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Critiques de Didier Roth-Bettoni (9)
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Le grand livre des faits divers

Le Grand Livre des Faits Divers

NATHALIE Weil et Didier Roth-Bettoni

Editions Hors Collection



Les rapports entre la littérature et le journalisme sont anciens,

marqués, au début du siècle dernier par l’Ecole réaliste, illustrée par

Emile Zola ,par la double activité de romancier et de gens de la

presse, et par les feuilletons à rebondissements ,inspirés du climat

social et politique et publiés dans des quotidiens. La fiction dépasse

la réalité, et le goût du sensationnel et du scandale, réservés à ce

qu’il est habituel de désigner par « une certaine presse » est

largement répandu, mais il y a un autre intérêt au succès de ces

productions : l’actualité permet de saisir au plus près la demande

des lecteurs dans leur intérêt pour nourrir leur imaginaire de

situations réelles avec des processus d’identifications simples , des

intrigues mettant en suspens leur éveil,(leur « étonnement »,disait

Roland Barthes), et finalement peut-être un effet cathartique dans

les histoires les plus troubles. C’est également l’occasion de mieux

comprendre la diversité du réseau social et l’analyse psychologique.



Nous assistons ces dernières années à une réactivation de ce

processus d’inspiration, dans le roman, le théâtre et le cinéma. En

veut-on pour preuve pour des auteurs connus , l’intérêt de

Marguerite Duras pour l’affaire Grégory, de Beckett ou de Jérôme

Garcin pour les sœurs Papin, de Clouzot ,de Jean Luc Seigle et tout

récemment de Philippe Janaeda pour Pauline Dubuisson ,

d’Emmanuel Carrère d’Encausse pour Jean-Claude Roman ,ou de

Régis Jauffret pour d’autres affaires…Les exemples pourraient être

multipliés ,et sont en correspondance à la fois, dans des champs

différents avec le succès des téléréalités, de certains jeux vidéos et

dans le domaine plus strict de la littérature de l’arrangement de la

réalité ,dans le courant de l’auto fiction ,de façon telle que l’on croit

lire un document ,alors le mot de « roman » est inscrit sur la

première page.



Le livre de N Weil et D Roth-Bettoni s’inscrit dans cette lignée et

reprend plus de soixante dix « affaires criminelles du XXème siècle »,

classées de façon « catégorielle » : crimes passionnels, familiaux, de

couple, sur enfants, d’affabulateurs, de haine, vénaux, en série,

séquestrations …, dans une simplification qui permet seulement au

lecteur d’avoir une idée précise du contenu du livre. On aurait en

effet pu penser que des faits divers (et par définition inclassables)

puisent concerner d’autres thématiques ou d’autres siècles. Le

« dictionnaire amoureux des faits divers » de Didier Decoin offre

probablement d’autres perspectives, et on peut regretter que le titre

ne soit plus explicite que dans le sous-titre.



Il y a pour cet ouvrage deux qualités à souligner : un style

journalistique mais « tenu », rend la lecture facile et agréable, et

surtout des références chaque fois aux productions littéraires ou

cinématographiques inspirées par les affaires et ce point est original.

Il est possible que le livre sollicite de nouvelles transpositions

littéraires ou autres.



Les faits divers restent ce que l’on en fait, et on peut rappeler le

commentaire de ce pigiste d’un grand quotidien envoyé auprès

d’André Gide qui venait de mourir, et qui envoya un billet : « mort

naturelle »…
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Le grand livre des faits divers



Crimes de haine, vénaux, sur enfants, passionnels, familiaux, de couples, en série… Dans le grand livre des faits divers vous parcourez tous les types de crimes. Il y a bien sûr les affaires très connues : le gang des barbares, Dutroux, Fourniret, Courjault, Maupetit, Patrick Henry, Rey-Maupin, Dupont de Ligonnès…; mais aussi certaines que j’ai découvertes : David Beaune, les diaboliques d’Urcel, Marcel Barbeault… Certains cas sont décrits en profondeurs et analysés tandis que d’autres sont juste relatés. Chaque type de crime est dans un premier temps expliqué avec souvent leur évolution dans le temps et les peines qui en découlent. Deux ou trois grands cas sont ensuite expliqués suivis d’affaires simplement évoquées en une ou deux pages. Chaque partie se termine par une liste de films, livres qui sont basés sur ces faits.





Ce livre est très intéressant par les faits qui sont relatés mas aussi par les analyses faites sur certaines affaires. Certains cas me laissent toujours aussi perplexes : l’affaire du petit Gregory, les infanticides de Véronique Courjault; tandis que d’autres nous plongent dans l’horreur : Fourniret, Dutroux, le gang des barbares, Francis Heaulme… Des noms qui ont fait les grands titres des journaux.







On s’aperçoit jusqu’où l’envie, l’amour, la haine, l’argent peuvent mener. La personnalité des criminels est analysée pour mieux nous faire comprendre leur psychologie même si les faits sont les plus souvent impardonnables.







En résumé, ce livre est très intéressant, assez complet… Si vous êtes assidus de l’émission Faites entrer l’accusé, Le grand livre des faits divers est pour vous. Si vous ne suivez pas ou peu ces affaires d’assassinats, vous trouverez tous les éléments pour vous mettre à jour.







Je remercie les éditions Hors Collection qui m’ont permis de découvrir Le grand livre des faits divers lors de l’opération Masse Critique de Babélio.






Lien : http://mapetitebibliotheque...
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Arsène Lupin : L'enquête pour tout savoir sur l..

Les missives de Fanny H pour Collectif Polar

Maurice Leblanc écrit des contes et des nouvelles pendant une quinzaine d’années qui laissent entrevoir les prémices d’un Arsène Lupin. Pierre Lafitte, un grand visionnaire, patron du mensuel Je sais tout, rêve d’un personnage à succès comme Sherlock Holmes. Maurice Leblanc lui écrit dont L’arrestation d’Arsène Lupin qui parait le 15 juillet 1905. Les lecteurs sont au rendez-vous, le public est conquis et Mr Lafitte est ravi. Il convainc Maurice Leblanc de continuer malgré quelques réticences de ce dernier et comme il a bien fait ! Mille mercis Mr Lafitte !

Le nom d’Arsène Lupin a été utilisé dans la presse, avant la Première Guerre mondiale, dans des publicités par exemple, pour des lunettes ou des cadenas, ce qui est très amusant. Entre 1900 et 1903, il y eut une recrudescence des cambriolages qui fut sans doute une source d’inspiration. Didier Roth-Bettoni revient donc sur tous les moments importants de la vie d’AL comme ses nombreux mariages ou ses nombreux noms : Don Luis Perenna, Raoul d’Andrésy, Floriani, Maxime Bermond, etc. J’ai retrouvé également des personnages que j’aime beaucoup comme Victoire la nourrice d’Arsène, l’ingénieux Isidore Bautrelet et comment oublier ce brave inspecteur Ganimard à qui Lupin en fera voir de toutes les couleurs !

Il y a donc 16 romans et 39 nouvelles puis 4 pièces de théâtre, des opérettes, des bandes dessinées, des films (en Hongrie, en Espagne, en Ecosse, etc. la renommée de Lupin est universelle), des chansons et de nombreux produits dérivés. AL a un incroyable succès au Japon. Hélas, il y a pas mal de représentations cinématographiques qui sont considérées comme perdues actuellement que ce soit en Grande-Bretagne ou aux États-Unis. De nombreux acteurs l’ont incarné comme Jean-Claude Brialy, Robert Lamoureux et Georges Descrières ; bien qu’au cours de son œuvre, Maurice Leblanc n’a jamais réellement identifié physiquement son personnage. Tous les lieux où il a habité sont aussi répertoriés, c’est une petite encyclopédie lupinesque.

Le Clos du pin, à Etretat, a été acheté par Maurice Leblanc en 1918. Ce dernier s’embourgeoise en même temps que le gentleman-cambrioleur. L’auteur nous apprend que Conan Doyle avait aussi cherché à se défaire de la présence quasi permanente de Sherlock Holmes comme pour Maurice Leblanc. Ce dernier perdra la tête à la fin de sa vie en imaginant qu’Arsène viendrait pour le cambrioler. Cela m’a rendu triste pour lui de lire ceci et en même temps, je n’ai pas été surprise car Maurice Leblanc vivait avec Arsène depuis si longtemps, il était hanté par Lupin.

Dans Arsène Lupin, l’enquête pour tout savoir sur le gentleman-cambrioleur, Didier Roth-Bettoni cherche à percer tous les secrets de ce dernier. Je l’ai lu posément car il m’a amené à réfléchir et à me remémorer l’œuvre de Maurice Leblanc. Par moment, j’ai même fredonné la chanson de Jacques Dutronc. Il m’a donné envie de revoir la série de nouveau ; par contre, il m’a manqué des illustrations ou dessins de l’époque. J’ai toujours admiré chez Arsène Lupin sa culture générale, il est très cultivé notamment dans sa connaissance des œuvres d’art et il est doté d’un esprit très vif. J’adore lorsqu’il est capable d’un simple coup d’œil de dire si une peinture est authentique ou non. Je me suis toujours délectée de ses mots et donc du talent de Maurice Leblanc.

J’adore Etretat, j’ai eu le plaisir de visiter le Clos Lupin, on ressent sa présence dès que l’on pénètre dans le jardin, on a alors l’envie de trainer et de s’attarder dans ses traces. Il est vrai que nous avons tous notre propre image, notre propre représentation d’AL, pour ma part, il est mince, athlétique, raffiné, élégant et Georges Descrières l’incarne parfaitement.

Je me rappelle très bien à l’adolescence avoir souhaité tour à tour être Arsène, être aimé par lui, être son associé ou être à la place de Maurice Leblanc afin de recueillir ses confidences. J’ai vibré dans L’Aiguille Creuse, j’ai eu peur dans L’ïle aux Trentes Cercueils, je me suis amusée dans Arsène Lupin contre Herlock Sholmès et je m’amuse encore en lisant que la description faite d’Herlock Sholmès » est fort déplu à Conan Doyle. N’en déplaise aux puristes, je n’ai jamais aimé Sherlock Holmes, comment aurais-je pu ? Impossible ! Il a tué Raymonde de Saint-Vérant, la femme d’Arsène. Ce dernier va aimer, souvent, mais aimer douloureusement car plusieurs de ses amours perdront la vie.

Arsène Lupin est un amoureux de la vie, il a été mon refuge à l’adolescence, il est mon héros, pour toujours.

(Merci à Anne)
Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Le grand livre des faits divers

Je suis plutôt adepte des émissions de faits divers, qui foisonnent depuis quelques années. Je me suis souvent posé la question de savoir pourquoi ces émissions m'intéressaient alors même que je leur trouve une certaine forme de "redondance" et de voyeurisme. Je n'ai trouvé qu'une réponse (qui vaut ce qu'elle vaut) : j'espère à chaque fois trouver une sorte d'explication à tout ces actes abominables.



Aussi je vous le dis tout de suite : n'en cherchez pas ici non plus ! J'avais cru comprendre que Le Grand Livre des faits divers allait fournir quelques témoignages d'experts ou au moins chercher des explications dans le passé des grands criminels (car on connaît souvent leurs crimes mais pas leur vie finalement). Je me suis un peu trompée (point d'analyse d'experts)...



Le livre est classé selon les diverses sortes de crimes qui existent (si tant est que l'on puisse vraiment les classer dans une seule catégorie) : crimes vénaux, crimes de couple, crimes sur des enfants, séquestrations... Dans chaque partie, après une rapide analyse de la spécificité du crime, les auteurs s'attardent plus particulièrement sur deux grandes affaires criminelles (passé des criminels, déroulement du crime, peine encourue et vie du criminel une fois sorti de prison). D'autres affaires célèbres sont mises en lumière avant que les auteurs ne fassent la liste de quelques oeuvres (roman, théâtre, cinéma, musique) ayant été inspirées par ces faits divers. Cette dernière partie est d'ailleurs l'un des principaux atouts du Grand Livre des faits divers.



Le style des auteurs est à l'image des émissions de télé : un style journalistique qui aime le sensationnel. Un style ni bon ni mauvais mais qui a le mérite d'être celui que l'on attendait.



Je retiendrais une chose de ma lecture : je pense que notre système judiciaire est assez défaillant. Que les criminels soient acquittés au début du XXème siècle passe (oui oui, vous pouviez tuer l'amant ou la maîtresse de votre conjoint sans trop de souci), mais de nos jours, qu'un assassin soit remis en liberté grâce aux remises de peine je trouve cela vraiment ignoble. Et que dire des "périodes de sûreté". Toute peine est dorénavant suivie de cette mention : perpétuité assortie d'une période de sûreté de 18 ans, ou 30 ans assortis d'une période de sûreté de 15 ans... Autant dire que la moitié de la peine n'est même pas toujours effectuée. Je le savais bien-sûr, mais c'est frappant à la lecture de cet ouvrage. Sans jeu de mot, il y a une forme certaine d'injustice dans notre système judiciaire et j'imagine ce que peuvent ressentir les familles de victimes en apprenant la libération des personnes qui leur ont pris un être cher.



Bon, j'ai l'impression d'avoir fait du sentimentalisme (sûrement encore trop imprégnée de ma lecture). Vous l'aurez sans doute compris après cette critique que je n'espère pas trop indigeste : cet ouvrage surfe sur la vague des émissions criminelles, ni plus ni moins bien.



Je termine en remerciant Babelio et les éditions Hors Collection pour cette lecture somme toute passionnante.
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Cannes et le cinéma : L'album culte

Ce livre est intéressant, surtout que je l'ai lu...pendant le festival de Cannes (les récompenses devant être décernées le 27 mai 2012) ! Je vous rassure (ou pas ?), je n'étais pas à Cannes, mais confortablement installée sur ma terrasse... J'ai été captivée par les anecdotes sur le festival : j'ai ainsi appris que la première session devait être organisée en 1939 (à la base pour concurrencer la Mostra de Venise), mais qu'elle a dû être annulée à la dernière minute à cause de la guerre. J'ai aussi appris que la fameuse Palme d'or est une récompense qui est arrivée tardivement dans l'histoire du festival : elle n'existe que depuis 1955 ! Enfin, il est également intéressant de mieux comprendre les tensions qui existent parfois entre le Jury et le Président du festival, et qui sont parfois à l'origine de fameux scandales... Le livre est plutôt bien illustré, il offre même en cadeau une pochette, collée à la 2ème de couverture, qui contient des cartes postales de Cannes, un carnet à autographes, un morceau du tapis rouge du Festival et un carton de porte intitulé "ne pas déranger, jury en délibération"... Cela dit, je trouve la mise en page plutôt classique, un peu froide, et pas vraiment "sexy". La couverture est d'ailleurs à l'image de cette constatation : un peu simple, pas assez "luxueuse" compte tenu du sujet du livre. En fait, j'aurais aimé que le design du livre me fasse un peu plus rêver, et que la mise en page soit plus dynamique, plus accrocheuse. En tout cas, ce livre m'a donné une nouvelle fois très envie de me plonger dans les vieux films, afin de tâcher d'améliorer ma culture cinématographique (bien que les films primés à Cannes ne me plaisent pas à tous les coups...). Vive le cinéma et...bonne fin de Festival !
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
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Les années sida à l'écran

Je vous propose la critique d'André Sagne dans son excellent blog :

En intitulant son dernier ouvrage Les années sida à l’écran, Didier Roth-Bettoni prend pour objet d’étude une période historique particulièrement sombre, qui va du début des années 1980 à l’arrivée des trithérapies en 1996 mais qui se prolonge au cinéma (on verra plus loin par quelles distorsions temporelles) jusqu’à aujourd’hui, puisque cette année même est sorti le très beau film de Robin Campillo, 120 battements par minute.



Il entend à ce propos parler non de toutes les personnes touchées mais d’un groupe spécifique, celui des homosexuels, « qui, plus que tout autre, subit l’impact du sida » (p.17), et du cinéma qui en a résulté, ces « images de nous en ces temps de tempête » (ibid.). Son livre, il souhaite précisément en faire « un mausolée, un mémorial, un tombeau comme on dit en musique, un hommage à ceux qui ont fait ces images » (ibid.).



Et parmi eux, parmi tous ces cinéastes qu’il va nous présenter, il en est un qui se détache, dont le film incarne véritablement ces années sida, « comme un symbole, comme un emblème » (ibid.) : c’est Zero Patience de John Greyson, dont le DVD, comme pour tous les titres de cette belle collection « Images » des éditions ErosOnyx, accompagne la publication du texte que complètent une chronologie des films cités et un double index des titres et des noms propres.



En effet, pour Didier Roth-Bettoni, il y a trois raisons qui font de ce film (et de son réalisateur) un « repère, un étalon en quelque sorte » (p.12). Il l’est par son contenu : « Il porte en lui toutes les grandes thématiques liées à l’épidémie alors à son pic » (ibid.) ; il l’est par son esthétique : « Il porte haut le flambeau queer de la légèreté et de l’espoir » (ibid.) ; il l’est enfin par sa date de sortie : 1993 (au Canada mais 1995 pour la France), année qui représente pour l’auteur « l’épicentre d’un séisme amorcé dix ans plus tôt et qui n’est pas encore achevé aujourd’hui » (p.11), une « année essentielle dans l’histoire des représentations du VIH » (p.86).



Car la question centrale ici est bien celle de la représentation (de ce que l’on voit à l’écran), de la maîtrise et de la réappropriation d’une image extrêmement dévaluée au commencement de l’épidémie, celle des homosexuels touchés par le virus. De leur visibilité. Avec ses trois composantes qui la caractérisent de temporalité, d’écriture et de signature.



A plusieurs reprises Didier Roth-Bettoni note un double décalage temporel. D’une part entre la sortie nationale d’un film et sa diffusion à l’étranger qui se compte parfois en années (on l’a vu pour Zero Patience mais il y a d’autres exemples). Ce qui accentue parfois le second décalage d’autre part, plus essentiel, entre ce que raconte le film et qu’il présente comme actuel et la situation vécue par les spectateurs au moment où ils le regardent. Pour le dire autrement, nombre de films sortis après 1996 prétendaient dépeindre la réalité contemporaine alors qu’ils ne tenaient aucun compte de l’apparition des trithérapies, comme si le cinéma avait du mal à intégrer en temps réel les avancées thérapeutiques qui pourtant bouleversaient alors la vie des personnes malades (voir pour des exemples p.71 et s.). On retrouve là, appliqué au cinéma, la célèbre distinction de Gérard Genette entre histoire (les événements racontés), récit (le discours qui les raconte) et narration (le fait même de raconter).



L’écriture est évidemment primordiale dans la réception du film. Sans vouloir opposer films « gays » et films « non gays » (Zero Patience versus Philadelphia), « tant ces deux modèles se sont révélés complémentaires » (p.47), l’auteur de L’Homosexualité au cinéma observe une corrélation très fréquente entre le fond et la forme, « comme si l’audace et la fureur du propos ne pouvaient qu’aller de pair avec celles de la forme » (p.83) et inversement pourrait-on ajouter, la tiédeur et le conformisme du propos avec le classicisme, voire l’académisme de la mise en scène.



C’est ainsi qu’on en arrive à l’auteur, au cinéaste qui signe le film, qui lui imprime (ou pas) sa marque. Si Didier Roth-Bettoni reconnaît volontiers le rôle qu’a pu jouer aux débuts de l’épidémie le modèle narratif représenté par Un printemps de glace (John Erman, 1985) pour sensibiliser le grand public (p.51), il s’attache plus spécifiquement à tous ceux qui, touchés eux-mêmes par la maladie, donnent la parole dans leurs films aux séropositifs, aux homosexuels, aux personnes directement concernées, forgent un « cinéma gay du sida » (p.57) en prise directe avec ce qu’ils vivent, sur le triple plan de l’intimité, du militantisme ou du documentaire (p.60). Il leur rend hommage en citant (sur plus de deux pages) le nom des disparus (p.58 et s.) et en auscultant leurs œuvres. Il consacre un chapitre entier à deux d’entre eux parmi les plus importants, Derek Jarman et bien sûr John Greyson, il souligne l’apport d’un Rosa von Praunheim ou du duo Olivier Ducastel-Jacques Martineau qui, par son travail sur la durée, offre à l’instar d’un John Greyson, « une sorte de vision panoramique sur le sida » (p.103).



Par ce travail de mémoire et d’analyse, Didier Roth-Bettoni fait ainsi ressortir tous les enjeux, tous les défis de cette cinématographie non seulement par rapport à la communauté homosexuelle mais aussi par rapport à l’ensemble de la société. Et nous donne l’envie de voir ou de revoir ces téléfilms et ces films. Leur redonne vie en quelque sorte.
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Les plus beaux baisers de cinéma

Un livre à offrir aux amateurs de cinéma et aux romantiques !



De très belles images dans ce beau livre qui nous présente les plus beaux baisers du cinéma et les petites histoires qui se cachent derrière.



Avec plusieurs thématiques :



- baisers mythiques



- baisers romantiques



- drôles de baisers



- baisers transgressifs



- vrais baisers



et baisers musicaux



Un livre que j'ai apprécié mais sans plus, je m'attendais à plus de contenus mais il reste superbe et fera plaisir aux amateurs de cinéma romantique.
Lien : http://lemondedeparaty62.ekl..
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L'Homosexualité au cinéma

Une excellente somme;
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Le grand livre des faits divers

Un livre intéressant qui permet d'avoir une vision différente des crimes et de leurs auteurs.



On sent un travail de recherche important et une manière de présenter les criminels qui offre au lecteur les explications du pourquoi en est-il arrivé là, sans évidemment trouver d'excuse au geste.



BRavo pour ce gros livre très plaisant, bien que la matière soit triste.

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