RÛMÎ / CETTE LUMIÈRE EST MON DÉSIR / LA P'TITE LIBRAIRIE
Hier, j'étais intelligent et je voulais changer le monde. Aujourd'hui, je suis sage et je me change moi-même.
Ainsi l'être humain est une auberge.
Chaque matin, un nouvel arrivant.
Une joie, un découragement, une méchanceté,
une conscience passagère se présente,
comme un hôte qu'on n'attendait pas.
Accueille-les tous de bon cœur !
Même si c'est une foule de chagrins
qui saccage tout dans ta maison,
et la vide de ses meubles,
traite chaque invité avec honneur.
Il fait peut-être de la place en toi pour de nouveaux plaisirs.
L'idée noire, la honte, la malice,
accueille-les à ta porte avec le sourire
et invite-les à entrer.
Soit reconnaissant à tous ceux qui viennent
car chacun est un guide
qui t'est envoyé de l'au-delà.
Extrait de The Essential Rumi, traduction française de Claude Farni.
Tout l'univers est contenu dans un seul être humain : toi.
Tout ce que tu vois autour de toi, y compris les choses que tu n'aimes guère, y compris les gens que tu méprises ou détestes, est présent en toi à divers degrés. Ne cherche donc pas non plus Sheitan hors de toi. Le diable n'est pas une force extraordinaire qui t'attaque du dehors. C'est une voix ordinaire en toi.
"Si tu parviens à te connaître totalement, si tu peux affronter honnêtement et durement à la fois tes côtés sombres et tes côtés lumineux, tu arriveras à une forme suprême de conscience. Quand une personne se connaît, elle connaît Dieu."
Ou bien parais tel que tu es, ou bien sois tel que tu parais.
Je choisis de t'aimer
en silence,
car en silence
je ne trouve aucun rejet...
Je choisis de t'aimer
dans la solitude,
car dans la solitude
personne ne t'appartient, sauf moi.
Je choisis de t'adorer
de loin,
car la distance
me protège de la douleur...
Je choisis de t'embrasser
dans le vent,
car le vent est plus doux
que mes lèvres...
Je choisis de te retenir
dans mes rêves
car dans mes rêves,
tu n'as pas de fin...
Il y a une voix qui n'utilise pas les mots.
Écoute !
Je ne t'aime ni avec mon coeur, ni avec mon esprit. Le coeur peut s'arrêter, l'esprit peut oublier. Je t'aime avec mon âme. L'âme ne s'arrête jamais, n'oublie jamais.
(" Le livre de Chams de Tabriz")
Sur une île verdoyante, une vache vivait dans la solitude. Elle y paissait jusqu’à la tombée de la nuit et engraissait ainsi chaque jour. La nuit, ne voyant plus l’herbe, elle s’inquiétait de ce qu’elle allait manger le lendemain et cette inquiétude la rendait aussi maigre qu’une plume. A l’aube, la prairie reverdissait et elle se remettait à paître avec son appétit bovin jusqu’au coucher du soleil. Elle était de nouveau grasse et pleine de force. Mais, la nuit suivante, elle recommençait à se lamenter et à maigrir.
Le temps avait beau s’écouler, jamais il ne lui venait à l’esprit que, la prairie ne diminuant pas, il n’y avait guère lieu de s’inquiéter de la sorte.
Ton ego est cette vache et l’île, c’est l'univers. La crainte du lendemain rend la vache maigre. Ne t’occupe pas du futur. Mieux vaut regarder le présent. Tu manges depuis des années et les dons de Dieu n’ont jamais pour autant diminué. (pp. 153-154)
Le passé et le futur n'existent qu'en relation avec toi ;
tous deux ne sont qu'un, c'est toi qui penses qu'ils sont
deux.
"Cache tes (bonnes) actions non seulement aux yeux des autres, mais aussi à tes propres yeux, afin qu'elles puissent être en sécurité loin du mauvais œil"
Livre II, ligne 1501