Il s'essuya brièvement le visage avec un bout de tissu, s'interrompit et me sourit. Il n'avait enlevé les traces de suie que sur son nez, son menton et son front, et ses yeux étaient encore cerclés de noir comme ceux d'un raton laveur. L'aube venait tout juste de poindre et, dans la pénombre de la tente,son visage sombre et ses cheveux se fondaient dans la toile, me donnant l'impression de parler à un corps sans tête.
— Je me suis inspiré d'une idée à toi, expliqua-t-il.
— A moi ? On dirait un joueur de banjo dans une revue de jazz ! Qu'est-ce que tu as encore été inventé ?
— Un « commando » ! dit-il avec une immense satisfaction. C'est bien comme ça qu'on dit, non ?