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Critiques de Denise Bonal (6)
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Turbulences et petits détails

Petite critique pour cette pièce que je vais jouer cette année avec la troupe à laquelle j'appartiens... et que forcément j'ai lue !



C'est une pièce chorale, comme l'est un film choral, avec des histoires de famille, des gens qui se croisent, des petits mystères qu'on ne comprend pas tout de suite... ou pas du tout. C'est un peu le seul reproche que je ferais à cette pièce, les moments où on ne comprend pas... Mais peut-être (voire sans doute) est-ce voulu... Ou peut-être (voire sans doute) que je suis parfois trop bête pour comprendre des évidences... A part ces moments de flottement où on se dit "Mais qu'est-ce qu'elle a voulu dire en disant ça ?", le reste est touchant, drôle, arrive à la vérité par l'absurde, une vérité peut-être (voire sans doute) plus vraie que la vérité logique.



Une piécette à la suite de la première, très juste elle aussi, très belle et forte dans ses symboles.
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Les Pas perdus

Une gare. Un lieu de transit ou de rencontre, de fuite ou de retrouvailles, de perdition ou de travail ordinaire - oserais-je dire de train-train quotidien?



On y croise des amants en rupture de ban, des gamines en fuite, des vieilles paysannes oubliées par la famille citadine et qui jouent les coryphées. Des solitaires, des dames de la SNCF qui astiquent les wagons en se racontant le feuilleton de la veille...parfois les gens reviennent, changés ou pas par ce qui s'est passé en coulisse, dans la vraie vie, parfois ils se croisent ou ils se ratent, et on se dit que c'est bête, le destin, ces deux rails qui jamais ne se rejoignent...



Servi par une belle écriture. Une pièce à lire, à monter, à voir...
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Les Pas perdus

Le théâtre moderne a pris la tangente. Pour ceux qui ne vont jamais qu’aux comédies-boulevard jouées dans les hameaux type Chèvreville-sur-Patachoux, la scène moderne a compris que le cinéma l’avait devancée de partout, niveau réalisme du jeu, décors, effets spéciaux. Comment ne pas tuer cet art ? Y’a pas 36 solutions : innover. Avec des trucs impossibles sur grand écran : surcharge de didascalies ou au contraire absence de texte superflu jusqu’à la ponctuation, décors symbolico-minimalistes, pièces de 10 000 heures, histoire récitée en monologues ou pièces chorales, comédiens qui vont zouker parmi le public au moins une fois par séance… On pourrait croire ça chiant ou bordélique, c’est sans compter le côté provocateur de nombre de metteurs en scène, d’où le fait que tout le monde dise « ah le théâtre ma bonne dame c’est vraiment plus que pour les bobos du XVIe ». De sorte qu’il s’y est finalement créé une avant-garde bien plus diversifiée et intéressante que pour une bonne frange du 7e art.

Sans aller aussi loin dans l’underground, Les pas perdus se différencie néanmoins du théâtre occidental traditionnel du fait qu’il tente une nouvelle structure narrative : des histoires courtes interconnectées dans un désordre chronologique rarement reliées par un fil direct ; toutes ont néanmoins pour point commun de se dérouler dans une gare. L’auteure écrit dans sa (trop courte) préface que la gare est pour elle le lieu par excellence des nouveaux tournants de la vie, en raison de son imaginaire basé autour du départ, du retour chez soi, et surtout du voyage, à venir ou déjà fait. On se retrouve ainsi avec une grosse centaine de pages de sketchs comiques, tragiques ou tragi-comiques, écrits dans un style simple et faussement naïf, abordant un nombre considérable de sujets sociétaux (du chômeur en fin de carrière au racisme de tous les jours), poétiques (les pensées qu’on peut avoir après la mort d’un proche, la recherche désespérée d’un monde utopique), ou tout simplement humains, le thème de la famille revenant très régulièrement : les parents de Denise Bonal sont souvent absents, agressifs ou dans un autre monde que l’enfant, dans tous les cas brisant les ponts que l’enfant tente d’établir avec eux, l’inverse se produisant très rarement.

Alors qu’en penser ? On a là une nouvelle expérimentation de la texture d’histoire, celle-ci se composant d’une myriade de petites autres tissant un réseau pour mettre en valeur les multiples facettes d’un thème central, dans un ensemble accessible à n’importe quel âge, sans pour autant prendre le spectateur par la main vu l’austérité de certains tableaux. Pourtant, on sent que la pièce sur le papier ne suffit pas : on est loin du théâtre dans un fauteuil, et si la plume dépouillée de Bonal fait merveille pour simplifier les sentiments humains et en effectuer une sorte de vulgarisation sensorielle, on se rend difficilement compte des différentes nuances de ton et de jeu sur le papier que ses personnages pourraient emprunter afin de la mettre en relief. Bref, il s’agit là d’une pièce qu’on ne peut pas se contenter de lire sur papier, qu’on a besoin de voir plutôt que d’en faire une simple activité cérébrale pour réellement la vivre.

Portrait doux-amer d’individus se cherchant sans jamais être sûrs de parfaitement se trouver, tantôt drôle, tantôt triste et tantôt grinçant, Les pas perdus apparaissent au final comme un matériau cotonneux et éthéré, mais extrêmement malléable et ne demandant qu’à être enrichi. Allez me lire cette pièce et essayer de la monter comme je le fais moi-même actuellement, car après tout, c’est pour votre culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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De dimanche en dimanche

Le Lauréat du Grand Prix de littérature dramatique 2006 pour l'oeuvre française est Denise Bonal pour ‘De dimanche en dimanche’ édité par les Editions Théâtrales.
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Les Pas perdus

C’est avec plaisir que j’ai renoué récemment avec la lecture de pièces de théâtre. Ce même plaisir que j’avais à 20 ans alors que je découvrais un à un, les dramaturges d’ici et d’ailleurs, les classiques comme les contemporains. Souvenir impérissable d’heures incomparables passées en compagnie de ceux et celles qui allaient me donner le goût d’écrire à mon tour, le temps d’une saison, d’une création et d’une mise en scène. C’était en 1983/1984. J’avais pour excuse mes 22 ans. Malgré des critiques favorables, j’ai laissé la scène à d’autres qui ont cela dans le sang.



Or, j’ai eu récemment une fringale de théâtre. Non pas, de spectacles mais de textes. C’est ainsi que j’ai lu Ma femme du Portugais José Maria Vieira Mendes, une pièce que je n’ai pas beaucoup appréciée, et Pas perdus de Denise Bonal, comédienne et dramaturge décédé en avril 2011.



La pièce se déroule dans une gare où personnages partent, rentrent, se quittent, attendent quelqu’un ou une façon de s’échapper de leur vie, espèrent, crient, se retrouvent, se croisent et se croisent dans ce lieu qui exprime à lui seuls les mots de Shakespeare :

Le monde entier est un théâtre,

Et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs.

Chacun y joue successivement les différents rôles

D’un drame en sept âges.



La pièce offre au lecteur des scènes brèves, des personnages qu’il a peut-être croisés ou qu’il aurait pu rencontrer au hasard d’une gare. Des personnages dont on sait souvent peu, ou alors juste où ils vont ou qui ils attendent. On ne s’attarde pas sur eux. Comme on ne s’attarde pas non plus dans une gare qui est avant tout un lieu de passage. Une pièce pour les amoureux des gares, dont je suis, que vous pourrez voir sur les réseaux sociaux offrant des vidéos si lire le théâtre ne vous plaît pas autant qu’assister à une représentation.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Les Pas perdus

5 étoiles forcément, lorsque l’on a la chance d’étudier ce recueil de courtes scènes se déroulant dans le hall d’une gare, avec sa troupe de théâtre.

L’auteure cisèle le texte, choisit les mots, dicte le tempo, provoque l’émotion..

Mention spéciale pour Les petites Lumières jaunes. Je n’ai pas su dépasser le 2ème couplet tant l’émotion m’a prise à la gorge en première lecture.

C’est le troisième texte à m’arracher des larmes.
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