Avant même d’être un patricien et un politicien, mon père était un homme de guerre, un combattant dans l’âme. Et il avait la main lourde… Mes pommettes et mon abdomen se souvenaient encore de terribles coups ! Je ne comptais plus les moments où il m’avait violemment corrigé… parfois, seulement pour une attitude qui ne lui convenait pas. Grâce aux Dieux, il n’avait jamais été très présent ces dernières années, ses fonctions l’envoyant loin de chez nous. Et je ne m’en plaignais pas. Mon amour pour lui était comparable à la compassion que j’éprouvais pour ma mère…, c’est-à-dire atrocement inexistant.
Les Dieux avaient décidé que mon chemin devait recroiser celui d’Arria. Et ce bateau m’amenait vers elle, vers celle qui éveillait en moi quelque chose de nouveau, une chaleur ardente que je n’avais jamais ressentie pour aucune fille.