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3.77/5 (sur 1173 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Neuilly-sur-Seine , le 25/08/1929
Biographie :

Dominique Fernandez est un écrivain, essayiste et italianiste français.

D'origine mexicaine, il est fils du diplomate et critique Ramon Fernandez qui, de socialiste, est devenu collaborationniste pendant l'Occupation, participant au Congrès de Weimar en 1941.
Élève de École Normale Supérieure, agrégé d'italien en 1955, Dominique Fernandez devient en 1957 professeur à l’Institut français de Naples. Il rejoint ensuite le comité de lecture des éditions Grasset. En 1968, il soutient sa thèse sur "L’Échec" de Pavese, et devient docteur ès lettres. Il est ensuite nommé professeur d’italien à l’Université de Haute Bretagne (Université Rennes 2)

Il partage son temps entre son travail d'enseignant, l'écriture de ses livres et la rédaction de ses articles pour la Quinzaine littéraire, L'Express ou le Nouvel Observateur.

Il est l’auteur d’une œuvre considérable par sa qualité et sa prolixité (une centaine de livres parus) qui lui a valu notamment le prix Médicis en 1974 pour "Porporino ou les mystères de Naples", le prix Goncourt en 1982 pour "Dans la main de l’Ange", le prix Charles-Oumont de la Fondation de France en 1986 pour "L’Amour", le prix Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de son œuvre en 1986, le prix Méditerranée et le prix Brancati en 1988 pour "Le radeau de la Gorgone", le prix Lambda Literary aux USA en 2003 pour la traduction de "L’amour qui n’ose dire son nom, Art et homosexualité", le prix François Mauriac et le grand prix Jean-Giono en 2009 pour "Ramon".

Il est l'inventeur de la "psychobiographie". Grand voyageur, spécialiste de l'art baroque ("La perle et le croissant", 1995) et de la culture italienne, Dominique Fernandez a ramené de ses nombreux voyages en Italie, en Bohême, au Portugal, en Russie, en Syrie, au Brésil ou en Bolivie des récits illustrés par le photographe Ferrante Ferranti, son compagnon durant 15 ans.

Il ne fait pas mystère de son homosexualité, révélée au public lors de la parution de "Porporino ou les Mystères de Naples", en 1975. Il a été cependant marié de 1961 à 1971 à Diane de Margerie avec qui il a eu un fils et une fille.

À 77 ans, Dominique Fernandez a été élu à l'Académie française le 8 mars 2007.

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Arthur Dreyfus Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui - éditions P.O.L: où Arthur Dreyfus tente de dire de quoi et comment est composé son livre "Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui" et où il est notamment question d'intensité de vie et d'écriture, de rencontres sexuelles et de leurs retranscriptions, du désir et de l'amour, de la pulsion de mort, de sexualité gay et des 2300 pages du livre, de honte et de morale, de repentir et de rédemption, d'Emmanuel Carrère et de Michel Foucault, de Guillaume Dustan et de Dominique Fernandez, de Grindr et de plans, de vérité et d'intimité, à l'occasion de la parution de "Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui" aux éditions P.O.L, à Paris le 19 février 2021 "il faut en finir avec le malheur d'être gay" "Pendant quelques années, il m'est apparu impossible d'avoir ce qu'on appelle un rapport sexuel sans l'écrire."

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Citations et extraits (423) Voir plus Ajouter une citation
"Une belle surprise, reprit Alexandre. Depuis ton dernier séjour, la demeure du poète a été transformée en musée. Tu verras le manuscrit d'Eugène Onéguine."

Eugène Onéguine! Les élèves de l'Ecole connaissaient par cœur ce roman. La vie paisible de Tatiana à la campagne, le rite des confitures avec la vieille nounou, l'arrivée inopinée d'Eugène dans la maison engourdie, l'émoi subit de la jeune fille à l'apparition de l'étranger, les affres du premier amour, la longue lettre qu'elle lui écrit au cours d'une nuit fiévreuse, le dédain moqueur avec lequel il reçoit cet aveu : nous nous récitions ces vers avec la ferveur de notre âge. La froideur d'Onéguine nous paraissait un modèle insurpassable de comportement masculin. Eugène reste indifférent à la confession passionnée de Tatiana, puis il tue en duel, le plus calmement du monde, son meilleur ami, le lyrique et enthousiaste Lenski. Ainsi pensions-nous, faut-il se conduire en méprisant les sentiments et en laissant aux femmes et aux ténors la faiblesse d'héberger un cœur.
Quelque vingt ans après notre sortie de l'Ecole, Tchaïkovski avait tiré, du poème de Pouchkine, son plus bel opéra. Et tout à coup, son ouvrage m'apparut sous un aspect différent. Pouchkine, lui, ne songe à rendre, dans la lettre d'amour de Tatiana, que l'effusion d'une âme innocente.

"Je te reconnus tout de suite,
Soudain, mon cœur battit plus vite
Et je me suis dit : le voilà!".

Plus vite : Tchaïkovski broda sur ces mots une succession de rythmes rapides et haletants confiés aux instruments à vent. Dans cette envolée de triolets à la clarinette et au hautbois, faut-il entendre seulement le chagrin, la plainte de la petite provinciale repoussée par le dandy ? Combien cette lecture, à présent, me paraissait insuffisante ! Il est évident que la Tatiana du compositeur exprime quelque chose de beaucoup plus vaste et poignant que la déconvenue d'un premier amour. A travers son chant s'exhale le désarroi de toutes les femmes que les maléfices du hasard ou leur propre penchant au sacrifice attirent vers un homme incapable par nature de répondre à leur élan.

page 164/165
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N'est-il pas étrange que l'auteur du Concerto pour Violon et de la Sérénade mélancolique ait chéri l'instrument dont les juifs ont acquis la spécialité ? Son faible poids et son maniement facile les séduisent, l'interprète idéal de la tristesse et de la douleur. Sa mobilité en fait le compagnon d'exil qu'on garde à portée de main et qu'on joint au léger bagage pour fuir la maison dévastée. Les peuples nomades, juifs ou tziganes, les tribus persécutées ne s'en séparent jamais. Celui qui est destiné à l'errance l'emporte avec soi, en gage que le malheur n'est pas absolu tant qu'on peut le traduire en musique.

page 195
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Arrestation de Michelangelo du fait de son amitié pour Matteo et de tous les membres, adeptes de l'Eglise des Portugais, sur ordre de l'inquisiteur pour la Lombardie, don Pietro Morello, appartenant à l'ordre des Dominicains, Domini Canes, chiens de Dieu.

L'instruction dura plusieurs mois. La marquise Costanza Sforza Colonna étant intervenue en ma faveur, on m'autorisait à peindre. La châtelaine de Caravaggio gardait de puissants appuis auprès de l'Evêché. On m'apporta un chevalet, des couleurs, une palette, des toiles, des pinceaux. Mon grand-père, avec toute la famille, était fier de moi. Je m'étais rallié au parti de leur faire croire que j'avais comploté contres les Espagnols. Il n'eut pas la permission de me rendre visite mais on me remit, de sa part, la collection de gravures de mon père qu'il avait eu l'excellente idée de laisser au guichet de la prison. Je voulus aussi du papier et des crayons. Requête cette fois écartée : on craignait que le papier ne me servît pour communiquer avec l'extérieur. Mes biographes se sont demandé pourquoi on n'a retrouvé aucun de mes dessins. Seul de tous les peintres italiens, je ne suis connu que par des tableaux . La réponse est simple : je n'ai jamais dessiné. Maître Simone négligeait cette partie de l'enseignement. Quand j'aurais pu mettre à profit ma captivité pour rattraper mon retard, aucun des moyens nécessaires ne fut mis à ma disposition.
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Piotr Ilitch Tchaïkovski

"Le français, continua-t-il, est la langue de l'esprit, comme l'italien la langue du cœur, l'anglais la langue du commerce, l'allemand la langue du pouvoir,
- Et le russe demandai-je,
- A vous de le dire monsieur,
- Le russe est la langue de l'âme."

page 296
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Piotr Ilitch Tchaïkovski :

"Ivan Tourgueniev, me voyant un jour à sec, m'invita chez lui, 50, rue de Douai, sur les premières hauteurs de Montmartre. C'est là que Pauline Viardot conservait le manuscrit de Don Giovanni ..... Aujourd'hui, après avoir lu l'Œuvre de Zola, j'aurais un motif supplémentaire de m'intéresser à cette rue. Quel dommage qu'on ne sache pas à quel numéro le peintre avait son atelier.... Je n'aime guère Zola vous savez, l'Assommoir me semble un roman ordurier mais je lui pardonne pour les pages de l'Œuvre où il évoque cette sorte de possession dont le créateur devient l'esclave : "Dès que je saute du lit, le matin, le travail m'empoigne, me cloue à ma table, sans me laisser respirer une bouffée de grand air ....."
"J'ai donc logé quelques jours chez Ivan Tourgueniev et Pauline Viardot, dans ce quartier délicieux où l'on croise les ombres de Berlioz et de Renan, de Georges Sand et de Chopin. Bizet, un autre forçat de l'art, qui habitait au 22, venait en voisin, déjà gravement atteint à la gorge
Absent de Paris pour la première de Carmen, j'ai assisté, un an plus tard, à la reprise, toujours avec Galli-Marié, à l'Opéra Comique. Je tiens Carmen pour le seul opéra contemporain novateur. Mes modestes activités de chroniqueur musical n'ont d'autre mérite que d'avoir prédit, dans un article écrit en 1880, que Carmen deviendrait dans une dizaine d'années l'opéra le plus populaire au monde. C'est cette exemple qui m'a encouragé, dès 1877, quand j'ai commencé Eugène Onéguine, à porter sur la scène des épisodes de la vie de tous les jours. Je précise ces dates, pour que vous ne croyiez pas que je me pare des plumes du paon.

page 298 - (pour les lecteurs de La danseuse de Modiano, la rue de Douai est celle du studio Waker)
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En attendant, je continuais ma série de portraits de Mario en demi-figure. Non sans me souvenir des conseils du cardinal : "Pour désarmer les censeurs du Saint-Office, si tu abordes un sujet trop libre pour ces Monsignori, déguise-le en thème mythologique. Ils sont si vétilleux.... mais si faciles à tromper! Et même, garde cette confidence pour toi, si heureux qu'on les trompe .....Contre un petit mensonge, avoir la permission d'admirer ce qu'il leur est défendu de regarder!"

(Mario étant l'amant du Caravage)
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Evêque coadjuteur, deuxième de la hiérarchie après Mgr Isidore, candidat à la succession du métropolite de Saint-Pétersbourg et Novgorod, le Père Georges Terenski n'était parvenu à cette haute position qu'à force de volonté personnelle et d'énergie.
Fils d'un prêtre rural, il gardait de son enfance le souvenir de disettes et d'expédients honteux. Maïokovo était un des villages les plus pauvres d'Ukraine. Où trouver l'argent pour manger ? Par quels moyens survivre ? Trois fils, trois filles et une femme à nourrir pour le pope, à qui la commune prêtait une maison et un champ. Aucun traitement fixe, quelques subsides çà et là, à lui de se débrouiller. Et "se débrouiller" pour le Père Macaire Terenski, consistait à exploiter la crédulité du peuple. Il mettait les sacrements aux enchères : trois kopecks pour la confession, dix pour la communion, quarante pour le baptême. Le prix d'un mariage variait entre deux et cinq roubles, un enterrement coûtait de un à deux roubles. Il refusait l'extrême-onction si on ne lui donnait pas la plus belle oie de la basse-cour ou un cochon de lait.

page 257
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Du marécage et du brouillard surgirent, par décision de Pierre le Grand, des perspectives rectilignes, des façades bleues et vertes, des flèches dorées, des palais solennels, des arcs de triomphe, des propylées monumentaux, qui non seulement s'accordent à l'immensité de l'espace russe, mais équilibrent leurs lignes et leurs couleurs en un tout homogène. Dômes et pointes, péristyles et galeries, frontons et portiques, ce mirage d'une beauté absolue est posé comme une évidence entre le fleuve et les canaux de Saint-Pétersbourg.
A peine descendu du train de Moscou et cahoté dans la voiture qui m'emmenait sur la Perspective au trot rapide deux chevaux du Caucase, je retrouvai intact l'émoi de mes premiers séjours. Quel ravissement une fois de plus!
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- Les Saisons de Tchaïkovski

"Cette œuvre, dis-je, suffirait à écarter un des reproches le plus souvent adressés à Tchaïkovski. On l'accuse de singer l'Occident. Seul un Russe pouvait avoir l'idée d'évoquer son pays d'après les douze mois de l'année. En France, la richesse du sol, le relief des montagnes, le découpage des côtes, la diversité et la mobilité des paysages (je récitais la leçon apprise chez Apraxine) créent une variété d'impressions presque infinie. Alors qu'en Russie où la nature est pauvre, égale sur des centaines de verstes, la plaine couverte d'une végétation uniforme, sans accidents ni surprises, la steppe parsemée d'arbres rares et rabougris, le seul changement est introduit par l'évolution du climat. Mois par mois, on sent la terre bouger, vivre, se renouveler. Un tableau géographique serait d'une monotonie décourageante. Il faut peindre la Russie par ses saisons, dont chacune a ses travaux, ses fêtes, ses plaisirs, ses chants, ses danses. Nul comme Tchaïkovski, dans ces douze miniatures pour piano, n'a réussi à rendre les vicissitudes de chaque mois, les nuances, les reflets, les murmures qui ne sont jamais les mêmes d'une partie de l'année à l'autre ...."

Olga m'interrompit. "Quelle sensibilité exceptionnelle!" fit-elle d'un ton sarcastique.
J'interrogeais Nicolas du regard. Gêné, il bredouilla quelques mots "Elle n'est plus d'accord avec cette musique depuis que ....."
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Fort de son origine latino-américaine, Ramon Fernandez commence une activité qui fera longtemps l'essentiel de sa réputation : il lance dans la haute société le tango et devient le champion de cette danse qui, née dans les bordels de Buenos Aires, reçut, en grande partie grâce à lui, ses lettres de noblesse dans les salons du faubourg Saint-Germain. Il la dansait, selon le témoignage du philosophe Vladimir Jankélévitch "comme Dieu le Père". Avec l'élégance un peu canaille requise pour cet exercice qui tenait de l'art, du sport et de l'épate. Glissades, déhanchements, ondulations, renversements spectaculaires, pâmoisons chaloupées, virevoltes étourdissantes suivies d'alanguissements à rendre l'âme…. De quoi scandaliser l'archevêque de Paris qui lança en 1913 l'anathème contre une gesticulation et une esbroufe jugées trop lascives. Le pape Pie X qualifiait cette danse de "sauvage". Tout Paris l'avait adoptée.

page 106
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