[ Plogoff, manifestation contre le projet de centrale nucléaire, 6 mars 1980 ]
- Vous êtes de Plogoff ? Pourquoi êtes-vous ici aujourd'hui ?
- Je ne suis pas de Plogoff, non. Je suis de Plonëour. Et tous les jours je vois les cars de CRS passer, en route pour Plogoff. Le seul fait de les voir passer, comme ça, aussi nombreux, chaque jour, me terrorise. J'ai l'impression qu'on est en guerre. Je ne suis pas de Plogoff, mais je soutiens ces gens qui subissent des violences quotidiennes simplement parce qu'ils s'opposent au projet du pouvoir central.
- Ils sont jugés aujourd'hui pour avoir été violents. On montre du doigt leur violence de résistance et on oublie la violence institutionnelle, organisée, c'est de l'hypocrisie.
Rendez-vous compte que le Président Giscard avait promis qu'aucune centrale ne serait faite si les gens n'étaient pas d'accord. Et voyez où on en est à Plogoff ! **
(p. 157)
** "Il ne saurait être question d'imposer aux Français un programme nucléaire auquel ils seraient profondément opposés après avoir été complètement informés." (V. Giscard d'Estaing, le Monde, 26/01/1978)