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Citation de Woland


[...] ... Une voix. Une putain de voix a hanté la salle d'audience de la cour d'assises de Dijon hier matin. La voix du Corbeau. La voix de l'assassin. C'est une première dans les annales judiciaires et criminelles. Celui que par facilité nous avons appelé "le corbeau de la Vologne" mais que ses victimes nommaient "l'autre", harcelait la famille Villemin depuis 1980. (...)

Dans un lourd silence, le président a décacheté le scellé 19, et sorti de l'enveloppe kraft une cassette enregistrée par Jean-Marie Villemin le 21 mars 1983 dans la matinée. Le corbeau ne le rappellera plus après cette date. Un technicien s'est emparé de l'objet. On a entendu un souffle, un craquement, puis une voix grave. Elle n'était pas rauque et difficilement intelligible à la première écoute. Des mots soufflés avec lenteur arrivaient jusqu'à nos oreilles, portés par des râles : "Mère ... Vérité ... Bâtard ..." Les Villemin, tous, étaient comme des statues de pierre. Les jurés tendaient le cou, visiblement impressionnés. Le président a lu la retranscription écrite de la conversation. Puis la bande est repassée dans la salle insonorisée pour l'occasion. L'assassin, après nous avoir longtemps nargués avec ses lettres anonymes, nous parlait pour la première fois. La voix du corbeau de la Vologne a quelque chose de léger, de fluet, de flou, de malsain, d'effrayant. Elle fait penser à la voix que peuvent prendre certains conteurs quand ils veulent faire peur aux enfants en imitant une méchante sorcière. Sauf qu'ici, les enfants sont un peu vieux, l'angoisse va crescendo, l'histoire dure longtemps et finit très mal ... [...]
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