En fait, je le sais aujourd'hui, ni mon père ni moi n'aimions les faits divers. Tout au contraire, nous les avions en horreur, ils nous révoltaient, nous offusquaient, nous révulsaient.
Ce que nous aimions, mais alors là passionnément, c'étaient les personnages qui les hantaient, les victimes, les canailles, les justiciers, les salauds, les duellistes millénaires (...)
Ce qui nous séduisait, c'était le petit peuple des faits divers.
Je dis "petit peuple" parce que les Grands, les Puissants, se réservent le fait historique.
Aux petits, aux modestes, échoit le fait divers. (p. 11)