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Critiques de Denis Drummond (76)
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La vie silencieuse de la guerre

« La guerre nous apprend des choses qu’on ne sait pas retenir »

C’est le témoignage que nous livre Denis Drummond, à travers le regard et l’objectif de son personnage, le photo reporter Enguerrand, disparu en laissant à la femme qu’il aimait un mystérieux et terrible témoignage des combats qui font rage aux quatre coins du globe. En découvrant pas à pas ces magnifiques et dramatiques clichés, nous suivons le regard horrifié d’Enguerrand du Rwanda à la Bosnie, de l’Irak à l’Afghanistan : enfants enfouis sous la vase des marécages, enfants monstres devenus sniper après le massacre de leur innocence, jeunes soldats dessinant des étoiles sur leur treillis pour échapper à la folie, seigneurs de guerre dans l’or de leur palais au milieu des décombres, les images d’Enguerrand sont les pièces d’un puzzle qu’il faudra reconstituer. Dans ce monde où « survivre est une grâce du diable », heureusement il y a l’amour.

Un livre dense, une écriture exigeante dont la poésie éclaire la gravité du sujet.

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La vie silencieuse de la guerre

Ce n’est pas une lecture simple, ni simpliste, le sujet est grave mais abordé d’une manière que j’ai particulièrement apprécié.



À travers quatre clichés, nous découvrons l’histoire d’un photographe de guerre et de son travail. Le prisme de la guerre saisit sur un instant présent, avec les interprétations que cela engendre, donne à ce livre, une saveur particulière, malgré un sujet dont l’horreur nous touche.



Quatre photos, quatre conflits contemporains : Rwanda, Bosnie, Afghanistan, et Irak. Un déroulé qui colle à la chronologie et qui nous remet en mémoire les sensations à l’instant T.



Je n’étais pas insensible à ces conflits, cette lecture a tout fait remonté à la surface et je dois dire que cela m’a chamboulé.



Je me suis remémoré ces sentiments d’horreur qui m’avaient saisis au moment où les informations nous « balançaient » les images… Nous sommes toujours dans le visuel, mais sous un angle bien différent. Ici, les photos d’un journaliste de guerre sont décortiquées et prennent tout leur sens.



Jeanne, l’ex-compagne d’Enguerrand, photographe de guerre récemment tué à Alep, transmet à Gilles, un galeriste sur Paris, le testament d’Enguerrand, sous forme de quatre enveloppes et autant de négatifs photos pour raconter les conflits et cette violence. Enguerrand, connaissait les limites de son métier de photographe et doutait de l’impact qu’elles pouvaient avoir. À travers ces clichés pris sur le vif, il voulait « montrer les yeux de la guerre dans le regard de Dieu ».



Quatre parties, quatre journées, chacune centrée sur la découverte d’un cliché. Celle du Rwanda rappelle l’ « Annonciation », où la Vierge n’a pas de tête. Celle de Bosnie, un ex-voto, emprunte aux « Ménines » de Vélasquez. Celle d’Afghanistan est un sténopé, une « camera obscura ». Et la dernière, celle d’Irak, rappelle le « Guernica » de Picasso, où un cheval agonit et une mère à l’enfant mort apostrophe le ciel assassin.



Chaque développement, donne lieu à une description détaillée, agissant comme un révélateur posthume.



Le procédé narratif peut sembler lourd, puisque chaque personnage apporte ses impressions, c’est comme une balle que chacun renvoi à l’autre, mais il serait dommage de passer à côté de cette lecture, où le sacré et l’art s’imbriquent d’une manière assez poétique, malgré la gravité du sujet.



J’ai aimé les phrases, la construction, mais il m’a manqué un peu d’émotion pour que cette lecture puisse me bouleverser.



L’auteur s’est attaché à la perception, au ressenti, face aux images chocs et le pouvoir qu’elles ont sur l’être humain tout en mettant en exergue le négatif et le positif… À l’image de ces photos…
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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La vie silencieuse de la guerre

A reçu un Prix SDGL 2019…

le point fort du roman est d'aborder la guerre par le point de vue de la photographie. Est-ce que l'image qu'on a des pays en guerre est vraiment ressemblante à la réalité ? Comment la photo peut transcrire l'horreur, la peur ?

La guerre n'est pas décrite par son aspect historique mais par des descriptions de sentiments et de la manière dont nous la ressentons à travers la photo.



C'est une écriture simple, rythmée, avec du style.



C'est un roman fort, terrible par le sujet, envoûtant, les mots suffisent voir les photos dans l'imagination du lecteur. Parce qu’une photo peut en dire beaucoup d’où mon amour pour les photoreporters de guerre !

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La vie silencieuse de la guerre

Et voilà un livre fort.

Fort par le thème, la guerre.

Fort par la construction, 4 photographies.

Fort par la langue riche, poétique.



‘’Fiat bellum, et ce fut la guerre.’’



Denis Drummond nous emmène voir la guerre dans les yeux.

Non par la description des horreurs de la guerre, les « photos mineures » telles que les définit Enguerrand, reporter de guerre.

Comme le photographe qui développe ses clichés dans la chambre noire voit petit à petit apparaitre l’image dont il fera le tirage, Denis Drummond par la seule force des mots nous amène à voir chacune des quatre photos comme si nous les avions sous les yeux.

Chacune d’entre-elles nous fait regarder la guerre dans les yeux.

Dans chacune d’entre elles la guerre nous regarde dans les yeux.

Cette guerre dont la ''place est désormais dans l’homme, sur terre, jusqu’à la nuit des temps.’’

Cette guerre qui nous fait trouver ''beau ce qui ne peut pas l'être."



Un peu d’humanité néanmoins. A la violence de la guerre s’oppose l’amour source d’espérance. Demain existe.



Un livre fort, très fort.

A lire.

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La vie silencieuse de la guerre

Je remercie Babelio et les éditions du Cherche-Midi pour m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique. Hélas, je crains de ne pas avoir grand-chose de positif à dire dessus, et j'en suis fort contrit.

Globalement, je m'y suis terriblement ennuyé, et quand je ne m'ennuyais pas, c'était le plus souvent pour lever les yeux au ciel.

Un livre très descriptif, d'abord. Et quand je dis descriptif, je dis des pages et des pages, juste pour décrire... une photo. Certes, la photo, enfin, les quatre photos – car il y en aura quatre, et même une cinquième surprise – sont au centre de l'histoire, mais tout de même...

Ceci nous amène au style. Denis Drummond écrit bien, c'est indéniable. Enfin : il s'exprime par écrit de façon très emphatique, disons. Sa bibliographie mentionne des recueils de poésie, je n'en ai pas été étonné, car certains passages ressemblent presque à de la poésie en prose, dans laquelle on détecte une grande sensibilité à l'art visuel, sans aucun doute, peinture et photographie. Mais trop, c'est trop. J'avoue avoir parcouru des paragraphes, voire des pages entières en diagonale, et j'aurais sans doute abandonné avant la fin si ce n'avait été une masse critique. À plus d'une reprise, on touche à l'abscons (surtout dans les passages du journal d'Enguerrand), et j'ai été plus d'une fois rebuté par la vacuité du propos sous-jacent, voire énervé lorsque ce propos devenait, selon moi, très contestable.

Le texte promotionnel prévenait : "une œuvre hors du commun, à la frontière de l'horreur et de la beauté". Voilà qui m'avait fort intrigué, tant cela me paraissait antinomique. Eh bien, le moins qu'on puisse dire est que cette tentative d'esthétisation de la guerre ne m'a pas convaincu, et des phrases telles que : "La guerre aime redonner vie à ce qu'elle détruit. Elle a le sens du beau" me font me demander si je dois rire ou pleurer.

Il faudrait poser la question à ceux qui l'ont vraiment vécu, j'en connais pas mal. Et je connais la réponse : non, une scène de charnier avec des gamins décapités, ce n'est pas horriblement beau. C'est juste horrible, point.

On trouvera donc dans ce texte beaucoup d'oxymores, qui paraissent très souvent complètement à côté de la plaque.

Petit dièse (d'habitude, on met des bémols, et attention au léger spoil) : le passage qui explique pourquoi l'exposition n'aura jamais lieu est excellent. Hélas (bémol derechef, désolé), il ne dure qu'une page, et l'auteur gâche tout ensuite par un effet beaucoup trop cinématographique et totalement illogique en faisant tout détruire par Jeanne. Ce n'est pas parce que le public n'est pas prêt (et encore, est-ce le public, ou les investisseurs ?) à voir une œuvre d'art que l'on peut s'autoriser à la détruire, en particulier quand c'est celle de quelqu'un d'autre, qui n'est plus de ce monde, et avec lequel on a eu une relation de 20 ans.

Une déception de taille, donc, sur un sujet qui m'a pourtant toujours viscéralement touché.
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La vie silencieuse de la guerre

"La vie silencieuse de la guerre" est un roman intrigant. On le lit d'un trait. On ne veut plus le lâcher pour aller au bout du questionnement.

La fin nous apaise et nous éclaire. A lire absolument.
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La vie silencieuse de la guerre

Lors de la rentrée littéraire de septembre 2019 est paru au Cherche midi l’ouvrage La Vie silencieuse de la guerre, signé Denis Drummond.



J’avais très envie de le lire, et aussi un peu peur. Pas parce qu’il parle de guerre, non ça je commence à avoir l’habitude je crois. Mais parce qu’il s’agit de pays dont je ne sais pas grand chose, hormis le Rwanda.

C’est ce qui m’a lancé.



Ce livre met en scène trois protagonistes : Enguerrand, Jeanne et Gilles.



Tout commence avec une lettre du premier. En s’adressant à Jeanne, Enguerrand lui demande de contacter un galeriste et de regarder avec lui des négatifs ainsi que son journal et ses notes.



Le roman se divise en 5 parties, les quatre premières sont centrés sur un pays différent, un pays dans une situation délicate, un pays à feu et à sang.



Rwanda, Bosnie-Herzégovine, Afghanistan, Irak.



Les voyages s’étendent sur 9 ans, 1994 pour le Rwanda, 2003 pour l’Irak.

Et à chaque fois, on retrouve un Enguerrand fidèle à lui-même et en même temps toujours plus entamé par les horreurs de la guerre.





Mon avis est en intégralité :


Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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La vie silencieuse de la guerre

Denis Drummond par l’entremise d’Enguerrand - Reporter Photographe - héros du livre, nous plonge dans quatre conflits : le Rwanda, la Bosnie, l’Afghanistan, l’Irak. Ce testament nous emmène vers l’horreur de la guerre qui devient moteur de sa création. Enguerrand par son chant du cygne, - 4 photos mises en scènes - nous invite à regarder l’essentiel de la nature humaine. « les Chants désespérés sont les chants les plus beaux et J’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots ». Nul doute que l’auteur est un poète romantique dont l’expression narrative correspond à ces vers de Musset.

Dans le fracas du monde d’aujourd’hui, en citant le poète Afghan Rumi, Denis Drummond souligne qu’ « Il y a une voix qui ne comporte pas de mot ...! » C’est le silence assourdissant de la guerre qui hurle ! Un livre bouleversant dont on sort abasourdi et qui, pour moi est sans aucun doute, un des meilleurs romans de cette rentrée littéraire.
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La vie silencieuse de la guerre

EX-VOTO CONTRE LA GUERRE



Enguerrand était photographe de guerre. Son rôle en tant que photographe ? Aller « voir la guerre pour montrer son vrai visage. » Mais Enguerrand n’est plus. Déclaré mort lors de son dernier reportage photographique.







Tout commence, donc, après la mort d’Enguerrand. Jeanne, son ex-compagne rencontrée lors d’une mission d’aide aux réfugiés, reçoit un courrier de sa part. À l’intérieur : les lettres qu’ils se sont échangées pendant plusieurs années, quatre carnets de note et quatre négatifs … pour quatre des derniers pays en guerre dans lesquels il s’est rendu. Rwanda, Bosnie, Afghanistan, Irak. Dans la lettre qui accompagne cet étrange et énigmatique colis, Enguerrand n’a qu’une exigence : que Jeanne aille à la rencontre de Gilles Lespale, un galeriste sur les quais de Seine. Ensemble, Jeanne et Gilles, vont découvrir l’incroyable œuvre qu’Enguerrand a mis sur pied. Une œuvre « majeure », celle de toute une vie.







Au travers des notes d’Enguerrand, des souvenirs de Jeanne et de leur relation épistolaire, Denis Drummond nous invite à découvrir la guerre sous un autre visage, sous un angle photographique et artistique. Parce qu’Enguerrand ne décrit pas la guerre, les massacres, les violences … il nous décrit sa quête, la recherche de l’horreur de la guerre, auprès des vivants, des survivants. C’est dur, parfois douloureux, parce que la guerre y est décrite au travers des sentiments, des émois qu’Enguerrand met dans ses photos, au fil de ses rencontres. La guerre, on la « connaît » du point de vue historique, peu du point de vue émotionnel.







Le roman a ça de fascinant qu’il arrive à décrire avec une intime précision les clichés pris par Enguerrand. Clichés imaginaires, pour nous. En tant que lecteur nous n’avons que les mots, mais les mots de Denis Drummond ont la force de faire naitre les photos d’Enguerrand sous nos yeux ébahis. Il écrit la photographie et la voilà qui apparaît, claire et limpide, devant nous. Simplement muni de sa plume et de son vocabulaire, Denis Drummond montre que la photographie peut aussi se décrire avec une infime précision … et se lire, pour notre plus grand bonheur.







C’est une offrande que fait Denis Drummond avec ce roman. Un véritable et saisissant ex-voto contre la guerre. L’auteur nous la fait lire et nous la montre et c’est d’une terrible beauté. C’est brillant et captivant, c’est un immense coup de cœur.
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La vie silencieuse de la guerre

Un photographe de guerre commet quatre clichés extraordinaires, mis en scène, comme autant de reflets de la guerre sous plusieurs formes et sur plusieurs continents. Ils seront son testament.



Voici un pari littéraire audacieux : créer une image mentale précise de quatre photos tout en suivant une histoire d’amour sensible et celle d’un galeriste qui va tenter de comprendre la portée de cette œuvre singulière à l’aide de la compagne du photographe…



C’est un très beau voyage, très original, subtil, rigoureux, écrit par un amoureux des lettres, sans flagornerie ni emphase où chaque mot est pesé, précis, parcouru par les émotions et l’envie de faire partager celles-ci. Le livre s’intitule ‘La vie silencieuse de la guerre’, c’est fait par Denis Drummond et c’est un très bon livre, de ceux qui valent la peine d’être cueillis parmi les 524 de la rentrée qui veulent à tout prix qu’on les arrache aux étagères surchargées des libraires nécessiteux…
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La vie silencieuse de la guerre

Je suis restée tout au long de cette lecture en lisière du récit sans parvenir à y pénétrer complètement.



Pourtant le sujet était tentant et il y a un certain nombre de moments qui ne demandent qu’à être émouvants. Mais une surenchère de style grandiloquent et de recherche d’esthétisme dans les descriptions finit par nuire à l’émotion.



Enguerrand, photographe spécialiste de la guerre a disparu. En guise de testament, il a laissé à son ex-compagne Jeanne, ses journaux intimes ainsi que quatre négatifs pris sur quatre scènes de guerre (Rwanda, Bosnie, Afghanistan et Irak). Il l’a chargée d’organiser une exposition avec un galériste, Gilles.

Ces clichés et ces carnets sont des témoignages cruciaux de ces guerres modernes qui émaillent les XXème et XXIème siècles.



Le récit entremêle les journaux d’Enguerrand, le présent avec la rencontre des deux personnages de Jeanne et Gilles et les propres souvenirs de Jeanne, ancienne collaboratrice du HCR.



Ce sont ces incessants enchevêtrements entre les différentes époques qui m’ont principalement perdue dans la narration. Couplés à un style un rien trop pompeux dans lequel aucune phrase n’est simple et où l’auteur glisse chaque fois trop d’emphase que ce soit dans les dialogues ou dans les descriptions. Pour exemple cette phrase tirée d’un des carnets : « Une fois les militaires partis, la forêt se figea dans un silence qu’aucun d’entre nous n’avait jamais entendu, un silence comme un cri qui ne sort pas, lourd, épais, celui qui accompagne l’inclinaison du monde devant l’abandon de Dieu. »

C’est beau mais totalement désincarné.



Cela m’a gênée pour entrer dans les textes attribués à Enguerrand et qui racontent la guerre. Je me suis tout de même demandée si ce n’était pas une manière de tenir à distance les horreurs décrites mais pour ma part cela m’a empêchée d’entrer dans le récit.



Par ailleurs, l’érudition qui se glisse tout au long du livre avec, par exemple, les parallèles entre la peinture classique et les photos d’Enguerrand, ne m’ont pas vraiment convaincue et la finalité des mises en scène de ces quatre photos reste pour moi assez obscure. Tout comme la relation qui se noue entre Gilles et Jeanne et pour laquelle je ne me suis pas vraiment passionnée.



Pour finir, je ne ressors pas non plus de cette lecture avec l’impression d’avoir appris des choses sur les conflits que le livre évoque. Bref, un rendez-vous manqué.

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La vie silencieuse de la guerre

Enguerrand est un photographe, reporter de guerre indépendant. Il confie à Jeanne des négatifs, pris alors qu’il était aux quatre coins du monde. C’est à travers l’objectif de son appareil photo que nous découvrons la guerre. La guerre qui a mis à feu et à sang le Rwanda, la Bosnie, l’Afghanistan et l’Irak. Quatre pays meurtris, blessés, assassinés. Quatre pays pris en otage. Nous partageons le quotidien de résistants, d’hommes qui ont tout perdu : une famille, leur humanité, l’espoir. ⁣⁣

⁣⁣

L’horreur se lit sur chaque clichés. Ça prend à la gorge, ça effraie, ça émeut.⁣⁣

⁣⁣

Gilles, qui tient une galerie photos, et Jeanne tentent de reconstituer le quotidien qu’Enguerrand a figé pour toujours sur le papier glacé. Pour comprendre. Ne jamais oublier. ⁣⁣
Lien : https://loeildem.wordpress.c..
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La vie silencieuse de la guerre

Un grand merci pour ce livre reçu dans le cadre de la Masse critique de septembre. A la veille du Prix Bayeux Calvados Normandie des Reporters de Guerre, c'était une lecture très a propos.

je dois dire que j'ai trouvé ce roman bouleversant, par de nombreux points et j'ai peur d'avoir beaucoup de mal à retranscrire tout ce que j'ai ressenti à sa lecture. il y a tant de choses : le reporter, la guerre, les conflits, l'Art, l'amour, la vie ... le trait commun, c'est je crois, la résilience. Pour Jeanne, c'est mieux comprendre celui qu'elle a aimé et à qui elle n'a pu dire adieu, celui qui l'a aimé mais sans réussir à rester : ce paquet laissé (journaux et négatifs) c'est un très bel acte de confiance et d'adieu et en mettant Gilles sur son chemin lui donner un moyen d'aller de l'avant. Il y a aussi le propre chemin d'Enguerrand : il montre les guerres qu'il photographie pour les journaux, pour avertir le monde, en donnant de l'information mais qui veut aussi faire autre chose : ces photos cachées, composées, mises en scène, témoignent de son âme et non de ce que voit son oeil. la plume de l'auteur rend particulièrement bien ces photos : à lire on les voit, littéralement ! A la première description, j'ai eu envie de prendre un crayon et d'esquisser ... Connaissant les conflits évoqués ainsi que les oeuvres d'art, c'était très parlant, on ne peut plus regretter qu'il n'y ait pas d'illustrations. Il y a aussi beaucoup de pudeur dans le récit, que ce soit celui des guerres dans le journal d'Enguerrand ou dans l'histoire qui se tisse entre Jeanne et Gilles, dans la relation entre Claire et Jeanne qui se découvrent à cause de la mort de celui qu'elles ont aimé toutes les deux ... et tant d'autres choses encore. Vraiment une lecture marquante ...
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La vie silencieuse de la guerre

J'espère que ce livre fera du bruit, j'espère qu'il touchera un maximum de monde. C'est une oeuvre extraordinaire. Par sa beauté brute, il touche en plein coeur et sublime les actes les plus monstrueux. Quatre symboles de notre époque, de notre monde. Le Rwanda, la Bosnie, l'Afghanistan et l'Irak sont ici placés devant l'objectif du photographe. Quatre guerres brûlantes, destructrices qui ont mis à feu et à sang des pays entiers. Denis Drummond a réussi le pari audacieux de sublimer la guerre à travers les clichés de son personnage principal, Enguerrand, grand photo-reporter indépendant. Cela commence par une lettre.... "Je te confie ce travail (...) Dans chacune des enveloppes, tu trouveras un négatif, le journal que j'ai tenu pendant cette période, ainsi que des notes. (...) Tu es seule détentrice des images." Oubliez les clichés qui font la Une de la presse internationale... imaginez quatre photographies uniques, créés dans un seul but : "ouvrir une dimension vertigineuse sur notre nature humaine." J'ai tout aimé dans ce livre : ce sujet si dur traité avec toute l'objectivité et la sincérité qu'il mérite, cette plume qui touche au sublime, cette histoire où dans la mort, l'amour parvient quand même à trouver sa place. Je l'ai lu il y a deux mois, quand nous avons reçu les tout premiers exemplaires au cherche midi et que j'y travaillais encore. J'y pense très souvent et je le relirai. C'est un livre qui marque par sa force et sa beauté. On ne peut pas, on ne doit pas fermer les yeux sur l'horreur de la guerre. Elle est partout. C'est un livre qui transpire le conflit, la mort... mais aussi l'espoir, la beauté, les rencontres et les amitiés hors du temps. La vie silencieuse de la guerre est une oeuvre sublime, à la plume délicate et élégante. Je vous le conseille et plus encore, je vous exhorte à le lire, pour mieux connaitre le monde qui nous entoure, pour réfléchir sur la situation, pour se rendre compte que la guerre n'est pas qu'affaire du passé, que partout, autour de nous, des conflits éclatent tous les jours, que les morts se comptent pas centaine, qu'il faut réagir, qu'il faut dénoncer, qu'il faut en parler... afin de toujours protéger notre humanité.
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La vie silencieuse de la guerre

Tout commence par un courrier posthume, reçu par Jeanne de la part d’Enguerrand, un photographe de guerre rencontré lors d’une de ces missions d’aide aux réfugiés. Un courrier contenant les lettres qu’ils se sont envoyées depuis des années, un carnet de notes de ses voyages dans les pays en guerre ainsi que des négatifs de photographie. Jeanne est déterminée à accomplir son dernier vœu : révéler à la face du monde ces 4 photographies de guerre. Des photos qui montrent l’horreur, la véritable vision de la guerre, bien plus que toutes celles qu’il a prises durant ces années de photojournaliste.



Dans les premières pages, il se passe tellement de choses ! On rencontre Jeanne qui évoque Enguerrand en lisant ses lettres. On la voit comme une femme nostalgique, mais combative, avec ses démons et le désir de faire la lumière sur le passé en rendant hommage à son ami. Pour cela, elle va se rapprocher de Gilles, un galeriste parisien réputé. Son objectif : organiser une grande exposition faisant la lumière sur le travail d’Enguerrand.



J’ai découvert en une centaine de pages des personnages forts, et un contexte de guerre terrible : le Rwanda. La première de ces féroces destinations. Autant dire que je suis happée par la construction de l’histoire qui fait des allers-retours entre les carnets, les lettres et le présent. Un récit qui en entremêle d’autres dans la forme et dans les pensées de trois personnages. Et ce n’est pas fini. Car la suite du roman ne nous épargne pas non plus : Bosnie, Afghanistan, Irak.



Le point fort du roman est d’aborder la guerre par le point de vue des images, de la photographie, de l’art. On s’interroge : Est-ce que l’image qu’on a des pays en guerre est vraiment ressemblante à la réalité ? À ce que vivent les gens ? Comment l’art et la photo peuvent transcrire l’horreur, la peur ? N’est-ce pas une vaste mise en scène qui nous permet de recueillir réellement ce qui a eu lieu, ce que les victimes ont vu de leurs propres yeux ? De questionnements foisonnants en narration d’une réalité terrible, le roman aborde la philosophie de l’art. La guerre n’est pas décrite par son aspect historique mais par des descriptions de sentiments et de la manière dont nous la ressentons à travers les images que la photo propose.



J’ai aimé m’imaginer les photos, des décors, l’ambiance pesante. Cela est rendu possible par la force des descriptions, des références, des comparaisons de l’auteure. C’est une écriture simple, rythmée, mais non dénuée de style.



C’est un roman fort, terrible par le sujet mais aussi envoûtant, car les mots suffisent à faire jaillir les photos dans l’imagination du lecteur. Une lecture passionnante et envoûtante, qui nous emmène dans un beau voyage à travers le temps et les images.



Merci Lecteurs.com #Explorateursrentréelittéraire
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La vie silencieuse de la guerre

Capturer le saisissement d'une image, les vertiges de ses silences, la fascination impavide pour son horreur. Dans une langue incantatoire, Denis Drummond poursuit la description de photos inventées, autant d'incarnations parfaites, d'une précision terrible du Rwanda, de la Bosnie, de l'Afghanistan et de l'Irak. Dans sa tension vers une expression artistique, La vie silencieuse de la guerre, au-delà de la destruction, parvient à susciter l'ombre de la beauté.
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La vie silencieuse de la guerre

Jeanne, reçoit une enveloppe d’Enguerrand, son amour perdu, photographe de guerre mort en Irak. Cette enveloppe contient des lettres du Rwanda, de Bosnie, Afghanistan et d’Irak, mais aussi quatre clichés qui sont plutôt quatre tableaux photographiés inspirés des chefs d’œuvre de la peinture.

Au-delà de la découverte de ces lettres et de ces clichés qui nous tient en haleine, ce roman est une très poignante évocation de la guerre, de son atrocité, mais surtout de sa parfaite négation de la vie, de ce pourquoi l’être humain peut avoir été créé, s’il existe un dessein à la création humaine :

« Une fois les militaires partis, la forêt se figea dans un silence qu’aucun d’entre nous n’avait jamais entendu, un silence comme un cri qui ne sort pas, lourd, épais, celui qui accompagne l’inclinaison du monde devant l’abandon de Dieu »

Un très beau roman, qui nous fait osciller entre la dureté des descriptions de la guerre et la beauté des interprétations artistiques de ces quatre clichés.

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La vie silencieuse de la guerre

Un roman magnifique, traitant d'un sujet pourtant si horrible, su dur, si moche, la guerre, ce que les hommes en font et ce qu'elle est....

A travers le regard d’Enguerrand, photographe de guerre, et de son "œuvre", et au travers de son journal lu par Gilles, galeriste à Paris et Jeanne, ex-compagne d'Enguerrand, on traverse 4 périodes terribles de notre histoire contemporaine, le Rwanda, Sarajevo, l'Afghanistan et l'Irak... Suite à sa mort à Alep, autre théâtre d'horreurs humaines, il "lègue" à Jeanne un paquet dans lequel se trouve son journal, des carnets et des clichés... Au fur et à mesure de la lecture de ce journal, Gilles va développer les clichés et Jeanne et lui vont les décrire alors au lecteur...

C'est extrêmement bien écrit, c'est, dans l'horreur, poétique, beau et travaillé, c'est aussi l'histoire de rencontres et de révélations. Une lecture passionnante, cultivé aussi car on part dans le monde des peintres et de la religion mais vraiment une magnifique découverte.

Si mon avis vous plait, je vous conseille vivement cette lecture!
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La vie silencieuse de la guerre

4 négatifs pour décrire quatre guerres contemporaines...Quatre photos et un petit mot destiné à Jeanne "Je pars demain pour Damas. Voilà tant d'années que je ne suis pas allé voir la guerre pour montrer son visage. Et j'ai peur, de nouveau, depuis ce que j'ai vu au Rwanda, peur de ne pas réussir à capter son regard, peur de ne faire que des instantanés qui ne montrent pas la guerre et ne représentent que ses fruits" des conflits qui se nomment Rwanda, Bosnie, Afghanistan,Irak...

4 photos afin que Jeanne se souvienne de leur rencontre, de leur amour. Jeanne est elle aussi une femme engagée, elle travaille au HCR. Dans la lettre qui accompagne les 4 photos, il lui demande de les transmette à Gilles qui tient une galerie. À ces 4 photos est joint journal tenu par Enguerrand, le photographe alors qu'il couvrait ces conflits.

Pour chacune d'elles, il a rédigé un texte décrivant dans le détail la scène, les conditions de prise de vue, le moment de la scène. Il ne "mitraille" pas : chacune est une composition unique voulue et réfléchie, certes un instantané, mais révélant tant de messages, presque une peinture chargée de symboles, un peu comme ces peintures de Picasso, Velasquez...que l'auteur prend pour référence.

Chacune d'elles est une composition voulue et réfléchie, certes un instantané, mais révélant tant de messages, presque une peinture chargée de symboles, un peu comme ces peintures de Picasso, Velasquez...que l'auteur prend pour référence. On ne regarde, ni ces peintures ni ces photos, en vitesse...non on s'arrête ému et pensif devant les messages portés par chacune d'elles.

Nous avons tous en mémoire ces photos résumant à elles seule l'horreur d'un conflit, la douleur d'une gamine brulé au napalm, celle d'une autre gamine s'enfonçant inexorablement dans la boue, le regard d'un soldat qui va mourir....

Cette lecture n'est ni simple, ni facile.....l’œil et la pellicule d'Enguerrand ont vu tant de douleur, tant d'ignominies et de violences :"Il tente de capter l’horreur, de révéler la dévastation, d’informer"...L'auteur ne ménage pas le lecteur, loin de là, celui-ci en sort bousculé après avoir reconstitué chacune des scènes, chacune des photos. Très beau travail de précision de la part de l'auteur.

Je n'ai pas pu lire ce livre, cette lecture de journaux de quatre conflits, sans garder présent à l'esprit, cette manifestation annuelle consacrée à la photo dans la ville voisine de la mienne, Perpignan, qui propose le festival "Visa pour l'image". Festival pour lequel je consacre presque chaque année une journée de visite, parcourant la ville, de salle en salle, allant de la beauté vers l'horreur.

Et quand on a vu une seule fois ces images de guerre, de violence, ces images pensées et réfléchies par les photographes, mais prises sur le vif on ne peut qu'être interpellé et admiratif devant la précision de chacune d'elles, devant les messages transmis par un regard halluciné ou de peur d'un soldat ou d'une gamine. Admiratif devant la précision de ce texte de Denis Drummond

Festival qui ne peut laisser personne indifférent, comme cette lecture qui m'a remué.
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La vie silencieuse de la guerre

J'ai mis du temps à lire ce livre, que j'avais choisi à cause de son titre énigmatique et de son résumé qui me rappelait Le Peintre de batailles, d'Arturo-Perez Reverte. Puis après l'avoir fini il y a quelques jours, je me suis demandé comment j'allais bien pouvoir en écrire une note de lecture. C'est l'écoute fortuite d'un entretien radiophonique de Michaël Ferrier, un autre auteur, dont je n'avais jamais entendu parler et qui vient de sortir un livre sur son enfance au Tchad, pendant laquelle il a côtoyé la guerre, qui m'a fourni la réponse le lendemain. Il parlait de la guerre donc, et surtout de l'innommable de la guerre, de ce qu'on y apprend et, intrinsèquement lié, de l'intransmissibilité de cet apprentissage. Sans le savoir, il résumait finalement assez bien le livre que je venais de finir.

L'histoire d'un photographe de guerre, mort à l'oeuvre, et qui lègue à son ancienne compagne quatre clichés, avec les journaux de terrain qui les accompagnent, et qui sont toute son oeuvre, la quintessence de sa réflexion sur la guerre. On lit ces journaux et on découvre ces photos en même temps que cette femme, Jeanne et que Gilles, le galliériste qui pourra en faire une exposition. C'est l'occasion, en quatre parties, de revisiter les grands conflits de ces dernières décennies. Les conflits qui, je m'en suis rendue compte en lisant ce livre, sont ceux qui marquent mon éveil à la conscience politique, les conflits de mon adolescence, au moins pour les deux premiers, le génocide au Rwanda et l'implosion de la Yougoslavie. Viennent ensuite l'Afghanistan et l'Irak, qui sont les conflits qui closent pour moi cette période de prise de conscience et l'entrée véritable dans l'âge adulte. J'ai été très sensible à l'évocation des deux premiers conflits, moins à celle des deux autres, peut-être parce que je commençais à me lasser d'une certaine répétition, peut-être parce que ces conflits n'ont pas la même signification pour moi.

A chaque fois, on suit Enguerrand, le photographe, dans sa découverte du conflit, dans ses descriptions et ses expériences. Et chaque conflit est pour lui une révélation d'un aspect de la guerre, qu'il matérialise par un cliché unique, qui est ce qu'il appelle le véritable visage de la guerre et non, comme ses autres clichés, des manifestations des conséquences de cette guerre. Tout cela entre en résonance avec différentes oeuvres, et c'est un livre qui oscille étrangement entre un certain onirisme et un grand didactisme.



Il m'est difficile de résumer ce livre ou même d'étayer mes impressions de lecture sans en dévoiler trop. Je me contenterai donc de dire que c'est un livre finalement assez dérangeant. On tombe vite, avec ces clichés très travaillés et pensés, avec ce parti pris de les faire découvrir par un homme d'art, dans une certaine esthétisation de la guerre, qui m'a gênée à partir de la moitié du livre à peu près, et qui m'a forcée à faire une pause dans ma lecture. J'ai tout de même fini ce livre, donc j'ai trouvé la fin moins travaillé, les phrases moins polies, comme si l'auteur avait voulu se débarrasser d'un sujet trop encombrant, ou bien comme si son éditeur le forçait à rendre un texte non encore abouti, je ne sais.

La fin est cependant voulue, la façon que le livre a, en quelque sorte, de faire un tour sur lui-même et de revenir à son point de départ. Et je me demande ce qu'il me reste de cette lecture maintenant que je l'ai menée à terme. Un sentiment de gâchis peut-être (le gâchis qu'est la guerre, je le précise, rien à voir avec l'ouvrage de Denis Drummond), un sentiment d'intransmissibilité aussi, une intrasmissibilité à laquelle l'auteur s'est cognée, et qu'il a su rendre, au travers de ses phrases polies, au travers de tous ces éléments qu'il ajoute à l'intrigue principale : la neige sur Paris, l'urgence d'aimer ou de vivre, l'amour et le deuil qui se mélange, l'excitation de la découverte, le goût du café.

Un livre étrange donc, face auquel j'ai du mal à me positionner clairement, qui me fait botter en touche. Un livre qui oscille entre les horreurs factuelles décrites et la mise en scène qui rend la langue brillante, belle et désirable. Une grande adéquation, donc, entre le sujet et la forme. En définitive, le mien que je puisse faire pour décrire ma lecture est de dire que je ne serais probablement pas allée voir cette exposition de photos, malgré l'intérêt que je porte au sujet, et que la description clinique qui est faite de chaque cliché m'a amplement suivi, même si elle m'a laissée sur ma faim.
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