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Citations de Didier Daeninckx (751)


-en plus, ils jouent à domicile ! Ça ne va pas être facile. Si je ne viens pas, ils mettront le gars d'El Oued dans les buts, pour me remplacer. C'est une vraie couscoussiere.
-on dit "une passoire " en français.
-et "El Oued", tu crois que c'est français !
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On tente d'assimiler les couches sociales les plus durement touchées par la crise, à des groupes présentant des dangers pour le reste de la société. Un véritable tour de passe-passe ! Les victimes sont transformées en épouvantails. Et ça marche ! La grand-mère la mieux attentionnée serre son sac à main sur son ventre dès qu'elle croise un garçon aux cheveux trop bouclés !. Rien que cette peur permet de légitimer, par avance, les mesures prises à l'encontre de ces gens. (p.127)
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La guerre qui ravage l'Europe depuis bientôt quatre années a été allumée en de multiples foyers. On a mis le feu à des dizaines de mèches avant de trouver la plus volatile. En Afrique, en Asie, au Maroc, et surtout aux confins de notre continent, dans les Balkans. Ce n'est pas le hasard qui a fait que le brasier s'est propagé, quelques jours avant le meurtre de mon père [J.Jaurès], depuis Sarajevo, en juillet 1914, dans une ville de Bosnie arrachée à l'Empire ottoman, à la puissance turque. L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand et de son épouse a fourni le prétexte, mais les canons étaient avides de leurs obus, les avions gourmands de leurs bombes.
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Une soixantaine de membres de la MOI sont arrêtés lors de cette rafle, seuls24 passent en procès. Un seul sur les 24 échappe à la condamnation à mort. 22 hommes sont condamnés à être fusillés, et la seule femme, Olga Bancic, sera déportée en Allemagne où elle sera décapitée, à stuggart. Etre fusillés est considéré par les nazis comme un honneur dont les femmes sont indignes.
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Lorsqu'un noyé se débat, il pense rattrapper la vie, alors qu'il ne fait que hâter la mort.
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Tu vois, on fait des progrès : pour lui nous ne sommes pas des cannibales mais seulement des chimpanzés, des mangeurs de cacahuètes. Je suis sûr que quand nous serons arrivés près des maisons, là-bas, nous serons devenus des hommes. p.41
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Baltringue, on naît, baltringue on meurt, il n’y a pas à sortir de là
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Il faut parfois désobéir pour rester un homme.
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En entendant son prénom, Charles Aznavour se glissa dans la conversation. (...)
- Le mois prochain, cela fera onze ans que Missak a été fusillé. Onze ans... Pourtant, j'ai l'impression que je l'ai quitté hier soir, qu'il aurait pu être ici, cette nuit, en notre compagnie... Avant chaque spectacle, dans ma loge, pour me concentrer, je joue aux échecs, une petite partie contre moi-même, et je pense à lui qui m'a initié à ce jeu quand j'avais une douzaine d'années... Je crois qu'il aurait été heureux de me voir sur la scène du Moulin-Rouge, alors qu'il a assisté à l'un de mes tout premiers succès, à deux pas de la place blanche. Un succès modeste, mais un succès quand même. On devait être en 1937... A la maison, on tirait le diable par la queue. Pour aider à faire bouillir la marmite, Aïda et moi, on écumait tous les radios-crochets dont les prix étaient versés en argent liquide. Ce jour-là, Mélinée et Missak nous accompagnaient dans un grand café de la place Pigalle. Elle nous avait bien averti de ne rien commander en nous montrant les deux pauvres francs perdus dans son porte-monnaie. Il y avait des dizaines d'inscrits. Aïda s'est lancée dans une chanson d'amour tragique, du genre "Pardonne-moi si je n'ai pas su te comprendre" qui a fait impression, tandis que votre serviteur, une cane à la main, traversait la scène de long en large en imitant Maurice Chevalier... Au moment de la distribution des prix, on se tenait très fort la main, avec Aïda. Le speaker, avec son nœud papillon, s'est approché du micro et a commencé à lire son papier. Cinquième prix, rien. Quatrième prix, rien. Troisième prix, rien. Mélinée nous a regardés en haussant les épaules, l'air de dire : "ce sera mieux la prochaine fois..." Deuxième prix, un billet tout neuf de cinquante francs est attribué à... Aïda Aznavourian. On n'avait pas fini de l'embrasser que le gars, toujours collé à son micro, annonçait, le premier prix : "un billet tout aussi neuf mais de cent francs, celui-là est attribué à Charles Aznavourian ! " Un jour de gloire, il ne manquait plus que la Marseillaise ! Sur le chemin du retour, Missak a acheté un poulet rôti, un kilo de frites et une bouteille de vin rouge dans une baraque du boulevard et on a tous fait la fête, papa au piano, dans l'appartement en pente de la rue Lafayette...
Sa mère lui coupa la parole.
- J'ai encore dans un tiroir la lettre qu'il m'a envoyée de Bretagne quand il était mobilisé dans l'armée française, au début de la guerre. Il a écrit : "Charles sera l'honneur au peuple arménien, et une gloire pour la France"
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Nous n'avions plus une seule minute de tranquillité, même notre repas faisait partie du spectacle. Quand les heures sonnaient au clocher de Notre-Dame-de-Saint-Mandé, dix d'entre nous étaient obligés, à tour de rôle, de grimper à des mâts, de courir, de ramper, de lancer des sagaies, des flèches, des javelots.
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Avant, tout était gris, tout était noir, les maisons, les trottoirs, les boutiques, jusqu'au ciel saturé de fumées et de poussier... On n'avait pas besoin de couleurs pour être ensemble... Les rues, les usines, ce n'était pas dé décor... C'était notre vie.
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- Tu ne peux faire gaffe, le chimpanzé! Tu descends de ta liane ou quoi... Tu te crois encore dans la brousse?
Une femme s'est mise à rire, à l'arrière, puis la voiture a filé vers les fortifications en crachant des nuages de fumée. J'ai pris Badimoin par l'épaule.
- Tu vois, on fait des progrès : pour lui nous ne sommes pas des cannibales mais seulement des chimpanzés, des mangeurs de cacahuètes. Je suis sûr que quand nous serons arrivés près des maisons, là-bas, nous serons devenus des hommes.
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Une fois seulement, gamin, il avait assisté à un éclusage de nuit, près de Saint-Omer, aux Fontinettes. (...)Les lampes aux vapeurs chimiques trouaient le brouillard épais et répandaient une lueur jaune sur le canal, tandis que les mariniers s’échinaient au treuil et au cabestan. Le fracas des eaux noires qui se déversaient dans la fosse couvrait le rythme métallique des cliquets sautillant sur les rouages. En amont une autre péniche faisait donner sa corne de brume à laquelle répondaient les cloches et les klaxons des quelques bateaux engagés sur le chenal. Il s’en souvenait comme d’un Noël.
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Aubry travaillait alors pour le ministère de la Guerre et demeurait très discret sur son emploi du temps. Je réussis vaguement à comprendre qu'on l'envoyait en mission en Suisse, tous les deux ou trois mois. Là-bas il avait ordre de traîner dans les cafés fréquentés par les Français et de sympathiser avec la clientèle.
Il faut dire que plusieurs milliers de soldats s'étaient réfugiés à Genève, à Berne, pour fuir la boucherie. Le flux s'était accentué après le mois d'avril 1917 et les offensives débiles de Nivelle. Dès qu'il ferrait un déserteur, Aubry s'arrangeait pour le saouler et le ramener, le soir venu, au poste frontière français… Avec, au bout du voyage, la cour martiale.
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- Tout le monde nous court après et toi, tu nous aides. Pourquoi ? Tu ne sais rien rien de nous.
- On a un peu la même couleur, et quand des noirs sont poursuivis par des policiers, je ne sais pas pourquoi, je suis du côté des Noirs...

Page 42, Éditions Éléonore Paquet, 2017.
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À Paris, des camions nous ont emmenés à l'Exposition Coloniale.
Là, des gardiens nous ont conduits au zoo de Vincennes...
... puis nous ont parqués dans un village kanak reconstitué derrière des grilles...
J'étais l'un des seuls à savoir déchiffrer quelques mots que le pasteur m'avait appris, mais je ne comprenais pas la signification du deuxième mot écrit sur la pancarte placée devant notre enclos.

HOMMES ANTHROPOPHAGES DE NOUVELLE-CALÉDONIE

Page 9, Éditions Éléonore Paquet, 2017.
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T. 2 – Page 22
… Impossible de s’enfuir. Il y avait des gardiens en haut des miradors avec des mitrailleuses, des grillages électrifiés, du fil de fer barbelé, et surtout nulle part où aller…
En plus on ne nous donnait presque rien à manger. Je n’avais plus de force. La seule solution, c’était d’être assez forte dans sa tête pour survivre. Garder l’espoir. Se dire, jour après jour, nuit après nuit, qu’on était un homme, une femme. Pas un animal. Si on acceptait, un seul instant, d’être un numéro, ils avaient gagné, et c’est comme si on était mort.
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La voie était libre ; ils purent distinguer, au loin, l’Arc de Triomphe illuminé à l’occasion de la visite officielle du Shah d’Iran et de Farah Dibah. Comme à leur habitude, les femmes prirent la tête. On voyait même des landaus entourés d’enfants. Qui pouvait se douter que trois cents mètres plus bas. Masqués par la nuit, les attendait une escouade de Gendarmes Mobiles épaulée par une centaine de Harkis. À cinquante mètres, sans sommations, les mitraillettes lâchèrent leur pluie de balles. Omar, un jeune garçon de quinze ans, tomba le premier. La fusillade se poursuivit trois quarts d’heure.
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Marc Twain- Le cultivateur de Chicago [extrait cité]

Mais où avez-vous appris qu'il fallait savoir quelque chose pour écrire dans un journal...Espèce de salsifis...qui fait les articles sur les finances ? des sans-le-sou...Qui mène les campagnes anti-alcooliques ? Des ivrognes...Qui disserte sur les questions militaires ? Des cul-de-jatte qui n'ont jamais mis les pieds dans une caserne... Qui rédige les journaux d'agriculture ? des imbéciles comme vous, fleur de carotte ! Un journal idiot trouve toujours un public. Et plus il est idiot et plus son public est nombreux. (...) Que fait-on dans la presse , on exploite cyniquement la sottise, la cupidité, toutes les basses passions humaines. Et c'est le succès ! Voilà comment je comprends le journalisme. (p.70-71)
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La trahison n'avait pas coûté bien cher à l'Etat : un simple passe-droit pour l'obtention d'une licence IV nécessaire à la reconversion dans la limonade de l'insoupçonnable prolétaire.
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