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Critiques de Dominique Desanti (9)
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La Banquière des années folles, Marthe Hanau

Je ne connaissais l'histoire de Marthe Hanau qu'au travers du film la banquière avec Romy Schneider dans le rôle principal.



Ce livre relate davantage une époque avec ses composantes historiques, politique, économique, financière, intellectuelle et artistique que l'histoire de Marthe Hanau elle-même. le destin de cette femme à la forte personnalité est noyé au milieu de personnages emblématiques du Paris des années folles tels que Briand, Berthelot, Poincaré, Herriot, Citroën, Colette, Kessel, Arletty et tant d'autres.



Marthe Hanau fut une pionnière. Première femme banquière à une époque où la bourse était interdite aux femmes. Première femme Directrice d'un organe de presse. Elle va démocratiser la spéculation en prodiguant ses conseils financiers dans son journal « la Gazette du Franc ».



« Les grandes banques offrent 1% d'intérêt ? Elle en offre huit et dix plus une participation aux bénéfices. Les ducs et leurs valets de chambre, les chauffeurs de taxi et les industriels de province, les médecins et les dactylos lui portent leur argent et la portent aux nues. Elle fait « travailler l'argent » aux limites des règles et des lois.

Comment la Finance établie pourrait-elle tolérer la franc-tireuse ? C'est le plus brillant des banquiers, celui que Marthe admire le plus, Horace Finaly, qui prend la tête de la coalition et abat la Banquière. »



Marthe Hanau qui aime le luxe, les palaces, les grands couturiers, les hommes, les femmes et la popularité sera condamnée par une justice corrompue à la botte de la politique et de la finance. Elle préfèrera mettre fin à ses jours quelques jours avant sa libération que de vivre déshonorée.



Ce livre est sorti en 1968. Ecrit dans un style mêlant le journalisme d'investigation et la littérature, je suppose qu'il visait une élite intellectuelle initiée au monde de la finance et de la politique. Il me semble que ce type d'ouvrage n'est plus dans l'air du temps ; l'histoire de Marthe Hanau est passionnante, l'ambiance du Paris des années folles bouillonnante, mais le texte mériterait peut-être d'être modernisé.



Merci à Babelio et aux éditions nouveau monde de m'avoir permis de découvrir cette femme de caractère.
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Sacha Guitry, 50 ans de spectacle

Arletty disait : "Son père et lui ? C'était le théâtre. Rien d'autre. Le spectacle, c'était leur vie. La scène, c'était leur vérité. Le reste...". Et simenon notait, lui, que pour Sacha Guitry, le bonheur c'était de dire en scène son propre texte et d'entendre ses partenaires lui répondre par son texte, de se sentir le créateur complet, le maître du spectacle.

La vie de Guitry est "le roman d'un joueur".

De sa mère qui a sculpté, autrefois, le buste de Lucien, Sacha tient le don du dessin.

Par son père, dès sa plus tendre enfance, il est lié à Sarah Bernhardt, à Mirbeau, à Anatole France, à Jules Renard, à Alfred Capus et à Tristan Bernard.

A quelle vie aurait-il pu rêver adolescent ?

Après la publication des mémoires de presque toutes ses épouses légitimes, des souvenirs de plusieurs maîtresses et amis intimes, après une quinzaine de livres écrits sur lui, ses 107 pièces publiées en 12 volumes de Théâtre et ses 30 films tous abondamment commentés, que restait-il à écrire sur Sacha Guitry ?

Pendant des mois, l'auteur de cette nouvelle biographie a écouté, interrogé, lu, regardé ceux qui l'ont connu, qui ont joué avec lui, l'ont aimé : Alain Decaux, Henri Jadoux, Lartigue, Jean-Louis Barrault, Jean Marais, Raymond Pellegrin, Robert Favard et même Orson Welles et Simenon.

Et le résultat est saisissant, passionnant.

Dominique Desanti déroule pour nous, de manière vivant, à la façon d'un formidable roman, le récit de la vie de celui qui la confondait avec la scène et ne vivait que pour elle.

L'auteur de cette brillante biographie fait tant et si bien qu'il nous fait oublier tout ce qu'on avait pu lire sur Sacha Guitry et semble nous le faire à nouveau découvrir.



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La Banquière des années folles, Marthe Hanau

La Banquière des années folles : Marthe Hanau c'est le récit de l'ascension vertigineuse et la chute tout aussi dramatique de Marthe Hanau que Dominique Desanti retrace avec cette biographie-enquête. Issue d'un milieu modeste, autodidacte et au caractère fort, mariée avec Lazare Bloch, mais entretenant des relations saphiques, cette femme-homme comprend très vite, au sortir de la première guerre mondiale que la spéculation est le moyen pour les petites gens de s'enrichir rapidement. Forte de cette idée, elle met tout en oeuvre pour développer ses activités, notamment en créant La Gazette du franc, organe de diffusion des conseils financiers. Par son charisme, son énergie et sa créativité elle fédère un aéropage de fidèles, rédacteurs, journalistes, avocats - certains se révèleront des fidèles irréductibles - pour démocratiser cette spéculation, promettant des rendements de 8% quand les banques ne proposent que 1,5%, organisant des ventes pour faire baisser le cours des titres, puis les racheter quand ils se redressent...Mais le milieu politique notamment Poincaré, la presse et le monde bancaire avec en tête Horace Finaly, dirigeant de la banque de Paris et Pays Bas, vont tout organiser pour la faire chuter. Poincaré ne lui pardonnera pas d'avoir publié un entretien dans sa gazette et de l'avoir utilisé pour démarcher de nouveaux clients et Finaly, n'accepte pas le fait que le différentiel des dividendes siphonne l'épargne des petits porteurs. A force d'attaques de l'ensemble de ces établissements, c'est rapidement l'hallali puis la curée pour démanteler l'empire qu'elle avait bâti, sous le prétexte fallacieux de l'escroquerie alors que d'autres scandales bien plus dramatiques se déroulent (faillite de la banque Oustric ou l'affaire Stavisky). Malgré les coups bas, Marthe Hanau se redresse tel un phénix de ses cendres, mais l'acharnement et les répercussions de la crise de vingt neuf auront raison d'elle.



La Banquière des années folles : Marthe Hanau est un récit dont la lecture est assez difficile, le style de Dominique Desanti est très concis voire elliptique, supposant que le lecteur est éclairé sur le monde de la finance, je n'ai d'ailleurs pas toujours compris les raisons sous-jacentes ou les instruments et mécanismes financiers décrits et mis en place, sans parler de l'évocation des nombreux hommes politiques, libéraux, radicaux, cartel des gauches que je ne connaissais pas et qui m'ont quelque peu égarée. Reste une certaine réhabilitation d'une femme intelligente entrepreneuse géniale qui a jeté les bases de toute la finance actuelle et qui n'a commis que l'erreur de vouloir défier l'establishment politique et bancaire, suscitant bien souvent leur admiration en coulisse.



La Banquière des années folles : Marthe Hanau est une récit édifiant, extrêmement détaillé, un peu daté, pas toujours accessible mais qui recadre les évènements et mettent en lumière une femme hors du commun.

Je remercie Nouveau Monde Editions et Babelio Masse critique non fiction pour cette découverte détonante.
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Roman de Marina : Romanvrai, Marina Tsvétaeva..

Voilà une vie romanesque!

Marina fut témoin des grands bouleversements politiques et sociétaux de son pays la Russie.

Au travers de son destin tragique, nous revivons ces moments qui ont marqués cette période de l'Histoire.

Ses amours, impossibles, désastreux, sa sensibilité féminine, la misère de l'immigration en France, les rencontres avec des personnalités européennes de l'époque et sa fin dans le dénuement et l'anonymat (comme tant d'autres artistes)... font que l'on ne peut s'empêcher de s'éprendre d'une profonde tendresse pour cette poétesse au talent incroyable, hélas trop méconnue en France.
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Les staliniens

Période de convictions et de heurts.

manifestations, tractations, trahisons et déboires.

Politiques et mensonges se drapent derrière une diplomatie de plus en plus opaque.

Transparence et désillusions berceront une expérience d'une décennie à découvrir.
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Les staliniens

Mon adolescence fut traversée dans le milieu familial par les querelles entre le côté "coco" et les anti . Le PCF fit parti des mythologies de mon enfance et ceux dont parle Dominique Desanti ,les "stals" je les ai bien connus mais ceux de la base aveuglés par la camaraderie , les luttes communes qui les amenaient à gober la déification du moustachu petit père des peuples. Le livre parle de ceux d'en haut , apparatchiks et compagnons de route dont beaucoup retournèrent leur veste opportunément. A ce titre ce livre qui semble relever d'une religion oubliée est encore intéressant.
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La Banquière des années folles, Marthe Hanau

Je connaissais le film "La Banquière" dans lequel jouait Romy Schneider mais je ne savais pas qu'il était tiré d'une histoire vraie. Quand Babélio à proposé ce livre lors d'une masse critique j'ai candidaté pour le recevoir et ce fut chose faite. J'ai découvert l'histoire de Marthe Hanau avec beaucoup d'intérêt. En plus d'apprendre beaucoup de choses sur elle, on apprend énormément sur l'époque, l'entre deux guerres, à laquelle elle a vécu. L'auteure est partie du postulat de ne rien romancer. Un désir de véracité louable mais qui alourdit sensiblement le style de l'auteure. Comme en plus, elle a tendance à rentrer dans les détails des rouages de la finance, le lecteur perd parfois un peu pied et de son intérêt pour Marthe Hanau. La multiplication des portraits que l'auteure fait des nombreux personnages qui ont croisé le chemin de la Banquière participe aussi a cet alourdissement qui rend la lecture moins plaisante. Il n'en reste pas moins que c'est un livre formidablement documenté qui nous apprend énormément sur une époque et sur un personnage a la vie et au destin romanesque.



Un grand merci à babelio et aux éditions Chronos pour m'avoir permis de découvrir ce livre.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Roman de Marina : Romanvrai, Marina Tsvétaeva..

Cela fait bien longtemps que Dominique Desanti a écrit cette vie de Marina Tsvetaieva, et il n'y a pas eu tant de reprises depuis lors.

Une vie tourmentée dans une époque qui ne l'est pas moins, celle de la Révolution russe, puis du stalinisme, et de ses purges, et la guerre, etc. Quantité d'artistes, d'intellectuels et de poètes ont été laminés par ces événements, alors que paradoxalement le pays foisonnait de talents tous plus brillants les uns que les autres. Pour quelques Pasternak, Anna Akhmatova, protégés peut-être par leur génie ou leur étoile, qui en ont réchappé, combien s'y sont consumés, Ossip Mandelstam, Maïakovski, Marina et des centaines d'autres, exécutés, morts d'épuisement en Sibérie, suicidés, etc, etc ?

Ce tableau effarant n'en finit pas, au travers du livre de D. Desanti, de nous interroger sur cette monstrueuse et sanglante aberration de l'histoire que fut la Russie stalinienne.

Marina était, elle aussi, géniale, sa poésie est une des plus belles en langue russe du 20e siècle, elle-même a vécu souvent excessivement comme seuls les artistes ou les Russes savent le faire. On ne peut parcourir sans émotion son trop bref chemin qui, avec le recul, semble inexorable, vers la relégation et la tragédie. Il est des êtres parmi les plus brillants qui ne savent pas s'en sortir et que la roue du Destin broie de façon implacable, peut-être parce qu'ils ne parviennent pas à faire des concessions. Walter Benjamin, à la même époque, faisait, lui aussi, partie de ces étoiles filantes trop vite disparues.

A noter la parution récente de plusieurs ouvrages qui permettent de mieux connaître les protagonistes d'alors et de mieux sentir tout ce qui se passait en Russie des Soviets : la correspondance étonnante entre Marina, Pasternak et Rilke (chez l'Imaginaire, Gallimard), l'ensemble des lettres de Mandelstam miraculeusement sauvegardées (en Babel), des entretiens avec Akhmatova, bon nombre aussi de lettres de Varlam Chalamov (chez Verdier).

A lire tout cela, on prend la mesure d'une culture russe presque encore contemporaine, laquelle persistait à vouloir vivre et briller, malgré toutes les horreurs qui se passaient autour d'elle.
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Flora tristan, vie et oeuvre mêlées

J’ai entendu parler de Flora Tristan pour la toute première fois dans un roman de Mario Vargas Llosa. (C’est aussi grâce à un livre à lui que j’ai appris l’existence de Trujillo. Merci de patcher les trous dans mon éducation, Mario.) J’avais surtout retenu que c’était la grand-mère de Gauguin, le peintre, & qu’elle avait vécu dans la première moitié du XIXe siècle. & aussi qu’elle était une féministe et une organisatrice syndicale avant l’heure, acharnée et pas particulièrement sympathique. (Mais même à ce moment-là j’avais déjà compris que Mario prend parfois quelques libertés avec les personnages historiques, alors je lui donnais le bénéfice du doute. À Flora, pas à Mario.)



Mais c’est toujours un personnage qui m’est resté dans la tête. Elle y a trotté plusieurs années. & finalement cet été je suis tombée sur ce livre rose (il est vraiment très rose) dans une librairie d’occasion, & je l’ai acheté, & je l’ai lu, & ça n’a pas été transcendant mais ç’a été quelque chose, quand même. Je ne suis pas très attirée par les biographies, faut dire. Mais ici c’était 'Vie, œuvre mêlées' &, en le voyant, je me suis dit que ça valait la peine d’essayer.



Donc! Flora Tristan est née au tout début du XIXe siècle, fille d’une Française & d’un aristocrate péruvien qui a jamais pris la peine d’épouser sa douce moitié ailleurs qu’à l’église (...alors que la France reconnaissait seulement le mariage civil), faisant de sa fille une enfant illégitime & de sa compagne une femme perdue qui, surtout après la mort précoce & subite du Péruvien, auront toute la misère du monde à joindre les deux bouts. La pauvreté & l’illégitimité pousseront Flora dans un mariage douteux dont elle finira par s’enfuir ; elle voyagera beaucoup, & son mari essaiera de l’assassiner, & elle se fera ethno-anthropologue au Pérou, puis chroniqueuse de maux sociaux en Angleterre, puis finalement grande défenseure des ouvriers en France, porteuse assez intransigeante d’un modèle précoce de syndicalisme alliant droits du prolétariat à libération de la femme. Elle se tuera littéralement à la tâche, dans une tournée nationale entreprise pour mettre sur pied des « comités ouvriers » dans tout le pays, & mourra à quarante & un ans.



& après avoir lu ce livre, je comprend pourquoi l’auteur a voulu allier alterner entre la biographie et les écrits de Flora elle-même. La structure s’imposait, parce que l’œuvre de Flora est intimement, profondément reliée à sa vie : si elle a défendu les droits des femmes, c’est qu’elle a vu sa mère bafouée à la mort de son père, c’est qu’elle a quitté son mari illégalement, parce que le divorce n’était pas permis ; si elle a voulu aider les ouvriers, de sa façon énergique mais intraitable, c’est parce qu’elle en a été une, avant de s’éduquer elle-même, d’apprendre l’orthographe à vingt-cinq ans & de se mettre à écrire. Il y a quelque chose de remarquable là-dedans, malgré les incohérences & les contradictions, le racisme qui perce parfois, ce ton condescendant avec les ouvriers, sa façon de n’accepter les conseils de personne. C’est un personnage qui d’un côté apparaît véritablement comme le produit de son époque, avec des milliards de préjugés qu’on ne remettra pas en cause avant longtemps – mais de l’autre, comme une personne réellement avant-gardiste, progressiste & profondément attachée à la cause sociale, profondément touchée par la misère qu’elle tente de combattre.



Alors il y a tout ça – mais faut dire que je me suis un peu ennuyée. Pas trop, juste un peu. L’auteure qui se charge du côté biographique a un ton parfois... exalté qui a quelque chose d’involontairement comique, mais le livre date de 1973 & je peux comprendre, la grande époque du féminisme, la révolution sexuelle, tout ça. & les écrits de Flora, même si sa vie à elle est passionnante, sont surtout intéressants en tant que documents historiques, portraits d’une époque – on tombe parfois dans la littérature à sensation (je pense aux descriptions interminables & incroyablement détaillées de la misère londonienne – mais je peux comprendre que ça devait être nécessaire de dire ces choses-là, à l’époque), ou carrément dans le traité syndical. & ça se lit bien! Mais ça lasse un peu aussi.



Donc un bilan semi-mitigé – je suis contente d’avoir lu ce livre, mais je n’aurai très possiblement jamais le goût de le relire. (& je ne le garderai probablement pas dans ma bibliothèque.)

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