AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de David Snug (48)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La lutte pas très classe

On doit à David Snug d’avoir introduit – au pied-de-biche – la critique sociale en bande dessinée : critique du travail avec DÉPÔT DE BILAN DE COMPÉTENCES, puis des technologies de la communication avec NI WEB NI MASTER. Avec ce nouvel opus, et surtout avec son sens de l’humour grinçant – marxiste tendance Groucho –, il documente la centralité de la lutte des classes.



Frappé par des slogans peints sur les murs de la ville, « le féminisme sans lute des classes c’est du développement personnel », « l’écologie sans lutte des classes c’est du jardinage », il comprend soudainement qu’ « il faut tout examiner par le prisme de la lutte des classes » car… « l’analyse politique sans lutte des classes, c’est de la propagande réactionnaire » ! Dés lors, il réalise une cinquantaine d’images, illustrant un slogan de son cru, illustrant par l’absurde la dépolitisation de toute chose, la vanité des bonnes intentions, l’hypocrisie de bien des discours.

Pour notre plus grand plaisir, David Snug réconcilie intersectionnalité et lutte des classes.



Article à retrouver sur le blog :


Lien : https://bibliothequefahrenhe..
Commenter  J’apprécie          380
Dépôt de bilan de compétences (BD)

Critique humoristique du salariat. L'absurdité du temps de travail des consignes le manque d'humanisme dans le monde du travail est mis en exergue sous forme de petites réflexion qui apporte le sourire.

-" intérimaire n'a qu'un seul droit, celui de fermer sa gueule. Un genre d'esclavage moderne, en somme."

-" mais tout travail salarié n'est-il pas une forme d'esclavage moderne?"

-" c'est bien, mon ptit gars, tu as compris en cinq minutes ce que j'ai mis 20 ans à comprendre."

Si le sourire est au rendez-vous il y a aussi et surtout, en ce qui me concerne, des angoisses devant la conception du travail de notre monde capitaliste, qui nous aliene nous angoisse, nous bousille la santé physique et psychique.



Cette BD plein d'humour aborde un sujet sérieux et si les dessins mignons sont croquignolets, le message est critique, grinçant et amène à la réflexion.

Celle du sociologue Julien Bordier à la fin du livre est très intéressante .



" À notre échelle individuelle, il est assez facile de ressentir le poids du travail dans nos vies. Il s'exprime de manière éloquente quand, chaque matin, le réveil sonne pour nous signaler qu'on doit aller trimer. Mais il se manifeste aussi dans l'angoisse de ne pas avoir de travail et, par conséquent, de ne pas pouvoir subvenir à ses besoins, tout comme dans les multiples frustrations qu'il engendre : angoisse de ne pas être à la hauteur, humiliation des supérieurs hiérarchiques, fatigue, mal-être, dépression, etc."



Commenter  J’apprécie          321
Dépôt de bilan de compétences (BD)

Jubilatoire critique de la valeur travail en bande dessinée.

(...)

La lecture de Travailler, moi ? Jamais ! de Bob Black, va changer sa vie : plus de radio-réveil, désormais il choisit de se contenter des minima-sociaux et de se consacrer à la BD, « même si ça ne rapporte pas grand chose », et pour notre plus grand plaisir ! Sous son air pince-sans-rire, cette autofiction démonte habillement les rouages et vous explique en cinq minutes ce que l’auteur a mis vingt ans à comprendre : tout travail salarié est une forme d’esclavage moderne. À offrir massivement !



Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
Commenter  J’apprécie          320
Dépôt de bilan de compétences (BD)

La couverture est éloquente, on connaît cette image. Et nul besoin de la référence complète pour y voir l'humain asservi à la machine, et plus globalement au travail, lui-même composante d'un capitalisme bien huilé.

« Huit heures par jour à visser des boulons. (...) Mais ce qu'on ne voit pas dans le film de Chaplin, c'est que, même la nuit, tu rêves que tu visses des boulons. »

.

David Snug relate ses années de salariat. Son Deug (équivalent d'une L2, aujourd'hui) d'Arts plastiques lui a permis d'envisager - le temps des études - un job de rêve autour du graphisme, sa passion. Au lieu de cela, il a enchaîné des postes d'intérimaire en usine, des contrats précaires d'insertion, et des missions à temps partiel dénuées de sens dans des MJC malgré sa bonne volonté et ses idées intéressantes.

Le Snug adulte prend à témoin son alter ego enfant/ado pour lui expliquer le déterminisme (cf. la page sur les fils/filles de people 😀) et sa vision des rapports sociaux dans le monde du travail.

.

Malgré ses constats déprimants, son regard est toujours mignon et drôle ; j'adore ce "pessimisme enjoué", pour reprendre l'expression de Blandine Rinkel ('L'abandon des prétentions').

Dans 'En marche ou grève', Snug se réfère à Elisée Reclus ; ici, à Bob Black (anarchiste américain contemporain) et à Paul Lafargue (essayiste, auteur du 'Droit à la paresse', 1880).

La postface 'Critique du travail, mode d'emploi', rédigée par le sociologue Julien Bordier, est passionnante.

.

David Snug a eu "la chance" d'oser franchir le pas, et a suffisamment de talent pour prendre son envol. Il n'est plus salarié mais auteur (génial) de BD, et membre d'un groupe, les Trotski Nautique. Cette création en particulier donne une bonne idée de l'esprit de l'album 'Dépôt de bilan' : https://www.youtube.com/watch?v=73DGPj-D1Jk ♪♫
Commenter  J’apprécie          311
Dépôt de bilan de compétences (BD)

Même si les dessins sont très simples et le ton léger et humoristique, cette bd aborde le sujet bien sérieux, voire fondamental, de la valeur travail.

A travers un dialogue amusant qui se déroule entre Snug et lui même enfant,puisque ce dernier a réussi à se projeter dans le temps, l'auteur décrit son parcours et surtout son rapport au travail. Depuis ses études en art plastique en passant par de nombreux travails précaires,il rend compte des rapports hiérarchiques, et de l'absence de sens au travail . Il dénonce l'absurdité d'une société fondée sur le travail salarié et laisse entrevoir qu'un autre modèle est possible: "quand j'avais ton âge, je croyais que si On ne travaillait pas on pouvait mourir. Ben,en fait,non,ça va. "

A la fin de la BD Julien Bordier,sociologue,docteur en tourisme ,expose en quelques pages comment et pour qui et pourquoi,le travail salarié s'est imposé. Il se réfère à plusieurs théoriciens dont Marx mais aussi Lafargue et son fameux " le droit à la paresse". Cette partie est vraiment intéressante, s'y ajoute une belle bibliographie pour ceux et celles qui souhaiteraient creuser le sujet!
Commenter  J’apprécie          310
Ni Web ni master

« Avant le grand basculement numérique, aucun patron n'aurait pu imaginer qu'il suffirait de fournir une plateforme bien pensée pour que des utilisateurs-clients s'épuisent à la faire vivre, pour son plus grand profit à lui. Chapeau. »

Babelio, si tu m'écoutes...

.

Même principe que dans son 'Dépôt de bilan de compétences' : Snug s'adresse à David, autrement dit à lui-même plus jeune, sa version des années 80. Clin d'oeil à 'Retour vers le futur' (film de Robert Zemeckis, 1985 pour le premier de la série).

Il n'est pas question de son expérience du salariat, cette fois, mais d'informatique, d'internet, et d' "emprise numérique", comme le dit l'essayiste Cédric Biagini en postface. Quand les deux David déambulent dans les rues, on voit en effet chaque piéton tête baissée vers le smartphone greffé dans sa main...

.

Tout y passe, et en accéléré comme ça, c'est flippant, même si l'on savait à peu près tout.

C'est mignon de constater que sous ses airs de mec cool, "tranquillou-bilou" (sic), David Snug dresse un historique complet, très documenté (cf. la biblio en fin d'ouvrage) de l'ampleur du phénomène, de ses dérives : le problème des matières premières utilisées (enfants dans les mines de cobalt, au Congo), de la transformation (« La plupart des smartphones sont fabriquées en Chine, le revenu mensuel d'un ouvrier chinois équivaut à 83 € »), Am@zon, l'auto-entrepreneuriat imposé pour les services de livraison de bouffe ou autre (esclavage 2.0), le crowdfunding, les sites de rencontres ou de logements de vacances, toutes les données personnelles récoltées à partir de ce qu'on livre de soi sur les réseaux sociaux.

.

Et bien sûr Snug évoque les idées utilisées pour nous rendre totalement accros - eh oui, des sommes colossales sont en jeu : « Le mieux pour empocher un bon paquet d'oseille, ce n'est pas de vendre un produit à tes clients, c'est de vendre tes clients aux annonceurs. »

Le principe s'inspire des expériences de Burrhus Frederic Skinner (1904-1990) sur le 'renforcement positif' et le système de 'récompense aléatoire' : « Chaque like équivalent à une dose de dopamine, recevoir des likes sur le modèle de la récompense aléatoire décuple l'addiction. » Sur le sujet, on peut lire le roman de Delphine de Vigan, 'Les enfants sont rois'.

.

Présenté comme ça, on peut se dire que David Snug a pris le melon, et que cet album promet d'être chiant si on attendait de la rigolade. Absolument pas, grâce au cynisme de l'artiste. Les graffitis sur les murs méritent aussi qu'on s'y arrête (j'en recopierai quelques uns).

Et pas de ton moralisateur ici, puisque l'auteur a grosso-modo les mêmes pratiques que nous et tombe dans les mêmes pièges.
Commenter  J’apprécie          271
En marche ou grève

« Didier Wampas chante faux et c'est le meilleur chanteur français de tous les temps. David Snug dessine mal et ses BD sont très au-dessus du lot. » déclare François Bégaudeau en postface de cet album.

.

Mes avis sur ces assertions ?

Ne se prononce pas / bof / non / OUI ♥ !

Non pour la 3e, car j'adore les petits bonhommes ronds qui me rappellent les BD de ma jeunesse (Pif, les Schtroumpfs, Lariflette, Hagar Dunor...). Et tant pis si, « quand David Snug dessine Elisabeth Borne, on dirait Bill Gates. » M'en fiche, du moment que je parviens à situer le contexte, piger, et que je me marre plusieurs fois par page.

.

Pour présenter l'auteur, on peut dire que son héros est l'anarchiste Elisée Reclus (que j'ai appris à connaître récemment via la BD 'Le travailleur de la nuit' sur Alexandre Marius Jacob). En tant que géographe, Elisée Reclus marchait beaucoup, et « pendant qu'il marchait, il réfléchissait à tout et à rien. »

Voilà une bonne idée que David Snug va appliquer, mais comme "la campagne, ça [le] fait chier", tout comme dormir à la belle étoile, il fera de la randonnée pédestre en milieu urbain - à Paris, en l'occurrence.

L'auteur se dessine donc 'en marche' dans des rues, au milieu de déjections canines, de rats et de vers - lesquels rappellent Worms, le jeu vidéo des années 90.

Il voit des affiches de pub, des slogans de manifs auxquelles il se joint (nous sommes en 2023 et la réforme des retraites nous a mobilisés en masse, souvenez-vous... mais trop peu de tracteurs nous accompagnaient, hélas). Et cela lui inspire des réflexions pertinentes et percutantes.

Car comme son "idole" E. Reclus, Snug est un roi de la punchline.

Tout le monde s'en prend plein le museau : les droites, la "gauche" (PS, Fabien Roussel), le gouvernement & les forces de l'ordre. Et évidemment les JO, la société de consommation, le cinéma, les festivals et les people...

J'ai particulièrement aimé sa version de la Fête de l'Huma (coucou HFT, le rebelle d'antan). ♥

.

La grande force de l'auteur est d'arriver à nous faire rire & jubiler sans être hargneux (à la différence de PE Barré, que j'adore aussi, pourtant). Cool, 'tranquillou bilou', il est cultivé, et ses propos sont documentés ; il observe, cogite, conclut. Et c'est brillamment drôle... que l'on adhère ou pas à son idée de "révolution communiste libertaire internationale". Plutôt pas, merci, car un tel programme m'effraie.

Mais je valide pleinement cette formule, en revanche :

« L'Etat, la religion, tout ça, ça serait bien de la merde que ça l'étonnerait pas. » 😅

.

----

.

NB : David Snug est membre du groupe musical Trotski Nautique, que j'ai failli aller voir (honte à ma flemme de ce soir-là)

https://www.youtube.com/watch?v=Kycm_X6tBOo ♪♫
Commenter  J’apprécie          272
En marche ou grève

On s’en doutait un peu, David Snug est un adapte du communiste libertaire. Aussi met-il tout son talent de dessinateur de BD au service de la cause. Avec un sens de la pédagogie très personnel, il vulgarise les théories de « Pierrot Kroptkine », « Mich-mich Bakounine », et surtout, du « champion de la punchline » : Élisée Reclus, son préféré. Il s’applique d’ailleurs à mettre en pratique tout au long de son album, un de ses grands principes : la marche, l’adaptant toutefois au milieu urbain, parce que « bon, la campagne ça [l]e fait chier, et [qu’il] aime pas trop dormir à la belle étoile ».

Et les compte-rendus de manifs se succèdent (avec parfois ses éditeurs reconnaissables dans le cortège), prétextes à commentaires lucides et cyniques sur l’actualité politique, et à panneaux plus inventifs les uns que les autres. Il nous gratifie également d’une brève BD dystopique, née d’un jeu de mots qui va aussi lui inspirer un concept révolutionnaire : la manif des « sous-vêtements de la terre », qui empêchera Darmanin d’affirmer que « des gens en slip ont été violents face à des CRS suréquipés ».

Les violences policières font d’ailleurs l’objet de quelques pages rétrospectives fort instructives.



Bref, avec David Snug, on peut lire de la critique sociale tout en conservant sa bonne humeur. Car, du début à la fin, c’est hilarant… de la baltique. Ah, non ! Parce que justement la différence entre David Snug et l’almanach Vermot c’est que ses jeux de mots font toujours sens.



Article à retrouver (avec des images !) sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 :
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
Commenter  J’apprécie          251
Ni Web ni master

Après sa brillante critique du travail, avec DÉPÔT DE BILAN DE COMPÉTENCES, David Snug s’en prend aux technologies de communication. Un « petit gars », lui quand il était jeune, vient porter son regard naïf et caustique sur l’emprise numérique qui s’est imposée à nos vies et à notre société.

(...)

Comme le démontre Cédric Biagini dans sa postface, « David Snug a tout compris » et surtout il nous l’explique avec son indécrottable sens de l’humour. À mettre entre toutes les mains, en lieu et place des smartphones.



Article complet sur le blog :
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
Commenter  J’apprécie          250
Ça c'est mon Jean-Pion

Je découvre Jean-Pion, David Snug et les éditions "Même pas mal " par cette lecture bien sympa qui remue les neurones dans un petit élan anarchique qui ne peut jamais faire de mal, surtout après cette période de grande restriction et d'obéissance forcée ! Cette édition valorise les artistes connus ou moins connus mais tous en quête d'espace de liberté. Elle privilégie " les oeuvres empruntes de subvertion,originales ou irrévérencieuses". David Snug parle beaucoup de lui dans ses oeuvres,bd mais aussi musique puisque l'artiste a plusieurs cordes à son arc bien qu'il se revendique hostile au travail. Parce que nous y voilà ! C'est ça le sujet ! Et toute la subtilité est de ne pas confondre ne rien foutre et rejeter le travail salarié...le sujet est sérieux malgré les apparences.

Jean -Pion, comme son alter ego David Snug se morfond tout de même un peu lorsqu'il découvre que " pour une année de boulot c'est pas bésef" les droits d'auteur. Alors il se décide pour être pion. Au moins,il pourra mettre à profit ses penchants nazis et se défouler sur " un troupeau d'ados boutonneux"...et c'est là où notre Jean Pion se dissocie de son créateur !

Humour grinçant et absurde sont au rdv. Le graphisme simpliste mais hyper expressif m'a franchement fait rire et pourtant je ne suis pas une rigolote !

A priori peu de lecteurs pour cette bd sur Babelio, dommage ! Je recommande vivement !
Commenter  J’apprécie          230
Variété

David Snug, il est marrant. Et même plus que ça : génialement drôle.

Dans cet album, il passe en revue une trentaine d'interprètes de la variété française des soixante dernières années. Attention, c'est féroce ! Et j'adore ce genre de flèches.

Pour chaque artiste, deux pages : à gauche un texte manuscrit (très dense et non dénué de fautes, à escient), à droite son portrait dessiné, avec une petite phrase en lien avec ses chansons, ou ce que Snug peut avoir à lui reprocher.

Exemples :

• Y. Noah : 'C'est pas pasque j'ai un appart à central Park que ça m'empeche d'être socialiste'.

• Biolay : 'Quand j'écoute ma musique, ça me donne envie de faire du cinéma'.

Un chanteur en particulier s'en prend plein la tête (de chou) : "vieux dégueulasse libidineux alcoolique", non seulement dans son portrait, mais indirectement, aussi, via ceux de Birkin, France Gall ou même celui de la jeune Catherine Ringer, qui fit les frais de sa muflerie dans une interview sans filtre (et sans modération du journaleux présent).

.

On peut être surpris de trouver ici certains 'artistes'.

La plupart des autres, on les attendait au tournant, et on n'est pas déçus.

Il arrive aussi qu'un nom soit juste un prétexte pour en dézinguer d'autres.

Quoi qu'il en soit, il en manque plein (Téléphone, Lavilliers, où êtes-vous ?), alors vite, siou plaît David Snug, d'autres albums du même style ! ♥

Parce qu'avec ce regard sans complaisance, gentiment moqueur, on rigole bien, on (re)voit que le 'chaud bize' n'est pas recommandable : tous les moyens sont bons pour être 'en haut de l'affiche' ♪♫ (y compris se montrer à côté d'un artiste en fin de vie), pour la gloire, le fric, le sexe... Et souvent, ça leur monte à la tête et ils tournent mal - came, picole...

.

Un peu dans cet esprit, j'avais aimé découvrir en 1993 'Nos amis les chanteurs' de Thierry Séchan (un des frères de Renaud) qui dézinguait bien aussi, mais de façon plus teigneuse, si mes souvenirs sont bons.
Commenter  J’apprécie          222
J'aime pas la musique

Comme tant d'ados, ce n'est pas la musique que David n'aime pas, mais les cours barbants au collège, avec solfège et flûte à bec (et prof acariâtre car carrière contrariée ?).

Ce qui le fait vibrer, lui, c'est les Bérus. Et il se verrait bien créer un groupe punk, quand il sera un peu plus vieux.

.

Comme 'En marche ou grève' et 'Dépôt de bilan de compétences', cet album évoque quelques années de la vie de l'auteur : l'adolescence avec le collège, l'orientation post 3e (ah, les formidables conseillers d'orientation des 80's !), la perspective d'un travail autour de sa passion - le dessin - et les désillusions dès le lycée.

.

Le personnage est toujours aussi sympathique, gentiment mais sûrement "contre" ; et lui, il est allé au bout de ses idées - entre temps et argent, il a choisi le meilleur... Mais j'ai préféré les deux autres albums, plus engagés et mordants.

Mon souhait : tout lire de cet auteur génial. Mais ses albums ne sont pas faciles à trouver. Alors en attendant, j'écoute/regarde les vidéos de son groupe 'Trotski nautique' sur YT.
Commenter  J’apprécie          223
Dépôt de bilan de compétences (BD)

J'ai emprunté cet album à la médiathèque parce qu'il m'a été recommandé par un collègue, et que j'ai rapidement eu envie de le lire en voyant de quoi ça parlait.



David Snug s'inspire de son parcours professionnel pour fournir une critique sur le travail salarié et tout ce que cela engendre. On suit cet homme depuis ses études d'arts appliqués jusqu'à ses emplois précaires dans le social, en passant par des boulots à l'usine.



Même si les illustrations sont assez simplistes et entièrement en noir et blanc, ça ne m'a pas dérangée. J'ai compris rapidement que c'était l'univers de David Snug (que je découvrais avec cette lecture). Pour moi, cela permet aux lecteur•rices de se concentrer davantage sur le propos. Et quel propos...



David Snug critique le travail salarié, l'absurdité de ce système capitaliste qui nous aliène tous•tes plus ou moins. Tout en dénonçant ce système, il laisse entrevoir d'autres possibilités de fonctionner.



Bien qu'il y ait beaucoup d'humour dans cette bande dessinée, le sujet reste sérieux et important. L'auteur dénonce le travail salarié et propose d'autres moyens de fonctionner. À la fin du livre, le sociologue Julien Bordier expose des théories sur le travail et une (belle) bibliographie est même proposée. Cet ouvrage amène à réfléchir sur notre propre rapport au travail et sur ce qu'on pourrait envisager collectivement pour changer ce système !
Commenter  J’apprécie          210
Ni Web ni master

J'avais tellement aimé Snug avec son petit opus "La lutte pas très classe", que lorsque j'ai vu dans le bac des nouveautés de la bibliothèque de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ce livre je me suis jeté dessus.



La postface de Cédric Biagini est également très intéressante.

J'ai retrouvé dans ce livre un peu de l'esprit de "Datamania: le grand pillage de nos données personnelles d'Audric Gueidan que j'avais beaucoup aimé.



Snug le dit lui-même, il va utiliser l'artifice mille fois utilisé du voyage dans le temps avec la venue à notre époque du Snug ado des années 80-90. Ce n'est pas très original, au début j'ai même eu un peu peur d'être déçu et puis le propos se met en place. On alterne le rire et le sérieux et même très souvent le sérieux par le rire.

C'est un manifeste, un coup de gueule, un pamphlet révolutionnaire mais fait par et pour des bobos mous devant leur smartphone... Voilà, voilà, avouons le, le héros en prend un coup. Mais Snug, avec ses personnages en claquettes chaussettes va nous faire réfléchir, un peu, beaucoup ou pas du tout. Chacun recevra ce livre comme il le pourra, comme un support de réflexion sur ses pratiques ou juste comme une bd marrante et rapide à lire.



Les échanges sont drôles avec un Snug d'aujourd'hui tentant d'expliquer au jeune Snug le monde moderne et notamment ce que sont google, wikipedia, les réseaux sociaux etc. Pas si facile finalement.



Et puis comme dans les "Où est Charlie ?", il faut être très attentif et faire attention aux petits détails. Snug a caché dans les dialogues comme dans les décors de nombreuses petites pépites.



Un exemple de passage savoureux dans ce livre, quand il explique comment il va rencontrer une femme. Il va commencer par Tinder pour la trouver, l'emmener dans le bon resto grâce à TripAdvisor, partir avec elle en BlaBlaCar dans un Airbnb à la plage, etc etc, etc Toute une vie à partir de son canapé en échange de ses précieuses données personnelles qui seront revendues au plus offrant. Un monde idéal en somme... enfin surtout idéal pour l'ultralibéralisme puisque les populations collaborent et en redemandent même.



Et dans ce monde ultra connecté, qui rend ultra dépendant, quelle est l'une des pires choses qui puisse arriver, ne plus avoir de batterie sur son smartphone... Et pire encore, ne pas avoir de like à l'une de ses publications. Alors à votre bon cœur messieurs dames, un p'tit pousse levé sous cette critique. ;-)

Commenter  J’apprécie          82
En marche ou grève

David Snug joue la carte de la dérision et de l'auto dérision, tout comme la postface signée François Bégaudeau.

Le dessin, la typographie, la mise en page sont autant d'éléments qui donnent à cette BD son rythme et son caractère humoristique.

La randonnée pédestre en milieu urbain pour évoquer les manifs, l'anarchie, la politique, la fête de la musique, la société de consommation, le tout agrémenté de points historiques bien amenés et pas du tout rébarbatifs, c'est une belle trouvaille et une belle réussite.

Idem pour la postface qui utilise les même procédés et est très drôle.

Mais le fonds est désespéré et désespérant, le regard sur notre société en perdition, cette société de consommation créée pour faire toujours plus de profits, où les consommateurs que nous sommes se laissent piéger et aveugler, où les politiques encouragent le système, quitte à détruire la planète.

Du coup, on rit, mais un peu jaune quand même...

Un mot sur le passage qui concerne le film "Les Algues vertes", que l'auteur juge inutile et financé par ceux-là mêmes qui contribuent au mal-être de notre société...moi je veux parler de la bande-dessinée qui explique le combat de la journaliste Inès Léraud, un combat qui fait qu'elle est constamment agressée et harcelée, un combat qu'elle mène pour la santé publique, et oui dans les faits cela ne change pas, trop d'intérêts en jeu, mais contrairement à la production cinématographique et son côté obscur, l'action d'Inès Léraud est un exemple de courage et d'engagement.
Commenter  J’apprécie          50
En marche ou grève

Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore, David Snug, on peut dire sans trop se tromper que c’est le meilleur dessinateur de bédé français du Monde comme il l’a prouvé déjà avec ses nombreux ouvrages que sont NI Web, ni Master, D.A.C, Dépôt de bilan de compétences, Mon fiston, ma baston ou encore Je n’ai pas de projet professionnel. Autant dire que mon David Snug il a le sens de la formule, et il le prouve encore une fois avec sa nouvelle bédé, En marche ou grève.



Un livre dans lequel il raconte son année 2023 et notamment les manifs contre la loi sur les retraites auxquelles il a participé. Il faut dire que mon David Snug est un grand amateur de randonnée pédestre en milieu urbain. Chaque jour, il marche seul (comme Jean-Jacques Goldman) dans les rues de Paris, en écoutant ses podcasts préférés, comme Les Pieds sur terre sur France Culture. (j’avoue, je fais exactement pareil des fois, mais en milieu rural).



Défenseur de la cause animale, fin observateur du monde politique, refusant d’être aliéné par le travail et fuyant tout ce qui rassemble à un rassemblement de masse, David Snug a aussi et surtout un sens de l’humour bien à lui, truffant ses strips de jeux de mots à la con mais très drôles, de formules assez géniales, comme par exemple « si vous n’aimez pas la mer, allez-vous faire enculer à sec, avec du gravier », en référence à la célèbre, réplique de Belmondo dans A bout de souffle. Moi perso, j’adore !



Et même si l’humour est souvent potache, ça n’empêche pas mon David Snug de connaitre plein de choses, de nous faire découvrir dans chacune de ses BD des gens dont la pensée vaut le détour. Dans ce livre, il cite régulièrement Élisée Reclus. Si vous ne savez pas qui c’est, courrez acheter cette BD ! Et pendant que vous y êtes, allez aussi écouter sur Internet, Trotski Nautique, le groupe de musique dans lequel joue David Snug, avec des reprises de Nirvana, et tout !



Ah, j’oubliais, il y a aussi LE François Bégaudeau (l’écrivain qui fait aussi un super podcast sur le cinéma et les romans, La gène occasionnée) qui signe une chouette postface avec laquelle je suis évidemment 100% d’accord… sauf que lui dit les chosés bien mieux que moi.



Bref, lisez les BD de David Snug, vous n’en serez pas plus bête après !
Lien : https://www.hop-blog.fr/en-m..
Commenter  J’apprécie          50
Dépôt de bilan de compétences (BD)

De l'humour acide et Très Bien Placé et surtout, surtout, une réflexion fine sur le sens du travail et l'aliénation qu'il produit.

A travers la biographie en case de David Snug, ce dernier nous fait découvrir son parcours de jeune adulte puis d'adulte face au "monde du travail".

Le dessin n'est pas en reste, le format une page par récit est très très bien construit, les petits détails et références sont très bien senties.

La bibliographie finale et la postface sont très riches et de matière à allonger vos listes de lectures sur le sujet.



PS : Un grand bravo aussi à l'imprimerie Corlet pour le choix du papier qui est d'un toucher d'une douceur incroyable!



Commenter  J’apprécie          50
Je n'ai pas de projet professionnel

Je n’ai pas de projet professionnel se veut être une ode à l’anticonformisme en se lançant dans une analyse de la musique punk et grunge : tout le milieu que je n’apprécie pas trop. J’aime le commercial c’est-à-dire la musique compatible au plus grand nombre et qui fait danser la planète dans la joie et la bonne humeur dans une mélodie qui n’est pas une insulte aux oreilles. Il y a certes une critique de ce milieu hard rock qui possède ses propres codes mais qui s’enterre également dans ses propres contradictions en irrigant des dogmes sectaires.



Le dessin me fait penser aux fameuses têtes hideuses que dessine cet auteur italien du nom de Gipi que je n’arrive pas à vénérer. C’est typiquement underground à souhait et même assez souvent très vulgaire dans le vocabulaire employé. Par ailleurs, toutes ces réflexions m’ont paru assez soporifiques. Visiblement, cela appartient à une autre planète que la mienne ce que je respecte. Cependant, respecter ne veut pas dire aimer. Tout dans cette bd me rebute que cela soit le graphisme ou le scénario d’ailleurs inexistant. Il est vrai que ma note reflète le plaisir de lecture.



Je ne doute pas qu’une personne ayant partagé les mêmes expériences dans ce domaine particulier puisse trouver cette lecture assez intéressante. En ce qui me concerne, je n’ai rien trouvé.
Commenter  J’apprécie          50
Dépôt de bilan de compétences (BD)

Dans dépôt de bilan de compétences David Snug aborde le thème du travail et sa critique.

Dans un style que je dirais "simple" (pas du tout péjoratif) mais bourré de détail qui appelle à sourire, l'auteur mêle avec légèreté et comique de répétition les ingrédients de la critique du salariat.

Les questions et idées mises en scène dans cette bédé, nous les avons presque tous ressentis.

L'infantilisation du salarié (l'intérimaire notamment), la disparition de l'entraide, les formations inutiles du pôle emploi, la précarisation du travail social, l'accusation du chômeur, la place prépondérante dans nos vies du triptyque temps travail argent qui lie notre existence à notre travail et au capitalisme.

L'auteur est arrivé à crocqué tout ça en étant drôle et léger, chapeau l'artiste.



En postface un petit mode d'emploi de la critique du travail, apportera plus d'informations sur l'historique de notre rapport au salariat. Et également quelques billes pour "travailler collectivement" à nous extraire de cette machine infernale qui par essence broie des hommes et des femmes partout sur la planète.
Commenter  J’apprécie          40
Ça c'est mon Jean-Pion

En prenant son poste de surveillant à mi-temps dans un collège de Seine-Saint-Denis, le héros voulait juste se faire un peu d'argent tout en ayant du temps libre pour dessiner et jouer de la musique. Il ne sait pas qu'il vient de mettre les pieds dans un monde à part, régi par ses propres codes.


Lien : http://pulco-suivezlepapillo..
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de David Snug (182)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Horla, Guy de Maupassant

Quel est la figure de style de cette nouvelle fantastique ?

Journal Intime
Substitution
Opposition
Insistance

32 questions
582 lecteurs ont répondu
Thème : Le Horla de Guy de MaupassantCréer un quiz sur cet auteur

{* *}