Delphine Batho

Il y a une expression anglo-saxonne, "fun to fail", que l'on peut traduire par "c'est amusant d'échouer", pour dire que l'échec permet de rebondir et d'avancer. En France, nous ne sommes pas adeptes de cette conception de l'apprentissage. L'échec est interdit dans le système scolaire, l'échec est interdit dans le système économique. Alors que l'on apprend tellement plus de ses erreurs que de ses réussites...

Symbole caricatural : la politique économique de la France n'est plus dans les mains d'un élu du peuple, mais en la personne d'Emmanuel Macron, d'un technocrate, ancien banquier d'affaires, certes extrêmement brillant et dont le parcours est singulier, mais qui ne s'est jamais confronté au suffrage universel. Est-ce par un formidable hasard du calendrier, ou bien parce que tout était déjà prêt, qu'Emmanuel Macron a donné une interview à l'hebdomadaire "Le Point" à la veille de sa nomination à Bercy ? La presse en a retenu une petite provocation sur la remise en cause des 35 heures, mais le plus important dans cet entretien est ailleurs. L'impétrant a théorisé sa prise du pouvoir, le contrôle de la politique économique par ce qu'il représente : "Le destin de la France est trop important pour être confié à quelques-uns qui n'ont jamais croisé la réalité économique contemporaine", ose celui dont le Tout-Paris des affaires chuchotait depuis longtemps qu'il se voit un jour président de la République.
N. B : écrit en 2014 !

Nous sommes toutes et tous des Terriennes et des Terriens. Par-delà nos
mille et une différences, d’apparences, d’idées, de modes de vie, c’est notre
condition commune.

Croître, c’est nécessairement consommer de l’énergie, transformer de la matière et polluer. La mystification de la croissance verte revient en fait à ne concevoir les enjeux écologiques que comme un nouveau relais de croissance, telle la bouée de sauvetage d’un système à bout de souffle. C’est une impasse.