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Critiques de Didier Le Pêcheur (22)
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Un bref désir d'éternité

Avec ce roman de Didier le Pêcheur , je vous l'avoue franchement , j'ai fait " une bonne prise ".( Facile , oui , encore faut - il la faire , celle - là ) C'est après avoir écouté Gérard Collard au " Magazine de la santé "que je me suis dirigé vers cette lecture dont je dois dire qu'elle fut une belle rencontre .L'histoire se déroule à Paris en 1892 . Jules , garçon de café perspicace , favorise l'arrestation du terrible Ravachol , et face aux menaces , s'engage dans la police .Dans le même temps , Zélie , fille des quartiers populaires , rêve d'un ailleurs plus ensoleillé......Et si je vous dis que leurs destins vont se rencontrer.... vous aurez raison mais, ce ne sera pas aussi facile qu'on pourrait le croire....

Dans ce roman , il y a une peinture de la société de l'époque avec , bien entendu , d'un côté les " nantis " qui n'ont jamais assez de privilèges , et le bas peuple qui lutte pour survivre au prix de sacrifices .....et qui cherche aussi à s'élever , ambition on ne peut plus légitime ...Mais qu'il est difficile de progresser dans une société figée où chaque "arpent" se gagne au prix d'un impitoyable combat ...

En bas , il y a les apaches , mauvais garçons redoutés de toute la population , jouant du couteau et du revolver , régnant sur une population de jeunes femmes d'abord séduites puis rapidement réduites au rôle de " mères nourricières" , de femmes dont le corps n'aura d'autre valeur que les ressources qu'il procure à tous ces mâles en quête de pouvoir et de domination .Alors , oui , il y a des luttes , des affrontements ,des coups tordus et , au final , une " sorte " de code d'honneur qui résiste à toutes les " agressions de l'autre monde " , celui des nantis par le hasard de la naissance ...

Un autre monde où les apparences sont trompeuses , où règne l'hypocrisie , la débauche et ....bien d'autres maux de cette société . Les hommes " cultivent " leur paraitre , flambent , flattent , ambitionnent ....pendant que leurs épouses délaissées et méprisées s'efforcent de flatter leur ego jusqu'à ce que .... l'appel de la chair et de ses plaisirs ne les entraine vers de vrais paradis et ....d' autres cruelles désillusions .

Si les femmes sont particulièrement maltraitées, il serait bien illusoire de croire au réel " pouvoir " des hommes . Certes , ces courageux " mâles " exercent sur elles un pouvoir dictatorial

mais , entre eux , règne une atmosphère particulièrement délétère où tous les coups sont permis ...pour accéder au Graal ......

Du coup , il y aura la " putain " par nécessité, si l'on admet le " parler cru " et la" putain " par ennui , frustration et vengeance . Pas très moral, certes , mais ...c'est vous qui jugerez .

Certaines situations sont " crues ", très " visuelles " , mais l'auteur a l'art de présenter les choses avec tact et pudeur .C'est , à mon avis , une belle description de la société de l'époque avec ce qu'elle pouvait avoir de ....mieux et de pire ? ...J'hésite. Là , je me "plante " , pardon . Pas de meilleur ni de pire , non , de "pervers et d'hypocrite " , en précisant que le meilleur et le pire ne sont pas forcément là où on les attend ....

Pas de temps mort dans ce roman , des personnages bien " campés ", détestables, ambigus ou attachants ,une histoire très cohérente et travaillée. Personnellement , je partage l'avis de Collard ( ce n'est pas toujours le cas ) , j'ai bien aimé, lu en fort peu de temps ...Un signe .

Par contre , la couverture , bof , bof .trop " soft " , " passe partout " on pourrait croire que " une histoire d'amour ....." C'est plus complexe mais ça, vous n'êtes pas obligés de me croire . J'dis ça......

Un dernier mot ....Heureusement , la société , de nos jours , a beaucoup évolué ....Pas d'accord ? Moi non plus .....
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Un bref désir d'éternité

Livre lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de janvier 2019. Un grand merci à Babelio et aux éditions JCLattès pour leur envoi.



Si l'on se fondait uniquement sur le titre et sur l'illustration en couverture, on pourrait croire qu'il s'agit d'une histoire sentimentale dans les milieux ouvriers de la fin du XIXème siècle. Didier Le Pêcheur se charge de rectifier les choses dès les premières pages. Certes, l'intrigue se situe bien dans le Paris, à la charnière du siècle. Mais on est ici plus proche du naturalisme de Zola que du roman à l'eau de rose.

Comme son illustre prédécesseur, l'auteur dépeint avec brio le Paris du petit peuple, celui des cafetiers et des catins, des policiers de terrain et des marlous.

Les anarchistes, Ravachol en tête, mettent la capitale en émoi par des attentats à la bombe. Dans le même temps se font de plus en plus remarquer les apaches des quartiers est et nord, sortes de gangs avec ses codes et son honneur, ses batailles rangées et sa haine des "pandores". Souvent très jeunes - on y entre en "apprentissage" comme aujourd'hui à la maternelle, ou peu s'en faut, ils vivent contre les standards de la société, refusant la misère ouvrière ou le mariage avec grossesses à la chaîne pour les femmes. Milieu interlope où l'on vit sans penser au lendemain, où les jeunes filles et femmes n'hésitent pas à enchaîner les passes pour rapporter l'argent à l'homme qu'elles ont dans la peau. Chaque jour peut être le dernier, à cause d'une rixe pour un territoire, une femme, un regard de travers, à cause d'une descente de police, d'un client violent, de la phtisie et tellement d'autres dangers.



Dans ce cadre impeccablement retracé, on suit deux personnages en particulier qui vont se croiser et se recroiser. Il y a d'abord Zélie Élie, inspirée de la véritable Amélie Élie qui inspira le rôle flamboyant de Casque d'Or tenu par Simone Signoret. Didier Le Pêcheur dresse un portrait incroyablement saisissant d'une fille d'ouvrier se refusant à la destinée miséreuse de l'atelier. Elle veut plus. N'ayant rien d'autres qu'elle-même, c'est par le trottoir et le désir des hommes qu'elle compte s'en sortir.

Et puis il y a Jules Lhérot, jeune cafetier innocent et naïf qui se retrouve sous les lumières pour avoir permis l'arrestation du fameux Ravachol. Menacé par les anarchistes, il s'engage dans la police avec des envies de revanche et de grands idéaux de justice. La réalité va se montrer à lui dans toute sa fange et sa noirceur. Deux options s'ouvrent à lui: sombrer ou s'endurcir. Son choix est fait. Pas question de tomber.



Deux personnages forts et bien incarnés qu'on voit avancer et évoluer avec grand intérêt et beaucoup de compassion. Autour d'eux gravitent d'autres protagonistes marquants, comme Émile Reynaud, commissaire aux idées bienveillantes et à l'âme de poète, inspiré du commissaire Ernest Reynaud; ou encore Milo, chef d'une bande apache, taiseux et charismatique.



J'ai pris beaucoup de plaisir dans cette lecture. Le cadre contextuel m'a paru très bien campé et passionnant à découvrir. L'argot des guinguettes et du peuple des rues contribue beaucoup à la vraisemblance du récit. L'auteur donne en fin de volume quelques sources bibliographiques qui pourront me permettre d'en apprendre un peu plus sur le Paris de cette époque.

J'ai aimé suivre le parcours de Zélie et de Jules, malgré les épreuves et les champs d'amertume à traverser. Didier Le Pêcheur donne à lire, avec Un bref désir d'éternité, une belle reconstitution socio-historique d'une période charnière et le destin de figures remarquables. A vous relire dès que possible, Monsieur Le Pêcheur.
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Les hommes immobiles

J'étais curieuse de découvrir un ouvrage de Didier le Pécheur ,par ailleurs scénariste et réalisateur.

Je n'ai pas été déçue malgré la complexité et la longueur de ce récit dense, aux phrases longues, construit à l'aide de courts chapitres.



Une saga des illusions perdues, vaste fresque de l'entre- deux- guerres, foisonnante, romanesque, qui conte avec élégance la trajectoire et la destinée d'un groupe d'amis: de 1920 , du lendemain de la grande guerre à l'été 1943: Prisca, la fascinante, aimée par deux hommes et incapable de choisir, Paulin, le propriétaire du vieux château ——brisé dans ses rêves de musicien, qui s'abîme dans la morphine —-demeure délabrée , désertée en pleine nature , où dans le salon fleurait bon une odeur de moisi———ils s'y réunissent——- à l'ombre du Chêne - Foudre, pas loin de l'étang, Martinien, le compagnon d'enfance de Paulin, Instituteur, revenu de la grande guerre , novateur, idéaliste , trublion en son temps , amoureux de Prisca comme Paulin, Zveliakine, Wilhem, Marie , artistes , romanciers et modèles.



Marqués par le malheur de la grande guerre dont ces hommes ont réchappé: une boucherie , un enfer peuplé de cadavres français et allemands pour quelques pouces de terrain , mutineries , exécutions, morts , destructions, tous rêvent d'un futur flamboyant, ils se cherchent une raison d'être heureux après tant de douleurs, d'attente, de souffrance, en espérant que le destin les remettra en selle ....

Ils vont tenter de se reconstruire , mais dans leur coeur la guerre s'éternise..

Las : Ils seront poursuivis par les morts du conflit à venir....

La comtesse , au château, mère de Paulin, en perdant successivement ses autres fils Urbain, puis Fulbert et Gatien en perdra la raison...

Maurepas, ce village oublié , et son château à la silhouette usée, avec sa façade ridée de fissures et la peinture écaillée de ses bois nanti du plus beau monument aux morts du département .....

Seule la naissance de Valentin , vaillant petit coeur , fils de Prisca va réveiller l'élan de vie...

En accompagnant l'arrivée à Paris de Paulin installé à Montparnasse ,où il avait un emploi au café «  le Grand Poucet » le nobliau provincial découvrirait le monde , des femmes et des hommes auxquels il voulait ressembler , peintres, sculpteurs , modèles et musiciens s'ébattaient entre toute liberté ..

L'auteur évoque Zadkine, Picasso, Matisse , Modigliani et tant d'autres chéris ou maudits de Montparnasse ..

Paulin revivait ,..Maurepas , Prisca et Martinien commençaient à s'éloigner ...

Martinien et Valentin quitteront eux aussi la Bretagne , à l'été 1934.

Puis viendront l'exode , un matin de juin 40., ces hordes en panique qui défileront , jetées sur les routes , en plein désordre,,,



Mélancolique , historique, politique, cette longue fresque qui conte les douleurs , les deuils , les arrachements de la guerre, ses suites, le Paris insouciant des bohèmes et des fêtes , la grande valse des sentiments , la séparation vers des routes différentes des héros qui s'achemineront vers une nouvelle guerre est inspirée, pétrie de trahisons, d'aventures, d'amour vain , de promesses , de convictions, de fuites, de désillusions , de rêves de nouveau monde et de fatalisme ...



«  Car les heures qui passent, jusqu'aux plus belles d'entre elles , ne sont pas temps octroyé , mais volé aux vivants .. »

Édité chez Jean - Claude Lattés. Emprunté à la médiathèque.
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Un bref désir d'éternité

Voyous des fortifications, bandes d'apaches* au couteau leste, pandores en hirondelle, putains et marlous, ouvriers à deux sous la journée, guinguettes et maisons closes...

Et dans les quartiers chics, des bourgeoises corsetées, des courtisanes entretenues, des patrons de presse, le bruissement des cercles intellectuels et culturels.



Et pour maintenir l'ordre public de la Belle Époque, une police aux querelles internes...



La machine à remonter le temps nous propulse dans la dernière décade du XIXe siècle parisien, dans les quartiers populaires où les garçons sont destinés au vol et à l'anarchie, et les filles au trottoir.



Le gardien de la paix Jules Lhérot va se tanner le cuir dans ce métier dangereux, frustrant et dépourvu de reconnaissance.

La jeune Zélie est une fleur du pavé.

Il est du côté du droit, elle de celui de la faute.

Ils vont se tourner autour, au fil de deux vies inconciliables.



Voici une fresque sociale bien reconstituée, s'appuyant sur des faits historiés, mettant en perspective la politique, le maintien de l'ordre, le rôle de la presse, les aspirations sociales des plus démunis, le merchandising du sexe et de la galanterie, pauvres et riches confondus. La psychologie des personnages est autant travaillée que la fiction narrative, terreau fertile d'une belle adaptation cinématographique potentielle.



Pour qui affectionne la thématique sociale historique, c'est le roman parfait!

Tout aussi parfait que la qualité d'écriture.



* Pègre parisienne



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Un bref désir d'éternité

S'autorisant pour notre plus grand plaisir à prendre des libertés avec la réalité, Didier Le Pêcheur dépeint dans ce roman,une formidable fresque des bas fonds de Paris dans les années 1900 . Trois personnages ayant réellement existés donnent vie à l'histoire : La belle Zélie ( Amélie Élie) célèbre prostituée incarnée par Simone Signoret au cinéma, Jules Lheros " le tombeur de Ravachol" et le commissaire Reynaud. Sur une vague d'anarchie et un souffle de Liberté , la question qui taraude tout au long du roman est celle de la possibilité d'échapper à sa condition sociale et plus particulièrement pour les femmes. " Finalement,ouvrier ou banquier, bourgeoise ou putain, on nous plaçait a la naissance dans une cage dont on nous empêchait de sortir,notre vie durant. Ne pas voir les autres,ni leur misère,ni leur chance,ni leur différence était le moyen le plus sûr de ne jamais se rebeller."

Zélie,bien qu'issue de la plus triste condition n'est pas la Cosette de V.Hugo. Elle aspire à une vie indépendante,libre et sans privation. Elle a Vite compris qu'il ne fallait compter que sur elle même et elle ne possède que son corps... Cela n'interdit pas d'aimer et son coup de foudre pour Milo,chef d'une bande d'Apaches ,apporte un regain de romantisme qui,sans faire l'impasse de la dure réalité du monde de la prostitution,renvoie l'image de l'amour à la Roméo et Juliette.

Ici la morale est revisitée ,les valeurs et lois Bourgeoises sont remises à leur juste place,celle du maintien des intérêts de classe et surtout de ceux des hommes. Tout voyous qu'ils soient,les Apaches attisent davantage l'admiration et le respect que la police et les journalistes, déjà " chien de garde" du pouvoir.

Ce roman m'a entraînée dans le grouillement du Paris populaire, m'a fait partager cette soif d'émancipation des femmes et renifler le goût de la liberté...quoi qu'il en coûte !
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Un bref désir d'éternité

Roman social, roman d'aventure, roman d'amour, c'est tout cela à la fois et c'est un plaisir que de le lire.

S'inspirant habilement de trois personnages ayant réellement existé - Jules Lhėrot, "le tombeur de Ravachol", Amélie Élie, celle qui a inspiré la fameuse Casque d'or interprétée par Simone Signoret, et Ernest Raynaud, fonctionnaire de police mais aussi écrivain et poète - Didier le Pêcheur les fait se rencontrer et nous emporte dans une histoire passionnante, celle des mauvais diables, Apaches, putains, semi-mondaines, policiers, politiciens et anarchistes dans le Paris des années 1890-1900.

La ville est décrite comme une mangeuse d'hommes, broyant ouvriers exilés de leur campagne, crevant de faim et de désillusions, et gamines échouées sur les trottoirs, prématurément fanées par la misère.

Tous les personnages sont complexes et bouleversants. L'écriture est belle et lyrique sans emphase.

Je recommande vivement ce roman.
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Un bref désir d'éternité

Mêlant adroitement la grande histoire avec la fiction Didier Le Pêcheur nous entraine dans le Paris des anarchistes et des apaches . Dès les premières lignes on est happé par l'histoire et difficile de quitter Jules , Zélie et les autres .

De l'action et de la romance dans une société et un Paris en pleine mutation. "Un bref désir d'éternité" se lit comme on regarde un film , tout coule sans heurt et on est tout étonné d'arriver au bout de ce roman si rapidement . Très bien documenté même si Didier Le Pêcheur nomme les bandes qui régnaient sur les faubourgs "Apaches" dans son roman qui se situe vers 1890 alors que ce terme n'apparaitra qu'en 1900 . Excellent moment de lecture qui donne envie d'en connaitre un peu plus sur ce Paris en prise avec les anarchistes et les Apaches et qui bientôt allait connaitre l'enfer de la grande guerre.
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Un bref désir d'éternité

"C'est nous qui sommes les hiboux

Les apaches, les voyous

Ils en foutent pas un coup

Dans le jour, nous planquons nos mirettes

Mais le soir nous sortons nos casquettes

Nos femmes triment sur le sébasto

Pendant que nous chez le bistrot dans un coin bien au chaud

On fait sa petite belote avec des mecs comme nous

Des coquins, des apaches, des hiboux."



Cette chanson de Piaf m'a hanté tout au long de ma lecture de ce "Un bref désir d'éternité" dans lequel Didier le Pêcheur -que je ne connaissais pas- convoque ce Paris de la Belle Epoque et ses quartiers populaires, sa noirceur, sa violence, ses cocottes et ses apaches.

Il y a un rien de Zola dans ce roman réaliste, cruel, cru et un peu du Marcel Carné de l'Hôtel du Nord et du Quai des Brumes. Un peu d'Eugène Sue et d'Aristide Bruand et ces inspirations, ce mélange donnent un roman extrêmement prenant, efficace. Engagé même. Profondément désillusionné aussi. Désespéré et sans concession. Un roman noir, un vrai de vrai.

"Un bref désir d'éternité" nous convie à suivre les destins croisés de Zélie, fille des faubourgs qui pour s'extraire de son destin tout tracé d'ouvrière se lance dans la prostitution et dans les bras des chefs apaches, aussi cabossés que violents et charismatiques; de Jules qui de modeste garçon de café deviendra policier après avoir contribué à l'arrestation de Ravachol; de l'inspecteur Reynaud, poète tourmenté à ses heures et de Madeleine épouse bourgeoise frustrée.

Si la trame du roman est définitivement romanesque, elle emprunte bien à la vie des modèles des personnages (Jules Lhérot, Amélie Elie -célèbre Casque d'or- , Ernest Raynaud) et quelles existences...

Loin du fantasme d'une belle époque toute de littérature, d'art, de finesse et de beauté, Didier le Pêcheur a pris le parti de raconter l'envers du décor: il y a d'un côté le monde des nantis. Hypocrite. Venimeux. Mélange de pudibonderie et de faux semblants. Débauché, désoeuvré. du côté des faubourgs, c'est le monde misérable des ouvriers et des apaches où faute de pouvoir s'en sortir honnêtement, on préfère brûler la vie par les deux bouts; où il vaut mieux être la gagneuse d'un chef de bande que fille ouvrière. On joue du désir comme du couteau ou du revolver, on boit plus que de raison et on oublie demain dans les guinguettes. On rêve aussi. Quant à la police...

De cette violence, de cette époque pétrie de paradoxes jaillit un roman beau, tragique et intelligent qui se lit comme un feuilleton, qui se savoure malgré son amertume, son petit gout de désenchantement. Dans "Un bref désir d'éternité", il y a peut-être de la place pour le désir, mais ni pour la rédemption, ni pour l'amour. Encore moins pour l'espoir.

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Un bref désir d'éternité

Ce roman raconte la vie d'une jeune fille Zelie, éduquée par son père à la campagne et qui rêve d'un autre destin. Belle adolescente, rebelle, libre et déterminée elle sera convoitée, séduite et utilisera ses charmes pour tenter de sortir de la fange.

Elle croisera le chemin de femmes et d'hommes tout autant perdus qu'elle mais qui chacun à leur mesure participeront à son «émancipation». Jules, naif dans un premier temps, opportuniste et calculateur saura patienter pour s'imposer dans sa vie alors que les chefs de bandes s'affrontent, tentent d'éliminer l'adversaire maquereau jaloux/amoureux ?

Une lecture enrichissante et éclairante sur la vie des différentes classes sociales et politiques à la fin du XIXe, dont les héros sont inspirés par des histoires vraies. Didier Le Pêcheur sait accrocher le lecteur grâce à une narration réaliste et détaillée.
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Un bref désir d'éternité

Un bref désir d'éternité... Vivre sa vie pleinement. C'est ce à quoi aspirent les personnages de ce roman aux côtés desquels j'ai foulé les pavés du Paris de la fin du XIXème. Surtout le Paris des bas-fonds et de la pauvreté où se mêlent et se croisent ouvriers, anarchistes, bandes rivales et prostitution.

Jules Lhérot est garçon de café. Son avenir semble tout tracé mais sa vie est bouleversée lorsqu'il livre à la police le célèbre anarchiste Ravachol. Avec de nobles résolutions, il finit par s'engager dans la police, mais ira de déceptions en désillusions. Il croisera le chemin de Zélie, qui elle, très jeune, comprend que pour s'extraire du monde ouvrier dont elle vient, il faudra faire un choix radical. D'un caractère et d'une volonté très affirmés, elle est bien résolue à vendre son corps, ce qui lui permettra elle en est sûre d'avoir une vie meilleure, aux côtés, elle l'espère, d'un bel Apache.

La prose de Didier Le Pêcheur est agréable à lire, et avec ses personnages très finement dessinés, inspirés de faits réels (Zélie et son histoire font écho à Amélie Elie dite Casque d'Or), l'auteur dresse aussi le portrait du Paris de la Belle Epoque qui se trouve à un réel tournant de son histoire. J'y ai aussi mieux découvert ces fameux Apaches, leurs rivalités et leur code d'honneur. On y voit aussi le rôle de la presse, des journaux, de la police et des complots dictés par les volontés politiques.

Bref un roman qui m'a plu dans l'ensemble, même si j'y ai trouvé quelques longueurs sur la fin.
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Un bref désir d'éternité

Un bref désir d'éternité est un roman de Didier Le Pêcheur, un écrivain que je ne connaissais pas et que j'ai eu l'occasion de découvrir grâce aux éditions JC Lattès et à la plateforme NetGalley.



Vous savez sans doute que j'aime l'Histoire, et le résumé de ce roman historique avait donc de bonnes raisons de me plaire :



" Paris, 1892. Alors que la capitale est en proie à une vague d’attentats et que la police recherche activement l'anarchiste Ravachol, un garçon de café, Jules Lhérot, le reconnaît parmi ses clients et rend possible son arrestation. Érigé en héros par une presse qui est en train de découvrir que la peur fait vendre, Jules devient aussitôt, pour les anarchistes épris de vengeance, l’ennemi à abattre.



De son côté, la jeune Zélie, fille d’ouvrier prompte à frayer avec les marlous et bien décidée à vendre son corps pour se faire une place dans le monde, s’enfuit de la maison de correction où elle a été enfermée. C’est alors qu’elle rencontre Jules, qui tombe éperdument amoureux d’elle...



Il deviendra policier, elle prostituée. Leurs routes croiseront celles du commissaire Raynaud l’humaniste, de Bolivar le flic aux mœurs dévoyées, de Milo l’Apache, de Lefeu le journaliste sans scrupule, ou encore de Madeleine, l’épouse d’un grand patron de presse tiraillée entre sa vie bourgeoise et ses désirs. Mais il aura beau perdre ses idéaux, jamais Jules n’oubliera Zélie...



Dans cette fresque saisissante où les trajectoires personnelles rencontrent la grande Histoire, Didier Le Pêcheur nous entraîne au cœur d’un Paris âpre et sulfureux, des beaux quartiers aux bas-fonds où règnent les insoumis, dans un monde où chacun a quelque chose à cacher, et où la survie des uns se paie de la souffrance des autres. "



Je dois tout de même avouer que j'avais quelques craintes en commençant ce livre. J'avais peur de tomber sur une bleuette naïve avec le Paris de la Belle Epoque en décor de pacotille. Je n'aurais pas pu me tromper davantage, car ce roman est exactement le contraire.



D'abord, le cadre historique n'est pas qu'un prétexte, et le Paris décrit par Didier Le Pêcheur est presque un personnage à part entière, avec ses quartiers, sa vie mondaine, son peuple insaisissable. C'est un portrait très réussi de la ville-lumière au tournant du XIX° et du XX° siècle.



Ensuite, l'auteur nous propose une galerie de personnages captivants. Outre Jules, le garçon de café devenu policier après avoir permis l'arrestation de l'anarchiste Ravachol, et Zélie, la fille du peuple qui rêve d'émancipation par la prostitution, nous pouvons suivre les mésaventures d'un commissaire de police qui rêve poète, d'un policier prêt à tous les vices, d'un charismatique chef de bande, d'un journaliste opportuniste, et d'une bourgeoise délaissée par son mari patron de presse. Outre cette galerie hétéroclite, le roman présente l'avantage de faire évoluer ses personnages. Jules ne restera pas ce jeune garçon de café innocent et naïf, Zélie perdra elle aussi une partie de ses illusions.



Enfin, le récit est prenant et ne se limite pas, loin de là, à une histoire d'amour. D'ailleurs, d'histoire d'amour, il n'en est presque pas question tout au long des 472 pages du roman, qui passent d'ailleurs très vite tant l'histoire est prenante et admirablement rythmée. Cela m'a fait penser aux grands romans populaires publiés sous la forme de feuilletons à la grande époque de la presse de la Belle Epoque. L'hommage à cette forme d'expression littéraire, populaire, divertissante mais pas dénouée d'engagement social ou politique, est en tout cas parfaitement réalisé.



Au final, là où je m'attendais à une histoire légère dans un cadre historique bien connu, j'ai eu le plaisir de lire un roman passionnant du début à la fin, avec des personnages forts mais complexes, et un récit plus riche que le résumé aurait pu me le faire deviner. Une très bonne surprise, et un vrai bon roman de divertissement.
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Un bref désir d'éternité

Paris 1892 - 1914 . un roman qui se lit comme un récit à la Dumas . Très bien écrit, plein de rebondissements. On s'attache aux personnages et à ce qu'ils deviennent plus ou moins malgré eux, pour s'adapter aux circonstances de la vie de cette époque. Fresque saisissante et très réaliste des conditions de la vie bourgeoise, des bas fonds avec ses "apaches" en bandes rivales, des prostituées, des ouvriers , de la jeunesse laissée pour compte, des manipulations politiques policières, de la violence des deux côtés, ...

Très prenant, se lit comme un thriller.
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Un bref désir d'éternité

Zélie et Jules... deux destins liés à jamais, que tout oppose, mais victimes tout deux de l'époque; Voilà comment on pourrait résumer ce roman. Elle est prostituée, il est garçon de café puis flic dans ce Paris de 1892 où la misère, les affrontements entre bandes Apaches, l'anarchisme et la corruption sont courants. On se prend à être attendris par ces personnages ballotés par le destin et par leurs choix aussi. J'ai aimé cette histoire d'amour impossible, car il s'agit bien d'amour dans ce livre et comme un écho à notre époque, le combat des femmes pour sortir de leur condition, l'ambiance de ce Paris bousculé. Un très bon moment de lecture!
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Un bref désir d'éternité

Nous sommes à Paris en 1892, Jules, jeune garçon de café participe à l'arrestation du célèbre anarchiste Ravachol et sa vie s'en trouve chamboulée. Il devient l'ennemi public numéro un des anarchistes de la capitale et décide alors d'intégrer la police en vue de se protéger légalement.

Zélie, jeune fille, vit avec son père l'obligeant à aller à l'école, or elle sèche et découvre Paris et ses quartiers, les troquets, la prostitution... Son père l'envoie en maison de correction chez les bonnes sœurs, elle s'enfuit puis rencontre dans sa cavale Jules qui ne cessera alors de l'aimer, l'épier, provoquer les rencontres fortuites.



L'écriture et le scénario sont très cinématographiques peut-être parce que l'auteur est lui-même réalisateur et scénariste. Les décors sont magnifiquement plantés, les personnages très développés et dignes d'intérêt. Les chapitres défilent facilement tant l'histoire est prenante et dense. Il se passe toujours quelque chose dans le Paris des bas-fonds et des policiers.



Belle découverte que ce roman dont à priori de prime abord la couverture ne me faisait pas rêver !
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Un bref désir d'éternité

Livre lu dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio.



Difficile de parler de mon ressenti de lecture de ce roman, car il est plutôt mitigé. Ce livre avait pourtant tout pour me plaire : la plongée dans le Paris du début du 20e siècle, les apaches, les rivalités, les débuts des brigades du Tigre, l’envers du décor, la corruption, la pauvreté, une histoire d’amour contrariée, un personnage féminin fort.



La 4e de couverture était très alléchante (d’ailleurs je trouve dommage de divulguer autant de l’intrigue. Rendue à la moitié du livre, l’histoire n’avait pas encore atteint les promesses de la quatrième).



La plume de Didier Le Pêcheur est agréable, les personnages sont attachants sans être lisses, même si on peut regretter quelques stéréotypes : la prostituée au grand cœur, la bourgeoise coincée qui devient une pute de luxe, le jeune premier déçu qui sombre dans les excès...



Cependant, je n’ai pas réussi à entrer dans le livre, à vraiment m’approprier l’histoire. Je pense que c’est à cause du point de vue narratif, des monologues intérieurs des personnages qui m’ont empêchée d’entendre la voix de chacun d’entre eux. Le ton et le style identiques pour tous a créé une distance, que je n’ai pas su combler. Sans compter que j’ai trouvé que la narration allait trop vite, sans vraiment s’arrêter sur des moments clés. J’ai eu l’impression d’assister à un film, d’être une spectatrice sans mode pause.



Voilà. Ce n’est qu’un avis parmi d’autres, et je remercie Babelio et les éditions JC Lattes pour cette lecture qui ne m’aura pas laissé indifférente.

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Un bref désir d'éternité

Un bon roman historique et une grande histoire d’amour dans le Paris de la fin du dix-neuvième siècle.

Très documenté et réaliste, nous plongeons dans cette époque où Paris était le théâtre d’attentats commis par les anarchistes.

Nous découvrons aussi les bandes qui ont la main mise sur ce qui rapporte : larcins et prostitution. La petite Zélie y plonge pour ne plus dépendre de sa famille : gagner de l’argent sans être obligée d’aller à l’usine comme son père. Elle n’a pas froid aux yeux et décide qu’elle aura une belle vie.

Ce que j’ai aimé : une histoire bien menée, des personnages charismatiques et du réalisme.

Mon bémol : pas assez littéraire à mon goût, une écriture sans fioritures et plate.

À vous de décider maintenant.
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Un bref désir d'éternité

J'ai découvert un Paris du 20ème siècle que je connaissais pas. J'ai donc appris des choses en lisant ce livre mais...malheureusement je n'ai pas été transportée. Je me suis ennuyée aussi assez souvent. Je trouve qu'il y a des longueurs, pas beaucoup d'action finalement. Si je me suis attachée à Zélie et à sa manière d'être, il n'en a pas été de même pour Jules. Ce dernier reste sur le banc de touche pour moi. De plus, Je m'attendais à une histoire d'amour, mais finalement non, pas vraiment. Par contre il y est finalement beaucoup question de sexe sous des propos déguisés. Pour relater l'histoire, Zélie devient une putain mais sous le joug des apaches, elle ne travaille pas pour elle mais tire son épingle du jeu car maligne, quand ça tourne au vinaigre, elle sait où se cacher et vers qui se tourner. Bien sûr sa vie ne sera pas un fleuve tranquille mais dans l'ensemble elle saura faire les bons choix. Jules passe de garçon de café à gendarme pour se protéger des anarchistes ( puisqu'il en a dénoncé un ). Il va devenir sombre et violent, amoureux de Zélie, mais sans but aucun à part prendre ce qui lui vient. On suivra aussi Madeleine, une bourgeoise qui s'ennuie affreusement et va finir par devenir putain, d'abord pour avoir des amants et enfin car elle se fait piéger pour travailler pour un homme. En fond nous avons des putains, des apaches et anarchistes et surtout un tableau de ce qu'était ce Paris au 20ème siècle, le soir venu quand ouvriers et honnêtes gens étaient rentrés chez eux.
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Un bref désir d'éternité

La capitale vit une vague d’attentats anarchistes sans précédent en cette année 1892. La police recherche activement François Claudius Koënigstein dit Ravachol, un ancien ouvrier reconverti en poseur de bombes pour la cause anarchiste. Son portrait est largement diffusé et Jules Lhérot le reconnaît en l’un de ses clients.



Fidèle républicain, il file au poste de police le plus proche pour que des agents interviennet alors qu’il est encore attablé dans le restaturant de son oncle. Mais la police tarde et Ravachol quitte les lieux. Quelques jours plus tard, le voilà revenu. Cette fois-ci, il n’échappera pas à son destin et sera emmené entre deux pandores.



Jules est un héros, il est reçu par le préfet Lépine en personne, donne des interviews à la presse mais les anarchistes sont furieux et ont juré de se venger, ce qu’ils feront quelques semaines plus tard en dynamitant le restaurant, tuant son oncle.



Obligé de se cacher, Jules se terre à l’hôtel des trois couronnes où il va faire la connaissance de Zélie, une prostituée, dont il tombe amoureux. Mais la jeune fille a le cœur pris ailleurs et Jules, le sien, brisé.



Il décide d’entrer dans la police et se voit sous les ordres du commissaire Reynaud, qui taquine volontiers la muse et passe ses soirées dans les théâtres, en bon admirateur de la grande Sarah Bernhardt qu’il est !



Un soir, il en vint à aider Madeleine, l’épouse d’un grand patron de presse, tiraillée entre sa vie bourgeoise où elle s’ennuie et ses désirs de grand amour…



Un bref désir d’éternité me faisait de l’œil depuis sa parution en janvier, je n’ai donc pas hésité à l’acquérir lorsque je l’ai trouvé d’occasion et à le lire dans la foulée, une fois n’est pas coutume.



Vous le savez sans doute, j’aime beaucoup la Belle Epoque et le contexte anarchisme / apache / le rôle de la presse / police m’intriguait tout particulièrement. Pour bâtir son intrigue, Didier Le Pêcheur, par ailleurs réalisateur et scénariste pour le cinéma et la télévision, s’est solidement documenté et appuyé sur des faits réels et des personnes ayant existé.



Ravachol a été guillotiné le 11 juillet 1892 pour ses attentats anarchistes, arrêté grâce à Jules Lhérot, dont on ne sait rien de plus si ce n’est qu’il est entré dans la police. L’auteur s’est aussi inspiré de la vie d’Amélie Elie, dite Casque d’Or, pour le personnage de Zélie et il y a bien eu un commissaire Raynaud, poète et écrivain. Tout le reste n’est que fiction, une fiction assez noire, ce à quoi je ne m’attendais guère.



Dans cette fresque saisissante où les trajectoires personnelles rencontrent la grande Histoire, Didier Le Pêcheur nous entraîne au cœur d’un Paris âpre et sulfureux, des beaux quartiers aux bas-fonds où règnent les apaches, dans un monde où chacun a quelque chose à cacher, et où la survie des uns se paie de la souffrance des autres.



L’auteur marche dans les pas de Zola en nous proposant un roman naturaliste, il nous dépeint à merveille le rôle de la presse, le Paris interlope des bourgeois, celui des artistes, celui des cocottes mais surtout celui du peuple de Paris et des bas-fonds, où les catins, les apaches et les marlous règnent sans partage.



On suit alternativement Jules, Zélie, Reynaud et Madeleine, des personnages bien dessinés et aboutis. Jules, dans son travail de policier de terrain, les deux mains dans la m*, définitivement marqué par l’attentat dont a été victime son oncle et qui développera une certaine violence au fur et à mesure des évènements qui lui arrivent.



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Un bref désir d'éternité

Quartier populaires de Paris, fin XIXème, dans un monde où les femmes sont des putes ou des mères , les hommes sont rois : chef de gangs, maquereaux, journalistes malhonnêtes et policiers véreux.

Chaque phrase est comme un cœur qui bat impulsant un rythme soutenu au récit : peur, excitation et souffrances. Un peu d'amour arrive pourtant à pousser entre les pavés de la violence, de la misère et de la prostitution.

Le très joli titre et les photos de couvertures sont à la hauteur du roman qui se dévore.
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Un bref désir d'éternité

Le roman a un véritable intérêt historique et présente des personnages charismatiques, mais j’ai trouvé trop de scènes répétitives et une histoire qui manquait de rythme et de direction, ce qui entrainait de nombreuses longueurs.


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