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Critiques de Denis Brillet (41)
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Trois jours

Chronique d'une vie de village endormi. L'arrivée d'un jeune inconnu venu camper trois jours en plein hiver déclenche la suspicion et la médisance des habitants de ce hameau. Qui est-il ? D'où vient-il ? Où va-t-il ? L'être humain ne peut-il pas laisser vivre son prochain différent sans le bousculer de questions, le tenir pour responsable d'évènements survenus en sa présence, ni lui jeter l'opprobre ?



La rencontre avec son âme n'est pas aisée, et soumettre le corps à quelques épreuves pourrait-il la favoriser ? Expérimenter le jeûne ou le froid par exemple ? Est-il besoin d'amour pour apprivoiser sa solitude, ou l'inverse ? L'amour, la maladie, la folie même, la petite mort de certains villages, la spiritualité, autant de thèmes abordés ici, parfois laissés en suspens…



Un style qui m'a touchée par sa poésie et ses mots originaux liés entre eux avec harmonie. Des descriptions absolument délicieuses pour une tranche de vie entre parenthèses.



Je remercie NetGalley et les éditions de la Rémanence pour cette belle découverte.

#Troisjours #NetGalleyFrance
Lien : https://motsdiresanshaine.bl..
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Arc atlantique

Je remercie Les Editions de la Rémanence pour l'envoi, via net galley et en accès libre, du recueil Arc Atlantique de Denis Brillet.

Ce recueil de 15 nouvelles a pour thème l'Atlantique, et cela me tentait beaucoup car j'habite moi même à proximité de l'océan Atlantique et ce depuis ma naissance. Donc la mer, je la connais et je l'apprécie :)

Adultes et enfants se donnent rendez-vous sur ses rivages comme sur la scène d’un théâtre où ils s’interrogent, explorent leur mémoire, leurs souvenirs, écrivent le récit de leur propre histoire. Dans l’attente de la direction à prendre, l’océan est là, témoin, confident. Il ne dit rien, il écoute. Simplement.

Ces nouvelles sont assez tristes, elles abordent souvent le thème de la mort à un moment ou un autre.

Je ne vais pas vous présenter les 15 nouvelles. Parmi elles, certaines m'ont plus touchées que d'autres, à commencer par La me' qui nous présente Hadda, une petite fille trisomique qui découvre la mer. Si vous aimez Emily Brontë, vous apprécierez comme moi son ode à Emily des Hautes Terres :)

Dans La villa, nous découvrons un homme qui loue une grande villa. Sa logeuse est curieuse, surprise que cet homme soit seul alors que la villa est prévue pour une famille. J'ai été étonnée par le dénouement, j'avoue que je n'avais pas du tout vu venir la chute !

Dans Bord de mer, le jeune narrateur de 11 ans se retrouve en plein mois de juin à partir en week-end improvisé avec sa maman et sa petite sœur. Direction une ville que je connais : Saint Gilles (nom entier : Saint Gilles Croix de Vie) et sa plage de boisvinet. J'ai là encore apprécié cette nouvelle, touchante et très bien ficelée.

J'ai également apprécié Juste avant midi, nouvelle qui nous présente Jenny une femme touchante ; ou encore Hotel des embruns, nouvelle nous présentant Linda une femme de ménage touchée par une remarque.. En colère elle risque de se venger... J'ai trouvé cette nouvelle très pertinente, avec un regret : j'aurais aimé qu'elle se poursuive encore un peu :)

Ce recueil se termine avec la nouvelle Ailleurs. Quand Lucette a été en retraite, François a résisté mais il a finalement craqué et accepté de la suivre à La Baule. Certaines pensées de François sur les estivants sont très pertinentes. Quand on habite une station balnéaire comme La Baule (mais c'est valable pour Les Sables d'Olonne ou La Tranche sur Mer aussi, par exemple) on apprécie les estivants... à petite dose ! Oui nous avons besoin de vous parisiens mais on est ravis de retrouver notre calme :) Un jour, François, lassé de cette nouvelle vie décide de partir ailleurs pour quelques jours..

Cette nouvelle m'a plu et je trouve qu'elle termine en beauté ce recueil.

Je suis très contente de cette lecture, ce recueil m'a plu et je lui mets quatre étoiles :)
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La diagonale Anderson

Roman découvert par Masse Critique. Je trouve ce dispositif vraiment épatant. C'est comme ouvrir une pochette surprise. Ou dire au chef de cuisine : allez-y, servez-moi ce que vous voulez !

Alors, il était comment ce menu intitulé La Diagonale Anderson ? le titre est alléchant et malin déjà.

Le prologue en guise de mise en bouche augurait d'une histoire où le narrateur allait révéler quelques secrets bien croustillants de sa jeunesse. Ensuite, ce fut un service en 3 plats : 1976, 1984 et 1999, avec un petit épilogue bien serré en 2020 pour finir en beauté.

Globalement, l'écriture était fluide, avec des descriptions claires et sans chercher à en faire trop. C'est déjà beaucoup.

Alors oui, on se glisse ainsi facilement aux côtés des personnages, dans cette maison ensuquée par l'été caniculaire de 1976. Il y a le vieil homme malade, l'infirmière qui vient vivre sur place pour s'occuper de lui et pour fuir Marseille où le père de son fils récemment parti laisse un trop grand vide. Il y a la voisine qui deviendra la bonne copine, le jardinier qui deviendra...non je ne vais pas tout raconter. Et les autres enfants qui grandiront plus ou moins ensemble, avec un évènement qui va affecter leurs vies. Il y a aussi la relation privilégiée que le vieil homme et le jeune garçon vont tisser, autour de l'imagination, la littérature. Bref, tout est réuni pour se régaler.

Au final c'est bien, mais un peu trop école hôtelière. Il m'a manqué un peu de saveur, de caractère, de recherche psychologique, d'épices, de charisme dans les personnages. C'est comme dans la cuisine, avec les mêmes ingrédients selon les cuisiniers, on fait un repas insipide ou un festin.

Là on est dans le repas normal qui manque un peu de sel. C'est bon, équilibré, mais pas inoubliable.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Si vous voulez. Difficile de manger dans un restaurant gastronomique tous les jours.
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Zone sensible

Un excellent recueil de nouvelles, qui en une douzaine de courts récits, nous fait entrer dans l’intimité d’une variété d’habitants d’une cité d’immeubles à appartements. Les récits sont indépendants mais ils se répondent, offrant différentes vues sur un même personnage ou une même situation. Remarquable, je vous le conseille !



Je remercie très chaleureusement les éditions In Octavio de m’avoir permis de découvrir ce beau recueil de nouvelles, dans le cadre d’une opération Masse critique de Babelio. Je découvre en même temps son auteur, le normand Denis Brillet.



Je l’ai déjà écrit ici: j’affectionne tout particulièrement les nouvelles. C’est un genre que je trouve particulièrement exigeant pour l’écrivain, qui doit se montrer capable d’exprimer beaucoup en peu de mots. Les nouvelles réussies sont de l’orfèvrerie, des ouvrages d’une élégante précision. De la lecture de telles nouvelles, je retire le même plaisir que celui qu’éprouverait un musicien en écoutant un grand soliste.



Denis Brillet m’a donné satisfaction par l’efficacité de son style et de la construction de ses textes. Chaque nouvelle maintient l’attention de son lecteur jusqu’à la dernière ligne. Ce ne sont pas des tableaux ou autres portraits, comme c’est parfois le cas dans d’autres recueils, mais bien des récits, qui ont chacun leur dénouement.



J’ai aussi apprécié que ces histoires se répondent. Elles ont pour cadre une cité, comprenant des blocs d’immeubles à appartements. Je veux dire une même cité pour tous les récits. Certains personnages apparaissent dans plusieurs nouvelles, ce qui permet de les décrire sous divers éclairages, ou d’avoir plusieurs visions d’une même situation. On voit des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, des Français, des étrangers. La cité est un village, rassemblant beaucoup d’habitants sur une surface restreinte. On se fréquente plus ou moins, on devine, ou l’on s’imagine, la vie des voisins au travers des sons qui traversent les cloisons. Des bandes se forment, il faut s’y faire sa place, y compris des ados, qui affrontent les regards de la bande en plus des regards de leurs parents.



En peu de pages, l’auteur fait partager à ses lecteurs l’intimité d’une remarquable variété de personnages, l’immergeant complètement dans l’ambiance de la cité. Une réussite, donc !



Historien de formation, Denis Brillet est un enseignant retraité; l’écriture occupe une partie de ses loisirs. On lui doit plusieurs romans et recueils de nouvelles. Je suis ravi d’avoir fait ici sa connaissance. Certes, je n’ai pas trouvé chez lui les mots raffinés d’un grand auteur de nouvelles, mais cela ne m’a pas coupé l’envie de le garder en bonne place sur ma pile, bien au contraire ! Je suis curieux de lire aussi l’un de ses romans. Si vous avez des suggestions, je suis preneur !
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Trois jours

Une très bonne surprise que ce roman de Denis Brillet, qui écrit un récit plutôt inclassable, entre roman psychologique et histoire à suspense, cette caractéristique étant pour moi un compliment, car j'aime bien ne pas savoir où vont me conduire mes pas. Ici, on est servi avec l'arrivée de ce jeune homme dans un village perdu, campant en plein hiver dans un pré municipal, pour un court séjour de trois jours où ses contacts avec les villageois semblent réveiller des drames prêts à éclore... Lui-même transpire le mystère et les paradoxes : jeune homme de 17 ans dont on ignore tout, et qui nous livre peu à peu ses pensées et sa volonté de "purifier son âme" en malmenant son corps, s'exprimant dans un langage riche et châtié, vivant au rythme de ses voyages sans but. Il faudra qu'il frôle la mort pour nous paraitre plus humain, mais nous n'apprendrons rien de plus de ce personnage, si ce n'est qu'il peut être, malgré son aspect rigide et glacé, une sorte de bienfaiteur pour les protagonistes qu'il rencontre. Un roman qui pose plus de questions qu'il ne donne de réponses : j'aime bien !
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Trois jours

#Troisjours

#NetGalleyFrance



Excellent roman que j'ai dévoré, je remercie l'auteur Denis Brillet pour m'avoir autant divertie.

Nous suivons un adolescent, dont nous ne savons absolument rien, pendant les trois jours où il décide de s'installer dans un petit village pour y planter sa tente.

Il sait qu'il ne restera que 3 jours, pas un de plus, ni un de moins, pourquoi ? nous ne le savons pas. Pendant ces trois jours, il va faire la connaissance de Rémy, Rose, Gaëtan, Joe, Madame Clément, Jean, Camille, le maire et peut-être d'autres que j'ai oublié, il va soit troubler, soit ravir, soit agacer, mais quoi qu'il en soit, il ne laissera personne indifférent.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur, j'ai trouvé les personnages rencontrés très crédibles et pour la plupart très touchants, l'histoire se tient bien et l'auteur a su mettre du suspense dans cette histoire, ce qui fait que l'on a envie de tourner les pages rapidement afin de connaître la fin de l'histoire.

Grande amatrice de thriller, policier, roman noir, j'ai passé un excellent moment de lecture qui m'a fait sortir de mes sentiers battus pour découvrir d'autres livres tout aussi passionnants.
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Arc atlantique

Arc Atlantique - Denis Brillet



Recueil de 15 nouvelles ayant toutes un point commun, l'Océan Atlantique. Dans chaque nouvelle l'océan est plus ou moins présent. L'écriture est agréable, douce et tranquille.



Mais presque toutes ces histoires sont tristes et parlent de la mort d'une manière ou d'une autre.

Il y en trois que j'ai vraiment trouvé très belles :

la me' l’histoire d'une petite fille trisomique qui découvre la mer, Inishmor qui se passe en Irlande et où il y a une pointe de fantastique juste comme j'aime et une très belle Ode à Emily des Hautes Terres un hommage à Emily Brontë.



J'ai bien aimé ce petit livre des Éditions Remanence avec sa couverture mélancolique mais très jolie.

Je recommande ce livre à lire tranquillement et à savourer petit à petit



Je remercie Babelio Masse Critiques et les Éditions Remanence pour la découverte de cet auteur que je ne connaissais pas
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Trois jours

« Parce que la faiblesse des autres peut vous détruire tout autant que leur force. Les gens faibles ne sont pas inoffensifs. Leur faiblesse peut justement être leur force… » Philippe Roth, Indignation.

Trois jours et tout change à jamais. Ce roman est une destinée. Lire « Trois jours » c'est atteindre les profondeurs infinies. Apprendre l'alphabet essentialiste. La force de l'invisibilité, le pouvoir intrinsèque des merveilleuses vertus. Chaque mot de Denis Brillet enclenche un processus, un signe. Ici, c'est la double lecture qui lève le voile sur l'advenir d'un roman hors pair. L'errance pour sac à dos, l'endurance aux souffrances d'une saison hivernale glacé, rude et sauvage. Un jeune homme dont on ignore le nom arrive dans un village en plein midi de février. D'aucuns s'étonnent. Tous observent sournoisement cet étrange (er). Dans un hors champ ordinaire, ce jeune homme devient non pas un dérivatif aux habitus, mais le point d'appui d'une hostilité. Dans ce lieu emblématique, sa toile de tente gorgée de vent et de méprises, il est dans une attitude hédoniste, olympienne. Un magicien théologal qui va de par son stoïcisme et sa discrétion bousculer chacun (e) dans leurs convictions les plus ancrées. La solitude encerclée sur chacune de ses prouesses. le magnétisme de ses capacités qui oeuvre en silence. Ce jeune homme est la baguette du magicien. Il contre les vents contraires, la faim, le froid, la fragilité de son corps frêle comme un roseau et sa vulnérabilité qui est juste une écorce. L'apparence physique d'une faiblesse qui n'est pas le Rocher de Sisyphe. Il déambule dans le village, trois jours de quête résiliente, l'altruisme en porte-voix dans l'invisibilité de ses bravoures. Qui est ce jeune homme ? Trois jours et le village va s'éveiller, s'offusquer, craindre et comprendre le dépassement de tout entendement. L'énigme qui dévore subrepticement ce jeune être en mission. Il va tel un mage donner un souffle rédempteur à ses élus, choisir ses destinations symboliques et fédératrices. Nous sommes dans l'Ére des Petits Riens à l'instar d'Amélie Poulain ou de Philippe Delerm.

« La vie m'avait appris à me tenir debout, à regarder devant, sans orgueil et sans modestie. Ma place était ici, ailleurs, n'importe où bon me semblait, nul ne pouvait me dénier ce droit… Je vivais à rebours des autres et où l'on ne me cherchât, on ne me trouvait pas. »

Trois jours, et rien ne sera plus comme avant la dernière aurore. Il va tel le Petit Poucet semer des cailloux dans un labyrinthe à bout de souffle. Trois jours et l'énigme bascule. La crainte n'est plus. le mystère reste dévorant, signifiant. le secret des oeuvres souterraines de ce jeune inconnu qui ne sortira jamais de terre.

Ce roman magistral, salvateur est une chance. Un outil spéculatif pour chacun un jour ou l'autre il sera le mot de passe des existences réalisées dans le charme des suprêmes. Ce livre est une pépite d'or, sac à dos, et destinée. Bienfaisant, thérapeutique et grave. Trois jours pour retourner le sablier et vous verrez comme tout change. En lice pour le prix Hors Concours des Éditions indépendantes 2021. Publié par les Éditions de La Rémanence.

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Zone sensible

Une cité, ses habitants: jeunes, moins jeunes.

Entre espoirs et désoeuvrements.

Entre indépendance et entrelacs des histoires.

Entre confusion et cohérence.

Shaker tout ça et vous êtes en zone sensible.

Une écriture bluffante et terriblement efficace.

C'est en terminant le dernier chapitre que je suis revenue au premier pour comprendre le fil rouge qui lie ces habitants les uns aux autres, dans l'indifférence apparente de cette vie de cité.

Denis Brillet un auteur à découvrir qui m'a scotchée par le réalisme de ces personnages dans leur quotidien et surtout dans la manière très fluide de les relier les uns aux autres.

Une belle surprise en ce qui me concerne sur l'art de manier l'intrigue sans y paraître.

Un très beau recueil et je remercie sincèrement Babelio et les éditions In octavo, de m'avoir permis de faire cette superbe découverte et qui donne envie de découvrir l'oeuvre de cet ancien professeur.

Bravo !
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Trois jours

Un jeune homme de moins de 20 ans, dont on ne saura pratiquement rien, pas même le nom, viendra camper dans un village en plein hiver, par des températures sous le zéro, avec pour seule compagnie, une tente et un duvet.



Non sans avoir négocier avec le Maire qui ne comprend pas la lubie de cet étranger, il séjournera dans ce camping municipal, 3 jours, pas un de plus.



Ce jeune homme très mystérieux, noue difficilement des relations.. Il aime sa solitude, est un peu « froid » au premier abord, cause peu, d’une pâleur extrême.



Il entame un jeûne spirituel et se nourrit de rares aliments méticuleusement sélectionnés, de périodes de méditations profondes pour purifier son âme et son corps.. Jusqu’à la fin, on croirait même qu’il veut en finir avec la vie.



Si les habitants du village se montrent particulièrement réfractaires à cet intrus, allant jusqu’à des actes de haine, le jeune homme arrive à lier une timide relation de politesse avec 2 ou 3 villageois, auprès desquels se déroulent des évènements oscillants entre le hasard et le miracle.. à chacun ses croyances.



J’ai bien du mal à faire un retour de lecture : « Trois jours » est un court roman particulier, mélange de sombre, psychologique et initiatique, teinté de fantastique si l’on en croit les évènements de ces jours passés. L’écriture est soignée, le vocabulaire est riche, pas soutenu mais recherché, l’auteur à choisi et pesé chaque mot pour le mettre à sa place. Tout au long de ces 3 jours, l’ambiance y a été brumeuse de crachin, grise et austère.. glaciale parfois.



Je me faisais une joie de lire ce roman.. mais j’en ressors mitigée. Rien de négatif à en dire, car la qualité littéraire est là mais je suis restée contemplative de cette morosité ambiante, j’étais spectatrice et il n’a pas fait l’écho que j’espérais.



A la fin de son séjour, le jeune homme repart comme il est venu, discrètement, dans un autre village, vers le sud, vers la lumière. Nous n’aurons pas d’autres réponses.



Je reste sur ma faim.
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Trois jours

Un seul mot me vient à l'esprit en refermant ce roman : WOUAH !

En lisant le résumé, je m'attendais à tort, à une sorte de "policier" mais pas du tout. Je ne saurai qualifier ce genre de littérature... Blanche ? Psychologique ? Du terroir ? Peu importe, ce livre est mystérieux, tout comme ses personnages...



Cet adolescent de 17 ans décide de monter sa tente dans un camping municipal en plein hiver, dans un petit village totalement perdu, quasiment à l'abandon durant 3 jours où les quelques habitants qu'il va côtoyer semblent l'avoir attendu pour déverser colère, haine et autres ressentiments déroutants.

Un adolescent mystérieux dont on ignore tout de sa vie d'avant, présente et future mais qui fait office de "bienfaiteur" voire "d'ange-gardien" pour certains villageois dont on fait la connaissance.

Un adolescent atypique qui livre au fur et à mesure ses pensées dans un langage riche, travaillé, châtié. Maltraitant son corps afin de "purifier son âme" de voyage en voyage, jusqu'à frôler la mort.



Un roman sombre mais envoûtant. L'auteur décrit et retranscrit parfaitement l'ambiance, l'atmosphère glaciale et la dureté de l'hiver et des personnages.

Une écriture riche, un franc parler dans un langage principalement soutenu.



C'est un livre qui aborde la solitude, la peur, l'abnégation, la pénitence, la mort... Des sujets forts, sombres mais dans lesquels on entrevoit un peu de "lumière et d'espoir".

Un roman qui ne nous laisse pas indifférent et nous pousse à nous questionner.
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Trois jours

C’est l’histoire de l’arrivée d’un étranger dans un petit village. Il va y séjourner 3 jours, puis repartir.

Adolescent, nous dit la quatrième de couverture. Son âge reste relativement indéterminé. Il est jeune, certes.

L’époque n’est pas très précise non plus. On fume dans le café, mais il semble qu’on soit à l’époque des téléphones portables. On ne se situe pas précisément dans une époque.

Un récit quelque peu intemporel, des personnages aux contours flous, le sentiment durant le récit qu’on ignore l’essentiel : il y a une grande part de mystère dans ce roman.

On le traverse plein de questionnements. Ce roman serait-il l’histoire d’une tentative de vie ascétique ? Clairement, le héros, qui n’est pas nommé, s’y essaie. Ceux dont il croise le chemin sont renvoyés face à eux-mêmes : Rémi, le simplet ; Rose, l’épicière ; Gaétan, l’accidenté ; Jean, l’employé municipal ; Joe, le cafetier ; Stéphane, le Maire : Mme Clément, la bibliothécaire.

Et on referme ce livre avec des questionnements, l’imagination balançant entre métaphores et fantastique. C’est un récit assez inclassable, surprenant. J’ai très envie de lire d’autres avis sur cette lecture. Je pense que j’y reviendrai.

Merci à l’édition Masse critique de Babelio et l’éditeur Rémanence pour cet envoi. J’avais déjà lu L’entaille du même auteur. Asylum, que je possède également était descendu dans ma pile, il remonte : Denis Brillet est un auteur qui mérite qu’on y retourne.
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Trois jours

Un roman inclassable et atypique. Un jeune homme arrive dans un village perdu, en plein mois de février. Il veut planter sa tente dans le camping municipal alors qu'il est fermé. Le maire accepte car notre héros promet de ne rester que 3 jours. En 3 jours, il peut s'en passer des choses. Peu d'informations sur notre personnage principal : il est jeune, semble être dans une quête de se retrouver soi-même, d'habituer son corps à la faim, au froid et à la fatigue comme une forme de purification. Il va faire des rencontres et sans le vouloir changer la vie de cette petite bourgade et de ses habitants. Un roman très bien écrit qui amène une réflexion sur le quotidien des gens habitant en milieu rural. Des personnages "vrais" bien décrits et une énigme : que recherche ce héros ou peut-être même anti-héros ? Une belle découverte. #Troisjours #NetGalleyFrance
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Trois jours

Je viens de terminer un très beau livre et je tiens à vous le présenter. Il s'agit du dernier roman de Denis Brillet, intitulé "trois jours", aux éditions de la Rémanence.



J'ai tout d'abord été attiré par cette couverture humaine et mystérieuse, puis par la qualité de l'écriture. Le français y est beau, travaillé ni trop ni trop peu, parfois envoûtant. Je me suis très rapidement fait happé par ma lecture, en suivant cet adolescent tout au long de ces 150 pages. Il arrive dans un petit village perdu au milieu de nulle part pour y camper trois jours, ni plus ni moins, n'en déplaise à certains. Ce n'est qu'une étape dans son parcours vers le sud, une étape dans sa quête initiatique. Il cherche à dompter son corps pour faire plus de place à son esprit.



Si le livre regorge de mystère, on est très loin du thriller. J'ai lu ces pages pour le plaisir de découvrir ce texte, sans autre but. Cela m'a permis d'apprécier ce moment singulier avec cet adolescent anorexique tourné vers la croissance de sa psyché au détriment de sa santé physique. Ses rencontres avec les villageois les perturbent dans leur quotidien si bien rodé et de là tous les soubresauts du quotidien lui sont attribués.



Je vous invite donc à découvrir ce texte parfois déroutant, souvent de toute beauté. Je vous en souhaite une très belle lecture !
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Zone sensible

Une cité, des immeubles en vis en vis, comme des récifs où viennent s’échouer, s’agglutiner des êtres en quête de survie, d’un ailleurs, d’une altérité.

En une douzaine de courtes nouvelles, Denis Brillet construit la chronique de cet espace commun où tous s’épient, et où pourtant les secrets sont légion. Les époques, les possibles, les individus et les destins s’y entremêlent pour composer un réseau fatal, image en abîme de la toile d’araignée dans laquelle tous sont venus, sciemment ou non, s’engluer. D’une histoire à l’autre, les personnages se croisent, les époques changent, les visions de la cité évoluent selon les regards. Jeune hommes inquiétants, enfants rêvant de devenir des caïds, filles rebelles promises à la soumission, vieilles femmes acariâtres ou résignées, tous s’affrontent, se surveillent, se craignent ou bâtissent des rêves inutiles, car chaque récit les renvoie méthodiquement à leur propre enfermement. La cité, entité au départ bienveillante, loin de les abriter, les possède, et elle constitue le véritable personnage principal de ce recueil, implacable, imparable, jungle urbaine faisant régner la loi du même nom et broyant peu à peu les individus qui ne désiraient rien tant que de la dominer.

Denis Brillet décrit fort bien les introspections, les ressentis, les situations des personnages. L’écriture est précise, parfois volontiers précieuse, avec une élégance qui tranche sur les situations décrites dans cet univers glauque et dangereux. Tous les récits s’enchâssent les uns dans les autres, le tableau ne devenant complet qu’à la fin de la dernière nouvelle où se clôt une magistrale boucle temporelle.

On ne peut que recommander la lecture de ce recueil qui, à partir d’un sujet que l’on pouvait craindre rebattu ou convenu, a l’intelligence de créer, au moyen d’un style rigoureux et précis, une vivante image d’un entrelacs de destins qui tisse la trame de ce fragment du monde où nous voyons se débattre une incertaine humanité.
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Zone sensible

C'est plutôt bien écrit. le livre est présenté comme un recueil de nouvelles et il commence effectivement comme cela avec un 1er récit qui, comme toute nouvelle qui se respecte, a une chute bien trouvée qui fait le lecteur revisiter ce qu'il vient de lire. Ensuite les récits - du "un peu triste" au franchement glauque" - braquent leur attention sur différents personnages parfois croisés auparavant. L'ensemble construit donc peu à peu un portrait fort morose de ce carré de 4 immeubles "enfermant", qui est comme isolé du monde ainsi que les personnes y vivant (qui ne s'échappent pas au-delà de 2 boulevards et ne vont jamais à Paris tout proche) et difficile à situer dans le temps (c'est après la construction de ces tristes "ensembles" - donc après les années 1950 - et ça peut aller jusque dans les années 1990 je dirais, quand tout ça a mal vieilli), le livre bouclant une boucle au final assez déprimante et malheureusement assez exacte ( le livre m'attirait car je vis dans un "décor" assez proche). L'écriture est juste, l'auteur discret. C'est un triste constat et quasi un procès des "grands ensembles".

Le livre commence et finit fort mais ma note est limitée car je m'attendais à mieux (l'auteur a reçu plusieurs prix) , à être plus touché, ému et à mieux comprendre les raisons de cet échec.
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Trois jours

Tout d'abord merci à Masse critique & Babelio pour cette opportunité de lire et découvrir de nouveaux auteurs.

Et c'est non pas 3 jours mais un seul jour qu'il m'a fallu pour dévorer les 300 pages de l'histoire étrange de cet adolescent solitaire qui déchaine la curiosité, la passion et parfois la haine des habitants d'un village perdu du Berry.

L'écriture est ciselée et le rendu superbe, une vraie découverte, préparez vous à un très bon moment de lecture !
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Trois jours

Une personne avec un regard extérieur peut parfois bien changer des choses...



Un jeune homme arrive dans un village. Un jeune homme que personne ne connaît. Enfin si, certain(e)s auront l'impression de le connaître. Et puis que viendrait faire un inconnu dans un tel village ? Y'a rien à voir ! Et en plus, il va dormir dans une tente ! En pleine hiver ! Alors qu'il gèle à pierre fendre. Non vraiment ce garçon est bien étrange.



Il a prévu de rester trois jours. Ce n'est qu'une étape. Il continuera son chemin.

Qu'il ne s'éternise pas ! Ça arrange bien le maire. Trois jours c'est déjà presque trop.



Et en effet, il va s'en passer des choses en trois jours.

Comment un étranger peut-il bien chambouler la vie de villageois en si peu de temps ?



Nous entrons dans la tête de ce jeune homme, qui a une vision de la vie et de l'amour bien à lui. Il mange peu, s'inflige le froid... Il veut que son esprit soit purifié des obligations corporelles.

Malgré la brièveté de son passage, il rencontre quelques personnes, et souhaite garder du recul sur ces furtives relations. Mais il intrigue tellement qu'il entrera (malgré lui ?) dans la vie de certain(e)s et l'influencera par ses mots, sa présence, et la rapide analyse de leur vie.



Que va-t-il se passer dans ce village ?

Qui est ce jeune homme ?

Des questions qui n'auront peut-être pas toutes de réponses, mais n'est-ce pas tout simplement la réalité de la vie ?



Une belle lecture, atypique, comme le jeune homme...un roman fortement ancré dans la psychologie.
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Trois jours

J'ai reçu ce roman lors d'un envoi en service de presse, et à peine découvert, je dois dire que je n'avais pas une envie folle de le débuter. Mais bon, un livre offert, ça ne se refuse pas et ça se lit, ça se commence a minima. Et là, je dois dire que la surprise fut plus que bonne. Mis à part quelques petits passages -ceux en italique- que je trouve superflus, le reste est tout simplement excellent. A noter qu'il faut s'affranchir du fait que le niveau de langage ne correspond pas à un jeune de 17 ans, mais l'on sait que l'écrit est toujours plus châtié que l'oral. Ce jeune homme est atypique et particulièrement mystérieux et donc pourquoi n'userait-il pas d'une belle langue, recherchée, travaillée ? De ce point de vue là, rien à dire, Denis Brillet sans être pédant aime glisser des mots rarement utilisés, de belles tournures. Son écriture est élégante et limpide. Il décrit la vie d'un petit village reculé en quasi hibernation en ce rude hiver -les nombreuses descriptions des vents, du froid mordant, piquant sont admirables. Peu de personnages, car beaucoup se cachent, mais ceux qui sont présents sont très intimement décrits, dans leurs plus profonds questionnements. Encore une fois, c'est épatant.



Ce roman est envoûtant, il va très lentement dans une ambiance ouatée, glaciale et il m'a été impossible de m'en défaire. On ne sait pas où le jeune héros veut en venir ni même si lui le sait. On le suit, se demandant ce qu'il va faire, fasciné comme les rares personnes, qui, au sein du village, l'accueillent. Il y est question de la solitude, de l'ascèse jusqu'à l'excès, de la mort, d'amour, de peur d'autrui, de haine... Ce n'est pas un roman léger, il est plutôt sombre mais avec pas mal de touches de lumière. Le genre de livre qui reste longtemps en tête et que l'on aime offrir, car à la fois original et quasi sûr de plaire.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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La diagonale Anderson

Je viens de terminer le dernier roman de Denis Brillet, La diagonale Anderson, un roman publié aux Éditions In Octavo en mars dernier.

Encore une fois, c’est une très belle rencontre.

Avec un titre, d’abord, qui m’intriguait. Avec les méridiens et les parallèles, j’y voyais un terme géographique qui m’a tout de suite « emportée », un peu comme le méridien de Greenwich. Je me souviens que gamine, j’avais trouvé ça un peu loufoque mais très poétique de « découper la planète en lignes imaginaires !

La diagonale Anderson… J’ai été tentée de demander à l’auteur ce que signifiait ce titre. Je ne l’ai pas fait, et j’ai eu raison. D’abord, parce qu’il ne m’aurait pas répondu (!), ensuite parce que l’émotion aurait été moins forte. Quelle belle trouvaille ! Mais je n’en dirai pas plus ; si ce n’est que j’ai été très touchée, émue.

Rencontre avec des personnages. Émouvants, sympathiques mais aussi troubles, un peu inquiétants aussi… des personnages qui ne laissent pas indifférents et avec une intrigue efficace. L’auteur nous promène, au sens propre comme au sens figuré ; à travers cette Normandie que j’aime tant d’une part, et milieu de tous ces fils qui se tissent entre les différents personnages. Un roman psychologique, déroutant, perturbant…

Enfin, il y a la plume de l’auteur. Toujours concise, « affutée » ; on devine chaque mot « pensé », « réfléchi ». Pas de place pour le hasard.

Un très beau roman.

Mais je n’en dirai pas plus…

Forcément.
Lien : https://elephantsetpattesdem..
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