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Citations de Dominique Mainard (43)


J'ai découvert moi aussi que les mots étaient des traîtres, des voleurs.
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Les médecins ont diagnostiqué une maladie complexe, un trouble plutôt – c’était un mot étrange, « trouble » comme une eau opaque, l’œil indéchiffrable d’une flaque sur un chemin boueux- dans lequel certains enfants finissaient pas sombrer jusqu’à n’avoir plus aucun contact avec le monde extérieur.
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Il manque des années à ma vie comme il manquerait des doigts à ma main, quelques centimètres à l'une de mes jambes, je boitille sans relâche d'un bout à l'autre du ruban, quelqu'un a coupé le fil, les deux extrémités flottent librement et il m'est impossible de les renouer.
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Je suis monté dans le car et bien sûr tout le monde me regardait, parce que j'arrivais trois jours après les autres, parce que ma mère me tenait la main et aussi parce que je suis roux. J'ai l'habitude, ça s'est passé comme ça pour mon premier jour à la maternelle, à l'école et au collège ; il y a quelque chose chez les roux qui fascine alors que c'est juste une couleur comme une autre, châtain ou brun ou blond ou roux, pas de quoi en faire un plat. (p.15)
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P31: "Je ne sais pas s'il est vrai que je devrais avoir honte de ce que je fais. Je ne sais pas s'il est vrai que je n'ai pas ou plus la moindre idée de ce qu'est la réalité, comme on me l'a reproché parfois; on m'a traitée de marchande de rêves et c'était indifféremment un compliment ou la pire des injures. Aux yeux de mes clients, je suis quelqu'un qui console et soigne ou qui vend la plus toxique des drogues. Mais la vie m'a appris qu'il n'y a rien de moins réel que ce qu'on nomme la réalité et qu'une mort, une trahison, une souffrance cessent d'exister du moment qu'on arrive à s'en distraire. "
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Où dors-tu la nuit ? T'es-tu construit un lit d'herbes sèches comme un renard, ou dors-tu entre les branches comme un oiseau ? Reposes-tu sous un buisson, au bord d'une allée, comme une pierre repoussée du pied, dont l'éclat précieux est voilé par la poussière ? T'es-tu construit un palais plus beau que ceux des princes ?
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Rien n'efface jamais ce qui a eu lieu, sous mes faux ongles nacrés les vrais sont toujours rongés jusqu'au sang.
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De notre généalogie je ne sais pas grand-chose, simplement que nous venons d'un pays que mes grands-parents ont fui pour ne pas être tués, peu importe lequel, l'histoire se répète sans cesse et elle est partout semblable.
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Y a-t-il un endroit précis dans nos vies où quelque chose s'arrête ou se brise, pourtant nous continuons à vivre comme si de rien n'était, faisant tourner inlassablement le fil des jours dans le vide comme la roue d'un vélo dont la chaîne a sauté ?
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"Y-a-t-il un endroit précis dans nos vies où quelque chose s'arrête ou se brise, pourtant nous continuons à vivre comme si de rien n'était, faisant tourner inlassablement le fil des jours dan sle vide comme la roue d'un vélo dont la chaîne a sauté ?"

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Mais la vie m' appris qu'il n'y a rien de moins réel que ce qu'on nomme réalité et qu'une mort, une trahison, une souffrance cessent d'exister du moment qu'on arrive à s'en distraire.
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J'ai dû m'interrompre alors. J'ai fermé le cahier, je l'ai posé sur les autres et je les ai entourés de leur élastique, comme on maintient close la gueule d'un monstre, un de ces monstres dont les paroles et les rires sont cruels de vérité ou encore prémonitoires. Je pensais à mon errance dans la rue presque abandonnée, la veille, quand j'étais partie de l'appartement de Jones après ses menaces et ses injures. Je me rappelais le scooter surgissant et mon espoir insensé - peut-être était-ce Jones, peut-être était-il venu me consoler, incliner ma tête et la poser sur son épaule comme il l'avait fait pour Adorno voici longtemps ; mais, non, j'avais marché seule dans la rue avec les yeux humides et mon gros ventre, il n'avait sans doute même pas jeté un regard par la fenêtre pour s'assurer que je prenais la direction de l'arrêt de bus, et j'ai senti les larmes me monter aux paupières, difficilement, lourdes et brûlantes.
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Voici Augustino, murmura-t-elle. C'est mon fils. Je suis venue vous l'apporter parce que je vais mourir et que le monde ne m'inspire pas confiance. (p.48)
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... nous venons d'un pays que mes grands-parents ont fui pour ne pas être tués, peu importe lequel, l'histoire se répète sans cesse et elle est partout semblable.
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Les médecins ont diagnostiqué une maladie complexe, un trouble plutôt- c’était un mot étrange, « trouble », comme une eau opaque, l’œil indéchiffrable d’une flaque sur un chemin boueux – dans lequel certains enfants finissent par sombrer jusqu’à n’avoir plus aucun contact avec le monde extérieur. Le monde dans lequel ils vivent est autre, disaient-ils, ils y grimpent comme dans un petit grenier, une minuscule cabane en haut d’un arbre, et ils tirent la porte derrière eux pour un moment, pour quelques heures et parfois pour toujours. Maman a pleuré mais en te retrouvant dans l’antichambre où l’on t’avait envoyé attendre, elle n’a pu y croire, son petit garçon au visage si tendre qui avait appris à compter, à lire, à écrire presque en même temps que sa grande sœur.
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J'ai su que notre histoire commençait là et nous ne mourrions jamais.
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Elle s'est perdue comme un ballon qu'on lâche et qui s'envole vers le ciel.
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Il aurait voulu qu'elle photographie toute l'ampleur du monde, il aurait voulu qu'elle lève la tête et cesse de regarder à ses pieds, mais il ne comprenait pas qu'il l'avait condamnée à éprouver toute sa vie la nostalgie du monde minuscule au fond du jardin.
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« Cet homme n'est beau que quand il est heureux ou malheureux, jamais dans l'indifférence. »
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Peut-être la guerre ne s'achevait-elle jamais, [ ... ], et aucune longue litanie de mots, aucune interminable énumération de chiffres n'aurait raison de cela.
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