Il suffisait de prononcer le mot fleur pour que surgissent, comme autant d'orties et de chardons, les images les plus ridicules dans l'esprit des jeunes filles. La faute en incombait aux poètes, qui, des siècles durant, tripotèrent des mots comme œillet, narcisse ou lilas, confondant fraiches roses et demoiselles, pour les mettre en garde car, très vite, celles-ci ne seraient plus que chairs fanées ou pétales flétris, ou d'autres choses désagréables du même tonneau, faisant paresseusement rimer pâquerette avec honnête, œillet avec marié, lilas avec émois.