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Citations de Delphine Minoui (309)


Il n'existe pas de prison qui puisse enfermer la parole libre ;
il n'existe pas de blocus assez solide pour empêcher l'information de circuler.
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Bachar al-Assad a voulu mettre Daraya entre parenthèses, l’enfermer entre crochets. J’aimerais lui ouvrir les guillemets.
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Bachar al-Assad avait fait le pari de les enterrer tous vivants. D’ensevelir la ville, ses derniers habitants. Ses maisons. Ses arbres. Ses raisins. Ses livres.
Des ruines, il repousserait une forteresse de papier.
La bibliothèque secrète de Daraya.
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Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous.

(Extrait de la Lettre à Oscar Pollack de Kafka).
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"Lire pour s'évader. Lire pour se retrouver. Lire pour exister..."
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Ahmad vit sous une pluie de bombes.Il a perdu tant d'amis, n'a pas vu sa famille depuis quatre ans. A Daraya, son quotidien est une montagne d'urgences. Il a pourtant pris le temps de rédiger ce message, de partager sa compassion.
Un terroriste ne s'excuse pas.
Un terroriste ne pleure pas les morts.
Un terroriste ne cite pas - Amélie Poulain- et Victor Hugo.(p. 60)
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Face aux bombes, la bibliothèque est leur forteresse dérobée. Les livres, leurs armes d'instruction massive.
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Delphine Minoui
Quel souvenir restera-t-il de cette grotte de papier ? En quatre ans d'encerclement forcé, Bachar al Assad s'est acharné à défigurer la ville. Mais je me dis que, quoi qu'il advienne, ces jeunes héros syriens ont une histoire impérissable à partager. Face aux destructions infligées par les bombes, ils n'ont pas seulement sauvé des livres. Ils ont bâti des mots. Erigé des syntaxes. Jour et nuit, ils n'ont jamais cessé de croire en la vertu de la parole. A son invincibilité. Ils ont rompu le silence, relancé le récit. Construit un langage de paix. Avec leurs ouvrages, leurs slogans, leurs revues, leurs graffitis et leurs créations littéraires, ils ont résisté jusqu'au bout à la métrique militaire, inventé une autre cadence que celle des coups de canon.
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On peut détruire une ville. Pas des idées !
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Face aux bombes, la bibliothèque est leur forteresse dérobée. Les livres, leurs armes d’instruction massive.
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Dès qu'un professeur pestait contre les dérives autocratiques du néo-sultan, il lui lisait un extrait de l'Émile sur l'insoumission au dogme, la foi en l’éducation ou l'importance de l'apprentissage par l'expérience. Dans l'espoir que chaque enfant, des le plus jeune âge, ne soit pas formaté. Ces notions lui sont chères. C'est le coeur de son combat, au sein d'une Turquie qui prône la démocratie sans jamais l'appliquer. Certains nostalgiques aiment à dire que c'était mieux avant. Mais pour Göktay, la liberté de pensée n'a jamais pleinement existé en Turquie.
À chaque époque son vernis idéologique. Hier, la nation. Aujourd'hui, la religion.
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Ayla prend son temps pour balayer du regard les étagères. Elle ose à peine les toucher. La bibliothèque lui fait penser à un mutilé de guerre, amputé d'une partie de ses membres. Au bout d'une heure, elle finit par tendre une main timide. Lentement, ses doigts glissent le long des planches. Ils sondent le vide laissé par les ouvrages arrachés en même temps que son mari, puis effleurent la poussière. Ses yeux s'obstinent, ils auscultent chaque trou, chaque contour, étudient sa dimension exacte. Soudain, elle se fige. Sur le mur du fond, les volumes confisqués ont laissé une empreinte grisâtre.
Des traces indélébiles. La présence de son absence [de son mari qui a été arrêté].
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Avant l'inauguration restait une dernière tâche à remplir : numéroter minutieusement chaque recueil et y apposer le nom de son propriétaire sur la première page. (...) Notre but, c'est que chacun puisse récupérer ce qui lui appartient une fois la guerre terminée, insiste Ahmad.
A ses mots, j'ai posé mon crayon. Impressionnée par son civisme. Muette devant un tel sens du respect de l'autre.
Des autres. Nuit et jour, ces jeunes côtoient la mort. La plupart d'entre eux ont tout perdu : leur demeure, leurs amis, leurs parents.
Au milieu du fracas, ils s'accrochent aux livres comme on s'accroche à la vie. Avec l'espoir des meilleurs lendemains. Portés par leur soif de culture, ils sont les discrets artisans d'un idéal démocratique. Un idéal en gestation, qui brave la tyrannie du régime. (p.19)
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- Temps social ! annonce le geôlier en le guidant dans le couloir menant à une petite cour.
L'exercice, lui apprend-il, consiste à accorder aux détenus du même clan politique quelques minutes d' échanges quotidiens. Aussitôt, l'imaginaire de Göktai s'enflamme.Il se voit déjà serrer des mains, bavarder, refaire le monde.
Dehors, la lumière l'éblouit.Il doit ralentir le pas pour s'acclimater. Il n'a pas vu le soleil depuis si longtemps. Lorsqu'il rouvre les yeux, c'est pour tomber nez à nez avec quatre murs nus.La cour est vide.Personne
Un désert de béton. Le maton, resté sur le pas de la porte, explique à Göktay que, sur la liste à rallonge des " terroristes ", il n'entre dans aucune catégorie. (...)
Göktai est un spécimen sans étiquette ni affiliation : il doit se contenter d'un" temps social" solitaire.

( p.101)
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Le livre ne domine pas. Il donne. Il ne castre pas. Il épanouit.
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(...) je finis par retrouver la trace d'Ahmad Moudjahed, son auteur. Ahmad est l'un des confondateurs de cette agora souterraine. A travers les mailles d'une mauvaise connexion internet, unique lucarne sur le monde extérieur, il me raconte sa ville dévastée, les maisons en ruine, le feu et la poussière, et dans tout ce fracas les milliers d'ouvrages sauvés des décombres et rassemblés dans ce refuge de papier auquel tous les habitants ont accès. Des heures durant, il évoque en détail ce projet de sauvetage du patrimoine culturel, né sur les cendres d'une cité insoumise. Puis il me parle des bombardements incessants. Des ventres qui se vident. Des soupes de feuilles pour conjurer la faim. Et de toutes ces lectures effrénées pour se nourrir l'esprit. Face aux bombes, la bibliothèque est leur forteresse dérobée. Les livres, leurs armes d'instruction massive. (p. 12)
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Elle était imbattable sur les quelque quatre mille termes d'origine française ayant déteint sur le turc d'aujourd'hui et s'était amusée à lui dresser l'inventaire de ses préférés: serküteri (charcuterie), gardirob (garde-robe), makyaj (maquillage), turnike (tourniquet), bisiklet (bicyclette). « Et, bien sûr, mon préféré: oto kuaför, "le coiffeur pour voitures" ou lave-auto! »
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"Les poèmes ont ce pouvoir fou de transcender les époques. Rimbaud avait 16 ans quand il composa ces quelques vers. C'était en 1870, pendant la guerre franco-prussienne. Une autre époque. Un autre conflit. D'autres tragédies. S'il les avait écrits au XXIe siècle, je me dis qu'ils n'auraient guère changé."
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Dans ce sas de liberté qu'ils se sont créé, la lecture est leur nouveau socle. Ils lisent pour sonder le passé occulté. Ils lisent pour s'instruire. Pour éviter la démence. Pour s'évader. Les livres, un exutoire. Une mélodie de mots contre le diktat des bombes. La lecture, ce modeste geste d'humanité qui les rattache à l'espoir fou d'un retour à la paix.
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" Afsaneh appartient à la génération K - née sous Khomeini, éduquée sous Khamenei : comme ses comparses, élevées dans le carcan des mollahs, elle est prête à tout pour s'en affranchir.... Millimètre par millimètre. "

(page 17).
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