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Citation de ladesiderienne


Là, je me suis assis dans la pénombre sur le premier banc, j'ai humé l'air imprégné de traces d'encens mêlées au parfum des chrysanthèmes, contemplé plusieurs saints figurant sur des vitraux et dont les yeux en losange ressemblaient à des pierres précieuses, puis regardé les flammes des petites bougies votives se refléter sur la balustrade d'acajou devant l'autel en me demandant pourquoi on avait autorisé un enfant de huit ans à vivre juste assez longtemps pour connaître toute l'atrocité de l'existence.
J'ai levé la tête vers le Jésus de verre coloré, les bras ouverts au-dessus du tabernacle en or.
- Huit ans, ai-je chuchoté. Expliquez-moi ça.
"Je ne peux pas."
Vous ne pouvez pas, ou Vous ne voulez pas ?
Pas de réponse. Dieu n'a pas son pareil pour se fermer comme une huître.
Vous offrez huit ans de vie à un enfant. Vous permettez qu'il soit kidnappé, torturé, affamé et violé pendant quatorze jours - soit plus de cent trente heures, dix-neuf mille huit cent minutes interminables -, et puis Vous lui donnez à emporter comme ultime image celle du visage de ces monstres qui lui ont transpercé le cœur, lacéré la figure et ouvert la gorge sur le carrelage d'une salle de bains.
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