Avec l'arrivée de mars, les beaux jours ne semblaient plus être très loin ; les journées s'allongeaient peu à peu, les nuits s'éclaircissaient, moins profondes, le printemps était imminent.
Puis, les fêtes pascales d'avril annoncèrent le retour du grand soleil ; les polos commençaient à remplacer les pull-overs et les gilets succédaient aux manteaux.
Mais pendant la récréation qui suivit, un attroupement vint se former autour d'Anna, très fière, qui en rajouta. Elle se rendait bien compte qu'elle avait exagéré. Elle se plaisait néanmoins à faire croire aux autres les histoires sorties tout droit de son imagination. Jusqu'à se persuader parfois inconsciemment de les avoir vraiment vécues !
Anna raconta à Anton que Canaille et Oisine, des oies de ferme, avaient été gagnées par Nanette à la foire mais que, ni elle ni Papy, ne pourraient se résoudre un jour à les manger. Elles vivaient donc comme Blanchette, Pâquerette et Paprika en semi-liberté dans leur enclos, très spacieux.
Ils s'en approchèrent tous les trois car Belle et Tiky étaient restés à l'écart.
Autant la chienne et le chat s'entendaient bien, autant les oies montraient envers eux une certaine hostilité. Lorsqu'elles les voyaient s'approcher du grillage, elles se mettaient à cacarder fortement leur faisant face, menaçantes.