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Citation de santorin


Un jeune Breton dont je ne connaissais pas le nom, tout juste si je savais qu'il venait des environs de Quimperlé, craqua le premier. La détonation de son Lebel s'était mêlée au sifflement d'une marmite. La balle était rentrée sous le menton puis avait traversé le casque, en ligne droite……
J'ai ramassé le fusil encore fumant en gueulant de désespoir. Pas un n'a réagi quand j'ai défoncé le crâne de ce pauvre Breton à coups de crosse. Ils me croyaient dingue, ça se lit vite dans les regards cette pitié pour ceux qui divergent.
Il le fallait. Pour lui. L'ont-ils compris ?
On aurait bien déniché un bureaucrate dans le service chargé de répertorier les pertes, trop heureux de détecter un "suicidé", un lâche qui avait choisi de mourir de sa propre main plutôt que d'affronter les balles boches !
Infâme connard, c'est en pensant à ton crâne que je réduisais en bouillie celui d'un jeune gars.
Il le fallait. Même si son nom gravé dans la pierre ne signifie pas grand chose. Simplement le repos d'une mère, d'une femme qui continuent à vivre sur un souvenir. Un numéro sur un registre des pensions, payant la peur au tarif de la mendicité.
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