Pendant un demi-siècle, j'ai gardé le silence. Je ne voulais pas ressembler à ces Poilus de Verdun qui irritaient les jeunes à force de raconter leur guerre. Pourtant, sur mon bras, le tatouage était toujours là : A 16727. Le matricule d'Auschwitz. Auschwitz-Birkenau, plus exactement. C'est le nom de ce marécage polonais où fut installé le pire des camps de la mort.