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3.78/5 (sur 82 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : New Haven
Biographie :

Né dans le Connecticut de parents scientifiques, Dirk Wittenborn a fait ses études à l'Université de Pennsylvanie.

Au début des années 80, il réalise quelques travaux d'écriture pour le Saturday Night Live, et apparaît dans deux sketches de l'émission. Le producteur, Lorne Michaels, veut alors le voir devenir un artiste performer. Mais Dirk, lui, veut écrire des romans.

C'est bientôt chose faire avec Zoe, son premier roman, qui paraît en 1983 dans plusieurs langues différentes. Peu de temps après, Wittenborn se lance dans une extravagante entreprise d'auto-destruction. Il devient célèbre pour le costume rouge flamboyant qu'il porte, et pour ses frasques liés à la drogue.

Il apprend bientôt qu'il est atteint d'une maladie dont il a peu de chance de se remettre. Souhaitant alors faire redémarrer sa carrière, il part pour Los Angeles où il tente de mener une vie plus saine. Mais son état de santé s'aggrave, jusqu'à devenir critique : il subit une opération de 14 heures, dont il se sortira miraculeusement indemne.

Les dix années suivantes se passent mieux pour Wittenborn. Pendant cette période il emprunte une vieille machine à écrire, se procure de vieux disques, et achève ainsi Fierce People (2005), roman salué par la critique et par ses contemporains.

En 2009, il publie Pharmakon, traduit en français aux éditions du Seuil sous le titre Le Remède et le poison.

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Source : /livres.fluctuat.net
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Il est difficile de penser à deux choses en même temps, surtout quand l'une des deux est: suis-je fou?
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À présent, il se trouvait au bar du club des professeurs, s'étant prescrit une bière, et il s'appliquait à penser à « des choses agréables », comme aurait dit sa mère ; en d'autres termes, il tentait de se remonter le moral avant de reprendre le tram pour rentrer chez lui. Il se sentait contagieux. À l'écoute de lui-même sans être égocentrique, il ne voulait pas voir son humeur chagrine contaminer les siens.

Puisqu'il n'avait pas les moyens d'offrir ce qu'il aurait voulu à ses enfants, il allait leur fabriquer quelque chose qu'ils n'oublieraient pas de sitôt, un objet mémorable, un de ces souvenirs qu'il aurait bien voulu avoir lui-même. Il irait à la scierie, achèterait du bois, des clous, des petites charnières en laiton, de la colle, et il leur construirait une maison de poupée. Ce serait surtout un cadeau pour les filles, mais ses deux fils, deux et trois ans, étaient trop petits pour se sentir court-circuités ou émasculés par ce choix. Oui, une magnifique maison de poupée, à deux étages, avec des fenêtres assez vastes pour pouvoir y glisser une petite main, et des planchers amovibles, pour que sa progéniture perçoive les trois dimensions et développe sa représentation de l'espace.

Mais le docteur Friedrich n'avait pas construit la moitié de sa maison de poupée dans sa tête qu'il commença à la démolir : il voyait ses filles se la disputer le matin de Noël, son fils Jack s'étouffer avec l'un des petits arbres en plastique qu'il aurait plantés devant. Jack portait tout à la bouche, et la semaine précédente il avait

failli s'étrangler avec une bille d'agate.

Méditant toujours sur la boîte où il se trouvait enfermé lui-même, l'esprit du docteur abandonna la maison de poupée et tenta de tromper sa mélancolie en se construisant un avenir tout neuf. Rien ne l'empêchait de quitter Yale. Pourquoi ne pas exporter son doctorat de psychologie dans une branche où il paierait mieux : la publicité ?
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A présent je sais pourquoi j'aime être malheureux; le bonheur quel boulot!
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Casper aurait voulu se sentir un autre homme. Il avait attendu toute la journée et une partie de la nuit qu'une main chimique l'arrache au précipice. Il était redescendu du Géant, mais vivre avec la douleur, il s'y refusait. L'attente et l'espoir qui la sous-tendaient, mettaient du sel sur ses plaies, et l'épuisaient.
La première entrée de son journal à l'intention du docteur Friedrich fût datée du 17 mai, 13h130 ; elle disait : Aucun changement. Désespérance² = Absurdités3. Etre en vie fait l'effet d'une punition. Quand il eut mit le point sur le dernier i, il éteignit la lumière et se glissa sous les couvertures appelant de ses voeux un sommeil sans rêve.
Un chien aboya, une sirène fonça vers le crime en train de se commettre, et l'image de Nina allongée auprès de lui, le touchant de sa nudité, ses gouttières ayant rejoint ses vêtements sur le plancher, le fit bander et pleurer en même temps.
Il tenta de se changer les idées en regardant par la fenêtre dans la direction de ces constellations invisibles à l'oeil nu. Il se mit à penser à la masse manquante, sans en faire une affaire personnelle, mais une énigme qui le détourne de cette tristesse taraudante.
Il y avait un physicien de Princeton qui appelait cette masse de la "matière noire", et l'expression lui évoquait l'image d'étoiles entières, avec leurs systèmes, inexorablement happées par des ténèbres invisibles. Puis il s'imagina qu'il avait en lui de la matière noire, qui le faisait se recroqueviller sur lui-même, rétrécir de plus en plus, au point que son existence ne se mesurait plus qu'en termes de pertes.
Il ralluma la lumière, prit son stylo, et ajouta à sa première rubrique : Idées Noires. A la date du lendemain, on pouvait lire : Aucune amélioration. Ces deux mots résumaient l'échec du morceau de sucre, qui n'avait pas adouci le cours des soixante-douze heures suivantes.
Le cinquième jour, Casper redoutait tellement la dépression qui s'abattait sur lui à l'instant du réveil qu'il sauta à bas de son lit et se mit à courir à la salle de bains, au bout du couloir, comme s'il avait les ténèbres aux trousses. Il passa dix bonnes minutes sous la douche avant de se surprendre à chanter le refrain d'une chanson qu'il entendait pour la première fois.
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- Ces trucs-là, c'est très important pour les filles.
Surtout une fille comme Nina.
- Ca me fait plaisir."
Il était sincère.
" Tu es le premier mec qui l'ait draguée. La polio, les béquilles, tu vois, en général, les gars, c'est des gros connards dans mon genre, ils arrivent pas à dépasser ça."
- Elle était belle."
Casper sourit au souvenir de son visage, entrevu quand elle avait regard par-dessus son épaule, en montant en voiture.
"T'as de la chance, toi, t'as l'intelligence de voir ce qui compte pour de bon, l'intérieur des gens..."
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Sur le trajet, il se prit à méditer qu'il est difficile de savoir ce qu'on pense quand on ne sait pas ce qu'on ressent. A moins que ce ne soit l'inverse... Une seule certitude : l'incertitude.
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En revanche, il avait découvert que les collègues du département , exclusivement masculin jusque-là, avaient décidé qu'elle méritait un espace de bureau congruent à son statut de première femme professeur des universités chez eux. Sa table de travail était donc coincée dans un cagibi de moins de deux mètres sur deux mètres cinquante, qui, avant son arrivée, hébergeait les serpillières, les seaux et les balais de l'homme de peine.
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C'était la première grande personne qui ne me disait pas que tout s'arrangerait, que je ne risquais rien, qu'il ne fallait pas que je m'inquiète. Comprenant qu'elle serait bien capable de me dire la vérité, je m'abstins de toute autre question.
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Ils s'étaient rencontrés devant un bec Bunsen, au cours de chimie organique. La flamme n'était pas éteinte, mais au bout de neuf ans de mariage elle avait cessé de le réchauffer de la même manière.
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