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Citations de Denis Langlois (26)


À quoi sert le chirurgien qui vient de réussir une opération difficile, si la fille de salle ne veille pas à la propreté de l'hôpital, afin d'éviter l'infection et la mort du malade ?
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Une opinion, c'est un morceau de nous. Si nous sommes différents des animaux, c'est justement parce que nous avons des opinions.
Alors, tes opinions, défends-les farouchement. Ne laisse personne empiéter dessus, même si cela doit t'attirer quelques ennuis. Ne cherche pas à singer les autres.
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Ce ne sont pas les livres qui sont importants. Mais ce qu’on en pense, ce qu’on rêve, ce qu’on fait après les avoir lus.
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Un autre poème est, lui, prémonitoire (Il te vaudra en 2019 un regain de popularité). Tu y envisages rien moins que la ruine de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Pas à la suite d’un incendie, mais sous l’assaut du temps.

"Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître :
Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher
Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde,
Tiendra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher !"
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Un soir, tu entends du vacarme dans la cour. Un grand évènement. Tout le monde parle avec inquiétude des « évènements » : les moines descendus de leurs couvents, les paysans qui ont délaissé leurs champs, les gardes du cheik. Des Druzes sont venus en nombre de leurs provinces et assiègent les villages mixtes désarmés par ordre du pacha de Beyrouth. C’est un devoir sacré pour les chrétiens d (‘aller porter secours à leurs frères sans défense. Les montagnards armés se pressent impatiemment dans les prairies autour du château. Des cavaliers parcourent les villages en jetant le vieux cri de guerre « Zèle de Dieu ! Zèle des combats ! »
Le cheik te prend à part.
- Je ne vois pas exactement ce qui se passe. Les rapports qu’on nous a fait sont peut-être exagérés, ce ne serait pas la première fois, mais nous sommes obligés de nous tenir prêts à soutenir nos frères. Les secours du pacha arrivent toujours trop tard. Vous êtes bien, quant à vous, de vous mettre à l’abri au couvent d’Aintoura ou de regagner Beyrouth
- Non, lui réponds-tu, laissez-moi vous accompagner. J’ai eu le malheur de naître à une époque peu guerrière, je n’ai pas encore vu de véritables combats. Seulement des batailles des rues. Que je puisse assister, dans ma vie, à une lutte un peu grandiose, à une guerre religieuse ! Il serait si beau de mourir pour la cause que vous défendez !
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Le lu et le vécu se mélangent dans ta tête et dans tes pages. Impossible de les démêler. Aujourd'hui, on t'accuserait de contrefaçon, on te traînerait devant les tribunaux. À l'époque cela se fait couramment. On pique sans vergogne chez son voisin en s'arrangeant pour qu'il ne soit pas trop connu. Il n'empêche que tu es un spécialiste de la fauche, et cela me reste en travers de la gorge. L'auteur de Sylvie plagiaire ! (p. 31)
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Pourquoi t'être rendu dans cette région ? Le voyage en Orient était à la mode chez les écrivains, le goût de l'exotisme et de l'aventure, la recherche d'une nouvelle inspiration. Lamartine t'avait précédé, Flaubert allait te succéder. On s'embarquait sur un paquebot, on franchissait le détroit de Messine, on faisait escale à Malte, en Grèce, à Chypre. Maintenant c'est la porte d'à-côté. Un coup d'avion et on se retrouve sur l'aéroport de Beyrouth. Quant au dépaysement, il faut aller le chercher ailleurs. A part quelques maisons traditionnelles, les villes ont été rebâties à l'européenne. On mange des burgers chez Mac Donald, les Mercedes ont remplacé les chameaux. (p. 11)
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Si tu ne t’occupes pas de la politique, la politique, elle, s’occupera de toi.
Ce n’est pas un jeu où l’on peut crier : Pouce ! Je ne joue pas. Laissez-moi tranquille !
Il y aura toujours des gens qui décideront pour toi, qui se mêleront d’organiser ta vie et celle des autres.
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La période des vacances est terminée. M. et Mme Saint-Aubin, François et Philippe sont obligés de rentrer à Dijon.
Andrée Saint-Aubin se rend compte qu’elle a maintenant deux vies. Au magasin, elle est obligée de faire bonne figure, de sourire aux clients, de leur présenter des bagues et des colliers qui ont perdu pour elle tout intérêt. Il lui faut pour cela faire totalement le vide dans sa tête. Mais, dès qu’elle a quitté la bijouterie de la place Grangier, elle se plonge dans les procès-verbaux pour y traquer les contradictions. Elle réfléchit, en parle des soirées entières avec son mari ou François. Pour elle, plus question de sorties ni de réceptions. Ses couverts en argent restent dans leurs écrins. Tout son esprit est braqué dans une seule direction : savoir comment et pourquoi Jean-Claude est mort de façon aussi horrible en compagnie de la petite Kaydasch. C’est une idée fixe qui la poursuit, qui la réveille brutalement au milieu de la nuit.
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Samir Nakhlé, un chrétien d’une cinquantaine d’années, poète à ses heures, arrière-petit-fils de l’auteur de l’hymne national libanais, a été le premier à se réinstaller au milieu des Druzes.
Je m’empresse de le rencontrer. Cheveux légèrement frisés, visage à la fois tendre et volontaire, il me fait visiter sa maison.
- Là, vous voyez, c’était ce qu’on appelle la chambre d’hiver : la seule pièce que l’on chauffait. Toute la famille y mangeait et dormait quand il faisait froid. Des Druzes ont commencé à mitrailler la porte, puis ils sont montés sur le toit et ont lancé une grenade dans la cheminée. Le poêle a explosé.
Il me montre les murs encore criblés d’éclats. Plâtre, ciment, tout a été profondément entaillé. J’imagine ce qu’il en a été des corps.
- Tous ceux qui se trouvaient là ont été tués : ma mère, deux de mes sœurs, un frère et mon oncle. Mon père, lui, était absent. Il assistait à un enterrement dans un autre village. Il a été tué avec un voisin sur la route en revenant à Barouk.
Je risque une question.
- De quel village revenait-il ?
La réponse, celle que j’attendais et redoutais à la fois, tombe, inexorable.
- De Maasser.
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Un gardien , une clé qui grince
Me voilà logé comme un prince
Une paillasse , deux trois barreaux
La promenade sous le préau
Le vent balance les marronniers
Une hirondelle et deux pommiers
la nuit s'en va , le jour revient
Plus que trois ans , c'est presque rien .......
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Denis Langlois
En période de canicule, ce sont les arbres qui sont les plus à plaindre, ils ne peuvent pas se mettre à l’ombre.
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Denis Langlois
En commentaire du livre " Le refus " de Ludovic Massé : Face à la guerre , " Il n'y a de générosité , de dignité et de liberté que dans le refus " . C'est ce que dit le héros du livre de Ludovic Massé , et en fait Ludovic Massé , lui-même .
L'ennui c'est qu'il le dit pour une guerre d'un caractère un peu particulier . Une guerre où la France et une grande partie de l'Europe sont occupées par le régime nazi . Quelle impudence ! Quelle imprudence ! On ne lui a pas pardonné . On l'a placé abusivement du mauvais côté : celui des vaincus , ou du moins on ne l'a pas placé du bon côté : celui des vainqueurs .
IL n'a pas trouvé à l'époque d'éditeur et il était bien naïf de penser qu'il allait en trouver un assez suicidaire pour publier un livre qui allait à l'encontre de la thèse majoritaire du moment : tous les français , en dehors de quelques exceptions avaient été de courageux résistants face à l'occupant allemand .
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Le lendemain nous passâmes devant le conseil de discipline . C'était ce qu'on appelait " le prétoire " . Le directeur présidait , avec à ses côtés quelques vagues sous-fifres . Pas question de discuter ou si peu , vous arriviez encadré de deux gardiens qui vous poussaient avec mépris . En trois minutes votre sort était réglé .
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Tout individu a besoin à un moment donné de reprendre haleine, de se ressourcer, pour conserver esprit d'initiative et désir d'agir.
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Denis Langlois
Toute vie se termine par des points de suspension, surtout celle des pendus.
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Ce serait une erreur de croire que la justice des hommes est toujours parfaite et que les jugements rendus par les tribunaux sont toujours équitables. La justice des hommes ne peut-être qu’à l’image des hommes : fragiles et imparfaite. 
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Si notre monde était vraiment civilisé, les armes et les armées auraient depuis longtemps disparu. Les conflits entre les pays (ou les différentes régions d’un même pays) se régleraient pacifiquement, en s’asseyant autour d’une table et en discutant. 
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Vouloir gagner plus d’argent, être de plus en plus puissante passe avant le bonheur des êtres humains et leurs entente entre eux.
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En réalité, Elias, je suis en train de me raconter des histoires. C'est toi que j'ai peur et envie à la fois de rencontrer. Peur d'être déçu, peur surtout de ne pas savoir quoi te dire. Je sais tellement de choses sur toi que j'ai l'impression d'être une sorte d'agent secret. Je ne saurai pas comment t'aborder; je ne crois pas que l'histoire du livre à écrire marcherait sur toi. Je me vois mal te dire : "Je vous cherche depuis des semaines à la demande de votre mère, mais je ne sais pas exactement pourquoi." Le vouvoiement soudain montre bien d'ailleurs mon embarras.
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