Delphine Outhier

J'étais perdue. Comment cela pouvait-il être le Central? Tout ce que je voyais, tout ce que j'entendais, tous ces gens... Tout avait l'air tellement banal. Tout respirait tellement la poussière et l'ennui que j'en avais la nausée. Est-ce qu'ils se rendaient compte? Ils étaient là, devant nous, et ils discutaient. Et ils plaisantaient. Comme s'il n'y avait rien de mal, au fond, à tout ça. Comme si ce n'était pas nos vies qui passaient entre leurs mains.
En fait, toute cette mascarade, toutes ces simagrées administratives n'étaient que du vent, la partie visible et presque "publique" du Central. Des gens qui travaillaient ici et qui n'avaient aucune idée réelle de ce qui se passait. De ce qu'on faisait réellement à tous ces gosses qui passaient la porte. Et à mon avis ils ne voulaient surtout pas connaître la sale réalité qui se cachait derrière toutes ces petites formalités...