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Citations de Dominique Barbéris (161)


Elle a confié un jour à Sophie : « Tu vois, je crois que maintenant je n’aimerais pas être jeune, ça ne m’intéresserait plus. » Et comme Sophie s’en étonnait : « Je ne sais pas. C’était autre chose. Et puis, j’ai eu ma part. Maintenant, je me sens étrangère. »
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Prigent n’était pas pressé. Il avait des informations à glaner. Il écoutait ce qui se disait. Et ce soir-là, il resta tard. Il bavarda longtemps, paraît-il avec Elizabeth Shermann. Elle était en blanc, elle s’habillait toujours en blanc. Elle n’était plus si jeune, les hommes le voyaient bien, mais la nuit, elle faisait penser à une fleur de frangipanier dans l’ombre. Quand ils se souviendraient d’elle, ils se rappelleraient une fleur de frangipanier dans l’ombre. Prigent, coudes sur les genoux, le menton dans une main, la faisait rire. On entendait ce rire aigu depuis le coin où ils était assis. La tension baissait par degrés. L’orchestre était parti, mais de temps en temps, dans un coin du jardin, une voix d’homme recommençait à chanter :

Je sais bien tu l’adores
Bambino, Bambino

Il y avait des applaudissements et des rires.
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C'était toute la paix qu'on peut parfois, à certains moments, retirer de la vie, cette paix fragile , si provisoire que nous avons si peur de perdre , dont on goûte, certains soirs , le sentiment si blessant, si aigu: un temps comme arrêté, une fin d'été, des bruits de voix dans un jardin, une lampe allumée à une fenêtre.
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Qui nous connaît vraiment ? Nous disons si peu de choses, et nous mentons presque sur tout. Qui sait la vérité ? Ma sœur m’avait-elle vraiment dit la vérité ? Qui la saura ? Qui se souviendra de nous ? Avec le temps, notre cœur deviendra obscur et poussiéreux comme le cabinet de consultation du docteur Zhang.
Une salle d’attente où on attendait toute sa vie. Aucun bruit de l’autre côté. Aucun signe.
Je sentais une sorte d’angoisse. Je me disais toujours : Si elle s’était trompée ? Qui est-ce que j’attends, moi aussi ? Qui, pour moi, est venu ?
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" Mais elles se taisaient .
Elles avaient peur que l'une dise: elle a changé, tu ne trouves pas? Parce que la remarque aurait pu s'appliquer aussi à elles, dans une certaine mesure, il était indéniable que depuis 81, elles aussi avaient changé. Elles préféraient ne pas creuser cet aspect des choses. "
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[......] ; une devinette inscrite sur un cadran solaire romain : Toutes blessent, la dernière tue.
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Elle rêvait certainement d'être une pianiste élégante et raffinée que les hommes admireraient. Elle était peut-être amoureuse de son professeur de piano. Un classique.
Et malheureusement, le professeur de piano dirait : " Ce n'est pas fameux ; mais pas fameux du tout."
C'était ainsi, la vie ; on essayait de porter vaillamment ses rêves ou ceux des autres.
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Qui nous connaît vraiment ? Nous disons si peu de choses, et nous mentons presque sur tout. Qui sait la vérité ? Ma sœur m'avait-elle vraiment dit la vérité ? Qui le saura ? Qui se souviendra de nous ? Avec le temps, notre cœur deviendra obscur et poussiéreux comme le cabinet de consultation du docteur Zhang.
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Je pensais à ces foules qui en ce moment même sortaient des parcs et des jardins publics. Peut-être que la plupart des hommes traînent les dimanches soir avec la peur de voir la journée finir, la peur d'ébranler en eux une tristesse ancienne ; peut-être que cette tristesse, nous la partageons tous, cette tristesse qu'on sent quand les choses ferment, quand elles finissent.
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La fourgonnette a démarré et il m'a fait un geste de la main avant de tourner en direction de la gendarmerie. Massonneau était un brave type, mais c'était difficile de savoir ce qu'il avait exactement dans la tête.

p.185
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Ces enfants ont les nerfs détraqués, criait maman quand elle ouvrait la porte. Quand allez-vous commencer vos devoirs ? Si vous ne travaillez pas, vous finirez caissières.
Caissières à Prisunic.
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Je vous comprends, m'avait-il dit. Moi aussi, j'aime marcher le soir, et ce chemin est agréable au bord du fleuve. Ici, il n'y a rien d'autre. Le sport ou la télévision. Des kilomètres pour trouver un cinéma. L'eau c'est comme une présence. On ne sait pas exactement pourquoi. Peut-être parce que ça reste clair aussi tard. Je suis comme vous. J'aime bien la marche. C'est une médecine comme une autre. Dans la vie, il y a un cap difficile à passer, vous ne trouvez pas ? C'est le même pour tout le monde. Le milieu. Penser que c'est le milieu, qu'après il sera trop tard, qu'il est peut-être trop tard déjà. Quand on regarde derrière soi, on voit tout ce qui ne va pas, tout ce qu'on aurait dû faire ; on a l'impression de comprendre. Mais quand on regarde devant soi, c'est plutôt noir, il faut l'avouer. On éprouve le besoin de marcher, de se dégourdir les jambes.
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Les enfants sentent la solitude des adultes. Elle les touche parce qu'elle les rend plus proches. J'étais venue près de mon oncle; il avait posé sa main sur ma tête: "C'est toi, ma grande ? Regarde les nuages; il va faire beau demain." Après, je n'avais plus osé bouger; nous étions restés un moment, moi, avec sa main sur ma tête, fière et émue (j'avais six ou sept ans), et lui fumant sa cigarette; il ne fumait que quand il était énervé, des Craven A, je revois encore le paquet rouge, avec une tête de chat noir. Leur odeur âcre est restée pour moi celle de l'Afrique.
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Un mariage c’est comme la mort, on ne peut pas leur en parler puisqu’on le voit toujours de l’extérieur. Personne n’en connaît le secret.
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On marchait en silence, m’a dit Sophie. Maman n’a jamais parlé beaucoup. Ces promenades en silence le long de la mer, c’est un de mes souvenirs. Peut-être que le silence est une façon d’aimer - c’est une phrase que j’ai lue, ou que j’ai entendue. Je ne sais plus.
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"J'aime Douala. Quand je sors de l'Akwa Palace à deux heures du matin, la nuit est aussi chaude qu'à six heures, et elle a cette odeur d'épices, d'estuaire et de pourriture qu'on ne retrouve nulle part."
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Et après, peu à peu, comme pour tous les mariages, dans ces vies provinciales, régulières, qui tenaient encore au siècle d’avant, comme toutes les fêtes carillonnées – les enterrements, les communions et les baptêmes –, le mariage de Guy et Madeleine est devenu un repère à partir duquel on comptait dans la famille, un repère neutre du temps ; on disait : le soir du mariage de Madeleine, l’année du mariage de Madeleine, deux ans après le mariage de Madeleine – un mariage, c’est comme la mort : on ne peut pas en parler puisqu’on le voit toujours de l’extérieur. Personne n’en connaît le secret.
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Les bulletins météorologiques annonçaient tempête après tempête : toutes les rues en pente étaient verglacées et les bus peinaient dans les côtes, notamment dans les quartiers neufs dont les constructions s’étagent sur les hauteurs. Les saleuses passaient dès trois heures, bien avant le lever du jour. Les trains avaient du retard, le trafic ferroviaire avait du mal à se rétablir. L’hypermarché était en rupture de lainages et de radiateurs d’appoint, je me souviens qu’on l’avait dit.
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C'est un défaut courant des hommes : penser qu'avec un peu d'argent ils obtiendront toujours ce qu'ils voudront.
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Les filles froncèrent le nez comme quand elles ne voulaient pas manger leur céleri; ou leur chou-fleur. Elles haussèrent plusieurs fois les épaules et partirent sauter à la corde.
La petite fille resta pendant toute la récréation le dos au mur, toute seule. Les autres s'amusaient, plus loin. Pour se donner une contenance, elle avançait et reculait un pied en grattant le sol.
La moitié de la récréation passa.
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