« Requiem des ombres », la bande-annonce. Un thriller de David Ruiz Martin.
Hanté depuis l'enfance par la disparition de son frère, Donovan Lorrence, auteur à succès, revient sur les lieux du drame pour trouver des réponses et apaiser son âme.
Aidé par une femme aux dons étranges, il tentera de ressusciter ses souvenirs.
Mais déterrer le passé présente bien des dangers, car certaines blessures devraient parfois rester closes
au risque de vous entraîner dans l'abîme, là où le remords et la honte règnent en maîtres.
Où le destin semble se jouer de vous.
Et cette question, qui bousculera sa quête de vérité : peut-on aller à l'encontre de ce qui est déjà écrit ?
Roman disponible le 12 mai 2022 (papier & numérique).
+ Lire la suite
Dis toi seulement que rien n'arrive sans raison. Jamais. Et que c'est à toi d'en comprendre les signes.
Le vent se lève.
Il est froid .Viscéral .
Il m'arrache à ce fragile équilibre et, en traître, me pousse à la chute .
Le vide m'accueille comme il l'a toujours fait :muni de sa gueule immonde.
Ses crocs se referment sur mon âme, la déchiquettent et la reduisent à néant.
Pour intéresser un éditeur, il fallait soit être un escroc, soit un prisonnier en cavale ou un ancien politicien aux mœurs obscures.

« Elliot, pourquoi as-tu apporté cette arme dans mon cabinet ? »
Son regard se voile soudain.
« Parce qu’à mes yeux vous êtes en grande partie fautif.
– De… sa mort ?
– De son suicide ! »
Je suis pris de court. J’ignorais ce détail. Et je n’ai pas l’habitude que les rôles soient ainsi inversés. Puis, je suis pris d’un doute. Un furieux doute qui me noue le ventre et me sèche la gorge. Un doute qui va au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer.
« Qui est-ce ? Quel est le nom de ton frère ?
– Quel était son nom ! » me reprend-il.
Dans un geste de folie, Elliot retourne soudain l’arme contre lui, et j’imagine déjà l’horreur. Il va se faire sauter la cervelle ici, devant moi. Il va se loger une balle en pleine tête et souiller mon cabinet d’éclats d’os et de morceaux de cervelle, et contaminer la pièce entière de l’odeur de la mort ! Et je n’aurais rien pu faire pour l’éviter !
Le gosse se fiche alors le canon du revolver dans la bouche, ferme les yeux et imite le geste du tir. Il bascule sa tête en arrière et émet un son rauque, un son totalement absurde et incohérent, un son sorti tout
droit de ces mauvais films de série B qui tentent d’approcher avec un minimum de professionnalisme l’agonie d’un mourant.
Il arrive quelquefois que la détresse soit si grande pour les adultes qu’ils en oublient celle des enfants qui gravitent autour d’eux, suppliant des explications qui parfois ne viennent pas. L’effet est souvent désastreux. Les mensonges détruisent l’être, mais l’ignorance torture l’esprit. Elle est plus vile, car invisible, elle s’implante dans la tête, provoque des idées noires et à terme, la pousse dans les méandres de la folie.
Je ne suis qu’un type qui écrit des histoires. Je ne crée rien de concret, seulement de l’imaginaire. Je ne changerai pas le monde avec ça.
Certaines femmes deviennent encore plus belles lorsqu'elles se mettent en colère. Leur regard perfore les murailles, et sous la chameur, leurs joues s'empourprent, réhaussant un charme déjà étourdissant.
On se dit que le temps pansera les plaies immondes, même si l'on sait qu'au fond, une fois seul et égaré dans la pénombre, plus rien ne sera jamais pareil .
On avale tous n'importe quoi devant cette foutue télé : biscuits industriels gonflés à l'huile de palme, yaourts saturés d'exhausteurs de goût ou encore reste de pizza, le tout accompagné de soda. Comme si la malbouffe avait le pouvoir de raviver un cœur meurtri.
Je devais la revoir, quitte à passer pour un resquilleur de sentiments.