La vidéo par actusf.com de la conférence "Quel sexe dans la Science fiction ? Une discussion sérieuse, mais pas trop", qui s'est tenue le 1er décembre 2017 à la Librairie La Virevolte, à Lyon avec Jeanne A. Debats, Dominique Douay et Sylvie Lainé.
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Paumé dans le trou du cul de l'univers, rivé à une planète qui refuse de se laisser voir, enfermé dans une boite guère plus grande qu'un cercueil, avec un type qui n'attend que le premier moment d'inattention de votre part pour vous occire... Il existe tout de même des perspectives d'avenir plus riantes, non?
Pour le commun des mortels, paraît-il, le temps finit par avoir raison des regrets, des rancœurs, des petits désastres quotidiens de l’existence… Moi, je n’ai pas la chance de ceux qui peuvent laisser leur mémoire s’arranger avec la réalité. Pour moi, les souvenirs sont une réplique intangible de ce qui s’est passé, impossible de badigeonner de rose des images ou des sensations, des événements souvent minuscules qui ont pour décor un univers constitué d’un camaïeu de gris.
Vous y croyez, vous, à cette histoire d'un monde qui existerait en dehors de Paris ? Moi, je n'y crois plus. S'il existait d'autres villes, leurs habitants viendraient bien nous rendre visite, non... ? La vérité, c'est qu'en dehors de Paris, il n'y a rien, rien de rien. Paris et le monde, c'est du pareil au même. Mais cette vérité, qui serait prêt à l'admettre ? Alors on a inventé cette fable de villes extérieures. Le Havre, Tombouctou... du vent tout ça ! Les gens ont besoin de rêver, et nous sommes là pour leur fournir le matériau dont ils façonneront leurs rêves.
Quelqu’un, peu importe qui, a un jour estimé malin d’affirmer que tout enfant est un génie potentiel. Ce postulat est, de l’avis de Gabriel Goggelaye, l’œuvre d’un parfait imbécile. Que serait une société exclusivement composée de génies ? Soumise à une trop forte pression, elle finirait par exploser si elle n’était munie d’un mécanisme de sécurité. Au fil du temps de vie imparti à chacun de ses composants, elle se charge donc de juguler les risques, de repérer les talents pour empêcher leur éclosion, ceci afin de protéger sa propre existence.
Les symboles. Mais les symboles recouvrent des êtres à trois dimensions. L'Echiquier se limitera donc à ces trois dimensions et obéira aux mêmes lois temporelles que nos créatures.
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Aux confins de la galaxie dérive une planète artificielle, Le Livre, dont la fonction est de conserver, tout au long de ses interminables galeries que parcourent les marques-pages, l’histoire de toutes les Terre qui composent la Protée. Ces déplacements ne sont cependant pas sans risques : en témoignent les fantômes errant dans les profondeurs du Livre, voyageurs imprudents ou intelligences artificielles. Je m’appelle Gabriel Goggelaye et je vis bien longtemps avant qu’on ne découvre Le Livre. Pour moi, il y a une Terre et une seule. Des personnages fantomatiques, il m’arrive d’en voir. Certains obéissent à la Voix, d’autre pas. En face de mon bureau, il y a une fenêtre, et derrière cette fenêtre, il n’y a rien. Un jour, je briserai l’une des vitres et je pénétrerai dans ce lieu qui n’existe pas.
Vous, vous êtes là, campés sur vos tas de merde, avec vos visages gris, vos yeux délavés, vos membres si grêles qu’on se demande parfois s’il y a autre chose que les os, vos guenilles estampillées Calvin Klein ou Chanel parce que quand même, si vos tee-shirts vous les trouvez dans les poubelles des grands hôtels, vous aussi vous avez le droit de vous faire arnaquer par Les Grandes Marques, entre un tee-shirt Trouduc et un autre portant le label Sonya Rickel, c’est normal que, dans les tas de saloperie que laissent les touristes, vous choisissiez le second, même si vous ne savez pas lire, d’autres vous le diront […].
Mais rapellez-vous ce que vous a dit votre correspondante, tout à l'heure au téléphone; grâce à ces épreuves, vous avez découvert le libre-arbitre...
Le sentiment de toute-puissance amène à commettre des erreurs. Moi, c'était toujours la même erreur que je commettais, en l'amplifiant à chaque fois.
De l'ostentation. Oui, je pense que ce terme convient.
Au début, j'avais souffert de ne pas avoir de public. Puis j'en avais trouvé un. A présent, il me fallait l'étonner, le tenir constamment en haleine.
Du cabotinage, plutôt.
Attention, petit Blanc, petit crétin, plus tu te méprises, plus tu es vulnérable. Si tu te méprises, il doit bien y avoir une raison. Au fond de toi, il y a des doutes, des petits trucs pas propres. Toi, tu ne le sais peut-être pas, mais celui qui te veut du mal –celui qui a le pouvoir et qui te veut du mal, il le saura, lui.