Denis Roche

« Temps profond » est le journal intime d'un photographe plus que celui d'un écrivain. Je ne connaissais pas Denis Roche. C'est en tout cas son talent de photographe qui ressort de son journal. Même si aucune de ses photos ne s'y trouve. Tout y est appréhendé par le prisme de l'image. On peut être dérouté par ce livre. La répétition des scènes de sexe avec sa compagne finissent par lasser. Ses différentes rencontres professionnelles avec le monde de l’édition peuvent également agacer et présenter peu d'intérêt pour le lecteur. Il reste néanmoins une vision du monde tout à fait passionnante. Celle du photographe. Il voit ce que l'on ne voit pas. Le monde à travers son objectif, ce troisième œil qui rend le monde, les choses, les situations telles que le lecteur ne les voit pas toujours. C'est, à mon sens, le principal intérêt de ce journal. A réserver cependant aux amateurs.

Poète et photographe, Denis Roche (1937-2015) a choisi dans l'Histoire de la photographie cent clichés qu'il a commenté pour bâtir un ouvrage majeur, très personnel.

Comme un pavé dans la tradition lyrique, cet essai/recueil poétique vient dire la mort de la poésie au XXe siècle. De lecture indigeste au néophyte, l'ouvrage s'inscrit dans une réflexion sur l'évolution de la poésie formelle moderne.

Mais j'entends l'âme émue d'un autre chant, je vous laisse éteindre la lumière après avoir rangé ce livre dans la bibliothèque. Je lui préfère les mélodies d'une poésie bien vivante encore!

A l'époque où Denis Roche écrivit cet OLNI, cet objet littéraire non identifié, la photographie était encore basée sur les appareils argentiques (vous savez, ces machins où il fallait mettre un rouleau de pellicule, qu'il fallait ensuite faire développer, et attendre patiemment le retour du labo). Que dirait-il aujourd'hui, où les smartphones sont devenus le principal outil de prise de vue? Probablement les mêmes choses, ce livre n'a pas pris de rides.



Denis Roche a expérimenté le selfie bien avant l'heure. Il utilise couramment le retardateur, réglé sur 30 secondes. Il explique que cette option lui permet de se prendre en photo sans prendre la pose : au bout de 30 secondes, dit-il, on a oublié que l'appareil va se déclencher, cela permet donc de se découvrir soi-même. Indubitablement, il y a un style photographique Denis Roche.



Depuis longtemps je m'interroge sur ce qui nous pousse, nous les humains à prendre des photos. Désir de figer un instant dans l'éternité, de (se) prouver qu'un instant, un évènement, une personne, un objet, ont réellement existé, comme le disait Barthes avec son fameux "ça a été"?



A cette question existentielle, Denis Roche apporte quelques réponses originales. Je ne résiste pas au plaisir de vous en livrer une: la photographie, c'est comme le sexe. Ce n'est pas l'acte de prendre une photo, en lui-même, qui apporte de la satisfaction: c'est le fait de savoir que cet acte, on va pouvoir le répéter. (Je me suis toujours demandé pourquoi il y a beaucoup plus de photographes masculins que féminins, que ce soit parmi les amateurs ou les pros: en voici peut-être une des raisons?)



On comprend grâce à Denis Roche que la photographie a son propre but, sa propre culture, et qu'il est totalement vain de la comparer à un autre art tel que la peinture ou la sculpture.



Je ne vous dirai pas pourquoi ce livre a pour titre "la disparition des lucioles"... à vous de le découvrir!

Denis Roche est un artiste qui m'est désormais totalement antipathique. Il y a dans ses démarches artistiques une autodestruction du corps poétique qui m'a sidéré. Totalement dans l'ère du temps de l'époque de l'"avant-gardisme", je suis totalement resté en dehors de son idée de destruction de la poésie par la fondamentalité-même de la créer. Ses textes étaient totalement illisibles, le but. {10}

Un homme important dans le milieu de la photographie et de la poesie! Un regard neuf et éclairant sur la photographie. Un entretient fort et éclairant sur ce médium qui fait maintenant parti de notre quotidien!

Un ouvrage un peu particulier, avec des photos et du texte, recueil de chroniques dans la magasine "City" au milieu des années 80.

Sur la page de gauche une photo, sur celle de droite, sur une trentaine de lignes, des réflexions qu'elle a inspirées au chroniqueur.

Cela peut être un commentaire sur la composition ou les valeurs de l'image, sur les circonstance dans lesquelles Denis Roche l'a découverte ou celles de la prise de vue, notamment lorsque le photographe les lui a expliquées.

Ce n'est pas de la sémiologie ou de l'analyse d'image mais l'esprit qui vagabonde.

Ce livre a un coté mythique,comme exemple du récit photographique de voyage, et la découverte du Mexique dans les années 60 par un routard, parti avec un appareil photo et ayant appris son maniement sur le tas.



L'ensemble est un inégal mais il est difficile de revenir d'un voyage, même long, avec que des bonnes photos.

Il y a des images pour lesquelles on devine des émotions, des souvenirs associés mais qui ont fondu dans le livre et il y a aussi des icônes, certaines ayant été d'ailleurs reprises comme photos d'illustration pour la couverture des certains romans en collection folio.

J'ai eu le plaisir de découvrir cet auteur lors d'une conférence axée sur ses photographies.

Au delà de cette conférence, j'ai eu envie de connaître ses écrits.

Chez un artiste, tout est lié, les écrits, les photographies. Au final, les uns

permettent de comprendre les autres. La photo permet souvent de mettre en évidence

ce que les écrits ne sont pas parvenus à faire comprendre.



Tout ceci pour dire que j'ai été plus attirée par les photographies de Denis Roche,

qui sont si simples et pourtant si extraordinaires, que par ses écrits.



Un auteur, poète, photographe à découvrir.