Je suis né en 1954. J’insiste. Mais je suis de ce jazz-là, de l’après-guerre à la guerre froide. Pour toujours. Je répète. J’entends la trompette de Dizzy Gillespie scander la mélodie de Night In Tunisia avant une époustouflante envolée… et mon époque est trouvée. Mon époque de rêve. De mes rêves les plus tenaces. Je suis français donc, à défaut d’être à Chicago, je vais à Saint-Germain-des-Prés, j’y promène mon spleen, mon blues existentiel, le pavé est luisant comme une photo noir et blanc de Dennis Stock. (…) je suis ici et pourtant je suis ailleurs. Magie de cette musique-là : elle fait voyager dans le temps aussi.