AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de David Thomson (60)


[Déclaré par un ancien braqueur devenu extrémiste :]

Prendre les biens des kouffar (mécréants) déjà, c'est pas du vol. ça s'appelle du butin, c'est du ghanima (butin). Par exemple demain, si je suis en France que je mets la cagoule et que je vais braquer une banque. Bah c'est pas du vol, c'est du butin de guerre.
Commenter  J’apprécie          40
Dans les textes saints, le butin [de guerre, ou "ghanima"] s'inscrit dans la tradition des razzia du Prophète, strictement codifiées. Ces règles, Yassine et son équipe les ont, une fois de plus, interprétées à leur façon, en ciblant d'abord les organismes de crédit à la consommation tels Sofinco et Cofidis, bailleurs bien involontaires du jihad en Syrie.
Commenter  J’apprécie          40
[Ceci explique entre autres comment les militaires et le policier français musulmans ont pu être assassinés au cours des attentats sur le sol français :]

"Et si demain, je tape la France, si je vais dans un commissariat de police et que je tire partout, si à ce moment-là y a une musulmane qui avait été arrêtée parce qu'elle porte le voile intégral et qu'elle meurt aussi, eh ben je serai pas responsable de sa mort. Elle sera récompensée à la hauteur de ses actes et c'est pas parce que je l'ai tuée que moi, je vais aller en enfer.
Le Prophète il a dit quoi ? Il a dit qu'il faut se désavouer des personnes qui vivent parmi les mouchrikin (polythéistes). Ces musulmans, ils ont les droits du musulman mais il y a un droit qu'ils ont perdu en vivant en terre de kufr et en ne faisant pas la hijra, c'est le droit à la défense. Comme tu vis parmi les kouffar (mécréants), je ne vais pas me soucier de ton sort. Donc tu dois faire l'effort de quitter l'endroit où les kouffar habitent pour aller dans un endroit où tu peux vivre ton islam."
Commenter  J’apprécie          30
Chaque jihad a toujours renforcé al-Qaida au niveau international et déstabilisé des régions entières.
Le premier, contre les Russes en Afghanistan, a permis à Oussama Ben Laden de donner naissance à son réseau.
Dans les années 1990 en Algérie, beaucoup de vétérans, appelés les "Afghans" à leur retour, ont largement contribué à la constitution des maquis des GIA (Groupes Islamiques Armés), ancêtre d'AQMI (al-Qaida au Maghreb islamique).
Le même phénomène s'est également produit en Irak où l'invasion américaine de 2003 a redonné corps à al-Qaida, alors moribond.
Le réseau a décuplé la force de frappe de ses différentes franchises qui attirent désormais les jihadistes français en Syrie. Et toutes les estimations convergent : ce jihad syrien accueille dix fois plus de Français que tous les précédents.
Commenter  J’apprécie          30
Yassine assure n'avoir jamais envisagé de commettre des attentats contre des civils sur le sol français.
"Moi déjà, je ne tue pas les innocents. Si on me dit, là-bas y a une base américaine va te faire exploser, j'y vais. Si c'est une cible militaire oui, de toute façon, l'objectif c'est de mourir, donc oui. Que tu te manges une balle ou que tu te fasses exploser dans une opération martyr, la mort reste la mort. Donc après c'est juste un détail.
Mais le Prophète Il a dit, vous ne levez la main que contre ceux qui lèvent la main contre vous. ça veut dire un vieillard, une femme, un enfant, un passant qui fait juste que passer son chemin tu serais injuste de le tuer alors qu'il ne t'a rien fait. Quand tu es en état de guerre, il faut que ton ennemi sache que tu es en état de guerre avec lui. C'est vrai, on dit la guerre c'est la ruse, mais il y a des limites à la ruse. C'est comme si moi je marchais dans la rue et quelqu'un me plante un couteau dans le dos. Moi j'appelle ça de la traîtrise."
Commenter  J’apprécie          30
Le problème, c'est qu'avec le temps et les rencontres, on se rend quand même vite compte que la Tunisie est fortement laïcisée, que les musulmans même pratiquants sont dans un islam très coutumier, traditionnel, dans une incompréhension profonde des enjeux du monde puisqu'ils s'instruisent à travers les médias, les JT et ça, c'est le gros problème de la Tunisie. Tout ce qui est journaux et télés sont détenus presque à 100% par une pensée laïque pro-occidentale, anti-islam.
Commenter  J’apprécie          20
Nous on aime la mort autant que les mécréants aiment la vie. Autant que l'alcoolique aime l'alcool. Autant que le fornicateur aime forniquer. La mort, c'est notre objectif.
Commenter  J’apprécie          20
Les individus issus de familles monoparentales avec une figure paternelle défaillante sont surreprésentés dans les milieux jihadistes. Leurs proches estiment souvent qu’ils ont ainsi retrouvé, dans cette idéologie, la symbolique d’une autorité paternelle qui leur avait fait défaut.
Commenter  J’apprécie          10
Près de 6000 jeunes Tunisiens sont partis au jihad dès 2012, sur une population de 11 millions d'habitants. En l'espace d'un an, c'est la même jeunesse tunisienne qui cherchait initialement à rejoindre clandestinement l'Europe via Lampedusa sur des coquilles de noix en 2011 qui, par la suite, en 2012, a commencé à partir en masse vers la Syrie. Déçus de la révolution, leurs espoirs se sont déplacés, passant de l'idéal d'un pays de Cocagne matériel à celui d'un paradis céleste. D'une émigration économique à une émigration jihadiste.
Commenter  J’apprécie          10
Cette idéologie offre un cadre psychologique structurant, et apaise aussi des identités complexes, confuses et conflictuelles. [...] le jihadisme offre une cuirasse identitaire qui transforme un vécu humilié, l'intériorisation d'une infériorité sociale, en un sentiment cathartique de surpuissance.
P 282 - 283
Commenter  J’apprécie          10
La propagande transforme ses angoisses en sentiment de toute-puissance. [...] L'entrée dans cette idéologie pulvérise toutes les frustrations.
P 191
Commenter  J’apprécie          10
Plus ils me disaient c’est pas ça l’islam, plus j’étais convaincu du contraire. Pour les gens de cette idéologie, plus leurs ennemis, c’est-à-dire l’Occident, leur disent que c’est pas ça l’islam, plus ils sont convaincus du contraire. Ils disent que c’est un discours pour endormir les gens, pour vous encourager à rester ici, à être complètement passif par rapport à ce qui se passe dans le monde. Moi, j’avais lu à ce moment-là une parole d’un livre d’Ibn Talib, c’était un des premiers califes. Il disait : “Si vous voulez savoir où est la vérité, regardez dans quelle direction vont les flèches des mécréants.”
Commenter  J’apprécie          10
Pour eux, les musulmans qui refusent leur interprétation littérale des textes apostasient leur religion dans la mesure où ils rejettent une partie des textes saints « pour plaire aux mécréants ». Or, en l’absence de clergé, même si une autorité spirituelle structurée existe en Arabie saoudite pour les salafistes quiétistes, aucune n’apparaît comme suffisamment légitime pour remettre en cause cette lecture ultraminoritaire de l’islam. Refusant d’admettre cette réalité d’un lien entre les textes de la tradition musulmane et le jihadisme, le paradigme médiatique français préfère se réfugier dans la rhétorique du « cela-n’a-rien-à-voir-avec-l’islam », quand des leaders musulmans influents se murent, eux, dans un déni complotiste, qui revient à ne voir dans le jihadisme qu’une création de l’Occident ou du sionisme.
Commenter  J’apprécie          00
Ils appliquent de façon littérale ces textes dont ils n’ont souvent eu accès qu’en version traduite en français sur des documents PDF. Ils cherchent à vivre dans l’imitation de la vie du Prophète et de ses compagnons des VIIe et VIIIe siècles, tout en gardant leurs Air Max aux pieds et leur iPhone à la main, à mi-chemin entre le consumérisme capitaliste et l’imaginaire des batailles médiévales des premiers temps de l’islam.
Commenter  J’apprécie          00
Tout change pour que rien ne change. Les mots et les usages semblent se métamorphoser alors qu’ils s’islamisent en apparence pour rester les mêmes en réalité. Les codes iconographiques et les normes sociales de ces deux univers paraissent aux antipodes les uns des autres. Ils sont en réalité très proches et tout à fait solubles les uns dans les autres. Dans le jihad, on ne représente plus son quartier, mais la dawla. On passe du rap aux nashid, du vol et des braquages à la ghanima, avec facilité et rapidité. Tout en jouissant d’une hypersexualité potentielle au titre de la polygamie, des réservoirs de femmes dans les maqqar et même de l’esclavage des Yézidies.
Commenter  J’apprécie          00
Ces convictions religieuses et politiques livrées en kits de prêt-à-penser idéologique s’installent d’autant plus facilement dans un esprit postadolescent perméable à toute forme de radicalité. Elles ne résultent pas moins d’une lecture littéraliste de textes religieux qui existent, mais dont les jihadistes refusent toute interprétation et toute contextualisation, contrairement à l’écrasante majorité des musulmans. Les discours conspirationnistes, communautaires, antisémites et anti-France ont souvent préparé le terrain à cette bascule, sur fond de relégation de certaines catégories de populations et, bien souvent, comme nous l’avons constaté dans nos entretiens, de cellules familiales monoparentales ou dysfonctionnelles.
Commenter  J’apprécie          00
En l’absence de toute statistique, impossible de dresser de loi générale, nos multiples entretiens confirment pour autant ce constat empirique : les femmes ayant connu directement ou dans leur entourage des cas de violences domestiques ou sexuelles, d’abandon parental, de prostitution ou de toxicomanie, paraissent fortement représentées dans le jihadisme. Dans ces cas d’espèce, l’idéologie promettant paradis et expiation des péchés pour soi et ses proches après une vie terrestre d’épreuves offre l’espérance d’une rédemption.
Commenter  J’apprécie          00
Selon les chiffres des autorités françaises, sur les 700 Français actifs en Syrie et en Irak à l’été 2016, 280 sont des femmes, et il faut y ajouter environ 420 enfants français actuellement sur zone. Un tiers d’entre eux seraient nés là-bas. Élever la prochaine génération du jihad est la mission principale des femmes au sein de l’EI. Cette situation est inédite. C’est en effet la première fois dans l’histoire du jihadisme contemporain que des enfants naissent et sont socialisés dans cette idéologie. Des enfants élevés pour tuer, dans l’amour du jihad.
Commenter  J’apprécie          00
Avec ses parents, passé l’euphorie des retrouvailles, les relations se crispent et deviennent conflictuelles sur la question de la religion. Aujourd’hui, Zoubeir la rejette en bloc. Pour ses parents, comme pour de nombreux musulmans, Daesh n’a rien de religieux, c’est plutôt un complot sioniste. « Ils sont toujours dans le déni. C’est jamais la faute des musulmans, c’est toujours la faute de l’Occident. Toujours la faute des juifs, des sionistes. C’est toujours les juifs qui financent. » Lui ne supporte plus cette antienne du « ça-n’a-rien-à-voir-avec-l’islam » martelée dans les médias et dans le champ politique (voir plus haut). À ses yeux, le jihadisme a tout à voir avec l’islam. « Cette religion, pour moi, c’était l’émigration, la lutte armée, le jihad et vivre sous la charia dans un État islamique. Et j’ai eu un dégoût. Je me suis résolu à abandonner cette religion parce que le jihad, pour moi, fait partie intégrante de cette religion.
Commenter  J’apprécie          00
Mais la sociologie jihadiste française concerne dans une large majorité des jeunes affichant un faible niveau d’études, socialisés dans la culture musulmane et dans les quartiers populaires français. Zoubeir estime que seule une minorité est animée d’une logique de piété, de combat authentiquement religieux, rejetant toute ostentation sur internet. À ses yeux, derrière un vernis fondamentaliste, la plupart conservent en Syrie un comportement similaire à celui qui était le leur en France.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de David Thomson (255)Voir plus

Quiz Voir plus

Que racontent les auteurs de polars ?

Généralement, nous suivons un détective privé très intelligent (en tout cas persuadé de l’être) qui va résoudre une énigme en collectant des indices.

Jean-Patrick Manchette
Agatha Christie
David Goodis
Harlan Coben

6 questions
124 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polarsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}