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Citation de Lilou08


L’équipe du brigadier Dumézil saute du car, Doche en premier, Isabelle juste derrière lui. Toute l’équipe, bloquée dans son élan, se prend comme un coup de poing les bouffées de chaleur intense, les odeurs asphyxiantes, la pluie de cendres grises et noires, le ronflement du feu ponctué de hurlements de détresse. À moins de quatre-vingts mètres de là, au bout d’un chemin étroit, la silhouette du squat : un rectangle de briques rouges de cinq étages. Le feu a d’abord pris sur la façade côté terrain vague, et les pompiers ont eu un peu de répit pour commencer l’évacuation en toute urgence par l’arrière, et arroser les planchers et les murs. Mais les flammes se propagent à une vitesse effrayante, à partir de la cage d’escalier centrale qui n’est plus qu’une colonne de feu, et gagnent la façade côté rue. Les pompiers commencent à reculer. Soudain, tout un pan de la toiture s’effondre dans des craquements et des gémissements que Doche ressent jusque dans ses os. Le feu semble s’étouffer un instant sous le poids, puis reprend en pétaradant. Une silhouette de femme apparaît dans une ouverture du cinquième étage. Elle tient un bébé dans ses bras, elle se penche, sa robe, un long boubou bleu, est en feu, elle vacille, elle saute dans le vide, sans un cri. L’équipe de PS la regarde, figée, impuissante. Isabelle, debout à côté de Doche, s’appuie sur son épaule, tourne la tête pour ne plus voir, hurle son désespoir et sa peur.
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