AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Dominique Dyens (49)


Le remords de n'avoir pas réussi à surmonter ma peur de la vieillesse et de dégoût qu'elle m'inspirait, le remords de ne pas avoir été capable de prendre la main décharnée de ma mère qui sentait parfois la merde, parce que même les maisons médicalisées haut de gamme manquaient cruellement d'effectif en France, ce remords-là ne me lâchait plus.
Commenter  J’apprécie          231
Que la séance ait été douloureuse ou joyeuse, que j’en ressorte frustrée ou au contraire emplie de satisfaction, entre le moment où je descends les escaliers du cabinet de mon psychanalyste et celui où je pénètre dans ce café, je ne suis liée à personne, ni affectivement ni socialement, mais ne suis définie que par mon vécu et mes émotions.
Commenter  J’apprécie          220
Mais un jour, elle aurait croisé dans les couloirs au linoléum vers pâle, l'infirmier du premier. Il lui aurait parlé d'une voix douce qui l'aurait fait rougir. Elle serait alors venue plusieurs fois dans la semaine. Dans l'espoir de le voir. Peut-être auraient-ils débuté une liaison. Secrète. Adultère. Sans issue. Comme une voie. Qu'il est déconseillé d'emprunter parce qu'elle nous oblige toujours à revenir sur nos pas.
C'est du temps perdu, une voie sans issue. Même si la promenade est jolie
Commenter  J’apprécie          202
Alice réfléchissait à sa vie. Les yeux fermés, elle devinait les skieurs qui sortaient par groupes de la télécabine et chaussaient leurs skis sur le plat situé à une dizaine de mètres. Elle entendait un premier puis un deuxième claquement sec, suivis du doux glissement des skis sur la neige. Elle imaginait la lame fendant la poudreuse scintillante et les corps prenant leur élan. Puis le silence s'installait à nouveau jusqu'à l'arrivée du téléphérique suivant.
Commenter  J’apprécie          160
Cette opération [prostate] me fit réaliser que tout ce qui affecte la virilité est tabou. La société parle volontiers des troubles de la ménopause ou des conséquences psychologiques de l'ablation d'un sein, mais elle n'évoque jamais la souffrance et la solitude des hommes blessés au plus profond de leur chair et de leur masculinité. Nous étions pourtant nombreux à subir cette opération — près de 30 000 par an en France —, avec parfois des effets dévastateurs sur notre sexualité. L'omerta était totale.
Commenter  J’apprécie          150
[discussion entre 2 copines quadras]
Ah ! "Coucher". Le mot affreux est lancé. J'imagine deux centaures en furie. Mon coeur se soulève.
"- Et si je n'aime pas son caleçon ? Hein ? Et si son appart sent le beurre frit ? Beurk ! Et si ses draps sont imprimés de balles de golf ou, pire, de cubes de Vasarely ? Tu imagines L'HORREUR ! Franchement c'est encombrant un mec [inconnu] quand on n'a plus vingt ans !"
[Ma copine] est horrifiée par mon discours sectaire et ségrégationniste. Peut-être qu'en matière de baise aussi, il y a une gauche et une droite ! Des réacs et des tolérants. Des gentils et des méchants. Peut-être qu'il existe un politiquement correct du discours amoureux. Voire du badinage sexuel. Je soupire. J'ai commencé bourgeoise, je vais finir anar.
(p. 44)
Commenter  J’apprécie          110
A la droite du lit, l'homme porte un pyjama en percale rayée bleu et ses mules en velours, frappées d'un écusson doré, sont alignées à ses pieds.
Des bouffées de chaleur ont obligé la femme à côté de lui et à se découvrir, dévoilant ainsi un corps nu et flétri.
D'épaisses larmes coulent de ses joues et échouent au creux de ses clavicules.
Nathalie aimerait que son mari sache à quel point il l'a blessée, en refusant de céder à ce qu'il a nommé ses caprices.
Mais il dort à poings fermés ou fait semblant.
Désormais elle a cessé d'être une femme. Probablement a-t-elle atteint l'âge de mettre un terme à sa sexualité.
Mais pourquoi, dans ce cas, ses sens sont-ils aussi exacerbés?
Ses amies de Bois-Joli éprouvent-elles les mêmes drôles d'envies?
Commenter  J’apprécie          100
J’ai accompagné ta sortie de l’hôpital avec crainte. J’avais l’impression d’avoir un vieil homme à mon bras. En quelques jours, tu avais pris dix ans et perdu cinq kilos. J’accueillais ton retour à la maison presque sans joie. J’étais anesthésiée. Les semaines suivantes, j’ai eu l’impression de vivre et de dormir avec un mort. Tu m’avais toujours donné l’image d’un homme fort et voici que cette image avait volé en éclats. Mon amour, mon héros qui avait consacré sa vie à sauver celle des autres, était vulnérable, et pendant toutes ces années, je l’avais ignoré.
L’appétit te revenait vite et tu croquais à pleines dents les repas que je te préparais. Pourtant, j’avais toujours le sentiment de dîner avec un fantôme, un vieil homme édenté. Je ne pouvais rien avaler.
Je ne supportais plus l’odeur de son eau de toilette, celle dont je parsemais le gant à l’hôpital. Cette senteur que j’avais tant aimée, ce parfum que je recueillais sur sa peau à chacun de mes baisers et qui demeurait longtemps après sur mes lèvres me donnait à présent la nausée.
Commenter  J’apprécie          80
- On ne fuit pas sa vie ! On l'assume !
Commenter  J’apprécie          70
La jeune fille innocente s'était transformée au fil du temps en une femme autoritaire, rigide et intransigeante en affaires. Ses espérances étaient emmurées dans des blocs de ciment et ses rêves s'étaient figés. Alors, pour ne pas sombrer, Anne Duval s'était jetée à corps perdu dans un métier qui lui donnait l'illusion de maîtriser son existence. Mais le soir, lorsqu'elle quittait sa tour, la jeune femme réalisait que toute son énergie n'avait été employée qu'à réussir sa vie professionnelle.
Elle avait trente-six ans. Déjà. Et aucun homme à aimer ou qui l'aimât encore.
Commenter  J’apprécie          60
(...) Anne fait partie de ces milliers de personnes dont le métier a été fabriqué de toutes pièces par une société de surconsommation en perdition. Il comble de faux besoins et en suscite de nouveaux tout aussi stériles.
Commenter  J’apprécie          60
Les émotions sont universelles ... C'est l'amour qui parvient à drainer les souffrances. Années vingt ou quarante, soixante-dix ou quatre-vingt-dix. Nous ne changeons jamais ... Seules changent les années ... Et les cycles de nos vies.
Commenter  J’apprécie          50
Olivier habite maintenant près de l'Odéon. Parfois, en rentrant de ses cours, lorsque son cœur est trop lourd, il fait un détour par la rue de Sèvres. Il attend contre le mur d'en face la fermeture du magasin et, à sept heures précises, il traverse la rue et il entre. Catherine ferme alors doucement la porte derrière lui et tire les rideaux de son arrière-boutique. Puis, sur la moquette grise, il lui offre tendrement des souvenirs épars de ce plaisir de chair qu'elle a payé de sa vie, de ses rêves, de son sang, pour devenir à jamais cette femme éclaboussée.
Commenter  J’apprécie          50
Je t'aime, telle que tu es, que tu étais, que tu seras, je t'aime immensément, dans tes rires, dans tes larmes, dans ton désarroi, dans ton corps.
Comment vais-je gagner cette confiance que jamais tu n'as voulu donner et que tu nommes à tort aveugle ? Comment pourrait-je être cette lumière sans laquelle tu te cognes et fais mal contre des murs opaques ? Je t'aime, t'aimerai, t'ai aimée, je pourrais conjuguer ce verbe à tous les temps, à tous les modes, à l'infini, pour toi, toujours.
Commenter  J’apprécie          40
Horriblement désopilant, dans un style très caustique, j'ai adoré ! On m'a offert ce livre et franchement je me suis vraiment amusée lors de la lecture. Tous les personnages, plus ou moins névrosés et/ou complètement décalés, m'ont fait hurler de rire. De plus, les répliques et les situations sonnent justes et se moquent de certains us et coutumes de notre société de consommation empêtrée dans ses complexes et ses contradictions. A conseiller pour les jours de déprime !
Commenter  J’apprécie          40
Je ne sais pas à quelle heure je vais te rencontrer, ni si tu auras déjeuné ou dîné. Peut-être ferons-nous l'amour très tard, peut-être n'aurons-nous pas le courage de quitter le lit... Peut-être qu'il fera trop froid ou qu'il fera nuit.
Commenter  J’apprécie          40
Demander à des mecs de seconde de parler de leur vision idéale de l'amour, c'est comme demander à un homme d'Eglise de parler de sa première expérience sexuelle ! Je veux dire c'est surréaliste. C'est rien connaître aux garçons de seize ans. La seule chose qui compte pour nous, c'est la longueur de notre teub et comment faire pour baiser ! Et je ne suis pas différent des autres. D'ailleurs Quentin, en classe, il l'a bien dit à [la prof] ! "On n'a pas les mêmes rêves que les meufs !" (p. 79)
Commenter  J’apprécie          40
A force d'inventer des vies, je ne suis plus capable de penser la mienne. Je peux m'immiscer dans la tête de mes personnages, les faire parler, pleurer, rire, mais dès qu'il s'agit de moi, j'éprouve une sensation de vide.
Commenter  J’apprécie          30
Je cherchais une main dans laquelle déposer la mienne. Ni celle d'un enfant ni celle d'un amant. Mais bien une main au creux de laquelle je me sentirais moi-même une enfant.
Commenter  J’apprécie          30
Mes parents, puisqu'il faut bien les appeler ainsi, sont des petits-bourgeois. Cathos. De droite. Parce que les cathos de gauche c'est autre chose, mais je vous fais grâce d'une étude sociologique comparative qui serait fastidieuse et d'autant plus inutile que même un parfait abruti est capable de faire la différence entre ces deux catégories.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Dominique Dyens (450)Voir plus

Quiz Voir plus

Métro Quiz

🎬 Film français réalisé par François Truffaut sorti en 1980, avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, c'est ...

Le premier métro
Le dernier métro
L'ultime métro

10 questions
69 lecteurs ont répondu
Thèmes : métro , chanson , romans policiers et polars , cinema , romanCréer un quiz sur cet auteur

{* *}