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Citations de Delphine Minoui (327)


C'est cela qu'elle a toujours aimé : le monde entier se donne rendez-vous à Istanbul. Il suffit de se perdre dans les allées du Grand Bazar, de s'attabler à n'importe quel café pour croiser des gens d'ailleurs, exilés, touristes, hommes d'affaires en transit. Il suffit de fermer les yeux pour se laisser bercer par un méli-mélo de langues européennes, de russe, d'arabe, de persan, d'hébreu, étonnant dialogue fictif entre ressortissants de pays ennemis qui se retrouvent ici, comme si de rien n'était. Sa ville- monde a beau être fière de sa diversité, elle n'en demeure pas moins la cité de tous les dangers, hanté par un passé fait de pogroms, de massacres, d'autoritarisme en tout genre.Son histoire a prouvé qu'elle pouvait sans transition devenir ville- monstre, capable de dévorer ses propres habitants.

( p.108)
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La faim est une arme de guerre. Elle ne se voit pas mais elle grignote les corps à petit feu. Une stratégie destructrice, parfaitement calculée pour contrôler l'homme par le ventre.
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Les livres nous ont sauvés. C’est notre meilleur bouclier contre l’obscurantisme. Le gage de jours meilleurs.
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Ouvrir les yeux sur une ville qui se donne à voir à travers un écran d'ordinateur, c'est prendre le risque d'écorcher la réalité. Fermer les yeux, c'est la condamner au silence.

Prologue.
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Face aux bombes, la bibliothèque est leur forteresse dérobée. Les livres, leurs armes d'instruction massive.
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Qu'un jour, la petite fille à la robe bleue
n'aura plus à écrire le mot espoir
en s'appuyant sur des têtes de mort.
P 126
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Après une concertation générale un projet de bibliothèque voit le jour. Sous Assad Daraya n'en a jamais eu. Ce serait donc la première. "Le symbole d'une ville insoumise, où l'on bâtit quelque chose quand tout s'effondre autour de nous" précise Ahmad. Il s’interrompt, pensif avant de prononcer cette phrase que je n'oublierai jamais:
- Notre révolution s'est faite pour construire pas pour détruire.
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À l'étage réservé à l'administration, la secrétaire veut tout noter: le nom, le prénom, le motif de leur retard.Ayla courbe l'échine, ne sachant que cocher dans les cases du formulaire : panne de réveil, embouteillage, maladie.L'absurdité du régime politique ne figure pas parmi les options proposées.
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Hors d'atteinte, cette université clandestine est un espace de transgression. Une transgression par l'apprentissage. Sur le tableau noir de leur nouvelle partition, les frondeurs de Daraya peuvent enfin tracer des lignes de fuite qui chantent un avenir en cours de construction. Une mélodie fragile, celle d'une ville à l'agonie qui résiste au creux de l'obscurité.
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Je ne connais rien d'elles. Je ne les vois pas. Mais je les entends. Je les devine. Femmes au foyer, enseignantes, sages-femmes, activistes. Je devine leur détresse au quotidien. Je devine leur fatigue, les fausses couches, les bébés prématurés, les serviettes hygiéniques qui viennent à manquer .Je devine le pipi au lit des enfants paniqués, les insomnies des mères trop agitées, les larmes dans l'obscurité. Tous ces malheurs qui ne se disent pas, que la guerre étouffe, pour mettre en valeur la bravoure des combattants. Mais, derrière le triomphe des hommes, il y a aussi la souffrance au féminin.
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Le livre ne domine pas. Il donne. Il ne castre pas. Il épanouit.
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Le livre ne domine pas. Il donne. Il ne castre pas. Il épanouit
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Page 10
L’avion décolle. Enfin ! Vu du ciel, le mausolée de l’imam Khomeyni ne forme plus qu’un point dans la nuit avant d’être englouti par les nuages. A quoi pense-t-on quand on est libre ? A ces lignes grises qu’on pourra de nouveau remplir à sa guise. On se dit que le cauchemar est terminé. Qu’on va pouvoir réapprendre à respirer. En réalité, le plus pénible ne fait que commencer. Le plus pénible, c’est d’abandonner l’Iran à sa page blanche.
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Refuser la pensée unique et castratrice, ne pas tomber dans le piège d'une vérité falsifiée.
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Grandir en Turquie, c'est faire de l'anormalité la normalité. C'est adopter l'orage.Sublimer le soleil à la première éclaircie.
En fait, plus rien n'impressionne Deniz, ni le visage anxieux de sa mère ni celui de toutes les autres épouses de prisonniers qu'elles croisent dès leur arrivée. La petite s'imagine dans un aéroport, prête au grand décollage. Dans sa tête, elle part en voyage pour retrouver son papa.

( p.150)
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Bachar al-Assad a voulu mettre Daraya entre parenthèses, l'enfermer entre crochets. J'aimerais lui ouvrir les guillemets. Faire défiler d'autres images que ce premier cliché. S'il faut se contenter de dessiner la silhouette d'une ville interdite, je suis prête à prendre le risque de tracer ces lignes imparfaites. Quand toutes les portes se ferment à double tour, ne reste-t-il pas, justement, les mots pour raconter ?
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Du matin au soir, leur vie était un savant arbitrage entre le licite et l'illicite. Du haut de leurs 20 ans, ils bravaient les interdits comme on brave les vagues. Avec panache.
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Puis il me parle des bombardements incessants. Des ventres qui se vident. Des soupes de feuilles pour conjurer la faim. Et de toutes ces lectures effrénées pour se nourrir l'esprit. Face aux bombes, la bibliothèque est leur forteresse dérobée. Les livres, leurs armes d'instruction massive.
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"_Mais on raconte que les eaux avaient tellement bu d'encre qu'elles en changèrent de couleur, poursuit-il.
Même détruits, les livres avaient déteint sur le fleuve, pigmentant de leur encre indélébile l'eau de la ville. Une métaphore symbolique. Celle de la résistance des mots, même quand ils sont condamnés à l'oubli."
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Pour Omar, la lecture est un instinct de survie, un besoin vital. A chaque permission, il se précipite à la bibliothèque pour emprunter de nouveaux imprimés. Les livres l'habitent, ils ne le lâchent pas. Seul face à la nuit, avec son arme comme seule compagne, il lit. Il croit aux livres, il croit en la magie des mots, il croit aux bienfaits de l'écrit, ce pansement de l'âme, cette mystérieuse alchimie qui fait qu'on s'évade dans un temps immobile, suspendu. Comme les cailloux du Petit Poucet, un livre mène à un autre livre. On trébuche, on avance, on s'arrête, on reprend. On apprend. Chaque livre, dit-il, renferme une histoire, une vie, un secret.
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