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Critiques de Dominique Lormier (73)
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Comme des lions, tome 1 : Le sacrifice héroïque..

Pierre LEMAITRE a inscrit son « Miroir de nos peines » dans le prolongement de Louis-Ferdinand CELINE qui résumait la Drôle de guerre et la campagne du printemps 1940 en «neuf mois de belote et six semaines de course à pied».



Dominique LORMIER en interrogeant les derniers survivants et en analysant les archives allemandes et françaises restitue la vérité historique et réhabilite nos courageux fantassins et aviateurs :

- 92 000 soldats français tués et 250 000 blessés, 2500 chars et 900 avions détruits

- 49 000 tués et 111 000 blessés pour la Wehrmacht, 1800 chars et 1400 avions (un tiers des chars et un tiers des avions engagés) manqueront lors de la bataille d'Angleterre et priveront GOERING de sa supériorité aérienne.

- En quarante-cinq jours de combats, les pertes quotidiennes allemandes furent supérieures à celles de la campagne de Russie du 22 juin au 10 décembre 1941.



La majorité des pertes allemandes survient dans la deuxième partie de la campagne, après Dunkerque. Comme en 1914, la perte de tout le nord du pays n'entame pas la détermination des Français. le passage de l'Aisne et de la Somme est très meurtrier et le général allemand von REICHENEAU, commandant la 6e armée allemande reconnait "les troupes françaises engagées sur la Somme en juin 1940, se sont battues comme des lions !".



Le village de Stonne, changea 17 fois de main au cours d'une même journée et raviva le souvenir de Verdun dans les esprits allemands. le Général WAEGAR rendra les honneurs de guerre aux défenseurs français de Lille en les laissant défiler en armes devant ses troupes, eux qui durant 4 jours stoppèrent 7 divisions sauvant ainsi Dunkerque et l'évacuation de l'armée anglaise.



« Comme des lions » restitue le sacrifice héroïque de l'armée française en privilégiant une vision proche du champ de bataille et en l'illustrant avec une série de scènes glorieuses dans lesquelles figurent parfois des soldats promis à une notoriété certaine : François MITTERAND, blessé au combat, Jacques CHABAN-DELMAS, Léon ZITRONE, Georges de CAUNES …



Le sacrifice des Cadets de SAUMUR, l'invincibilité des défenseurs de la ligne MAGINOT poursuivant le combat au delà de l'armistice, l'hécatombe de nos aviateurs complètent ce mémorial dont la seule lacune est d'oublier nos marins !



Un bel ouvrage à lire ou relire en ce soixante dixième anniversaire de l'invasion allemande.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Nouvelles histoires extraordinaires de la R..

Un condensé de plusieurs faits en rapport avec la Résistance, le courage des uns, la collaboration des autres.

Le travail de l'auteur est méritoire car il met en valeur quelques personnes sans doute oubliées de la Grande Histoire.

Personnellement je préfère lire un ouvrage consacré exclusivement à quelqu'un.
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La libération du Sud-Ouest

Dans le cadre de l’opération Masse Critique, j’ai choisi de me replonger dans les pages de notre histoire concernant la Seconde Guerre mondiale et plus précisément la période de la Libération dans la région Sud-Ouest de la France. Grâce à des archives et à des témoignages inédits, l’ouvrage de Dominique Lormier présente l'étude historique la plus complète sur la Résistance dans le Sud-Ouest. Du Limousin aux Pyrénées, de l'Aquitaine au Languedoc, l’auteur nous dresse un tableau vibrant et scrupuleux de la Résistance et de la Libération du Sud-Ouest de la France, de juin 1944 à mai 1945.



Focalisée sur les débarquements alliés de Normandie et de Provence de juin et août 1944, l’Histoire oublie trop souvent le rôle capital joué par les FFI (Armée Secrète, Francs-Tireurs Partisans et l’Organisation de Résistance de l’Armée) dans la libération du Sud-Ouest. Sabotages, captures de garnisons allemandes en fuite, batailles finales des poches de l’Atlantique marquent l’action décisive des forces françaises combattantes de la Résistance dans la libération du Sud-Ouest en 1944-1945. Sur les 190 000 soldats allemands présents, 32 700 sont mis hors de combat par les FFI en juin, juillet et août 1944, 25 000 au sud de la Loire et dans la région d’Autun en septembre 1944 par les FFI et des unités alliées, 30 000 de septembre 1944 à mai 1945 sur les fronts de l’Atlantique et du Médoc par les forces militaires françaises (soit un total de 87 700 soldats allemands tués, blessés ou capturés de juin 1944 à mai 1945).



Grâce à cet ouvrage qui retrace l’ensemble des combats livrés au cours de cette période dans le Sud-Ouest, nous n’oublierons jamais les nombreux crimes de guerre commis par des unités allemandes souvent fanatisées et l’héroïsme des soldats alliés, trop souvent morts pour notre liberté.



Un hommage vibrant à tous ceux qui sont morts pour nous.

Pour que la France reste libre.

Respect.

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La libération du Sud-Ouest

Je remercie vivement Babélio et Geste éditions pour l'envoi de ce beau livre.

L'auteur, dominique Lormier, est historien, spécialiste de la deuxième Guerre Mondiale et membre de l'Institut Jean Moulin.

Cet ouvrage est indispensable pour tous ceux qui s'intéresse à l'Histoire et plus particulièrement à cette période importante de notre passé : il retrace avec de très nombreux documents le rôle déterminant des forces françaises de l'intérieur (FFI), regroupant l'armée secrète (AS), les francs-tireurs partisans (FTP) et l'organisation de résistance de l'armée (ORA) de juin 1944 à mai 1945 (les combats des poches de l'Atlantique).

Pour chaque département : Aquitaine, Limousin, Midi-Pyrénées, Charente et Charente-Maritime, nous avons un descriptif des sabotages, embuscades,... ainsi que les représailles et crimes nazis.

L'auteur déclare "on connaît le débarquement de Normandie et un peu celui de Provence, ainsi que les batailles des Glières et du Vercors pour la Résistance dans le sud-est de la France mais, on ignore tout de la libération du Sud-Ouest, un quart du territoire français où 144718 FFI ont affrontés 190000 soldats allemands.Le Sud-Ouest s'est libéré seul sauf, quelques commandos parachutés."

Personnellement, ma famille étant du Sud-Ouest,je connaissais quelques faits et malheureusement le massacre d'Oradour-sur-Glane, village martyr où je suis allée avec ma grand-mère paternelle alors que j'étais adolescente, j'ai encore les images gravées dans ma tête.

Ce livre est un document indispensable sur notre passé pour vivre un présent en toute connaissance de cause et surtout ne jamais oublier.

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La Gestapo et les français

La Gestapo. Ce mot a fait trembler l'Europe pendant près de cinq ans.



Dans ce livre, Dominique Lormier nous propose une vue claire et très précise de l'implantation de la Gestapo dans la France occupée.

Et, comme le titre l'indique, les rapports entre les Français et la Gestapo.

D'une part, nous trouvons une émouvante et terrifiante énumération d'actes de patriotisme et de bravoure avec les conséquences terribles pour les résistants.

Et d'autre part, nous nous trouvons face à dune dérive ignoble qui pousse des Français à persécuter d'autres Français, juifs et/ou résistants, en assistant avec dévouement les forces de répression de l'occupant. Et ce pour des raisons idéologiques, d'intérêt matériel ou de peur.



L'auteur décrit avec précision la création de cette police d'Etat.



Il consacre des lignes passionnantes à l'arrestation et à la mort de Jean Moulin.

Sont également évoqués, parallèlement aux résistants, certains des plus notoires auxiliaires français de la Gestapo : Violette Morris, Rudy de Mérode, Pierre Napoléon Poinsot, le duo Bonny Laffont, etc.



Le dernier chapitre, dont le titre est "La Justice bâclée contre la Gestapo", met en relief un fait ignominieux.

Il y eut des sanctions exemplaires dans les procès de l'après-guerre. Des coupables de tortures, d'assassinats, de viols et de spoliations de biens furent sanctionnés par la peine capitale...mais pas tous.

Car, concernant les auxiliaires français et parfois certains gestapistes allemands, auteurs également de faits criminels, mais possédant des informations sur le comportement de certains notables qui commençaient, à la Libération, une carrière politique prometteuse, les peines furent d'une légèreté totale au regard des faits reprochés…



Non, après les horreurs de l'Occupation, la Libération ne fut pas un moment exemplaire de notre histoire…

Beaucoup de familles des victimes de la répression nazie durent assister à la libération des bourreaux de leurs proches assassinés, après quelques années de détention.



Un ouvrage d'un grand intérêt historique et humain.
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Comme des lions, tome 1 : Le sacrifice héroïque..

Il y a bien une légende noire sur la bataille de France, c'est indéniable, et en cela, Lormier a raison. Bien qu'étant moi-même bien loin d'être le dernier de la classe en Histoire, ce bouquin a réussi à tordre le cou à certaines idées reçues que j'avais encore. Je croyais par exemple que les chars allemands surclassaient les français en nombre comme en qualité, ce qui n'est pas vraiment le cas. Pour les avions en revanche, oui, mais pas autant que je l'aurais cru. J'ai aussi appris le manque cruel de DCA, mais le fait le plus marquant est bien démographique : 40 millions de Français, 80 millions d'Allemands, et ce n'étaient pas les Belges, les Néerlandais ou le maigre corps expéditionnaire britannique qui pouvaient changer cela. Sans compter que l'Allemagne était dirigée depuis six ans par un cinglé fasciste, militariste et revanchard. Sur le papier, pas étonnant donc que la stratégie française ait été strictement défensive, car on voit mal comment on aurait pu attaquer l'Allemagne (ou alors il aurait fallu le faire dès 1935, comme l'ont soulevé d'autres historiens). Ce qui frappe, en effet, dans quasiment tous les faits d'armes narrés dans ce bouquin, c'est l'écrasante infériorité numérique des Français. Quasi partout, on se bat à un contre trois, contre cinq, voire dix ou quinze ! Et il en est souvent de même pour le matériel. Parfois, cette infériorité est le fruit d'une stratégie défaillante, mais ne nous leurrons pas : sur le papier, nous ne partions pas gagnants.

Le parti pris de Lormier se comprend : à l'époque où il écrit ce bouquin, les Amerloques nous traitent de singes capitulards (à cause du refus d'aller en Irak), et il a raison quand il dit que les programmes scolaires ne parlent que de débâcle pour mai-juin 40, ce qui est injuste pour les dizaines de milliers de soldats français qui se sont sacrifiés en emportant des dizaines de milliers de soldats allemands avec eux dans la mort, détruisant des centaines de chars et d'avions qui ont fait cruellement défaut par la suite dans la bataille d'Angleterre.

Pour autant, un parti pris reste un parti pris, ce qui n'est jamais bon en Histoire. À voir tous ces faits d'armes (dont certains vont loin dans l'anecdote et le détail technique), on pourrait en venir à contester le terme même de débâcle. Et pourtant, en d'autres lieux, cette débâcle, cette panique a bien eu lieu, et nombre de nos grands-pères (dont les deux miens) en ont été les témoins oculaires. Oui, il y a eu manque de combativité, oui, il y a eu défaitisme, oui, il y a eu encadrement défaillant et fautes inexcusables dans l'approvisionnement, et si on était tenté de l'oublier, il suffirait de relire l'édifiant L'étrange défaite de Marc Bloch pour s'en souvenir... Historien lui aussi, témoin oculaire, et qui a le mérite d'avoir écrit son livre en 1941, juste après les faits encore frais dans son esprit.

Je trouve aussi un peu facile d'accuser les autorités civiles d'avoir fait le jeu de l'invasion en exigeant d'ouvrir leurs villes aux Allemands... C'est oublier un peu vite les victimes civiles qui ont émaillé tous les cas où l'armée a décidé de défendre une ville quand même (comme à Saumur).

Je rejoins en revanche Lormier sur sa sévère analyse du haut commandement... Où l'on se rend compte que, sans même parler de prolonger la ligne Maginot le long de la frontière belge (ce qui aurait été une riche idée), le simple fait de renforcer les médiocres divisions de réserve de la Meuse et des Ardennes par des troupes de choc aurait probablement empêché la percée de Sedan, péché cardinal qui a provoqué l'effondrement. Au vu de la résistance ailleurs, souvent acharnée, cela aurait possiblement permis de repousser l'invasion et d'éviter l'occupation.

Dernière remarque : je trouve dommage de constater autant de coquilles, de fautes de frappe et d'orthographe dans un livre qui a été, semble-t-il, un succès en librairie.
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SS Français: Récits, lettres et témoignages inédits..

Bonjour les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture de 131 pages sur ma liseuse. Alors j'attendais plus sur ce livre sur ces français qui trahissent leur pays et quand ça va mal on tourne jaquette. Quelques interviews pour être au plus près de la réalité mais qui a mon avis ne pourront pas sauver ce livre.

Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.
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Comme des lions, tome 1 : Le sacrifice héroïque..

Il y a eu ceux de 1870,

Il y a ceux de 14

Et il y a ceux de 40.

Merci à Dominique LORMIER d'avoir réhabilité les soldats qui, pour leur Honneur et pour la Patrie, ont fait sacrifice de leur vie.

Mon grand-père, HOUIS Michel, est Mort Pour La France le 12 juin 1940, "tranché" par un obus germanique au lieu dit "Les Tuileries" dans la Meuse.

Cette période de "Drôle de guerre" jusqu'au 22 juin 1940 et au delà, fut pour, ces hommes, non pas une débâcle, ni une retraite mais 45 jours d'une lutte intense!
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De Gaulle intime et méconnu

Après une lecture attentive de cet ouvrage, je cherche toujours les nombreux faits et anecdotes surprenants, méconnus de nos jours, les documents et les témoignages inédits...

J'ai eu le droit à 340 pages d'une biographie classique de CDG, sans surprise, sans analyse profonde et sans grand intérêt pour le lecteur en quête originalité et d'analyse politique pertinente.

J'ai lu ce livre après les trois volumes des mémoires de guerre de CDG, après les 4 tomes de Max Gallo, les trois volumes de C'était de Gaulle de Roger Peyrefitte et les trois tomes de Jean Lacouture, aussi pour moi, cette promesse de témoignages inédits n'est pas tenue et j'estime avoir été grugé par ce quatrième de couverture aguicheur, mais limite mensonger.

Pour les lecteurs qui s’intéresse à Charles De Gaulle, je conseille la lecture des trois tomes de Jean Lacouture, un chef d’œuvre de biographie.
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Les crimes nazis lors de la libération de la ..

Pour tous ceux qui pensent que la Seconde Guerre Mondiale s'est achevée sur notre territoire en Juin 1944, ce livre est indispensable. Et bien non, même si le mois de Juin marque un tournant pour les armées du Reich, les combats n'ont pas pris fin pour autant.

Que ce soit pour combattre les réseaux de la résistance ou massacrer des civils innocents, l'armée allemande a été fidèle à sa doctrine. Cette doctrine élaborée en 1870 et 1914 qui consiste à soumettre la population par la terreur et le massacre.

Durant cette dernière année de guerre, ils ont été nombreux sur notre territoire : Oradour, Tulle sont parmi les plus connus. Des dizaines de villes où villages ont subis le même sort.

A ce titre, le livre de Dominique Lormier est donc indispensable pour quiconque s'intéresse à l'histoire de la France sous l'occupation.

Malheureusement, il est aussi choquant dans certaines de ses conclusions : comment ne pas être choqué que les responsables de ces crimes n'aient pas été punis comme ils auraient dû l'être. Je pense ici au commandant de la division Das Reich, jamais inquiété et mort dans son lit.

Pour terminer, j'ai une pensée pour la commune de Cerizay située à une quinzaine de kilomètres de chez moi qui eu à subir la barbarie de l'occupant et qui en est jusqu'à ce jour marquée dans sa chair.

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Le Mythe du sauveur américain (1917-1918)

Un essai peu convaincant. Souvent confus, trop "comptable" et manquant de faits, il n'atteint pas du tout l'objectif qu'on pouvait escompter avec ce titre accrocheur (peut-être un peu trop d'ailleurs). Finalement, où est le mythe? Question à laquelle l'auteur n'a pas répondu.
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Bordeaux sous l'Occupation

Ouvrage à découvrir!

C'est tout d'abord un beau livre, agréable à lire et très bien illustré !

Comme le nom l'indique, nous découvrons l'organisation de la vie bordelaise pendant la triste période de l'occupation.

Connaissant Bordeaux, j'ai pris plaisir à observer les photos de cette ville à cette époque.

Ces illustrations m'ont permis de faire des corrélations avec ce que mes grands parents m'ont raconté de leur enfance à Bordeaux.

Unique point négatif : les récits évoquent trop des hommes "connus" et quelques résistants, j'aurais préféré plus de diversité, connaître le ressenti des habitants de l'époque (via les archives peut être).

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Gabriele d'Annunzio ou Le roman de la Belle..

Un roman biographique richement documenté où transparaît la fascination de Dominique Lormier pour son héros.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Gabriele d'Annunzio ou Le roman de la Belle..

Publié dans la collection « Le roman de … » dirigée par Vladimir Fédérovski, « Gabriele d’Annunzio ou le roman de la Belle Epoque » est différent de la plupart des autres ouvrages de cette série. En effet, l’auteur a choisi de se mettre dans la peau de D’Annunzio pour nous livrer l’autobiographie romancée du poète italien, qu’il raconte donc à la première personne. Dès les premières lignes, le ton est donné : D’Annunzio reconnaît sa « tendance à se prendre pour le nombril du monde », due selon lui en partie au fait qu’il n’ait été élevé que par des femmes.

Originaire de Pescara dans les Abruzzes, l’enfant de sept ans, déjà très sensible, aime la campagne qu’il décrit en des termes poétiques. D’une intelligence précoce, le jeune Gabriele est particulièrement lucide sur son caractère et notamment ses défauts, ses propres besoins et ses goûts. Attiré par l’aristocratie, il garde le nom que son père avait emprunté, D’Annunzio, beaucoup moins commun que son véritable nom, Rapagnetta. Il commence à écrire très tôt et à 17 ans, il publie son premier recueil de poèmes intitulé « Odes barbares ». Gabriele D’Annunzio connaît le succès tout de suite et n’hésite pas à reprendre à son compte le terme de « chef-d’œuvre » que certains critiques ont employé pour désigner ses écrits. Il se vante également d’avoir inventé un mode de vie particulier, mondain, dépensier, aux nombreuses conquêtes féminines.

Un rien agaçant, parfois grandiloquent, D’annunzio est toujours conscient de sa grandeur, de son génie. Il ne s’impose aucune limite et, méprisant l’argent, il dépense sans compter et se retrouve rapidement couvert de dettes, sans vouloir renoncer à rien pour autant.

« Je suis un homme de désordre et je veux rester tel, parce que mon style est de ne jamais contrarier ma nature » (p28).

Par la voix de D’Annunzio, Dominique Lormier passe en revue ses œuvres, les explique, en révèle les influences. Puis il évoque ses quelques expériences politiques en tant que député. C’est ensuite à une activité théâtrale que l’écrivain prodige se consacre, avant de rencontrer ses premiers vrais problèmes financiers. Pour échapper à ses créanciers, il choisit de s’exiler en France où il reçoit l’aide de sa maitresse Natalia de Goulobev. La période française est très féconde, il rencontre de nombreux artistes. Bientôt installé dans les Landes, il alterne les périodes de fête avec celles de retraite qui sont vitales pour écrire.

En 1915, pressentant l’intervention imminente de sa patrie en guerre, dont il se présente en partie comme l’instigateur par la rédaction du discours de Quarto, l’écrivain rentre en Italie et participe à des opérations militaires périlleuses. Cette partie du récit m’a beaucoup fait penser au récit de Romain Gary dans « La promesse de l’aube ». Il y a d’ailleurs quelques points communs entre les deux hommes, mais aussi de grandes différences, Gary n’étant jamais arrogant en raison d’un formidable humour qui le sauve de ses excès.

D’Annunzio s’installe ensuite à Fiume, et fait de la ville un Etat indépendant en la dotant d‘une constitution particulièrement novatrice. Forcé à partir, il s’installe au bord du Lac de Garde, à Gardone Riviera, où il termine sa vie, une période trop peu développée dans le roman.

En effet, si le roman est richement documenté, et parsemé de nombreuses citations, j’ai regretté un peu que certaines périodes de la vie du grand écrivain soient trop rapidement évoquées. L’image que j’ai gardée de D’Annunzio après cette lecture est celle d’un aristocrate décadent mais génial : un homme qui accordait une grande importance à la beauté, dans l’art, mais aussi à celle des femmes dont il s’est toujours entouré. On ne peut qu’être intrigué par le caractère à la fois passionné, sensuel, original et raffiné de l’homme qui verse sans arrêt dans l’exubérance, l’excès, voire l’irrespect, mais toujours avec une incroyable candeur. Son attitude souvent immodeste et immature qui confine à l’arrogance, est sans doute renforcée par le choix du récit à la première personne. Un personnage original dont on aimerait finalement en savoir davantage.



Je remercie Babelio et Les éditions du Rocher de m’avoir fait parvenir ce roman.




Lien : http://lelivredapres.worpdre..
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Gabriele d'Annunzio ou Le roman de la Belle..

L'historien et écrivain Dominique Lormier a pu consulter archives, documents, publications et livres à la Fondation du Vittorale, à Gardone Riviera (Italie), la demeure où Gabriele D'Annunzio a vécu au bord du lac de Garde, là où en 1938, il rédigea ses mémoires.

L'originalité de cette biographie réside dans le Je utilisé, le Je de D'Annunzio lui-même.

Il se raconte en s'adressant directement à nous.

Trois parties développées différemment se dessinent : l'avant-guerre 1914, la guerre, l'après-guerre.

L'avant, la "Belle Epoque" ... pour certains, dont notre auteur. Epoque de tous les excès rêvés voire teintés de mégalomanie parfois dérangeante : argent, dettes, femmes, lieux de vie, superstitions, humanité qui le fera aimer des gens modestes.

Tout au long des chapitres, des citations émanant de ses livres et de lettres et des citations de contemporains nous montrent la place tenue par l'écrivain dans le monde des lettres de la première partie du 20ème siècle.

Le style d'une époque et d'un homme s'y lisent : pompeux, emphatique,avec ses grands élans, avec ses références antiques, ses images végétales impressionnistes et art nouveau.

Il y a aussi le D'Annunzio d'avant et d'après l'exil d'Italie vers la France, puis de Paris à Arcachon.

L'amour qu'il porte à ce lieu et la villa Dominique où il vit dans un luxe étouffant est intense, ressourçant et porteur de créativité pour son œuvre.

Des grands noms de l'époque y défilèrent, complices de l'essor artistique.

La fuite devant de nombreux créanciers par ce "puits sans fond" n'entacha en rien l'enthousiasme dévorant de cet esthète d'un autre monde.

Puis la guerre le rattrape et le bascule dans le monde tel qu'il est. C'est un autre D'Annunzio qui apparaît, s'engage, prône la ralliement de l'Italie au côté des forces alliées, retourne en Italie, se bat, devient mutilé et héros de guerre, prend des positions utopiques et belles (l'affaire de Fiume), est anobli par le roi d'Italie, combat les idées fascistes, se retire dans la demeure du Vittorale en 1922, surveillé par la police mussolinienne.

C'est la troisième partie : boucle bouclée, après l'exil en France, l'exil en son propre pays.

La fin laisse un goût de peu. Dominique Lormier devrait nous écrire une autre biographie racontant ces dernières années qui furent une autre histoire appartenant à l'Histoire.



Merci à Babelio et aux Editions du Rocher pour cette lecture.



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Regards chrétiens sur le Bouddhisme : De la d..

Historien, écrivain, éditeur, Dominique Lormier, chrétien, adepte du bouddhisme tantrique tibétain", engage dans cet essai: Regards chrétiens sur le bouddhisme un dialogue inter-religieux.

Tout en se basant sur diverses citations de philosophes (Socrate, Platon,Simone Weil..), de grands mystiques (Saint Jean de La Croix..) de théologiens (Romano Guardini..), de maîtres bouddhistes (Lama Jigmé Rinpotché..), il établit un dialogue inter-religieux.

Il dénonce le regard sectaire des premiers missionnaires, les préjugés de certains catholiques et prône une ouverture d'esprit pour trouver la voie de la sagesse.

J'ai trouvé intéressantes les notions d'âme, de réincarnation, de méditation,de volonté de tolérance, de règles de vie décrites.

Qui peut se targuer d'avoir la vérité alors que les guerres de religions ont sévi de tout temps selon le principe "hors de ma doctrine, point de salut."

A méditer!
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Les vérités cachées de la défaite de 1940

Première remarque : il s'agit d'un ouvrage bourré de références, toutes plus techniques les unes que les autres et formellement basées sur des témoignages issus des archives militaires françaises, britanniques comme allemandes. Des statistiques, des dates, des lieux, des noms. Beaucoup de noms. L'auteur semble s'être donné pour objectif de rendre hommage – même tardif – aux combattants méconnus de cette courte campagne de France et en particulier au grand-père de sa femme et à son propre père Alain Lormier.



Deuxième remarque : on reste stupéfait de la somme d'ouvrages (plus de 140 !) déjà publiés par cet historien spécialiste – entre autres – de la Seconde guerre mondiale.



Je n'y ai pas retrouvé la trace des combats de Villedomange (10 - 11 mai) lors desquels mon père reçut une citation à l'ordre du Corps d'Armée et la Croix de guerre. Qu'importe … L'important est de mettre en lumière que la défaite de 1940 fut trop longtemps un sujet tabou – sauf pour Marc Bloch et les romans de Roger Bruge sur la Ligne Maginot. Ce livre réfute les clichés francophobes d'une l'historiographie anglo-américaine qui présente trop souvent les soldats français comme un troupeau de fuyards apeurés.



En réalité, la défaite de 1940 est celle d'une partie des élites militaires et politiques franco-britanniques refusant de voir à temps – politique de « l'apaisement » - le danger du nazisme à sa juste mesure, et préparant des plans délirants confiés à des généraux en chef malades.



Ce n'est pas le manque de chars qui a handicapé l'armée française mais l'absence de transmissions efficaces – alors que les chars allemands sont dotés de radio – et la faiblesse de formation des tankistes habitués à soutenir l'infanterie mais pas à engager des batailles avec des engins nécessitant deux ravitaillements pour parcourir 25 km … Les Allemands, eux, ont trouvé une astuce pratique : le jerrycan !



La défense des troupes françaises a été, dans bien des combats, héroïque, acharnée, sans issue. Il y eut des victoires, comme à Moncornet. Mais au 24 mai, l'armée allemande a déjà perdu 30% de ses chars, ce qui amène Hitler à stopper les Panzerdivisionen de Guderian sur l'Aa. Cette décision absurde va permettre, au prix d'un très lourd sacrifice français, le réembarquement spectaculaire de la plus grande partie du corps expéditionnaire britannique et de troupes françaises à Dunkerque. C'est le tournant de cette première partie de la guerre : Hitler ne conclura pas de paix séparée avec la Grande Bretagne.



Qui se souvient des tirs systématiques des Stukas sur les colonnes de réfugiés pour hâter la signature de l'armistice, de l'exécution de soldats et d'un capitaine noirs faits prisonniers, du premier bombardement sur Berlin réalisé par l'équipage du capitaine de corvette Daillière à bord d'un Farman baptisé « Jules Verne » le 7 juin 1940 ?



Les chiffres parlent : pendant 45 jours, l'aviation française a perdu 1247 avions sur les 1300 engagés, 541 pilotes tués, 364 blessés, 105 disparus. La Luftwaffe engageait 3500 avions, dont 1428 furent détruits, 2668 pilotes tués, 4191 blessés … sans compter les disparus, autant de ressources qui vont lui manquer pendant la bataille d'Angleterre.



Un ouvrage méthodique, réservé aux fans de cette époque, un recueil de citations relatant la réalité des combats et non des statistiques parfois volontairement truquées (chez les Allemands, pour masquer la réalité des pertes) et loin des clichés cinématographiques de Hollywood.
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La bataille de Dunkerque : 26 mai - 4 juin ..

La bataille de Dunkerque est elle une victoire ou une défaite ? Tactiquement ce fût une défaite incontestable puisque les allemands prendront la ville, le port et des milliers de prisonniers, stratégiquement c'est une victoire puisque l'armée anglaise sera quasi totalement évacuée et pourra continuer à lutter.

Pour Dominique Lormier il s'agit aussi de redorer le blason de l'armée française qui s'est vaillamment comportée et a permis l'évacuation des anglais. On notera que ceux ci ont respecté la tradition en filant à l'anglaise : en ne prévenant pas le commandement allié de leur décision d'embarquer et en abandonnant de fait les secteurs qu'ils devaient défendre.

La volonté chez l'auteur de rendre un hommage appuyé et sans doute mérité, aux courageux soldats français déséquilibre son ouvrage, le récit des exploits locaux fait quelque peut perdre la vue d'ensemble de cet épisode clé de la 2ème GM mais il a le mérite de lui donner une autre image que "week-end à Zuydcoote"
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La Gestapo et les français

La présence de nombreux noms , lieux et dates rend la lecture de ce livre un peu ardue mais ô combien nécessaire pour comprendre le mal absolu et empêcher son retour .

Ni pardon ni oubli.
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Gabriele d'Annunzio ou Le roman de la Belle..

Dominique Lormier nous propose un "roman biographique" basé sur les propres mémoires de Gabriele d'Annunzio.



J'ai été captivé par Gabriel d'Annunzio, le plus grand écrivain italien du début du XXème siècle.



Poète, esthète, romancier...et homme d'action, comme le prouve son intense participation à la Première guerre mondiale.



Il a connu toutes les personnalités de son temps : Maurice Barrès, Edmond Rostand, Anna de Noailles, Anatole France, Pierre Loti.



Il eut de très nombreuses aventures amoureuses, car malgré un physique quelconque, il plaisait énormément aux femmes par la flamboyance de son esprit.

Mondain, il fut également un soldat téméraire, il prit la ville de Fiume avec une poignée d'hommes à la fin de la Première guerre mondiale.



Au soir de sa vie, il fit tout pour dissuader Mussolini de s'allier à l'Allemagne nazie.



Un bon livre, d'une lecture très agréable, grâce à la jolie écriture de Dominique Lormier.
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