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Citation de COLPINDidier


"Préface de Bernard BLANDRE

Lorsque j’étais lycéen, j’exprimais mes états d’âme par des poèmes manuscrits dans un cahier. Suivant ce que j’avais appris en cours de français, je rédigeais des alexandrins en m’efforçant de faire rimer les vers. Et puis j’ai trouvé cela trop contraignant et j’ai rejeté les règles. Mes vers n’étaient plus que de la prose découpée par des sauts à la ligne. Caractère rebelle de l’adolescent ! Je n’avais pas bien compris qu’écrire des poèmes nécessitait de la discipline et que le respect de la méthode en faisait la beauté.
Depuis, mon cahier reste au fond d’un tiroir et je suis seul à en avoir lu le contenu.

La démarche de Didier Colpin a été exactement l’inverse, ce qui fait la qualité de son œuvre. Il a attendu l’âge mûr pour commencer à publier et il maîtrise parfaitement la technique. Ses vers ? Souvent des alexandrins avec hémistiches, mais aussi des tétrasyllabes, des pentasyllabes, des hexasyllabes, des heptasyllabes, des octosyllabes … Parfois le passage de l’alexandrin à l’hexasyllabe en fin de poème. Ses strophes ? Souvent des quatrains, des quintils et des sizains. Les rimes ? Des rimes embrassées ou croisées…
Il ne s’agit pas ici de dresser un inventaire complet mais de mettre en valeur la technique du poète.

L’auteur d’une préface ne doit pas être confondu avec un critique littéraire. Si j’avais voulu l’être, j’aurais mitraillé l’auteur de questions pour mieux situer chaque poème dans son contexte et comprendre tel ou tel passage qui lui est si personnel qu’il est seul à bien le comprendre. Le contexte de ces textes datant de 2014 à 2018 ? On voit bien ici une critique de l’Amérique dans II Timothée et peut-être là de l’islamisme dans la « sombre doctrine » (Hébreux) mais peut-être me trompé-je…
Je laisse le lecteur libre d’interpréter ce que Didier Colpin a voulu laisser dans le flou.

Le titre du recueil est Dans l’écho de la Bible et chaque poème est relié à un verset de chaque livre biblique mais l’auteur n’a pas vraiment écrit un ouvrage religieux.
Se discernent dans I Jean la nostalgie d’un Eden perdu, la référence à l’évangile dans la Bonne Nouvelle dactylographié en italiques dans Apocalypse et peut-être le Diable dans Esther. Mais la mention de Chronos dans Jude montre que la mythologie grecque nourrit aussi la symbolique.

Les poèmes révèlent l’état d’esprit de l’auteur quand il les rédige. Y perce un certain pessimisme au vu d’une humanité prisonnière de son passé, du temps et du vieillissement qui conduisent à la mort, la déception de rêves non réalisés, le caractère éphémère du bonheur. Les dictateurs sont dénoncés ainsi que les inégalités sociales : le sans domicile fixe est opposé à l’affairiste et la condition socialement inférieure de la femme est dénoncée.
Et pourtant nombre de poèmes saluent la beauté de la nature, l’espoir malgré tout d’une paix future, l’unité de l’espèce humaine.
Le fatalisme ne s’impose pas : est-ce un hasard si c’est dans le dernier poème, Apocalypse, que l’auteur appelle au militantisme ? Un cri subversif s’impose ; il faut savoir se montrer transgressif, et
« La subversivité
Sait être bénéfique
Pour notre humanité… »

Bernard Blandre est un historien français.
Professeur agrégé d'histoire, il est le président de l'Association d'étude et d'information sur les mouvements religieux, dont il est l'un des fondateurs.
Son travail est salué entre autres par le sociologue Regis Dericquebourg, membre permanent du Groupe de sociologie des religions et de la laïcité au CNRS et professeur-associé à la Faculté pour l'Étude Comparative des Religions et de l'Humanisme à Anvers."
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