumer n'était plus l'occupation, on fumait en se demandant ce qu'on allait bien pouvoir foutre. On n'était plus dehors. On s'est enfermés. On a opté pour d'autres jeux. Des jeux auxquels on peut jouer assis. On ne se lance plus des glands. On ne se lance plus de boules de neige. On ne se balance plus des ballons de basket dans la gueule. On ne se lance plus que des insultes.
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On s’entraîne pour être moins faible. La force, il y en aura toujours un autre pour nous montrer ce que c’est vraiment.

Page 33, Le Seuil, 2017.
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Quand les grenouilles chantent, on dirait toujours qu'il y en a une qui commande aux autres. Au milieu de ces chants, une voix semble s'élever au-dessus du brouhaha, comme un délégué syndical qui braillerait dans un mégaphone pour que la masse reprenne ses propos à l'unisson.
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L'eau a continué de monter toute la journée. Cinq mètres trente ils ont dit. Elle a stagné pendant trois jours, puis s'est retirée en une nuit. Comme si elle était restée là, cachée dans les murs. Ville-éponge. Les rues ont changé de couleur, jusqu'à au moins un mètre de haut, la chaussée arborant une teinte un peu passée. Imprégnée. Des odeurs à peine identifiables, mélange de tout, promettaient de persister. Stigmate. Je pérégrinais à travers la ville, proposant mon aide parfois, pas toujours, discutant avec des sinistrés. Il a beaucoup été question de matériel dans ces échanges. Que des philosophes dans le voisinage. Personne pour s'appesantir, déplorer sans nuance, hurler sa rage. Denis si, un peu mais pas devant les autres. Ou alors ils attendaient l'expert pour se déverser. Je ne le connaissais pas ce gars-là, mais est dorénavant dans la bouche de chacun. On appelle comme ça le mec qui va venir constater les dégâts, les chiffrer, et puis ne rien promettre. À force d'en entendre parler au singulier j'ai fini par imaginer un homme seul à qui revenait la tâche d'aller chez tout le monde, ne sachant plus où donner de la tête, attendu par tous, désiré par personne. Tout sans montrer d'émotion, ce ne serait pas professionnel. Et puis, ça n'est que matériel, alors ça va, ils ont dit. p. 87
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J'ai assez jardiné. J'ai bien aimé ça même si, en apercevant enfin le grillage sous les ronces que j'ai attaquées, j'ai comme de la peine pour elles. Elles n'ont rien demandé. Elles ne faisaient qu'accomplir ce que la nature leur dictait. Grandir. Moi-même, je suis un genre de mauvaise herbe. Contrairement aux ronces, je peux échapper au jardinier. A celui qui a une vision de ce à quoi je devrais ressembler pour être présentable. Pour ça il faut rester bien caché, et ça je sais le faire. Les mauvaise herbes m'inspirent. Il n'y a que chez elles que je prends de la graine.

page 129/130
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Au réveil, j'ai souvent un livre posé sur le ventre. Dès que je ne comprends plus rien à ce que je lis, j'éteins la lumière. C'est toujours les mêmes livres. Un Barjavel, ou Robinson Crusoé. J'aime tout ce qui relate une vie où les règles de la société n'ont plus cours, et où ce qui était nécessaire devient superflu. Chez Barjavel, ce sont souvent des récits post-apocalyptiques, où le monde est à réinventer. Il a cette façon de toujours mettre l'amour au centre, comme principe de réactivation du monde, comme si son absence avait précipité la fin des temps. Comme s'il fallait mourir pour pouvoir revenir à l'essentiel.
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