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Critiques de Delphine Horvilleur (396)
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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

Bienvenue dans « Ca passe ou ça casse » l’émission du Phoenix. On va tenter de vous convaincre en parlant notamment du début. Alors, ça passe ou ça casse ?



Aujourd’hui au menu :



« Comment ça va pas ? Conversations après le 7 octobre » -Delphine Horvilleur - 160 pages – Grasset - Le 21 Février 2024



Il s’agit d’un recueil de conversations « vraies ou imaginaires » …

Conversation avec ma doleur –

« Oy a brokh’ » désigne la capacité très juive de savoir se plaindre avec humour. La puissance d’un sanglot qui pouffe de rire.

C’est censé être une conversation sur la douleur mais j’y vois beaucoup d’humour.



Conversation avec mes grands-parents –



Conversation avec la paranoïa Juive –



— De Dieu ? Tu parles de Dieu, Mémé ?

— Mais non. Ça, c’est les goys qui l’appellent comme ça, ceux qui croient en lui… Nous les yids, les jvifs, on lui donne toujours un autre nom. Parfois, on l’appelle ADONAI, mais, comme on est un peu intime avec lui, et que ça fait très longtomps qu’on lui parle et qu’il s’en fout, alors on lui donne des petits noms mignons.



(« Adonai » est aussi une chanson de « Eths » donc je n’arrive pas à savoir si elle est contre ou pour la religion Juive… Allez écouter ça sonne bien en tout cas…)



Conversation avec Claude François –



Conversation avec les Anti-Racistes –



Etc …



(C/C du résumé)…

*« Fracassée comme tant d’autres après le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, l’auteur voit son monde s’effondrer. (…) Dans la fièvre, elle écrit alors ce petit traité de survie, comme une tranche d’auto-analyse qui la fait revenir sur ses fondements existentiels. »



Que vous soyez juifs ou non, cela pourra vous plaire. Il n’y a pas de hiérarchie des douleurs.



Alors ça passe ou ça casse ?!...



Phoenix

++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Il n'y a pas de Ajar

Émile Ajar est un pseudo. Il le dit lui-même dans un livre du même nom.

A partir de cette lecture et de celle de La Vie devant soi, Delphine Horvilleur invente un fils, justement prénommé Abraham, à ce personnage imaginaire et c'est le monologue de ce "rejeton d'une fiction réelle" qu'elle écrit pour nous. En y mêlant brillamment humour juif et culture biblique, ainsi qu'un soupçon de psychanalyse, elle montre comment Romain Gary est devenu son dibbouk, "cet être attaché à votre âme et qui ne vous lâche plus".

C'est un plaisir de lire sa plume si vive et de la suivre dans la fiction d’Émile Ajar.
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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

Un livre sans chapitre X, comment ça va pas ?



Aussi invraisemblable que cela paraisse, Grasset publie 10 conversations de Delphine Horvilleur, numérotées de I à XI, mais sans chapitre X.



Censure ? choix délibéré ? erreur ? je serais curieux de découvrir la clé de cette énigme.



Quoi qu'il en soit, ces conversations avec sa douleur, ses enfants, ses grands-parents, alternent avec celles avec Claude François, Rose, Israël et le Messie, et résultent du massacre du 7 octobre qui nous révèle que, 80 ans après la chute du nazisme, l'antisémitisme poursuit ses massacres et que, en France, aujourd'hui, la police sonne à la porte des israélites pour demander « y a pas moyen de changer votre nom sur la boite aux lettres ? … ça rassurerait beaucoup vos voisins »(page 33).



Delphine Horvilleur tente de rassurer sa famille, sa communauté, en plaçant le 7 octobre dans la longue lignée des progroms endurées par le peuple juif. Avec humour, avec gravité, elle nous mêne de la sidération à l'espoir d'un monde meilleur, de la haine au dialogue et ce plaidoyer doit être lu par tous ceux qui combattent pour la paix.



Mais son ouvrage oublie totalement le Hamas. Comme si, pour mettre fin à la Shoah, les alliés avaient oublié les nazis ? Comment imaginer une paix sans mettre hors de combat le Hamas et ses collaborateurs ?



C'est peut l'objet du chapitre manquant … un livre sans chapitre X, comment ça va pas ?



PS : le chef d'oeuvre du rabbin Horvilleur : Vivre avec nos morts
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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

Pas sure d’avoir envie de commenter après avoir lu certaines critiques, mais… comme on dit depuis le 7 octobre !

Ce livre , je l’ai acheté dès sa sortie, regardé la grande librairie où Delphine Horvilleur était «  confrontée » pour dialoguer à Dominique Ebbé, dialogue ou plutôt deux monologues !! je l’ai trouvée anéantie, bouffie, tellement différente de ce qu’elle paraît d’habitude que je me suis dit qu’elle devait être vraiment malade, avoir perdu le sommeil et du coup j’ai pris le livre, l’ai ouvert et ne l’ai pas refermé !

J’ai lu et compris ce que j’avais ressenti en la voyant, bloquée, répétant les mêmes mots, elle était en état de sidération.

Je pense que son livre rend bien ses états d’esprit, ceux qui l’ont terrassée car si éloignés des idées qu’elle professe d’ordinaire, la liberté de ton, la bienveillance et la fraternité. Elle est tout cela, c’est certain, encore et toujours mais c’est la colère qui ressort le plus ; Contre l’horreur de ce jour mais également contre ses «  frères et sœurs », amis de toujours mais pas à jamais ! qui l’ont trahie en prononçant ce MAIS. ... que l’on a tous entendu.

Avec ses arguments habituels, sa famille, le yiddish, son humour et sa foi elle a essayé de s’en sortir, Claude François, Anne Sylvestre sont venus à son secours, au nôtre aussi d’ailleurs, elle a enveloppé ce petit livre de deux poètes l’un arabe et l’autre israélien, a expliqué que le mot conversation était le même en arabe et en hébreu, elle a eu beau tout essayer, rien n’y a fait, la colère, le désarroi et la sidération sont présents du début à la fin.

Elle n’a pas fini de réfléchir, de chercher une issue à ce qui est la question de son livre : pourquoi cet antisémitisme car son sujet n’était pas le conflit Israélo-palestinien, mon Dieu non !! mais bien ce fléau séculaire.

La réponse, elle ne l’a pas, nous non plus, mais nous avons son livre que nous pouvons rouvrir !

Et personnellement, le 10 octobre, je me suis acheté une étoile de David, que je porte accrochée à mon bracelet et je ne suis pas juive !

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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

On l’aime Delphine Horvilleur. On l’aime parce qu’elle est ce qu’elle est et qu’elle nous ressemble. On l’aime parce qu’elle rend son lecture juif, même s’il ne l’est pas. On l’aime parce qu’elle est un petit conglomérat d’humanité. Ses conversations d’après le 7 octobre la font aimer plus encore. Des conversations qui montent en puissance et qui lui permettent d’échapper à la sidération qui l’a saisie. Une plongée dans l’incompréhension de l’antisémitisme. Un retour sur ses origines, sur ses deux banches familiales, l’une qui a le pessimisme de ceux qui n’ont pas réchappé à la Shoah, l’autre qui a l’optimisme de ceux qui ont pu en éviter le choc frontal. Ce grand-père qui dit je t’aime en corrigeant l’orthographe du mot ghetto. Et puis il y a Delphine, la mère, qui reçoit une leçon de courage de son fils, lequel refuse de dissimuler le magen David qu’il porte au cou. La Delphine, politique, perdue, comme tant d’entre nous, qui explique à ses enfants que désormais elle s’est mise à la boxe, qu’il ne peuvent faire leurs études à Harvard et qu’elle est de droite, tant une certaine gauche – la leur pas la nôtre – s’est égarée aux confins de l’antisémitisme. Et puis Delphine, la sage, la lettrée, la rabine qui nous apprend l’origine d’Israël. Ce n’est pas un lieu mais un homme, un homme faible qui a vaincu mais un homme cabossé à la hanche meurtrie. Finalement, après avoir hésité, avoir même été un peu déçu au début, le lecteur est confronté à un magnifique texte sur la vulnérabilité : le juif, mais à travers lui, l’humanité entière ne trouve sa force que dans sa vulnérabilité, dans la conscience de sa vulnérabilité.
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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

Ce livre explore la douleur et les problèmes auxquels la communauté juive est confrontée après l'événement du 7 octobre. Malgré la gravité des sujets abordés, le livre est facile à lire et offre une réflexion approfondie sur les défis auxquels la communauté juive est confrontée. C'est un ouvrage captivant.





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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

J'ai beaucoup aimé "Vivre avec nos morts", qui a valu à son auteure une notoriété méritée. le nom de Delphine Horvilleur s'est gravé dans ma tête. Assez récemment, son livre "Comment ça va pas ?" a été présenté à la Grande Librairie. Confrontée à une autre auteure, libanaise, qui lui portait la contradiction, D. Horvilleur m'est apparue mal à l'aise, tendue, plutôt agressive: j'ai été étonné. Et j'ai retrouvé cet état d'esprit dans le présent livre. Certes, la tragédie du 7 Octobre a été traumatisante. Mais la réaction d'une portion de l'opinion publique et d'une minorité de la classe politique a eu aussi un effet dévastateur sur les citoyens français se réclamant de près ou de (très) loin du judaïsme. Qu'ils se sentent critiqués et même menacés personnellement en France, parce qu'ils sont d'origine juive, est insupportable pour eux. Cela leur rappelle trop l'antisémitisme d'Etat du régime de Vichy et d'autres souvenirs affreux. Et on les comprend.

Il n'en reste pas moins que j'ai été désarçonné par les propos de Delphine Horvilleur. Dès le début, elle se réfère à ses racines profondément juives, notamment à ses grands-parents, elle insiste sur l'esprit juif traditionnel. Devant les douleurs du présent, elle a besoin de se référer prioritairement au passé (qui a été même plus effroyable) et à une tradition qu'elle n'a jamais reniée. Ensuite, elle se concentre sur l'antisémitisme rampant (ou même assumé), qui lui semble de pire en pire en France. Cependant, sa manière d'aborder ce sujet m'a un peu gêné, j'ai trouvé que ses propos étaient assez décousus. D'une manière générale, j'attendais autre chose. J'imaginais un examen de conscience personnel, l'évocation précise de polémiques douloureuses au sujet du conflit israélo-palestinien et la critique bien argumentée des prises de certaines positions anti-israéliennes. Dans le livre, on trouve des allusions à tout ça, mais c'est trop peu développé.

D'où une certaine déception... Cependant, celle-ci a été bien atténuée quand j'ai lu les dernières pages du livre. Delphine Horvilleur y rappelle très brièvement sa position personnelle – équilibrée – sur le conflit au Proche-Orient; elle critique implicitement le comportement agressif du gouvernement Nétanyahou et des colons de Cisjordanie. Plus intéressant encore: en rappelant l'épisode biblique de la lutte de Jacob avec l'ange, elle affirme que le peuple d'Israël doit reconnaitre sa propre vulnérabilité et ne jamais abuser de sa puissance. Elle fait comprendre que les Israéliens devraient maintenant tourner le dos aux suprémacistes qui ont le vent en poupe aux élections.
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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

Quelle femme merveilleuse !... Une femme rabbin qui ose élever la voix à un moment où la parole des juifs est inaudible. Elle le fait avec une sensibilité incroyable en puisant dans son inconscient de petite fille juive qui place sa voix, mais aussi celle de tous ses ancêtres, morts depuis longtemps, avec qui elle aime échanger, débattre, ergoter... Son propos est une petite musique intime qui trahit une richesse de coeur, mais aussi surtout une sourde angoisse. Une angoisse partagée par tout un peuple qui, depuis le sixième siècle d'avant notre ère, n'arrive pas à se faire accepter, se faire oublier, noyer dans la masse du vulgus pecus. Non un juif sera toujours à part dans les yeux des autres. Avec tact, humour et légèreté, elle nous renvoie le miroir de nos ostracismes qui se cachent à eux-mêmes, de cet antisémitisme latent qui puise ses racines tellement loin que son rejet est nécessairement un acte de rébellion contre ce qui nous détermine. Le silence qui a suivi les attaques du 7 octobre a été étourdissant, au regard du charivari qui a accompagné la réaction d'Israel. Une subjectivité généralisée qui n'est pas née ce jour-là. Cela remonte à loin, très loin... Delphine n'est pas là pour accuser, ni défendre ce qui n'est pas défendable. Elle se place au niveau de l'humain, des réactions instinctives et émotionnelles qui naissent de ces drames. Une communauté sous le choc qui se cache, dissimule ses signes ostentatoires, et se serre les coudes face à ce présent détestable et honni, mais aussi surtout face à l'avenir. Un avenir qui inscrit ses pas hélas trop facilement dans la boue du passé, et ses marécages qui ensevelissent. J'ai eu de la pitié à ce récit, notamment face à cette femme qui ne vit plus de voir son fils jouer au foot avec son étoile de David à la poitrine. Une cible bien trop ostensible dans une société qui a décidé de s'affranchir d'une partie des siens.... Qu'ils sont touchants tous ces juifs dont elle éveille le souvenir ! Un grand-père amoureux de la langue française qui se défend de parler yiddish. Une grand-mère au français écorché qui trouve dans le chanteur Claude François des acquaintances lointaines avec son peuple, pour ne pas parler d'un passé très lourd qu'elle préfère garder pour elle. Delphine parle joliment de la condition juive, sans jamais évoquer la Shoah, pour échapper à l'accusation de victimisation dont les siens sont crédités. Elle parle du coeur et de ses nuits sans sommeil depuis un certain jour d'octobre. Ce livre est merveilleux. Il fait réfléchir sur la vision que nous avons de nos voisins, si proches, si intégrés, mais aussi si différents dans leur volonté de poursuivre ce qui est leur nature intime. Un livre nécessaire pour ouvrir les yeux, simplement, sans préjugés, ni condamnations préalables.
Lien : https://calembredaines.fr
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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

Après avoir beaucoup apprécié la plume de Delphine Horvilleur grâce à ses livres « Vivre avec nos morts » et « Il n’y a pas de Ajar », j’avais hâte de découvrir ce livre contenant ses réflexions et ses questionnements consécutifs à l’attaque perpétrée par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier et aux bombardements incessants de la Bande de Gaza qui s’en sont suivis. J’ai toujours beaucoup estimé la capacité et la volonté de l’auteure, dans ses écrits comme dans ses interviews, de conserver son objectivité en toutes circonstances et en dépit de ses sentiments et de ses « fantômes » personnels.

Dans ce récit, elle nous présente une succession de conversations réelles, avec ses enfants ou « ceux qui lui font du bien », ou imaginaires, avec ses grands-parents décédés, avec sa paranoïa juive et même avec Claude François, et cela sans jamais se départir de son humour pointu et habilement disséminé.

Bien évidemment, elle perçoit les évènements actuels avec sa sensibilité de rabbin et de femme juive portant en elle tous les traumatismes que l’Histoire a infligés à son peuple et pourtant elle parvient, une fois encore, à conserver cette humanité qui la caractérise. Elle tente de comprendre ses propres ressentis ainsi que ceux de ses semblables, mais aussi de ceux qui leurs sont hostiles dans le cadre de la situation actuelle où beaucoup semblent s’évertuer à opposer irrémédiablement un camp à l’autre en excluant toute empathie réciproque et toute volonté de conciliation.

Si je devais en tirer une conclusion, ce serait celle d’un « spectacle » inhumain où chaque « camp » souffre et où l’obstination aveugle de certains à vouloir prendre position pour l’un ou pour l’autre conduit à oublier que la douleur de l’un n’exclura jamais celle de l’autre.
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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

Sacrée personnalité, Delphine Horvilleur., En témoigne son passage remarqué à La Grande Librairie il y a quelques semaines, face à Dominique Eddé, auteure très virulente sur la défense de la cause palestinienne et par extension, du Hamas.

Delphine H. tente d’introduire un peu d’empathie dans les débats qui suivent les attaques du 7 octobre, que ce soit pour les Palestiniens de Gaza ou pour les Israéliens. Exercice très périlleux, car le climat actuel ne permet plus les mots ou les termes mal choisis. Ils peuvent à tout moment être arrachés à leur intention initiale et servir le parti de la violence, que ce soit le Hamas ou le Likoud, les deux partis extrémistes responsables de l’escalade née le 7 octobre.

Elle tente de briser le déni qui tue dans l’oeuf toute volonté de dialogue entre les deux camps.

En racontant, au travers de dialogues finement écrits et qui évoquent sa famille ou la mentalité juive ashkénaze, elle essaie d‘ouvrir des portes, de nous montrer que les juifs, intrinsèquement, désirent autant la paix et la sécurité que les Palestiniens.

En dix conversations, elle nous prend par la main et nous dit “voilà qui nous sommes”. Avec sa mère, ses grands parents, ses blessures et sa douleur, avec les antiracistes, avec Israël (et sa brillante évocation de Jacob & Esaü), même avec Claude François (car elle y ajoute des touches d’humour, bien nécessaire et tellement juif). Elle réussit habilement à amalgamer sa vie intime et l’histoire . Et cette approche fonctionne plutôt bien.

Comment alléger le débat, comment le ramener à un point, à une étape du conflit depuis 1948, à partir duquel un dialogue est (ou serait) possible? Comment adresser un reproche à l’autre camp sans vouloir se présenter comme l’incarnation de l’innocence?

Comment démêler l’enchevêtrement des opinions publiques en Occident? Pourquoi la gauche antiraciste ne s'offusque plus devant un antisémitisme rampant, le voilant à peine dans ses discours?

Elle explique, pour la énième fois, comme Jacob est devenu Israël, cet être qui ne tend plus la joue droite après avoir encaissé une gifle sur la gauche. Sans fanfaronnades, elle démontre, avec des arguments et des postulats connus, comment l’état hébreu est devenu incontournable avec le temps et que la moindre remise en question est inimaginable, a fortiori, les attaques comme celles du 7 octobre.

Est-ce que le bouquin apportera la paix? Certainement pas... Mais il est bon de le lire et s’il parvient à en apaiser quelques uns... Nous ne sortirons pas de cette longue nuit tous ensemble, mais un à un ...
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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

Encore une fois Mme Horvilleur se place comme celle qui se veut unir et non diviser. Jamais elle ne met en opposition sa Terre d'Israël aux pays de notre Monde. Jamais elle ne met en opposition sa religion aux autres. Elle rêve d'unité.

C'est pourquoi ce 7 octobre l'a détruite. Mais pas seulement elle. Elle et tout le peuple juif à travers les siècles. La référence, c'est la Shoah mais comment l'oublier depuis les années 40,surtout quand en 2023 la crainte est là, en permanence. Se croyaient-elles en totale sécurité les victimes de la rue des rosiers à Paris. Parce oui, l'antisemitisme existe.

Quand on a en soi des soucis qui troublent notre sommeil, on en parle. Ce livre est un condensé de ses conversations intérieures.

En fait, elle nous parle à nous aussi, lecteurs et lectrices, et c'est important de l'écouter. Même moi qui suis hâté.
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Je ne connaissais pas la plume de Delphine Horvilleur. Mais j’aime beaucoup la façon d’aborder les choses avec justesse et un pointe d’humour. Un sujet lourd, traumatique,horrible, à aborder que le 7 octobre 2023. L’horreur mais comment l’aborder de façon juste, comment y réfléchir, comment se relever. Delphine Horvilleur femme rabbin dont un des ses rôles principaux sont : écouter ses sujets et les réconforter, les apaiser… comment le faire quand on est soi même dans la tourmente. On peut dire que ce livre est un essai. Une réflection avec elle même, ses enfants, mais aussi avec ses grands parents (morts) avec qui elle parle. Et surgissent des mots, des phrases, des souvenirs qu’ils lui disaient. ÇA S’EN VA ET ÇA REVIENT Je l’ai lu en audio. Le livre était lu par elle-même.



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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

Ne demandez pas à Delphine Horvilleur comment ça va… car depuis les massacres du 7 octobre en Israël, l’autrice et femme rabbin a du mal à trouver le sommeil et à répondre aux interrogations de sa communauté.



Cherchant des réponses tellement difficiles à trouver, elle entame ici des conversations avec ses grands-parents décédés, avec ses enfants, avec la paranoïa juive et même avec le Messie. Des dialogues réels ou imaginaires où même son attachante grand-mère au fort accent yiddish se met à prendre la parole. Elle, qui ne disait pourtant jamais grand-chose lorsqu’elle était encore en vie, ne peut dorénavant plus reposer en paix et se mêle à des conversations parfois étranges où l’autrice va jusqu’à utiliser les chansons de Claude François et même « Il était une fois l’Homme », le célèbre dessin animé qui a bercé mon enfance, afin de nous expliquer ce qu’est l’antisémitisme.



À l’instar de Tahar Ben Jelloun et son roman « Le racisme expliqué à ma fille », Delphine Horvilleur cherche à nous ouvrir les yeux sur cet autre mal latent qui traverse l’histoire sans jamais se faire éradiquer. Tout comme le racisme, l’antisémitisme demeure toujours là, tapi dans l’ombre, montrant parfois le bout de son nez au détour d’une petite remarque moins innocente qu’elle n’en n’a l’air, voire d’un regard légèrement de travers ou trop appuyé, attendant un événement tragique ou une crise pour refaire surface. Un avion dans une tour, un massacre lors d’un festival de musique et tout le monde se retrouve très vite dans le même sac… les musulmans dans celui des terroristes et les juifs dans celui de Netanyahou et de ses mesures extrêmes.



La multiplication des actes antisémites en Europe est là pour confirmer ses propos, mais, en tant qu’héritière de la peur de tout un peuple, Delphine Horvilleur bascule forcément beaucoup plus loin dans l’effroi et la crainte d’une histoire qui pourrait bien à nouveau se répéter. C’est au moment où elle demande à son fils d’enlever l’étoile de David du collier qu’il porte autour du coup que le lecteur saisit pleinement la peur et le déchirement qui habitent cette maman rabbin depuis le drame du 7 octobre 2023 et qu’elle tente de partager au fil de ses dialogues.



Je n’avais lu que « Vivre avec nos morts » de Delphine Horvilleur jusqu’à présent et j’ai pris grand plaisir à retrouver la finesse de sa plume, ainsi que l’humour et l’autodérision dont elle continue de faire preuve malgré les circonstances, notamment au détour de quelques blagues typiquement juives qui m’ont à nouveau fait pouffer de rire. Un sourire qui disparaît néanmoins très vite en pensant certes au déchirement et à la stigmatisation de la communauté dont elle se veut ici porte-parole, mais en pensant également à la souffrance inacceptable des Palestiniens… qui n’est malheureusement pas l’objet de cet essai…
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Vivre avec nos morts

Pourquoi une femme athée comme je le suis a-t-elle acheté ce livre sur la mort écrit par une femme rabbin libérale ? Elle parle de compassion envers les autres et les comprend parce qu'elle a vécu dans la vraie vie : elle a été mannequin et a commencé des études de médecine avant de devenir rabbin. La rabbin laïque comme certains la surnomment. Si tous les prêtres, imams ou rabbins avaient son ouverture d'esprit, les grandes religions monothéistes pourraient s'entendre entre elles. Je vois dans sa perception de ce monde une ouverture aux autres, un espoir. J'avoue avoir néanmoins sauté certains passages trop religieux pour moi.
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Vivre avec nos morts

Une approche de la mort qui se veut très près du vécu des nombreuses personnes que l'auteur a accompagnées, mais qui reste très intellectuelle et centrée sur le judaïsme. La relativisation, l'humour et l'esprit du judaïsme y ont presque plus d'intérêt que la vie annoncée avec les morts.
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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

L'attaque terroriste du 7 Octobre 2023, avec les atrocités qui ont été commises, a sidéré les juifs du monde entier, leur rappelant un temps qu'ils croyaient disparu, celui des pogroms et des crimes de masse à l'égard de leur communauté. D'autant que la violence de la réaction du gouvernement israélien a déclenché une vague de manifestations antisémites, notamment en France. C'est cette sidération et la crainte de ce sursaut d'antisémitisme que Delphine Horvilleur a voulu partager avec les lecteurs, à travers onze conversations réelles où imaginaires. Elle communique avec ses grands parents disparus. Elle s'adresse à ses enfants. Elle converse avec des interlocuteurs qui lui font du bien, malgré qu'ils soient de confession différente de la sienne, Elle explique le réveil de la douleur du peuple errant de ses origines. Elle se lance dans une conversation avec les antiracistes, et par là même avec les racistes et les antisémites. Pour alléger un peu son propos elle entretient avec sa grand-mère disparue une conversation sur Claude François. Elle se lance également dans une conversation avec Israël et avec le Messie. Dans tout ces propos, il y a toujours la vivacité de son écriture, voire de l'humour, que j'ai trouvé parfois presque déplacé pour traiter d'une situation aussi grave. Par contre à l'inverse, j'ai apprécié qu'elle fasse appel à de grands écrivains, et poètes juifs, arabes, et palestiniens pour étayer son discours, car cela montre que de tout temps il y a eu des hommes et des femmes de PAIX. J'ai un peu attendu, et enfin apprécié qu'elle affirme qu'elle a toujours été pour une solution à deux états, et que l'agression initiale et la réplique qui s'abat sur la population civile de la bande de Gaza et le fait d'une organisation islamique extrémiste qui refuse l'idée même de l'existence d'Israël et d'un gouvernement israélien à bout de souffle, gangréné par l'ultra droite qui refuse totalement un règlement pacifique de ce conflit. Elle a raison, on ne peut pas accepter les Mais..., car si pour toutes les violences qui sont commises de part et d'autre, on ajoute un mais, cela signifie qu'on leur trouve une justification.
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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

Quelle belle voix dans cette nuit qui s'étend depuis le 7 octobre.

Une voix qui en criant son désespoir et sa souffrance nous appelle a la pleine humanité.

Celle qui ne veut pas choisir un camp contre un autre.

Celle qui dit démasque les exigences de condamnation des souffrances infligées aux Palestiniens, exigences qui rappellent celles formulées aux musulmans après les attentats du 13 novembre.

Celle qui raconte si bien la spécificité de l'antisémitisme, ancrée dans la mémoire de ces ancêtres, de ceux sauvés par des justes comme ceux partis en fumée a Auschwitz.

Une lecture absolument essentielle.
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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

Le traumatisme du 7 octobre 2023 ne pouvait laisser indifférente cette autrice, et c’est sous la forme de conversations avec les membres de son entourage qu’elle nous donne son point de vue, avec l’empathie qu’on lui connaît et dont elle est pétrie. Mais, (conjonction de coordination qu’on ne peut ignorer avec le fameux « mais ou est donc ornicar ? ») dont Delphine Horvilleur stigmatise l’utilisation abusive pour amoindrir l’impact d’un propos qui le précède, une plus grande tolérance, une plus grande écoute, une plus grande retenue à la contradiction des propos de Dominique Eddé lors de la LGL du 13 mars 2024 l’aurait rendue plus crédible.
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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

A l'heure où une étudiante juive s'est vu refuser l'accès à un amphithéâtre à Sciences Po, ce livre écrit par Delphine Horvilleur est malheureusement brûlant d'actualité... en espérant qu'un jour il ne le soit plus.

Oy a brokh...

Quel est le point commun entre Cloclo et Il était une fois l'Homme, le célèbre dessin animé des années 70 ? La réponse peut paraître surprenante, mais c'est l'antisémitisme. Eh oui, Delphine Horvilleur ne déroge pas à la tradition de l'humour juif, humour du désespoir. L'axe majeur de son livre repose sur le LANGAGE, seule force qui peut (ré)unir les peuples et les religions (d'ailleurs, toutes les dictatures ont créé leur novlangue). Je digresse... La grande rabbine empreinte de sagesse et d'érudition convoque ici ses ancêtres, ses enfants, Dieu pour discuter avec eux. De sa grand-mère au fort accent yiddish, elle entend cette petite ritournelle "ça s'en va et ça revient, c'est fait de tous petits riens...". De ses souvenirs d'enfance, elle retient ce dessin animé historique qui montrait dans le fond, que quelle que soit l'époque, le mal revenait sans cesse. L'éternel retour...

Toutes ces réflexions lui ont été imposées par les massacres du 7 octobre 2023 et la sidération, colère, incompréhension, tristesse qui ont suivi. En 1945, les Juifs ont pu se dire que vu ce qu'ils avaient vécu, ils étaient à l'abri. Non. Juste après ces attentats, les actes antisémites ont explosé en France. Comment être encore victimes de ce mal nauséabond, qui les pousse à la peur, voire à la honte.

Delphine Horvilleur veut comprendre. Sentiments intenses mêlés. Pourquoi ces "oui, mais..." (des femmes israéliennes ont été violées... oui mais. Des bébés ont été assassinés... oui mais) ? La souffrance des Palestiniens est intolérable... oserait-on un "oui mais..." ? Les Juifs de France n'ont rien à voir avec le Hamas ni avec Netanyahou.

Donc, envers et contre tout, Delphine Horvilleur convoque histoire, philosophie et religion, avec toute l'érudition qu"on lui connaît.

Le texte est entouré d'un poème d'un écrivain palestinien et d'un poème d'un écrivain israélien. Si cette union pouvait aussi avoir lieu autre part que sur le papier.

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Comment ça va pas ? Conversations après le 7 oc..

Suite au 7 octobre, Delphine Horviller comme beaucoup d'entre nous a été choquée.



Ce livre est son exutoire pour exprimer son ressenti .Colère , souffrance , incompréhension ...

Comment exprimer que ça ne va pas ?



Avec son humour caractéristique au milieu de toute cette souffrance , son livre est découpé en conversations qu'elle aura avec sa douleur, ses enfants ,ses amis , ses grands-parents décédés , Rose une amie , des personnes anti-racistes , Israël et même avec le messie .



Elle convoque même Claude François avec sa fameuse chanson "ça s'en va et ça revient " ... Les expressions apprises enfant , trouver des réponses aux questions existentielles grâce à la grammaire.

L'antisémitisme. Revient encore et toujours au centre des conflits .



Elle est convaincue que seul le dialogue pourrait faire stopper cette guerre incessante , alors avec elle , soyons dans l'espérance .



"Je me demande donc comment nous pourrions inventer une autre langue, pour dire « comment ça va pas ». Se le dire les uns aux autres et pas juste chacun de son côté. Je m’accroche aux générations passées, et à leurs tentatives, avant nous, de se relever par les mots, de catastrophes vécues."
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